The Walking Dead RPG

C'est au trot que la paire se décide à avancer, Frances s'autorisant, de temps à autres, quelques discrètes caresses à l'attention de Wicahpi. La monture de Kaya étant quelque peu délaissée par sa partenaire habituelle, la militaire ne se prive pas de la remplacer à chacune de ses sorties. C'est d'autant plus un bonus que son accompagnateur du jour est lui aussi à cheval, rendant leur progression plus limpide.

Frances adoube du regard celui qui avance à son rythme. Cela fait bien des semaines que Lisandro témoigne de sa volonté à s'affirmer sur le terrain, et la Dame a tout fait pour lui permettre d'atteindre son objectif. Pour autant, la réelle valeur d'un entraînement ne peut se connaître qu'en situation concrète, et c'est pour cette raison que l'afro-américaine a tenu à organiser cette sortie avec le quadragénaire. Et si elle a plutôt confiance en les fondations posées et mûrement travaillées ensemble, il ne peut être nié qu'en réalité, tout peut très bien tourner de travers tant qu'ils n'auront pas confronté le danger en chair et en os.

Pour autant, Frances place une foi bien renseignée en le médecin. Elle connaît suffisamment Lisandro maintenant pour savoir que le camp peut compter sur lui. Il n'y a pas de raison que cette expérience du jour se passe mal, si tant que les principes inculqués sont respectés. « Bon, là où on va, on risque de trouver quelques grogneurs affamés. » Les deux en ont déjà parlé : l'opération du jour consiste à vérifier un magasin de retail abandonné, qui a probablement déjà été fouillé par le passé. Mais qui ne tente rien n'a rien. Frances en sait quelque chose, ce n'est pas parce qu'un endroit a déjà été usé précédemment qu'il ne regorge d'aucune autres ressources « Est-ce t'es prêt à en découdre ? » Elle échange un sourire complice avec son accompagnateur. « Parce que moi oui. Mes muscles commençaient à flétrir à force de taper contre du bois. » Elle le charrie doucement, mais non sans honnêteté. La Dame a beaucoup trop de combativité à revendre.

(c) semper eadem

Depuis son retour de Sanctuary Point cet hiver, le chilien était revenu avec un peu plus de niaque et un peu plus d’envie de s’éprouver également. Son rôle de père et de responsable médical lui seyait bien mais … Il avait besoin de bouger. D’autant plus s’il devait plus tard assumer quelques aller-retour entre Nisqually et Olympia. Il ne s’agirait pas de se laisser trop aller et de risquer de faire une mauvaise rencontre. D’autant qu’à son retour, il avait eu la surprise de faire la rencontre de Sabran, un hongre de dix ans récupéré par Raina et Isaac lors de leur transhumance pour Sanctuary. Fine observatrice, c’est Raina qui l’avait poussé à travailler avec le magnifique hongre qui était finalement devenu sien après quelques semaines d’apprivoisement.

Il était justement juché sur ce dernier, à cette heure. Le re-débourrage avait été fait en douceur et l’hongre semblait suffisamment patient pour pallier aux petites erreurs de débutants que Lisandro commettait encore, parfois. A une main, la remise en selle n’avait pas été facile. Mais Raina et Isaac avaient été eux aussi patients, et il se débrouillait bien mieux qu’à ses débuts.

Il n’était pas seul ce jour-là, Frances l’accompagnait. La quarantenaire avait pris en main son entrainement depuis qu’il était rentré. Il avait dû souffrir longtemps pour montrer qu’il était réellement motivé à faire mieux, mais l’ex-militaire n’était pas là pour l’épargner non plus. S’il avait été plus familier des entraînements passés avec Nihima, la rudesse de Frances ne lui avait pas fait de tort - au contraire. Et aujourd’hui, elle avait décidé de le mettre un peu plus à l’épreuve en s’éloignant du Fort. « Cela fait suffisamment longtemps que je reste derrière pour soutenir et soigner les nôtres… Alors oui, je suis prêt. » Qu’il répond, assez confiant à vrai dire. Il a même un sourire complice pour cette femme qu’il avait appris à mieux connaître au fils des entrainements prodigués.

Même en selle, elle était impressionnante d’élégance et de dureté. Ils avançaient à leur rythme, ménageant leurs montures pour un éventuel retour en catastrophe si besoin est. « J’imagine qu’il vaut mieux laisser les chevaux en lieu sûr pendant notre fouille ? La dernière fois, on avait pu trouver une maison vide, avec Corray pour les protéger des rôdeurs et autres prédateurs. » Qu’il suggère, alors qu’ils arrivent enfin au lieu désigné. « Après vous M’Dame. Je suis vos ordres. » Qu’il lui lâche finalement, avec son humour habituel qui masquait le sérieux qu’il accordait à l’expédition du jour. C’était souvent ainsi qu’il affrontait les choses. Souvent, si son humour beauf disparaissait, c’est que la situation devenait trop tendue pour lui - et c’était souvent là que les problèmes commençaient.

And I know this is the truth, 'cause I've been staring at my death so many times. These scary monsters roaming in the halls, I wish I could just block the doors and stay in bed until the clock will chime. I felt like I won, but I wasn't done. The nightmare repeats itself every time

❝If I had to lose you, I’d probably lose myself.❞

Si leur avancée se fait dans un silence sommes toutes apaisé, les quelques échanges entre les deux compagnons sont adoubés de sourires simples et complices, les deux êtres étant sur la même longueur d'onde. L'homme présente d'autant plus une farouche volonté qui est appréciée par la Dame, qui fait ralentir sa monture. « Bien vu, en effet. » Wicahpi se cale au niveau de Sabran, et Frances désigne du bout du doigt une bâtisse un peu plus isolée du magasin ciblé. « Tu vois l'ouverture là-bas ? C'est l'accès au parking couvert. Nous devrions vérifier le coin afin de s'assurer qu'il n'y a pas de cadavres et attacher les chevaux. » Insensible, en apparence, à son humour, la Dame se tourne vers Lisandro, curieuse de connaître son opinion. Après tout, elle ne fera rien sans l'aval de son compagnon, c'est ainsi que leur duo du jour fonctionne : « L'avantage d'un parking comme celui-ci, c'est qu'il devrait y avoir une porte nous permettant d'accéder directement à l'intérieur du magasin. » Pas besoin, donc, d'écoper d'un immense détour pour entrer dans le commerce. Et mieux valait ne pas trop éloigner les chevaux de leur position, en cas de fuite rapide nécessaire.

Dans l'attente de l'aval du chilien, la militaire fait claquer ses talons, reprenant doucement leur avancée. Avisant déjà que la quête ne repose pas tant sur la recherche de victuailles que sur leurs capacités à agir en milieu hostile. « Tu sais, ça se trouve, il n'y a rien de bon à tirer dans le coin. Mais non seulement ton entraînement va être éprouvé, mais aussi ton aptitude à te débrouiller. Et je ne parle pas de savoir te défendre tout seul, mais à travailler en équipe. La communication est importante dans une mission comme ça, et le plus dur parfois, c'est de faire passer un message tout en restant discret. Tu vois ce que je veux dire ? » Après tout, se battre, les trois quarts des survivants savent y faire. Mais prendre les bonnes décisions et savoir quand il vaut mieux garder profil bas, c'est autre chose. Frances espère bien que son allié saura ménager ses attentes et faire preuve de sang-froid. « Le plus important, c'est de traverser cet endroit. Ce n'est pas systématique de ressortir les poches pleines d'un raid, mais s'en tirer en vie, ça doit l'être. » Le terrain, ça se maîtrise. Et c'est le moment de montrer qu'ils en ont autant dans la tête que dans la ventre. Les envies ne font pas tout, les actions, en revanche, oui.

(c) semper eadem

« Parking couvert. C’est même mieux. » Il pensait surtout au naturel claustrophobe des chevaux, et au fait qu’il serait toujours plus aisé d’en sortir si quelques rôdeurs se mettaient à leur poursuite. La nonchalance était son trait de caractère le plus marquant, son humour déplorable aussi, mais Frances le connaissait depuis le temps et ne lui en tenait plus rigueur depuis qu’elle avait compris que son attitude ne compromettait pas le sérieux dont il faisait preuve en extérieur. Est-ce qu’elle relevait son humour pour autant ? Pas vraiment, non. Soit. Lui non plus n’en tenait rigueur à personne.

Il l’écouta donc attentivement alors qu’elle lui expliquait qu’ils se mettaient probablement au devant du danger pour ‘rien’. « Je sais bien, j’avais bien compris que nos trouvailles seraient probablement plus du bonus qu’autre chose. » Dit-il, avec un léger sourire. Dire qu’il était réellement à l’aise serait mentir. Malgré son envie et sa volonté d’être plus souvent dehors, le chilien était bien trop souvent relégué à l’arrière du front à cause de son handicap et ses compétences médicales. Cependant, il commençait à avoir peur de s'encroûter - d’où cette sortie. « Je comprends, oui. » Dit-il, avec plus de sérieux alors qu’elle s’assurait qu’il était prêt.

Le parking était en vue et ils y pénétrèrent dans un silence uniquement brisé par les pas des chevaux pieds nus. Il y a quelques années, cela aurait rameuté toute une horde de rôdeurs venus de l’intérieur. Aujourd’hui, cette horde en était sortie depuis bien longtemps - cela ne voulait pas dire que le danger était absent. « On pourrait les caler là, près des voitures ? Le bloc d’entrée est à côté… » Qu’il propose, avant d’avancer, prudemment. Ils atteignirent le lieu-dit et c’est en descendant de cheval qu’un grognement lugubre s’élève des carcasses. « On sécurise et puis on entre ? » Qu’il propose, alors que deux autres silhouettes vinrent s'ajouter à la première.

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❝If I had to lose you, I’d probably lose myself.❞

Un sourire flotte quelques brefs instants sur les lèvres de la Dame quand son partenaire lui fait comprendre que le sens de cette sortie est bien clair. Il n'y a pas de réel but derrière celle-ci, en dehors de simplement se confronter à la réalité du terrain. Frances ne dit rien de plus à ce sujet, enchaînant aussitôt sur le parking couvert. Si la militaire avait repéré les lieux par le passé, elle n'avait pas encore cherché à vraiment les visiter.

L'occasion se présente donc très bien pour elle, qui entend comme Lis' les râlements si familiers des putrides qui sont encore un peu trop de ce monde. Descendant de sa monture qu'elle attache à l'endroit indiqué par le chilien, Frances lâche un soupir à la tonalité plutôt contentée, rétorquant : « Parfait, à la condition que tu me laisses ouvrir le bal. » Elle a une moue taquine en prononçant ces mots, saisissant sa lance dans le même mouvement. Avisant deux carcasses un peu en arrière,  la militaire laisse la première silhouette à son allié tandis qu'elle se hâte de s'occuper de ses cibles désignées. Tournoyant le poignet, elle crève sans mal un premier cervelet du bout de sa lance. L'autre rôdeur se montre néanmoins plus teigneux alors qu'il se heurte au bois de son arme, obligeant Frances à se retourner vivement, le poussant de la pointe de son arme. D'un coup, elle transperce ensuite sa peau décharnée, les deux corps ne formant plus qu'une sombre forme à ses pieds.

La Dame relève la tête vers son compagnon, seulement pour que sa teinte s'assombrisse à la vue de nouveaux intrus : « Hmpf, ce n'est pas terminé, cinq autres viennent de s'incruster, c'est toi qui les as invité ? » Qui a osé dire qu'elle n'était pas capable de partager l'humour du chilien ?

Dés pour le fun:

(c) semper eadem

« Honneur aux Dames. » Dit-il, sans se faire prier. Ce n’était ni de la galanterie, ni de la lâcheté. Il sait surtout lequel des deux est le plus adroit dans cette situation. Et puis il en profite pour la regarder en action… Sans pour autant baisser sa garde. Elle lui en voudrait trop pour ça.

Frances se lance contre les rôdeurs qui s’écrasent littéralement contre ses coups. Il a quelques secondes pour la regarder faire avant de tourner la tête et de réagir - peut-être une seconde trop tard - quand un autre cadavre s’élance sur eux. Son coup ne fait qu’érafler la joue du mort, mais il lui suffit de se positionner correctement pour que le prochain coup de couteau ne paye et ne vienne transpercer le crâne du cadavre ambulant. « Oui je sais, trop lent. » Commente-t-il, alors qu’ils s’élancent déjà sur les prochains rôdeurs.

Les quatre autres leur donnent un peu moins de fils à retordre et Frances l’éprouve suffisamment pour qu’il soit obligé de parer correctement pour éviter un faux-pas mortellement dangereux. Ce n’est pas parce qu’il était préparé qu’il ne pouvait pas faire d’erreur.

Quand le dernier corps tombe, Frances semble à peine essoufflée alors que lui sent qu’il a un peu plus de difficulté à prendre son souffle - mais en grand garçon qu’il est, le chilien fait mine que tout va bien. « Alors, on passe à la suite ? » Lance-t-il, avec un demi-sourire.

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La sécurisation du parking couvert se fait presque sans difficultés. Presque, car il y a des hésitations, des lourdeurs appuyées. Son compagnon le saisit très vite alors qu'elle fronce les sourcils, n'ayant pas encore prononcé le moindre mot. Les quatre derniers cadavres sont achevés dans un silence presque religieux, les bruits d'agonies suffisant à bercer les oreilles de la militaire.

Si Lisandro affiche alors une excitation certaine de passer à la suite, la Dame marque un temps d'arrêt, frappant le sol du bout de sa lance, la tête penchée en avant. « Hm. N'oublies pas de connaître tes limites. Partir trop vite, foncer tête la première, c'est la meilleure solution pour raccourcir ta durée de vie. » Elle le sonde de ses yeux foncés, soupirant : « Si tu dois t'arrêter, même deux minutes, fais-le moi savoir. C'est aussi ça, le travail d'équipe. » Communiquer, et se connaître suffisamment bien pour respecter chacun ses besoins.

Néanmoins, pour le moment, tout se passe bien. Aussi, après cette petite leçon, Frances tend la main vers la porte du magasin, offrant au chilien la possibilité de casser la vitre pour presser la poignée depuis l'intérieur, avant de s'engouffrer à sa suite dans les lieux. Sans grande surprise, l'endroit est plongé dans la pénombre. Mais à l'odeur qui traîne et aux échos qui résonnent, il n'y a pas de doute possible : la mort rôde. Et en brisant le vitrage, ils l'ont attirée droit sur eux.

« Tu arrives à repérer combien il y en a ? » Chuchote la Dame, incombant à son partenaire d'analyser la situation en rajoutant une tension supplémentaire - et volontaire. Elle s'avance en l'écoutant, avant d'effectuer un moulinet du poignet. Sur sa droite, un corps décharné rampe à ses pieds, et elle le plante du bout de sa lance, un peu trop facilement. Au même moment, un autre rôdeur se manifeste, sortant d'une rangée de produits d'entretien largement évidée. Le cadavre agrippe toutefois son bras, et il lui faut bander les muscles pour repousser brutalement le mort en relevant son genou contre lui, le fracassant contre l'étagère pour se libérer de son emprise. Emporté par le mouvement, le putride tombe en arrière, et fait s'écrouler le rayonnage... ainsi que deux autres derrière, en un vacarme assourdissant.

Très vite, O'Connell se met en position, son épaule se collant à celle de Lisandro : « Prépare toi, ça va venir vite. » Et elle n'y est pas pour rien, mais passons. C'est maintenant qu'il faut passer à l'action.

Dés pour le fun:

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