The Walking Dead RPG

L'endroit est immense. Bien plus que ce que je m'imaginais, à tel point que ça en devient un peu effrayant. J'ai plus l'habitude, moi. Entre mon petit confort sur la Péniche, et avant ça fourré toute la journée au Château, et encore avant ça cloîtré entre quatre murs dans un vingt mètres carrés … ouais, j'ai un peu le vertige, là, et j'me sens comme si je me réveillais d'une crise  de somnanbulisme au milieu de nul part. Je voulais aller où, à la base ?

D'autant que je connais personne, que j'ai l'impression de faire tâche dans le paysage, et que j'suis vraiment pas au top de ma forme. La pneumonie a arraché la vie de Joshua, un p'tit gars de notre groupe. Curtis est parti. Et j'ai toujours la douleur de la disparition de certains des nôtres. Et en prime le soleil me fracasse en deux. J'ai qu'une envie : passer mes journées à me défoncer la gueule, tant que ça m'empêche de penser.

Me voilà donc. Planté au milieu de je ne sais où, ma housse de guitare sur le dos, mes lunettes de soleil sur le nez et ma chemise rose à moitié ouverte, comme un bon touriste paumé. La vision prête un peu à rire, mais j'suis pas mal angoissé en vrai, et je sens pointer la crise de panique, et j'aime pas ça. J'aurais dû rester enfermé dans notre péniche, bien à l'abri des inconnus, dans mon faux confort et ma bien-aimée solitude.

Ma main se presse contre ma poitrine, à la recherche des battements désordonnés de mon cœur. Fuck. Mes pas me traînent à l'ombre d'un p'tit bâtiment, la guitare, rangée dans sa housse geint un peu quand elle touche le sol. De ma poche, je sors mon inhalateur que je porte fébrilement à mes lèvres, et j'en inspire deux belles bouffées, le souffle court. Mes doigts tremblent. Je sais que c'est une crise et que ça va passer, comme à chaque fois, mais ça n'empêche pas les pensées intrusives envahir ma tête, et les visions se poser devant mon regard.

J'ai cette impression, tenace, désagréable, d'être en danger. Qu'ils sont là et vont me tomber dessus pour ramener de là où je viens. J'ai peur. J'ai peur, et je n'arrive plus vraiment à réfléchir. Et je me déteste d'autant plus quand je suis comme ça.
Un mouvement, une ombre, devant moi, m'incite à relever vivement le regard. Je recule, et mon dos heurte le mur.

T'approche pas !

Je pointe mon couteau devant moi. Je sais même pas à quel moment je l'ai sorti de son étui. Le soleil bloque ma vision défaillante, mes neurones s'emmêlent.

Aléjate o te destriparé !*

Spoiler:

"Runnin', runnin', runnin' through the dark,
Watch me run a little more ▵"

Etirant ses membres supérieurs, Tucker poussa finalement un soupire. Il n'avait pas le droit de faire beaucoup de chose. Le bande à sa main gauche l'empêchait de jouer de la guitare, les brûlures sur son buste rendait assez désagréable le contact du tissus. Tucker était donc dans l'obligation de porter une chemise ample, ouverte pour laisser respirer sa peau. Tant pis si certains étaient agacés de voir tatouage, brûlure et peau. C'était son confort avant tout.

L'entraînement, pas possible d'en l'immédiat, embêter Quinn non plus puisque la demoiselle était à l'infirmerie. Alors pour s'occuper, Tucker décida de marcher dans la camp. Et lui même avouerait sans difficulté que ce n'est pas la chose la plus intéressante à faire. Nouant ses cheveux longs en un buns approximatif, Tucker pivote sur sa droite pour suivre le chemin des caravanes jusqu'à ce qu'une silhouette un peu plus loin n'attire son attention. Un peu loin pour savoir ce qu'il se passe mais les mouvements approximatifs lui indique aisément qu'il n'est pas dans son assiette.
Alors, Tucker s'approche, poussé par la curiosité ou probablement un mauvais pressentiment. Et plus il se rapproche, plus il remarque que le type n'est vraiment pas bien.
Les membres tremblants, mains sur la poitrine. Tucker s'approche et le jeune homme recule jusqu'à taper contre le mur de la caravane.

- Hey hey, du calme. Tu fais une crise de panique ? T'as rien à craindre ici.

Facile à dire, Tucker. Le brun hausse les sourcils à la vision du couteau. Il ne plaisante pas. Le voilà qui parle une autre langue et c'est encore moins compréhensible. De l'espagnol ? Une langue que Tucker à apprit à l'école, mais il y a bien un moment. Autant dire que ce n'est pas maintenant qu'il va y arriver.

- Ok, je m'approche pas. Je m'asseois là, regarde.

Dit-il en s'installant au sol, à bonne distance du type. Il avise l'étui à guitare et pointe finalement celle-ci du doigt. Pour calmer une crise, il faut changer les idées, c'est le mieux à faire. Et ça, Tucker est bien le champion. Pour parler seul, détourner l'attention, l'attirer sur lui.

- Je suis Tucker Marsh, l'un des éclaireurs de TH. Tu joues à la guitare ? J'en ai une aussi ! Bon, je peux pas y jouer pour l'instant avec ma main mais ce serait cool que tu me montres ce que tu sais faire. J'ai une technique pour les crises d'angoisse si tu veux tenter avec moi ?

Sourire bienveillant sur les lèvres, Tucker levant sa paume droite, les mains cinq doigts de la main écartés. Il en avait fait des crises d'angoisse de temps à autres et à chaque fois, sa petite technique stupide fonctionnait. Tant qu'il était écouté, évidemment.

- Du coup. Ca s'appelle la technique 5 4 3 2 1. Donne moi cinq choses que tu vois. Quatre chose que tu entends. Trois choses que tu peux toucher. Deux choses que tu peux sentir et une chose que tu peux gouter.

Tucker laissa quelques temps entre chaque phrase, un temps pour que le jeune homme face à lui soit capable de lui répondre et surtout de se détendre avec cette technique. A condition que ça ne fonctionne, évidemment.

One step after another

J'agite ma lame, me maintenant sur le mur de la caravane de l'autre. Je suis pas sûr d'être super menaçant, mais en tout cas, l'ombre recule, et j'entends sa voix me parvenir comme un bourdonnement désagréable. Ses mots, pourtant rassurants, me font douter encore plus, et j'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule et qu'à tout moment, des types vont me tomber dessus pour me faire regretter – un peu plus – d'être venu au monde.

Mais non. Le mec s'assoie face à moi, et je reste là à l'observer, le souffle court, les yeux figés sur lui comme un animal craintif s'attendrait à un coup bas. Mes doigts tremblent, ma gorge est contractée, et des larmes perlent au coin de mes yeux. À cet instant, je n'ai qu'une envie : disparaître. Arrêter de vivre. Ça peut sembler cliché, mais c'est ainsi que je résume mon corps entier qui me paraît être une boule de nerfs douloureuse, et mon cerveau malade qui m'envoie des signaux de détresse à la pelle sans que je puisse rien y faire.

Je ferme fort les paupières, m'attrape les cheveux, le couteau toujours ma main alors que le dénommé Tucker reprend la parole. Je geins un peu, grogne, visage baissé, me tirant quelques mèches brunes, luttant contre mes démons pour revenir au moment présent. C'est une crise. Je le sais. C'est comme si on me maintenait la tête sous l'eau.

Tais-toi putain, tais-toi !

Je sais pas si je lui parle à lui ou à ce qui se passe sous mon crâne. Lui mentionne ma guitare, je capte vaguement qu'il en joue aussi, et il essaie une technique censée me faire revenir à moi. Je lâche un nouveau grognement, avec l'envie de hurler de plus belle, même pas sûr d'avoir la force pour jouer le jeu.

Un sanglot m'échappe, mes genoux se plient et je me laisse glisser jusqu'au sol, le cœur au bord des lèvres. Cinq choses que je vois. Cinq choses que je vois, putain.

Je sais pas putain de puta madre ! Je … mes chaussures …

Je secoue la tête. Quel jeu de merde ! Ça me file la migraine rien que d'essayer.

Mes bagues … ma … guitare …

Je continue, me prêtant difficilement au jeu. Essaie, petit à petit, de réellement me focaliser sur la voix du type. Quatre choses que j'entends. Sa voix. La mienne. Le vent. Mon cœur. Trois que je peux toucher. Mes cheveux. Ma peau. Le sol. Que je peux sentir ?

L'alcool.

Ça, c'est ma chemise, que j'ai pas lavé d'hier soir.
Et je continue jusqu'à ce que je peux goûter, le sel sur ma peau. Quand ça termine, je reste prostré, le souffle toujours court, mais l'esprit sans doute un peu apaisé. Je redresse le visage, capte enfin et pour de vrai Tucker, assis face à moi. Et ce que je capte de suite, c'est son style. Bien évidemment. C'est si rare de croiser des mecs qui me ressemble, même un peu.

J'suis désolé. J't'ai … j't'ai agressé.

Le couteau gît, à côté de moi. Et moi je crève de honte et de culpabilité malgré son regard qui m'apparaît sans jugement.

J'vais .. j'vais retourner à la Péniche. Juste le temps de me remettre.

Vite que j'aille me cacher et ne plus jamais sortir de mon trou.

"Runnin', runnin', runnin' through the dark,
Watch me run a little more ▵"

Il a un peu de mal. C'est visible. Mais Tucker est persuadé que la technique peu aider. Après tout, ca fonctionne pour lui. Pourquoi pas pour les autres ? Il n'était pas tant différent des personnes présentes. Petit à petit, il indique les éléments demandés et si son souffle est encore rapide, Tucker a l'impression qu'il émerge un peu de son esprit.

Tucker n'a pas bougé, s'est contenté de rester face à celui qui le menaçait il y a encore quelques secondes. Il aurait pu mal réagir. Mais il avait vite remarqué qu'il n'était pas le problème dans l'histoire.
Lorsqu'il s'excuse, Tucker lève sa main droite, faisant un léger mouvement pour lui faire comprendre que ce n'était pas nécessaire de s'excuser.
Il avait peur, il était angoissé. N'aurait-il pas réagit de la même manière de son côté ?

- Théoriquement, tu ne m'as pas agressé. Disons que tu as rapidement montré ton mécontentement quand je me suis approché.

Ricane t-il, plus léger encore. A ses mots, Tucker comprends qu'il fait parti des Gentles Bastard. Groupe connu à The Haven dont il n'avait finalement aucun a priori. L'homme en question avait un style vestimentaire proche du sien et ça lui faisait plaisir, une certitude. Il avait l'impression de faire moins tâche d'un coup.

- Prend ton temps. Rien ne presse. Du coup, je suis Tucker. C'est quoi ton prénom de ton côté ?  

Les mains reposés sur ses cuisses, Tucker détourna le regard de son interlocuteur pour regarder autour de lui, sa concentration laissant un peu à désirer. Depuis sa dernière mésaventure, sa paranoïa semblait frapper un peu à la porte. Mais rien de grave. Il est entouré. Il sait que tout ira bien.

- C'est un ami qui m'a montré cette technique pour les crises d'angoisse. Ca t'oblige à t'encrer dans ce qu'il se passe et fout au second plan tes angoisses. Génial hein ?

C'était si simple de faire une crise dans un monde peuplé de rôdeur, pillard et autre connard. Tucker essayait de retenir toujours ce genre de technique. Histoire de ne pas sombrer comme un idiot.

- Musicien du coup ?

One step after another

Je secoue la tête, un sourire triste glissant sur mes lèvres face à l'optimiste et au relativisme de Tucker. C'est souvent comme ça, quand je rencontre quelqu'un de nouveau. Au départ, la personne est sympa, patiente, compréhensive. Quand elle finit par comprendre que mon état n'est pas qu'une passade, que je guéris pas miraculeusement … la présence devient indifférence. Mon état, une habitude. Je le sais. J'ai appris à faire avec, et j'ai compris que j'étais seul et que je le serais pour toujours. Même Curtis a fini par me tourner le dos.

Tucker me dit de prendre mon temps, et j'opine du chef en silence, soulagé, quand même. Je sais pas si j'arriverai à tenir sur mes jambes, là, de suite, même si j'ai juste envie de fuir.
Ma main, encore tremblante, se glisse dans mes cheveux emmêlés, et il enchaîne cette fois avec de vraies présentations.

Dany … J'avais déjà entendu parler de cette technique. Mais quand j'suis en crise … j'y arrive pas.

Pas seul, en tout cas. Ça me semble toujours trop stupide, inutile, et de toute manière, à quoi bon ? Quand je suis dans cet état, j'ai l'impression que tout est vain. J'pourrais me foutre en l'air pour faire taire ce sentiment de désespoir, même si j'ai finalement assimilé que je n'étais pas dans mon état normal.
D'une certaine manière, ça me rassure aussi, de me dire que Tucker peut faire aussi ce genre de crises, même si j'en suis désolé pour lui. Disons que … ça me fait me sentir un peu moins seul, et moins ridicule.

Mes yeux mouillés finissent timidement par se relever vers lui. Je suis toujours prostré dans mon coin, comme un animal effrayé, mais je sens doucement les tensions s'en aller. Un peu plus encore quand il me demande si je suis magicien, et mon sourire, bien que toujours bien pâle, se fait plus sincère quand je hoche la tête.

Guitare, piano, batterie. Chant. Et … et toi ?

Ça me manquait, de pratiquer pour de vrai, et sur scène. L'ère des grosses soirées cage avec concert me manque.
Je m'éclaircis la gorge. Visiblement, il a pas l'air décidé à m'abandonner, alors … autant jouer un peu le jeu, surtout qu'il me lance sur mon sujet préféré.

Si t'allais à la Cage à l'époque, tu m'as peut-être vu sur scène pour animer les combats.

Je détaille sa tenue, son style. Est-ce que je l'aurais remarqué, si je l'avais déjà croisé ? A la Cage, pas sûr, vu le monde que ça brassait.

J'aime bien ton style, je souffle après un petit silence.

"Runnin', runnin', runnin' through the dark,
Watch me run a little more ▵"

Tucker était quelqu’un de patient pour certaines choses. La détresse de l’homme situé en face de lui n’était, malheureusement, pas une nouveauté pour lui. Il avait subi ce genre d’angoisse comme bien d’autres et Adrian, son père, avait bien aidé avec cette technique qui semble un peu bête.

- Content de te connaitre, Dany ! Ouais, je me doute bien. C’est pas forcément facile de tenter de se calmer avec une technique quand tu es en plein dans la crise.  

Il est si simple de se dire que ça ne fonctionnera pas, que c’est trop bête quand finalement, c’est une bonne chose. Mais Tucker n’était pas là pour juger. Il comprenait le problème sans forcément mesurer la portée psychologique. Il était simple de comprendre la situation, un peu plus compliqué d’entrer dans la tête de quelqu’un pour utiliser son empathie.  

En tout cas, Tucker tente d’en apprendre plus sur lui, pour le détourner aussi un peu plus de l’angoisse qui lui prenait la gorge depuis quelques temps. Et s’il s’attendait à un musicien aussi polyvalent, il aurait tenté plus tôt de communiquer. Un grand sourire s’installe sur son visage alors que Tucker hochait rapidement la tête, plus qu’enthousiasme.  

- Mais c’est trop classe ! Ouais, je joue de la guitare ! J’aurai tellement kiffé en faire professionnellement avant l’apocalypse des rodeurs là mais manque de pot, j’ai raté ma vocation.

Qu’il ajoute, presque amer. Il savait qu’il aurait dû tenter, qu’il aurait dû montrer au grand jour toutes les petites partitions et chansons qu’il avait pu créer. Mais c’est un peu tard à présent. Il était préférable de ne pas trop se morfondre. Il était en vie, c’était déjà beaucoup pour certains. Et puis, c’était passé outre Adrian aussi, ce n’était pas si simple.  

- Je suis jamais allé à la cage ! La prochaine fois, peut-être. Mais j’ai entendu pas mal de chose dessus. J’ai un peu de mal avec la violence et tout ça...

Enfin, est-ce que c’était encore le cas lorsqu’il avait réduit à néant bon nombre de personne récemment, qu’il s’entraînait pour arriver au même niveau que Nima ? Il n’était plus trop sûr non plus. Son expression se figea quelques secondes avant qu’un sourire n’étire à nouveau ses lèvres.  

- Ah merci ! D’habitude, je suis un peu plus couvert mais avec les brûlures, Quinn m’a dit que ça devait respirer. Alors... bah je suis obligé de garder tout ouvert. Mais merci ! J’ai un style un peu décalé si t’en crois certain ! Mais j’aime bien le tien aussi !

Disons qu’il est visible, un peu comme Tucker pouvait l’être. Il passait rarement inaperçu. Le brun pointa finalement l’arme de son vis-à-vis puis ajouta.

- Comment tu te sens ? Tu veux qu’on aille boire un truc ? Ca pourrait te faire du bien. Tu faisais quoi avant tout ça ?

One step after another

Vraiment ?

Mon regard s'éveille un peu en apprenant qu'il pratique aussi la guitare. Je m'imagine déjà et malgré moi super ami avec lui, enchaînant les jams, faisant des soirées ensemble et tout ça.
Je hausse les épaules à la suite, par rapport à la Cage. La violence, moi non plus, à la base, j'aime pas ça. Mais pour ce qui est de nos soirées Cage, je vois ça différemment.

J'dirais que c'est une pratique plus que vraiment de la violence. Un peu comme un sport, t'sais. En vrai, c'est super cool, y'a toujours une ambiance de fou. Quand j'peux j'fais l'animateur, comme dans les combats de catch, à l'époque !

Je parle avec enthousiasme, sentant les derniers frissons de ma crise me quitter. Généralement, après ça, je suis épuisé. Comme si mon corps se relâchait entièrement après m'avoir fait souffrir à cause de cette poussée d'adrénaline malvenue.

Un sourire étire mes lèvres. Il aime bien mon style aussi.

Décalé ? C'est les autres qui sont trop banals, ouais, je souffle, amusé parce qu'au quotidien, c'est ce que je vis aussi. Quand on voit que certains sont destabilisés parce que je porte du vernis, c'est chaud quand même. Moi ça me fait du bien de voir quelqu'un comme toi.

Tucker me demande comment je me sens, et je me contente de faire une moue un peu égale. J'me sens comme une merde, mais bon, ça c'est quotidien.

Hm … ouais. On peut bouger. J'crois.

D'une main fébrile, je récupère mon couteau et le range à ma ceinture. Puis je m'aide de la caravane pour me remette sur mes jambes, demeurant un instant le dos appuyé contre. J'ai mal dans mon corps. J'ai toujours cette impression horrible d'y être à l'étroit.

Avant tout ça, avant l'épidémie ? Je relance en pointant mes prunelles sur lui. Hm bah … de la musique.

Doucement, je me décolle du mur pour lui emboîter le pas. Dos un peu courbé, bras refermés contre mon buste, j'essaie de faire bonne figure mais je fais pas le fier.

Je devais jouer à un grand festival rock, à Seattle, quand tout a commencé. J'aurais pu devenir une vraie rockstar. Et en parallèle, je bossais dans un salon d'esthétique tenu par ma mère. L'avantage d'être à la cage, c'est que je peux refaire tout ça.

On a beau critiquer mon groupe, le voir comme une bande de sauvage ou quoi, ça n'empêche qu'ils sont de vrais sauveurs pour moi. Je remercierai jamais assez Vaughn de m'y avoir traîné.

Et toi ? Tu faisais quoi ? Et ... ici ? C'est quoi votre quotidien ?

"Runnin', runnin', runnin' through the dark,
Watch me run a little more ▵"