The Walking Dead RPG

Des semaines à faire essais sur essais. Des semaines d’échecs à réajuster leur formule, à tester le bon dosage. Tout cela avait un coût - en temps, en ressource - mais ils n’avaient pas encore dépassé la limite imposée par Layla en la matière. Par l’apparition de ces spores, le laboratoire s’était trouvé un nouveau défi à réaliser - comme si le miracle du vaccin ne suffisait pas. Non, il leur fallait encore plus - tellement plus. Jusque quand jouiraient-ils de ce temps, des technologies qu’ils étaient parvenus à remettre en place après la fin de tout ? Il n’en avait aucune idée. Mais ici, ils travaillaient comme si tout risquait de s’arrêter demain. L’effort de guerre coûtait beaucoup. A un moment donné, eux aussi seraient contraints de ralentir.

Alors oui, quand il pense être enfin arrivé à son premier objectif, Friedrich a du mal à contenir son excitation. Si son visage ne montre rien d’autre qu’une certaine lueur dans ses prunelles, il reste quelques tiques qui le trahissent : ses bras sont croisés, mais ses doigts pianotent sur son bras, discrètement il piétine. Mais Bonnie est rapidement prise par le microscope pour le remarquer. Quelques secondes encore. Interminables. La mutation a bien eu lieu ! « Tu confirmes donc ! » Lance-t-il donc, dans une bonne humeur évidente alors que ses bras se décroisent et que ses épaules se détendent enfin.

« Nous allons enfin nous voir avancer. Il nous reste encore tellement à faire… » Commente-t-il alors qu’il prend l’échantillon miracle pour le ranger très précieusement. « On va reproduire la formule. Il va nous en falloir suffisamment pour la deuxième phase, il faudra faire appel à Joshua pour la partie explosive. Je sais qu’il ne veut rien à voir à faire avec les Spores. Mais si on lui prouve que cette charge est inoffensive, et cet échantillon le prouve, il se montrera sans doute plus enclin à participer au projet. » Parce que là se trouvaient ses réticences, n’est-ce pas ? Mais il restait encore quelques étapes avant d'officialiser leurs avancées.

« Mais avant, je voudrais qu’on prenne le temps de surveiller que ce qu’on a créé ne dégénère pas… Il faut encore voir si le virus est simplement en sommeil, s’il n’est pas juste sur pause, s’il ne risque pas de muter encore plus fort en réaction. Pour le coup, la prudence de Joshua est meilleure conseillère… » Ajoute-t-il, lancé dans ses grandes réflexions et ses grandes théories. Il sait que les Remnants veulent cette arme le plus rapidement possible ; mais plus rapide voulait aussi dire plus risqué. Il ne tenait pas à commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur.

We could stay like this forever, lost in wonderland, with our head above the clouds, falling stupid like we're kids. Wearing rose-colored lenses, let's just play pretend. Wearing rose-colored lenses, pretend we'll never end.

❝We went to hell but we never came back.❞

- Affirmatif ! Que je lance avec entrain.

C’est une excellente nouvelle. Nous avançons ! Certains diraient millimètre par millimètre seulement, mais cela est le propre de la science. Une réussite en est une, même si le cheminement est encore long.

- Ce n’est que la première étape oui. Je m’emballe tout autant que mon supérieur, mais je précise avoir conscience de l’immensité de notre projet.

Il nous faut donc reproduire la formule, déjà en soi il s’agit d’un certain défi. Tant de détails sont encore à paramétrer. Je n’aime pas parler de hasard, il ne s’agit que de données qui ne sont pas encore compilées. Le hasard n’existe pas, il n’y a que paramètres, environnement, conditions et données.

Je pince les lèvres, lorsqu’il est question de Joshua.

- Loin de moi l’idée de dénigrer un collègue. Nous coopérons aisément tous ensemble et j’ai une bonne entente avec le Docteur Friesen. Cependant, je ne comprends toujours pas cette réticence… La peste semble être plus acceptable qu’un virus s’autodétruisant avec son hôte… Mon regard retrouve le microscope et la petite lamelle où se trouve notre réussite du jour, se disant. J’ai du mal à faire sens de ce refus. Que j’avoue à Friedrich.

Je soupire inconsciemment, avant de reposer mon regard boisé sur mon supérieur. J’hoche évidemment de la tête pour signifier mon approbation quant à ses dires. Il nous faut absolument du temps. Je ne sais guère si Monsieur Maverick nous en laissera. Il me semble qu’il a un certain pouvoir sur Madame Phelbs à ce niveau. Je conçois que la guerre est en cours, je conçois que la possibilité qu’offre notre bombe est incommensurable, mais une seule erreur et tout cela peut prendre des proportions gargantuesques et dévastatrices. Pourquoi n’écoute-t-on jamais les scientifiques ?!

- Devrions-nous trouver de nouveaux cobayes sains ? Ainsi il nous sera possible d’obtenir des données plus précises sur la mutation actuelle. Autrement dit, les données ne seront pas faussées par une version antérieure à cette mutation.

Je suis curieuse d’observer la durée de vie de cette nouvelle mutation. Avons-nous déjà atteint notre objectif ? Il serait naïf de le croire… et ennuyeux aussi.

Il n’y a bien que dans les domaines scientifiques qu’on s’émerveille de chaque découverte, aussi petite soit-elle. Chaque avancée, chaque résultat est apprécié à sa juste valeur. La Science est un domaine de patience et criblé de petites victoires ou d’échecs formateurs. Alors, aussi petite soit-elle, cette avancée les éveille et les rassérène. Tous leurs efforts - et leurs sacrifices - ne sont pas vains. Ce n’était que la première étape, mais ils avançaient.

« Il faut dire que le Docteur Friesen a été trouvé au Canada dans un état disons… Lamentable. Ils cherchaient aussi un vaccin… Il s’est retrouvé à vivre je ne sais combien de temps enfermé avec un de ses collègues transformé en Super Rôdeur. Sa crainte est compréhensible mais… Oui, entre les Spores ou la Peste… J’ai également du mal à comprendre son choix. Mais je lui ai toujours promis que je ne l’obligerai à rien. Bien que, ses compétences seront demandée à une certaine étape du processus. » Une fois les composants isolés, étudiés et fusionnés, ils auront besoin de ses compétences de chimiste et peut-être bien que cette fois-ci, l’autrichien ne laissera pas beaucoup le choix à son collègue.

Prenant des notes sur leur trouvaille - notant les numéros des tubes à essais ainsi que les éléments et leur quantités - Friedrich écoute distraitement la demande de Bonnie au sujet de nouveaux cobayes sains. Il finit par s’arrêter dans sa prise de note pour réfléchir. Il avise le couloir qu’ils peuvent deviner par la porte ouverte du laboratoire du sous-sol. Ils ne les entendaient pas, parce que l’isolation de ces nouvelles cages était bien mieux que les premières mais, Bonnie et lui pouvaient sentir leur présence. « De toute façon, nos autres essais sont infructueux, alors oui ; il nous faudra de nouveaux sujets sains et sortir les autres. Mais je voudrais qu’on conserve notre dernier sujet, histoire de voir si les effets observés ici sont bien permanents, ou si la transformation revient. » Explique-t-il. Sans doute que Bonnie arrivera aux mêmes conclusions que lui.

« Mais avant d’en aviser Layla, on va savourer cette victoire et prendre une pause. Nous l’avons bien mérité je pense. » Soupire-t-il, avant d’offrir un sourire qui se veut confiant, à la jeune femme. Ils étaient loin de leur objectif final, mais ils avançaient. Et c’est bien parce qu’ils avaient tous tendance à ne pas s’arrêter que l’autrichien invita Bonnie à sortir du sous-sol pour profiter d’une pause sous le soleil froid de l’hiver. Bourreaux de travail, ils ne tarderont pas à s’y remettre mais, en attendant, ils soufflaient et savouraient leur petite victoire.

- FIN -

We could stay like this forever, lost in wonderland, with our head above the clouds, falling stupid like we're kids. Wearing rose-colored lenses, let's just play pretend. Wearing rose-colored lenses, pretend we'll never end.

❝We went to hell but we never came back.❞