The Walking Dead RPG

Enfin, les réponses tombent. Elle n'y croyait plus. Johanna a un souffle de circonstances, soulagée de connaitre assez Isha pour pouvoir y répondre. Et réaliser enfin qu'elles ne parlent en effet pas de la même personne : Sors d'ici, lui déclare-t-elle simplement en s'écartant d'un pas pour lui donner accès à l'issue de la Love Mobile : Ce véhicule appartient à mon ami, pas à ton frère, fait-elle fermement. Ces affaires sont à lui, pas à ton frère, et elle ne fera pas le tri pour savoir s'il en squatte de certaines personnes.

Cette femme ne le voit pas, mais son expression derrière son masque est plus détendue maintenant que la situation s'éclaircit. Je ne sais pas s'ils se connaissent, mais une chose est sûre, ton Gaudric n'était pas là la dernière fois que j'étais avec eux, elle aurait vu, quand même, s'il y avait un sosie d'Isha avec eux. Elle lui aurait parlé. Les choses évoluent rapidement au sein du groupe, elle pense un instant à tenter de l'orienter vers Winston, plutôt. Mon ami s'appelle Isha, et il est parti, il va forcément revenir et je vais ranger ton désordre pour être sûre qu'il récupère son véhicule en l'état, ajoute-t-elle.

Mais la dernière remarque de la brune lui arrache un temps de silence, une certaine stupeur. Comment ose-t-elle ? Ses yeux bleus se fixent sur elle plus longuement, s'ils avaient été des mitraillettes, elle serait morte sur le coup : Je vais te conseiller de réfléchir à ce que tu racontes et à retirer tes mots, rapidement, l'encourage-t-elle sèchement. Tu n'y connais rien et ce que tu dis est bête, somme-t-elle d'un ton glaçant. Tu ne m'écoutes pas en plus de ça, donc je ne vois pas pourquoi tu parles sans savoir ce que tu dis, tes conseils condescendants tu peux te les foutre ou je pense, ajoute Joe.

Si elle a pensé, un instant, essayer de trouver les réponses de la jeune femme pour l'aider dans sa démarche, le fait est qu'avec son commentaire sur le fait qu'elle n'est pas vraiment une résistante, pas vraiment une scarecrows, et qu'elle ne sait visiblement pas qui est l'ennemi en face, lui a fait le même effet qu'une douche froide. En un rien de temps, toute sa bonne volonté vient de s'évaporer, cette fille peut bien aller se faire voir, tant qu'à faire. Dégage de là, répète-t-elle plus vivement, son index désignant toujours la sortie.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

J’ai l’impression qu’il y a un moment de flottement ou les choses peuvent encore finir autrement qu’en combat de femmes dans des goodies. Je regarde avec une peine sincère autour de moi quand elle m’affirme que cet endroit n’est pas a mon frère, qu’il n’est jamais venu ici. Pourtant, tout ici lui ressemble tellement, j’ai presque envie, dans un accès de désespoir, de lui tenir tête de nier qu’elle a peut-être raison. Je me contente de souffler, d’une voix blanche :

« Tu es sure ? Vraiment sure ?»

Après une telle montée d’espoir, la chute est tellement violente que je ne veux pas y croire. J’avais l’impression de toucher au but, d’avoir un début de cette piste qui semble me filer être les doigts et commencer a entrevoir que je me suis tromper, que c’est encore une impasse est douloureux.

Je suis pas loin de sentir mes yeux se piquer de larmes quand elle lâche un nom assez rare pour me faire tiquer.

« Attends… Isha ? Le Isha des Exilés, l’ancien milicien un peu barjot ? »

Ca expliquerait le matériel d’entretien pour une épée et pas mal de chose. Ça me brise encore plus d’une certaine façon, mais j’essaye de penser a la jeune maman de Cresend qui attend son retour.

« Je… il faut que je lui parle, c’est important. »

Et puis, il y a cette remarque, peut-être de trop, qui relance le brasier de l’étrange femme masquée devant moi. Il y a de la de la folie et de la haine dans son regard. Je me redresse, doucement, laissant au sol al pop figurine que j’avais et gardant une main pas loin de mon arme au cas ou. Je ne baisse pas les yeux, comme avec les chevaux qui testent, je sais qu’il ne faut pas si on veut éviter une morsure.

« Je ne vois pas en quoi ce que je dis est plus bête que de penser que NE mettrait des femmes sur le terrain ou te signaler que c’est dangereux de porter un masque aussi prêt de providence. Et oui, je vais partir sans abimer les affaires de ton ami, mais je dois absolument le voir avant. »

Pendant que je parle tout commence a s’éclairer. Le deadpool qu’ils cherchent… c’est celui de la milice… c’est le fameux Isha. Mes yeux s’écarquillent alors que tout fait sens et c’est a haute vois que je rassemble les pièces du puzzle.

« Attends, Isha c’est… oh merde… alors… toi aussi, tu en es vraiment… vous n’etes donc pas un mythe ? »
.

Il n'est pas là, et je ne sais pas quand il reviendra, coupe tout net Johanna en fixant un regard dur sur la jeune femme. Elle est sûre oui, elle est sûre aussi que la présence de cette fille ici est de trop, et elle est à deux doigts de l'attraper par les cheveux pour la sortir et la balancer dehors. L'agacement la tient d'autant plus qu'elle ne fait aucun effort pour lui obéir, et elle a horreur de ça : Prend un ticket et fais la queue, fait-elle. Tout le monde a envie de voir Isha bizarrement, et jamais pour les bonnes raisons.

En temps normal, Johanna aurait au moins fait en sorte de comprendre pourquoi cette dernière cherche tant à lui parler. Mais en l'occurrence, il est hors de question qu'elle l'approche. Elle ne la sent pas. Pas du tout. Ses invectives lui tapent sur le système, elle la prend concrètement pour une idiote et s'il y a bien une chose que Joe déteste par-dessus tout, c'est qu'on doute de son intelligence. Afin de taper dans son plus gros complexe d'entrée de jeu, très malin.

Elle fulmine, sous son masque, la silhouette raidit, l'insistance de surcroit de la brune était juste pour la rendre furibonde, elle le savait. Ne pas céder à la violence. Ne pas céder au chaos. A ses petites voix internes qui lui demandent de se ruer sur elle et de lui arracher le visage avec les ongles. Sa poigne se resserre si fort autour de son arme qu'elle sent ses jointures se nouer durablement, au point de rendre, possiblement, son lâcher-prise impossible.

Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans dégage de là ? Répète-t-elle d'un timbre glaçant, alors que la brune semble faire des liens que Johanna n'écoute pas. Elle se moque du reste, il n'y a que l'assourdissement dans son crâne, ce tintamarre généralisé qu'elle contient comme elle peut pour ne pas l'éviscérer. BOUGE ! Hurle-t-elle d'un ton sec, prête à l'empoigner pour la balancer à l'extérieur sans attendre. Elle n'a pas sa place ici, elle n'a pas le droit d'être là, elle n'a pas le droit de prononcer le nom d'Isha. C'est une New Eden, une traitre, une vendue. Il faut la tuer.

La tuer.

Il faut que tu la tues.

Non... Non. Elle va se tenir. Tue-la. Non. Johanna secoue la tête, comme pour chasser un bourdonnement à son oreille. Tue-la. Il faut que ça s'arrête. Elle ne peut pas embrasser le chaos. Elle ne peut pas.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

Ma déception est d’autant plus amère quand elle m’assure que le propriétaire de la LM n’est pas. Apres la fausse joie de pensée retrouver mon frère, perdre ma piste pour le retrouver est un autre coup dur, même pour une personne faisant de l’optimisme un art de vivre. Surtout que ces mots quand elle est arrivée, me laisse a penser que je ne suis pas la seule qui tente de retrouver un proche ici.

« Tu… enfin… tu le cherches aussi ? C’est ca ? Ca fait longtemps qu’il a disparu ? »

En fait, si je vois juste, effectivement, le fameux Isha doit être plus que rechercher, entre sa famille, ses amis, mais aussi tous les NE qui veulent arrêter le terroriste au masque rouge, il y a foule. D’ailleurs, il est peut être déjà dans les geôles de Providence a se faire supplicier et demain je verrais son cadavre sur la place devant le marché. Cette idée me serre le ventre.

Je finis par soupirer quand la femme en face de moi continue de s’énerver. Autant sortir pour éviter une crise et essayer d’avoir des informations. J’obtempère avec la grâce d’un ado récalcitrant pour sortir de la camionnette pleine de bazars et retrouver l’air chaud du port saccagé par la tempête. Je me tourne vers le visage de lion en latex et, les mains sur les hanches, je lui demande :

« Voila, je suis dehors, on peut parler maintenant ?»

J’ai enfin trouvé une Sacrecrow, un mince fils pouvant me mener à Gaudric, et je compte bien ne pas le lâcher. Je la regarde comme je le ferais d’un enfant qui est en train de faire une colère, restant quand même sur mes gardes, car, contrairement aux enfants du ranch, la résistante est capable de tenter de m’égorger a en croire les rumeurs de sauvagerie qui circulent a providence. Il faut dire que son regard fou donne pas mal de crédit a ce que j’ai entendu, mais il m’en faut plus pour battre en retraite. En fait, je suis plutôt inquiète pour elle:

«T’es sure que ca va ? j'ai de l'eau et a manger si tu veux.»

Je sens, aussi, qu'il faut peut être dissiper un certain malaise quant a mes intentions. Les résistants sont traqués de partout et elle m'a l'air un peu parano.

« Je viens de chez les Exilés ou j’ai promis à sa femme de lui donner un message si je le voyais. Maintenant, je ne pense pas qu’elle sait qu’il est dans les personnes les plus rechercher du coin par NE. Il faut vraiment que je trouve un moyen de le contacter. Tu le vois souvent ? »

Enfin, elle sort. Enfin, Johanna peut à son tour gagner l'extérieur et refermer derrière elle. Les affaires d'Isha sont protégées, mais la zone n'est pas sûre et elle doit faire en sorte de les mettre à l'abri au mieux. Si une inconnue est capable de mettre le nez dedans, en assumant de fréquenter New Eden, elle risque d'en attirer certains ici, et des ennemis surtout. Ce n'est pas possible de s'éterniser, de fait. Arrête de le chercher, tu vas te mettre en danger et pire : le mettre en danger, lui demande-t-elle.

Il y a donc bien une chose que Johanna ne laissera pas passer : c'est ça. Il n'y a pas un monde où elle permettra à qui que ce soit de mettre Isha dans une situation difficile. Et autant le dire : là, elle ne le sent pas. Elle offre un regard froid à la jeune femme, retrouvant peu à peu le contrôle de ses pensées, aussi laborieux que ça puisse être. Cette fille ne se rend pas compte avec quoi elle flirte actuellement. Il te trouvera si ça vaut la peine, mais autant qu'on se le dise : je ne te fais pas confiance, assure-t-elle.

Pour des raisons évidentes. Et non, elle n'a aucune envie d'apprendre à la connaitre pour passer cette première impression mauvaise. Johanna fonctionne à l'instinct désormais, et son instinct lui hurle qu'elle la bassine de débilités. Ou qu'elle se mêle d'affaire qui ne la regarde pas le moins du monde. Qu'elle va blesser Isha, ou le faire tuer. Il n'y a pas moyen que ça arrive. Si je trouve ce Gaudric, je te laisserais un message en évidence, ou je lui dirais que... Qu'une certaine...?

Elle tourne le regard vers elle, la fixe de haut en bas. Qui est-elle ? Elle a déjà oublié son nom s'il a été donné. Comment tu appelles ? Lui demande-t-elle de but en blanc avant de hausser les épaules et de soupirer. Quoi qu'il en soit, elle contourne la Love Mobile, et se rapproche de l'habitacle où elle compte passer derrière le volant et se tirer d'ici : Enfin, je lui dirais que tu le cherches, peu importe qui elle est. Même si très honnêtement, elle doute carrément que son frère existe.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

« Je ne peux pas arrêter, il ne me reste plus que lui pour savoir où est mon frère. Je… non… je comprends que tu protèges ton ami, mais je ne peux pas abandonner pour retrouver ma famille. Promis, je serais prudente mais je DOIS le voir. Il est parti vous rejoindre, vous êtes le seul groupe ou il a pu aller. »

Le regard glacial de la femme masquée ou son ton a peine plus chaleureux, me coulent dessus. J’en ai croisé des gens méprisants désagréables ou agressifs ces derniers temps, c’est plus leur problème que le mien. Seul mon but compte est de découvrir ou sont les miens pour que les Lambert soient a nouveau ensembles. Je soupire. Non son ami ne verra pas la peine de me chercher pour me rendre service surtout où je me situe. Qui plus est, s’il le fait c’est lui qui sera en danger.

« J’ai bien compris que tu ne me faisais pas confiance et crois moi, tu n’inspires pas non plus l’archétype de la personne a qui j’ai envie de confier ma vie, après t’es une Scarecrows, alors je ne vais pas avoir le choix je pense. Je suis en infiltration a Providence. Il ne faut pas qu’Isha essaye de me retrouver, ils sont en ébullition avec un deadpool la-bas. Ils ont une place ou ils exposent les cadavres de ceux qui résistent et ce font prendre... il ne doit surtout pas y aller. »

Au moins elle propose de transmettre un message, c’est maigre, surtout que, dans sa froideur, je ne suis pas sure qu’elle le fera. Pour autant, ai-je le choix ? Je dois accepter de prendre l’espoir ou il est aussi, aussi mince soit il.

« Dis lui, s’il te plait, que sa sœur est vivante, qu’elle retourne tout Seatlle pendant qu’il tricote surement… et… dis lui… »

Je réfléchis a ce qu’elle pourrait dire que Gaudric reconnaitrait tout de suite avant de trouver. Avec un sourire teinté de cette nostalgie de repenser a nos querelles de geeks sans importances mais qui faisaient quand même débat entre nous :

« Dis lui que les mages sont tous des tafioles et qu’il boit comme un elfe abstinent. »

Si avec ca il ne sait pas que c’est moi, c’est qu’il est encore plus couillon que je le pensais et que sa touffe a envahi tout ce qui lui servait de crane. Je vois la fille aller vers l’habitacle. Comprenant qu’elle va partir, je panique un peu de voir ma seule piste s’évaporer et me retrouver, une nouvelle fois, avec juste mes angoisses.

« Demetra… mais attends… je peux vous aider. Je peux entrer a Providence et je suis pas mauvaise pour faire parler les gens. Ils ont attrapé ma mère, j’essaye aussi de la retrouver, mais ça implique de montrer patte blanche et pour le moment ça marche. Que cela soit sur vous, les terroristes ou sur le procès qui va avoir lieu, je peux être vos yeux et vos oreilles. Je veux juste qu’on m’aide a retrouver mon frère en contrepartie. »

Ma voix sonne toute cette fatigue de recherches infructueuses, d’impasses a chaque nouvelle piste et suinte de cette crainte de plus en plus présente qu’il soit mort.

Elle l'ignore, s'avance juste vers l'habitacle, se hisse a l'intérieur. Johanna n'a aucunement l'intention de se détourner de ce qu'elle fait actuellement, et n'écoute Demetra que d'une oreille distraite. Les mots seront transmis mais très franchement, elle n'est pas sûre de creuser davantage. Il lui suffira de demander à Winston si un Gaudric est bien dans les rangs ou non, un type qui a des cheveux et un air de chiot battu, et elle avisera à ce moment-là. Elle hausse les épaules, et balaie le reste sans vraiment s'en soucier : On verra, ajoute-t-elle.

Malgré la proposition, sans doute importante, de la jeune femme. D'être leurs yeux, leurs oreilles. Lors du procès, et tout ça. Pour sa part, Johanna sait qui a été capturé. Elle sait aussi qu'elle ne se fait pas beaucoup d'espoir à son sujet. Si Harper ne se fait pas couper la tête, alors elle vivra une vie d'esclave jusqu'à sa mort. Très honnêtement, elle n'est pas persuadée de pouvoir faire grand-chose pour elle. Elle détourne les yeux, parvient à passer le contact comme Isha lui a appris, et appuie sur l'accélérateur pour dégager le véhicule d'où il est, sans un mot de plus à l'égard de la brune à côté.

FIN

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi