The Walking Dead RPG

Alice acquiesça quand Roman proposa de l’accompagner. Au moins, si elle ne se montrait pas coopérative et qu’il fallait l’intimider, ils ne seraient pas trop de deux. « Une ombre ? » C’était plus inquiétant, surtout sachant que leur groupe avait été piégé, et que les Remnants en avaient fait les frais. Mais c’était peut-être aussi l’occasion de remonter la piste du piège, s’ils débusquaient l’ombre en question. Elle indiqua brièvement leur destination à Roman, le guidant davantage en s’y rendant directement malgré tout. Elle s’efforçait de papoter comme si de rien n’était, pour donner le change s’ils étaient suivis, même si elle avait du mal à tenir une conversation sans intérêt ou à se montrer aussi enjouée qu’elle ne l’était avant qu’ils ne partent de Woodinville. Mais si ça pouvait faire en sorte que l’ombre ne se doute de rien, c’était mieux.

Elle jeta brièvement un regard à leur dernière recrue, pour savoir s’il avait vu quoi que ce soit pendant leur trajet, mais ils se connaissaient pas, et elle n’était pas convaincue qu’il comprenne. Elle observa un instant les fenêtres barricadées, le suivant vers l’entrée, mais l’arrêtant. « Attends, je vais regarder s’il y a quelqu’un ici ! » Pointant une des fenêtres, elle essaya de s’appuyer sur des planches devant, mais elles s’avérèrent pourries, et il en fallut de peu pour qu’elle ne se prenne pas les pieds dedans et ne se casse pas la gueule alors qu’elles cédaient sous son poids. La porte qui s’ouvrit brusquement y était sûrement pour quelque chose alors qu’elle sursautait et reculait brusquement, attrapant le bras de Roman pour se retenir dans un premier temps puis pour l’inciter à se baisser et à se cacher. Il s’en était fallu de peu, avant qu’une femme correspondant à la description donnée par Lennox braque un fusil dans leur direction, se mettant à crier. « Qui est là ? Qu'est ce que vous me voulez ? » Grimaçant, Alice jura malgré elle. « Bordel... » Un simple murmure, que seul Roman pouvait entendre.

La navigatrice hésitait à parler, à se trahir, mais elle dévoilerait aussi la position de Roman.Elle chuchota à nouveau, pour ce dernier. « Éloigne-toi autant que tu peux, je vais… essayer de la raisonner. » Encore légèrement fébrile, espérant que ça l’aiderait, elle prit la parole d’une voix peu assurée. « Ne tirez pas ! Je ne vous veux pas de mal ! Je cherchais quelqu’un, qu’un ami à moi a rencontré il y a peu. On m’a dit que cette personne vivait ici. Je veux juste des informations, je vous assure. Et je pourrai vous en donner sur l’état du Store, sur ce qu’il s’est passé pendant la tempête. » La navigatrice n'osait pas se relever, pas encore, mais elle entendit la femme reprendre la parole.  « Vous voulez savoir quoi ? Pourquoi vous êtes venus me voir moi ? » Si Alice n'en voyait rien, Roman pouvait voir que son arme était encore pointée dans sa direction.

Spoiler:

J’ai encore le souffle coupé du coup reçu et quand je vois Joaquin et Tony, je me doute qu’ils sont vu quelque chose. Ou tout du moins Joaquin qui me demande si ça va alors que je réponds un peu brusquement que oui. Mais passons. Je tente de reprendre contenance en demandant ce qu’ils ont appris. J’assimile les informations. Alice et Roman remontent une autre piste, tandis que nous, nous guettons l’arrivée du père et de son fils. Et ça prend quand même pas mal de temps, jusqu’au moment où je remarque un gamin d’une dizaine d’années. Je met un coup de coude à Joaquin à côté pour qu’il regarde à son tour. Il est, bien sûr, accompagné d’un adulte.

Je bouge de ma position pour les garder en visuel. Ils semblent à l’aise tous les deux, sachant pertinemment ou aller. Des habitués, clairement. Sous nos yeux, ils effectuent un échange de lapins contre des herbes médicinales. Ils n’ont vraiment pas l’air dangereux. Ce seraient ces deux là qui viendraient de Providence et auraient entendu que des troupes fraîches de New Eden devaient se rendre dans la région ? Ont-il menti ? Contre de quoi survivre ? Pas moi qui les jugerais là-dessus, surtout si un père doit gérer son fils… « C’est le moment. Vous préférez agir comment ? Un de nous y va et les interroge, pendant que les autres barrent une fuite potentielle ? On les aborde tous les trois on les coinçant l’air de rien ? Vaudrait mieux y aller tout doux, ils ont pas l’air dangereux. Pas sûr qu’ils soient coopératifs sous la menace. »

Spoiler:

Un bref regard à Tiago pendant qu’il reprend son souffle tant bien qu’mal alors que Tony continue d’écouter sans avoir l’air d’y toucher un groupe de gonzesses qui discutent. Je tapote l’épaule du gitan avec une grimace vaguement compatissante, avant qu’on commence à poireauter, attendant le père et son mioche donc. J’suis pas spécialement patient comme mec ce qui, vu notre taff, peut s’avérer un peu problématique. Sauf que là, clairement, on a pas 10 000 options si on veut montrer patte blanche aux Remnants. On doit leur ramener leurs putains d’informateurs, c’est limite une question de survie là. « J’espère que ça va bien s’passer pour Roman et Alice. » Soufflé sans que je m’adresse vraiment à qui que ce soit. Faut dire qu’après nos mésaventures avec les Fuckers, j’suis pas super chaud à l’idée qu’on fasse des petits groupes. Mais ils seront prudents, j’compte sur Roman pour veiller sur Alice.

Une brève inspiration, alors que les minutes s’enchainent beaucoup trop lentement à mon goût. Et j’ai toujours cette foutue sensation qu’on continue d’nous surveiller, sans que j’sois foutu de trouver d’où ça vient. Autant dire que ça commence légèrement à me casser les couilles cette histoire. Mais, au final, y a Tiago qui repère le duo qu’on attendait, avant que j’aie le temps de partager mon agacement aux deux autres. J’laisse filer une seconde de réflexion à la question de Tiago et j’souffle, d’une voix assurée. « Première option. Tu vas leur causer avec ton sourire de vendeur de radios volées et nous, on surveille les alentours. » S’ils a un bon feeling, autant tenter le coup comme ça, de façon soft, non ? Alors, j’fais un signe de la tête au gitan pour qu’il se rapproche du duo, restant sur mes gardes.

Avant de tapoter l’épaule de Tony, quand Tiago s’éloigne. « T’as vu ? » Encore une fois, la silhouette qui nous regardait et qui a pas réussi à cacher son visage cette fois, quand bien même elle a tenté de reculer. Dans sa précipitation, voilà qu’elle se cogne contre un étal. « On fait quoi ? » On continue comme si de rien était ? Faut dire qu’elle se tire toujours pas mais que sa présence commence à bien me gonfler. En tout cas, plus de doutes, c’est bien une gonzesse qui nous surveille.

Alice avait espéré qu’elle soit raisonnable. Qu’elle comprenne qu’ils ne voulaient pas s’en prendre à elle et qu’ils ne lui feraient aucun mal, surtout alors qu’ils n’était pas armés. Mais c’était peine perdue : elle exigeait de les voir tous les deux. En même temps, la navigatrice aurait fait la même chose. Et elle aurait probablement cherché à la rassurer à nouveau si, alors qu’elle observait les environs pour chercher de quoi l’aider à la faire lâcher son arme à distance, elle n’avait pas eu la curieuse impression qu’ils étaient observés. Elle ne s’en était pas rendu compte jusqu’à présent, et Roman avait eu l’air sur de lui en disant qu’ils n’étaient pas suivis. Elle n’avait aucune raison réelle de remettre ça en cause, même si elle avait l’impression que quelque chose clochait.

Écoutant son instinct et son inquiétude qu’ils soient plus nombreux et puissent s’en prendre à eux, et ne voyant rien susceptible de l’aider de toute façon, elle se jeta sur la femme, lui criant dessus. « Je ne te laisserai pas nous blesser ! » Pas cette fois, pas encore. Elle n’était pas proche de Roman, mais ils avaient perdu suffisamment de monde. La femme ne se laissa pas faire, mais Alice parvint à lui dérober son fusil, le pointant vers elle. Elle était suffisamment proche pour être sûre qu’elle ne lui échappe pas. « Dis à tes alliés de lâcher leurs armes ! Je sais qu’ils sont là ! J’ai senti leur présence ! » Elle avait peut-être l’air un peu démente. Peut-être.

Elle tourna légèrement la tête en entendant un bruit non loin d’elle, dans des fourrés. Mais il était faible et n’avait rien de dangereux, semblait-il. Sûrement un rongeur, peut-être un lapin, ou quelque chose comme ça. Pas la menace qu’elle sentait. Elle aurait pu le dire à Roman, mais vu la façon dont elle attirait l’attention, tout le monde serait concentré sur elle, s’il y avait vraiment quelqu’un autour. Surtout alors qu’elle menaçait la femme. « Maintenant, je veux savoir d’où vous teniez les infos de la communauté en difficulté. Et pourquoi vous nous l’avez dit à nous. » C’était simple, au final.