The Walking Dead RPG

- Tout l'monde perd sa mère un jour...

C'est ce qu'on appelle le cycle de la vie. Ce truc qui vous condamne, tôt ou tard, à crever la bouche ouverte. Zelda tourne doucement son regard vers Ka'. Elle le sait bien, elle qui est orpheline depuis des années. L'australienne oublie parfois qu'elle se plaint à une jeune femme qui n'a plus la chance d'avoir un seul membre de sa famille encore vivant. J'suis vraiment conne, parfois, hein ? murmure-t-elle avant de venir déposer un baiser sur la joue de sa camarade. Elles ne sont pas obligées de parler de ça plus longtemps.

Dévier sur un sujet plus joyeux n'a d'ailleurs rien de bien difficile. Et Zelda se retrouve bien vite avec le biceps de sa chère et tendre sous les yeux. Leurs rires se mêlent et l'australienne esquisse un geste pour caresser le muscle ainsi offert à son analyse : Ah ouais j'reconnais, ça... Du bon beefsteak américain ! Nourrie aux hormones et élevée en cage ! Elle appuie un peu et hoche la tête d'un air appréciateur. Putain, ça m'donne faim... Devrait-elle descendre à la cuisine ou croquer un bout de sa camarade ? Elle hésite, là, pour le coup... Avant de se fendre d'un petit sourire espiègle lorsque sa remarque sur Bulle n'est pas bien prise, et provoque l'arrivée de Dark Ka' ! Ouais... J'sais ! Qu'elle sait mordre. La remarque est un brin tendancieuse mais la gêne n'as jamais réellement eu sa place entre elles.

Ah ouais ? Tu vas faire ça, toi ? L'idée d'être séquestrée par sa camarade n'est pas la plus déplaisante. Elle est même plutôt chouette si l'on considère que ça lui éviterait des corvées. Avec un fouet et une tenue style Catwoman ? T'as changé, Ka'... plaisante-t-elle. Zelda s'accorde un moment pour l'observer. Elle l'oublie parfois mais ouais, elles ont grandit. Et la fille apeurée qu'elle a rencontrée quelques années plus tôt est de toute évidence devenue une jeune femme qui n'a plus froid aux yeux. Et c'est loin de lui déplaire, ça, à l'australienne ! Même si Adel a peut-être joué son rôle dans l'accomplissement de l'américaine...

La marasme de l'australienne finit toutefois par revenir lorsqu'elles cherchent une occupation. Tout lui semble si fade, à Zelda. Et contrairement à l'avis empli de sagesse de sa camarade, elle doute qu'il soit possible de s'amuser sans noyer les pensées qui l'assaillent lorsqu'elle est sobre. J'te mets un défi de trouver un truc qui soit plus marrant à faire quand t'es sobre, que défoncée ! Et ce défi, il se devine aussi dans le regard qu'elle lui lance. Clairement, une telle activité n'existe pas ! Ca ne l'empêche pourtant pas de savourer la caresse de la main de Ka' sur sa joue. Ca l'apaise. Et ça l'encourage à écouter en silence les propositions de sa petite amie. Comment on peut s'amuser en lisant des livres... Ca m'dépasse ! avoue-t-elle. Elle ne comprendra probablement jamais cette passion pour les bouquins. C'est juste des lettres qui sont collées pour former des mots. Et des mots qui forment des phrases.

L'australienne se noie un instant dans sa réflexion et puis se rappelle sa condition et les corvées qu'on veut lui imposer. Lire, à côté, c'est peut-être pas le truc le plus chiant du monde... Apprends-moi ! demande-t-elle d'une petite voix. Elle raffermit un peu son étreinte et hisse sa bouche jusqu'à l'oreille de la captive : Ton truc, là ! Pour aimer les bouquins ! Il doit bien y avoir une technique ou quelque chose du genre. Une manière d'appréhender un récit ou des explications techniques à la con sans avoir envie de se pendre au bout de dix minutes, non ? Faut sacrifier des chèvres à Satan ? Boire du sang de puceau, peut-être ? Mais vu que la plupart des gens la trouvent inculte, elle pourrait peut-être profiter de son assignation à Fort Ward pour apprendre deux ou trois machins utiles ? Et puis parce qu'elle ne compte pas non plus laisser le temps à Ka' de trop réfléchir sur les inconvénients que cette proposition implique, Zelda la gratifie tout aussi vite d'une avalanche de baisers qui se perdent dans le creux de son cou. Hop, technique de la fourbe !

Zelda Anderson

Power, real power, doesn’t come to those who were born strongest, or fastest,
or smartest. No. It comes to those who will do anything to achieve it.

Tout le monde perd un parent un jour. C’est vrai. Elle avait raison. Kassandra ne pouvait pas penser le contraire puisque plus personne n’était présent pour elle depuis plusieurs années maintenant. Elle avait la chance d’avoir eu Clayton. Et elle lui en sera éternellement reconnaissante d’avoir fait ce genre de chose pour elle alors qu’il ne la connaissait pas du tout. Zelda se rend compte assez rapidement de ses mots et la blonde ne peut que lui sourire avec douceur.  

- Tu n’es pas conne, arrête. Je sais que ton but n’est pas d’être blessante.

Kassandra à l’habitude des mots de Zelda. Elle n’y réfléchit pas vraiment avant qu’ils ne sortent mais elle ne lui en voudra pas dans ce cas précis. Même si elle l’envie ouvertement d’avoir encore sa mère quelques parts. Mais changer de sujet semble être plus approprié et Kassandra n’hésite pas à montrer à sa petite amie qu’elle n’est pas si faible que ça, montrant un biceps développé mais peu impressionnant dans tous les cas. Mais l’honneur de bulle est à sauver lorsque Zelda ne semble pas le prendre au sérieux. Le pauvre bébé ronflant d’ailleurs sur le sol, pas dérangé le moins du monde d’être prit pour une boule de poil sans défense.  

Kassandra ne se rends pas tout de suite compte des propos légèrement tendancieux qu’elle peut utiliser. Mordre sa petite amie et la séquestré lui paraît bien plus psychotique qu’autre chose. Mais lorsque Zelda la compare à Catwoman, elle parvient enfin à capter le côté tendancieux de ses mots.  

De légères rougeurs s’installent sur ses joues avant qu’un sourire amusé ne se dessine sur son visage. Elle la taquinait, elle le savait. Mais quand même. Une expression espiègle vient d’ailleurs trahir ses traits alors qu’elle s’affale à nouveau sur son matelas.  

- Ça te plait un peu trop cette image !

Qu’elle ajoute en ricanant. Mais Zelda s’ennuie alors que Kass la garde bien présente dans ses bras, appréciant cette proximité qu’elle n’a pas pu avoir depuis un petit moment. Trouver quelque chose à faire faire à Zelda n’est pas si simple. Particulièrement lorsqu’elles ont des goûts assez différents sur la façon de s’amuser.  

- Un truc plus marrant à faire quand t’es sobre que défoncée....

Elle a bien une idée. Mais décide de la garder pour elle. Bien que ça ne veuille dire perdre le défi que la jeune femme vient de lui poser. Et ça, c’est douloureux pour son égo, elle en a bien conscience en tout cas. Mais elle détourne l’attention sur le but précis. Trouver quelque chose à faire qui ne soit pas ennuyeux pour sa petite amie.  

- Mais c’est tellement simple !

Elle adore lire. Elle adore voir les images se créer et l’emmener loin des problèmes qu’elle peut bien rencontrer ici. C’est tellement simple pour elle, de voir son imagination faire le travail. Mais peut-être que Zelda n’avait pas finalement cette simplicité. Zelda cherche à apprendre et Kass glousse au souffle de la jeune femme contre son oreille.  

- Tu me chatouilles ! Et c’est simple !

C’est simple si Zelda prend le temps de l’écouter, en tout cas. Alors Kassandra tente de réfléchir, de prendre une approche la plus accessible à Zelda pour ne pas qu’elle s’ennuie au bout de quatre mots prononcés par la blonde. Mais elle est coupée dans son élan, bien rapidement. Zelda ne cesse d’embrasser son cou pour la détourner de son chemin de pensée. Et ça marche plutôt facilement. Glissant sa main droite dans le cou de sa petite amie, Kassandra rigole, tentant de décaler son visage au mieux.  

- Tu veux vraiment que je te parle de ça ou tu vas me détourner avec tes bisous ?

Elle plisse les yeux avec lenteur, tentant de se montrer bien plus redoutable qu’elle ne peut l’être dans l’immédiat. Tapotant alors sa joue pour que son regard croise le sien, Kassandra se mit à lui sourire.  

- Quand je lis un livre, les images se dessinent dans ma tête. Est-ce que ça te fait ça ? En fait, c’est comme un film et au fur et à mesure que je lis, parcours les pages, le film continue jusqu’à la fin. Et ce qui est trop cool, c’est que même avec les descriptions, c’est toi qui décides à quoi ressemble l’univers.

A cette simple explication, Kassandra à des étoiles dans les yeux. Parce qu’elle apprécie tellement ce monde imaginaire. Bon, dans le cas des cours, c’est un intêrét précis et elle ne peut en vouloir à Zelda de ne pas avoir les mêmes.

- Et puis, pour les études. J’aime l’aviation et la seconde guerre mondiale aussi. Donc, c’est une passion, difficile de te la faire aimer ! Je suis surprise que tu n’aimes pas les guerres des différents pays quand même !

- Quand bien même, j'arrive toujours à l'être...

Blessante ! Quelque part elle se félicite d'avoir appris à devenir cruelle. C'est bien ce qu'il faut pour survivre de toute façon, non ? L'ennui c'est qu'elle parvient surtout à faire du mal aux gens à qui elle tient. Malgré elle. Toujours malgré elle. C'est peut-être là sa malédiction, à Zelda. Et même si Ka' n'a pas mal pris sa remarque, l'australienne craint ce jour où elle finira sans doute pour dépasser les bornes. Que ce soit par bêtise, légèreté ou inadvertance.

Tu crois ? L'australienne décoche un sourire carnassier à sa petite amie lorsque cette dernière remarque qu'elle apprécie bien l'image de Catwoman. C'est sûr que l'américaine porterait bien le costume et puis Zelda ne peut pas prétendre que l'imaginer ainsi la laisse indifférente. Mais l'adolescente encore cette pudeur, cette tendresse qui l'empêche de formuler clairement sa pensée, ou ses désirs. Elle préfère se réfugier derrière ses regards explicites, ceux qui disent ce qu'elle n'ose pas prononcer. Et la voici qui joue avec la délicate joue de son amie, perdue dans ces yeux qui l'observent en retour. Son sourire persiste et s'accentue à nouveau lorsque Ka' fait l'effort de chercher une activité qui soit plus drôle sobre, que défoncée. Oublie, tu trouveras jamais ! pressent-elle en se blottissant davantage contre la jeune femme. Pour mieux profiter de son étreinte, et de ces minutes devenues trop rares.

C'est pourtant elle qui évoque ces fameux livres. Peut-être par facilité, pour avoir l'impression de faire un pas en direction de Ka' et de lui témoigner son intérêt pour ses intérêts. Simple, mmh ? En vérité elle n'écoute pas vraiment. L'odeur de sa camarade l'enivre et la lecture, elle, continuera sans doute toujours à la répudier un peu. Alors oui, comme Ka' le fait très justement remarquer, elle la chatouille pour la distraire un peu. Et ses baisers se perdent dans le cou d'une américaine qui finit par se rendre compte que son auditoire n'est pas exactement attentif. Pardon... s'excuse-t-elle presque aussitôt, se laissant volontairement écraser par cet air autoritaire, qu'elle aime tant, de sa partenaire. Tu disais que c'était simple, j'crois ? Et c'est à peu près tout ce qu'elle a retenu, oui, c'est vrai. Mais pour sa défense il faut dire que Ka' n'en a pas dit beaucoup plus non plus...

Zelda lui offre l'instant de répit dont elle a besoin pour exprimer ce qu'elle ressent lorsqu'elle dévore un livre, et de ces images que son imagination lui permettent instantanément de forger. Si ça lui fait ça ? En général j'lis plutôt des comics et y'a déjà les décors qui sont fournis avec les dialogues, donc bon... Son dernier roman ? Il date d'avant la Chute et elle ne s'en souvient qu'à moitié. L'australienne hausse les épaules et se fend d'un sourire espiègle. Mais j'vois c'que tu veux dire, ouais ! C'est quelqu'un d'autre qui écrit l'histoire mais c'est toi qui la fait vivre ! Et cette idée lui plaît bien, en soi. Le problème n'est pas vraiment là. Mais t'arrives encore à imaginer des univers qui sont... genre... joyeux ? s'étonne-t-elle. Peut-on encore se soustraire à cette réalité si morose ? Comment l'empêcher de déteindre sur l'imagination ?

Eh, j'aime la guerre ! proteste-t-elle quand Ka' l'accuse de ne pas s'y intéresser. J'adore ça, même ! On peut presque dire que c'est une passion à ce niveau là même si oui, elle préfère la faire elle-même que de lire les exploits martiaux de ceux qui les ont précédées dans le grand livre de l'Histoire. Les guerres de conquête, par exemple ! D'un geste leste, elle glisse sa main sous le t-shirt de sa petite amie pour venir caresser son dos. Ou peut-être, pour se l'approprier. Ou les guerres des tranchées ! C'est de son index qu'elle arpente désormais le délicat sillon de cette poitrine. Elle lâche un petit rire, presque gênée de sa propre audace mais néanmoins bien décidée à ne pas céder un seul pouce de terrain à cette douce adversaire. Et ma préférée de toutes : la Fritzkrieg ! Là, Zelda, normalement, elle aurait dû porter le coup fatal ! Le genre d'attaque dont on ne se relève pas, à laquelle on ne peut que succomber.

Seulement les escaliers grincent et annoncent le passage d'un intrus, probablement d'ascendance chinoise. Oh putain ! Code rouge ! L'australienne panique, retire sa main et s'éloigne du fruit défendu. Yu ne sait pas ! Et l'adolescente n'est pas certaine qu'il apprécierait de savoir, ou qu'elle a envie d'être surprise par l'étalon de Shanghai dans cette position. Fais genre que... qu'on révise ! Zelda se redresse, lisse un peu sa chemise qui n'avait de toute façon pas été repassée puis se râcle la gorge. ALORS... HEU... QUESTION SUIVANTE !! Elle élève la voix sans vraiment s'en rendre compte mais le but, ici, reste de tromper un éventuel espion qui collerait son oreille contre sa porte pour s'assurer que tout se passe bien. C'QUOI LA VITESSE MAXIMALE D'UN CARBURATEUR À PISTONS VECTORIELS AU DÉCOLLAGE ?! Ca existe, au moins, cette merde ? Elle étouffe un rire dans sa main et incite Ka', d'un signe de la tête, à jouer le jeu !

Zelda Anderson

Power, real power, doesn’t come to those who were born strongest, or fastest,
or smartest. No. It comes to those who will do anything to achieve it.

Si Zelda ne s'en rend compte qu'au dernier moment, Kass ne saura jamais lui en vouloir. Pas tant que ça ne semble pas sincèrement dans le but de lui faire du mal. Alors elle se contente d'un sourire pour clôre le sujet. Elle ne la trouve pas conne. Un point c'est tout.

Et si Kass finit par trouver une activité, tentant de défendre corps et âme son amour pour la lecture. Son amour le monde qui peut s'offrir à quiconque lit un livre. Zelda n'a clairement pas là tête à l'écouter. Et elle parvient presque à détourner sa camarade. Mais Kass veut au moins finir son explication pour faire comprendre à sa petite amie pourquoi et comment elle arrive à se plonger autant dans la lecture. Elle obtient un peu de répit de la part de sa petite amie et parvient enfin à lui donner les éléments qui rendent la lecture si attrayante pour elle.

- Oh tu sais, tu peux faire de même avec les comics. Bon, ta manoeuvre d'imagination est un peu plus restreinte justement avec les dessins déjà fait. Mais ça n'enlève pas le principe!

Et Zelda comprends bien ce que Kass explique. C'est un grand sourire qui s'affiche sur ses lèvres alors qu'elle hoche la tête pour confirmer ses dires. Si l'auteur à créé l'univers, c'est elle qui le fait vivre. Sa main droite s'installe sur la joue de sa partenaire, son pouce traçant des formes imaginaires dans une caresse douce.

- J'y arrive. C'est parfois compliqué mais j'y arrive. Tu sais, en pensant aux quelques moments dont je me rappelle avec mon père ou ma mère. Ou les bons moments que je passe ici avec toi ou les autres.

Elle essaye de se raccrocher au positif comme elle le peut. Même si ce n'est pas toujours bien simple, elle le conçoit. Kass pouffe de rire à l'air outré qui s'installe sur le visage de Zelda. Elle savait bien qu'elle appréciait la guerre. Mais elle parlait surtout des guerres historiques plus que celle qui se déroule chaque jour ici.
Zelda ne perd pas le nord et gagne du terrain sur sa peau. Ses caresses lui arrachent un sourire alors qu'elle décide de lâcher du terrain sur la mission entrepris par sa petite amie. D'autant plus qu'elle sait très bien y faire. Elles ont fini par s'apprivoiser. Les caresses de sa petite amie déclenche ses soupires, ses doigts glissant sur la chemise de Zelda pour tenter de la faire voler.

Et si Kassandra aurait nettement préféré continuer sur cette lancé, Zelda semble entendre un bruit qu'elle ne repére absolument pas. La voilà qui se redresse d'un coup sous le regard surpris de l'apprenti pilote. Et Kass a un peu de mal à faire semblant de réviser mais elle se redresse devant l'urgence de la situation. Elle tire un peu sur son t-shirt alors que Zelda hurle une question. Et ça aurait pu fonctionner si ça existait... Du moins, Kass n'en ai pas sûr. Mais elle n'a jamais rien entendu de similaire. Zelda semble s'en rendre compte d'ailleurs. Kass pouffe de rire et force aussi de son côté sur ses réactions.

- Haha! BIEN JOUÉ MAIS ÇA N'EXISTE PAS !

Et franchement, elle aimerait éclater de rire. Parce que la question est vraiment tirée par les cheveux. La main devant sa bouche pour tenter de camoufler le tout, Kass ajoute tout de même.

- Tu t'es cru dans Retour vers le futur, toi ? DOC ! ON ATTEINDRA JAMAIS LES 88 MILES A L'HEURE !

Non, elle n'avait pas grandit avec son père faisant tourner en boucle la trilogie. Elle adorait ces films alors pouvoir citer ceux-ci n'étaient pas du tout complexes pour elle.

- Mais bonne idée de tenter de me piéger avec des questions qui n'existent pas !

Ca restait encore crédible si Yuan débarquait, n'est ce pas ? En tout cas, la situation avait le don de bien amuser Kass. Si elle pouvait revoir ce film, d'ailleurs.

- Tu crois que Christopher Lloyd et Michael J. Fox sont encore en vie ?

- Dans quel ordre, exactement ?

Zelda a beau être à moitié dépressive, elle trouve les ressources nécessaires pour taquiner sa petite amie. Il faut dire que ça ne lui demande jamais un effort particulier, ça, aussi. Les bons moments ! D'abord ceux qu'tu passes avec moi, ou ceux avec les autres ? Non, franchement, elle ne sentirait pas offusquée si l'américaine optait pour la seconde option. Pas trop, en tout cas. Avec le temps l'australienne modère un peu sa jalousie. Chose guère aisée si l'on considère l'effet qu'une splendide jeune femme comme Ka' peut faire à la gente masculine...

Ou même à la gente zeldanienne, d'ailleurs !

Les caresses et le proximité de sa camarade enivrent l'australienne. Elle entend l'appel du désir et se modère pour le refouler. Il y a Yu qui rôde dans la maison ! Et elle n'est pas certaine qu'il apprécierait de les découvrir ainsi. Pas assez sûre, en tout cas, pour prendre le risque. Au final cette crainte d'être surprise l'excite peut être un peu davantage. Et la pousse également à simuler une alerte puis un échange sans queue ni tête avec sa petite amie. Ca n'existe pas encore ! se défend-t-elle quand celle-ci balaie le carburateur à pistons vectoriels. Toujours sur un ton assez haut pour tromper un éventuel chinois, bien sûr. Heu... Ouais.... Non ? hésite-t-elle ensuite lorsqu'elle ne comprend pas la référence à ces 88 miles par heures. Retour vers le futur, elle connaît. De nom !

C'était pour voir si t'étais attentive ! s'amuse-t-elle ensuite dans un sourire lorsque sa moitié l'accuse d'avoir voulu la piéger. Non, vraiment pas. Ou alors juste un tout petit peu... N'empêche qu'elle est à nouveau confrontée à un bug lorsque Ka' lui demande si deux mecs sont encore en vie. Bah... Non ? se hasarde-t-elle à répondre, cherchant une éventuelle bonne réponse dans son regard. Éventuellement ? Bon techniquement elle n'est de toute façon pas sensée avoir la réponse alors bon... S'ensuit un petit silence qui ne fait que souligner sa gêne. C'est qui, ces mecs ?! Ils sont complètement inconnus au bataillon. Et Zelda n'est même plus sûre qu'elles parlent encore de ces films. Des gars d'notre groupe ? Peut-être portés disparus depuis quelques mois ? Il faut dire que l'australienne ne fait pas l'effort de s'intéresser à tous les gens de Fort Ward. Elle se focalise sur ceux qui posent problème à June, c'est tout.

Ce détour ne change en tout cas rien à son gros problème de base. Ka' l'attire plus que de raison, aujourd'hui. C'est peut-être l'éclat du soleil dans ses cheveux clairs ou cette façon qu'elle a de l'observer en retour. En penchant un peu la tête sur le côté, avec un sourire. C'est aussi pour ça qu'elle l'aime, Zelda, son américaine. J'ai envie d'te bouffer toute crue ! avoue-t-elle sans vraiment s'en rendre compte, avant d'écarquiller les yeux de surprise. C'est... pas exactement comme ça que... j'aurais voulu le dire ! se sent-elle obligée de préciser, levant deux paumes apaisantes entre elles. N'empêche que les faits sont là ! Elle grimace et finit par se passer une main sur le visage, dépitée. Putain, j'viens d'buter le romantisme... Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ?! C'est ces médocs, c'est ça ?

Zelda Anderson

Power, real power, doesn’t come to those who were born strongest, or fastest,
or smartest. No. It comes to those who will do anything to achieve it.

Bon. C’était moins une mais Kassandra est quand même un peu frustré de ne pas pouvoir continuer sur cette lancée agréable. Yuan ne pouvait-il dont pas s’enfuir quelques parts un temps pour qu’elles puissent se retrouver comme elles le voulaient ?

- J’ai déjoué ton piège, cherche pas ! Je suis la meilleure !

Qu’elle indique en rigolant. En revanche, elle plaint ouvertement Zelda de ne pas avoir vu retour vers le futur. Ce sont des classiques qu’elle adore et qui pourraient sûrement plaire à sa petite amie. Quoi que ? En tout cas, la question sur les acteurs semblent la faire bien planté et Kass s’en fiche en plus de savoir s’ils sont en vie ou non. La question était surtout rhétorique. Après un silence, silence où Kassandra se contente de sourire de façon espiègle à sa petite amie, voilà que Zelda pédale dans sa connerie comme une dératé.

- Zelda. Ce sont les noms des acteurs de Retour vers le Futur. Et crois moi, s’ils étaient dans notre groupe, on les verrait arriver de loin.  Il faudra que je te montre le film un de ses quatre, je suis sûr que tu pourrais kiffer !

A condition qu’elle se concentre évidemment sur le film et pas sur autre chose. C’est que Zelda pouvait être partout et nulle part à la fois. Présente physiquement mais à des années lumières mentalement. Pour autant, Zelda se moque un peu du manque de culture cinématographique de l’australienne. Sourire en coin, tête légèrement penché sur le côté, elle se demande parfois si elle ne doit pas refaire cette culture entre deux devoirs, deux départs en guerre soudain.

Les mots de Zelda lui font hausser les sourcils. Et elle tente de se rattraper et Kass, probablement un peu mesquine, se contente de la laisser galérer un peu. La blonde se redresse un peu, pour se rapprocher du visage écarlate de Zelda et murmurer.

- Dommage que Yuan soit là, alors.

Dit-elle en pouffant de rire. Ok, elle embête Z. Mais c’était beaucoup trop tentant. Descendant du lit pour se redresser enfin, elle glissa les mains sur ses hanches alors que Z se flagellait pour un manque de romantisme. Mais est-ce qu’elle l’était réellement toutes les deux ? Alors elle se rapproche de sa petite amie pour venir tapoter doucement le sommet de sa tête.

- Mais non, tu n’as rien buter du tout. Yuan en revanche…

Kassandra appréciait le tuteur de sa petite amie. Mais là, tout de suite, elle aurait préféré qu’il ne soit pas là. Après, ce n’est pas bien grave. Elles seront un peu chafouin pendant quelques minutes. Ou heure, ça dépend. Sourire attendrit sur le visage, la blonde replaça quelques mèches dissidente sur le crâne de Zelda.

- Ta maman a fait du bon travail. Tu es tellement jolie.

- Ouais ! Un peu trop facilement d'ailleurs...

Un peu vexée, Zelda ? D'être un livre ouvert dans lequel Ka' peut lire à sa convenance ? Ouais, sans doute un peu... Mais il est de bon ton d'avoir une faiblesse et elle ne pouvait pas rêver mieux que cette fille-là pour l'incarner ! Alors elle fait contre mauvaise fortune bon gré et finit par lâcher ce petit rire qu'elle ne réserve qu'à cette élue. Un rire un peu bête, complice et niais à la fois. Un truc d'ado, quoi. T'es beaucoup trop intelligente pour mon propre bien, toi, tu sais ? Et ça aussi, elle l'accepte. De n'être que le pied d'estale sur lequel Ka' s'élèvera un jour pour prendre la place qui lui revient. Tout ce qu'il lui faut, c'est un peu de confiance supplémentaire. Et donc, finalement, simplement du temps.

Sans déc' ? D'abord méfiante et armée de son air dubitatif, l'australienne finit par envisager de croire sa petite amie. Des acteurs ? Oh et puis pourquoi pas. Elle connait Retour vers le futur. Enfin vite fait quoi. C'est deux cons qui retournent dans le passé. Ou le futur, du coup. Ouais, peut-être qu'il faudra qu'elle voit ce film un jour quand même. Ne serait-ce que pour ne pas passer pour l'inculte de service une fois de plus... Oh tu sais, moi, les films du moyen-âge... C'est pas trop son truc, en général. Mais il existe quand même quelques exceptions : Y'a des dinos, dedans ? Ou des vaisseaux spatiaux ? Un truc qui claque ? Mais ça n'a pas trop l'air si elle se fie à la réaction de son élue, ça non. Des nazis, au moins ? Des tripes ? Les héros qui meurent à la fin ? Une quelconque véritable étincelle artistique ?

Toujours est-il que la perspective de se retrouver à une soirée film tranquille sur le canapé ça lui plaît bien, ça, à Zelda ! On pourra venir squatter ici quand Yu' repartira j'sais pas trop où ! Bon, ça ne changera pas franchement des habitudes qu'elles ont prises à chaque fois que le tuteur de l'australienne s'absente. Mais au moins, c'est acté ! Et on s'construit un putain d'château fort dans l'salon ! Comme avant ! Et voilà que la machine est lancée avec une Zelda qui s'agite avec enthousiasme dans la chambre. Nous faudra des coussins, d'la bouffe - j'vais essayer d'nous trouver des chips ou d'en faire ! - de l'alcool... Quoi encore ? Une couette, ouais, c'est clair ! Et on s'barricade dedans ! On fait la grève ! Enfin jusqu'à ce que June hausse la voix ou que Yu' rentre, évidemment. Bordel, on va faire ça ! Oh que oui ! La révolution communiste du cinéma ! Ou quelque chose qui s'en approche à peu près. Et puis elles feront l'amour. Plein de fois. Et elles rattraperont tout ce temps perdu que la guerre leur refuse déjà ! Oui ! Elles feront ça !

Et puis elles peuvent commencer maintenant, pas vrai ? Zelda exprime maladroitement son désir, niquant un peu la poésie au passage. Mais Ka' est loin de s'en formaliser et l'australienne en profite au passage pour lui chiper son dû, à savoir le vingt-huitième bisou du jour. Oui, c'est honteux, mais personne ne les observe alors fuck off, hein ! Enfin, personne ? Il y a effectivement ce Yu' perturbateur qui rôde quelque part dans la demeure. Avec ses oreilles affutées et son talent inégalé pour la surprendre aux pires instants... Tu veux qu'on aille lui dire ? se surprend-t-elle à lui proposer. Mais tant qu'à faire... Pas qu'il gêne mais qu'toi et moi... tu sais ? Peut-être que ce serait finalement le plus simple ? Elles pourraient ensuite profiter véritablement de leur passion ?

Ou alors... Et si...

Non attends Ka', j'suis sérieuse ! Le compliment de sa petite amie la fait forcément rougir un peu mais elle tient une idée, Zelda. Alors elle la remercie d'un nouveau baiser avant de poursuivre dans son élan : Tu connais Bri' ? La p'tite déglingo qui veut sortir un journal ? Bridget ! Elle doit forcément savoir qui c'est. Elle fouine partout. L'autre soir j'discutais avec elle et elle voulait que j'partage avec elle les rumeurs qu'j'avais entendues. Alors j'sais bien que certaines personnes savent déjà qu'on est ensemble mais... Et si pour les autres, on faisait fuiter l'info dans la presse ? Ca leur évite de le dire ouvertement aux personnes dont elles pourraient craindre la réaction. Mais de les faire déjà un peu à l'idée. Enfin, la presse... C'qui y ressemble le plus, en tout cas, quoi ! L'australienne se fend de ce petit sourire malicieux, presque arrogant, dont elle s'habille à chaque fois qu'elle a l'impression d'avoir révolutionné le monde des idées. À peu près tout le temps, donc. Alors ? T'en dis quoi ? Si c'est pas du génie, ça, alors qu'est-ce que c'est ?!

Zelda Anderson

Power, real power, doesn’t come to those who were born strongest, or fastest,
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