The Walking Dead RPG

Totalement. Y'a presque rien à faire pour qu'elles poussent. Je vous raménerai des plants de tomate et de salades aussi. En fonction de ce que je peux récupérer de mon groupe.

Ils finirent dans la grange, bien remplie, avec un sacré potentiel. Tout ça était prometteur, et cela ravissait Richie de le constater. Il avait l'impression de déballer des cadeaux de Noël. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas cette douce sensation, et la présence enjouée de Johanna devait forcément aider.

Ils y étaient bien, oui, dans cette vieille maison de campagne. Même si les choses avaient été aussi dramatiques, à l'époque. Ça lui apparaissait loin, si loin, et il avait l'impression d'être quelqu'un de totalement différent.
Il releva le nez vers la petite blonde à sa question, sorti de ses pensées. Et ça le laissa silencieux un instant. Ça remettait en question ce qu'il imaginait vis à vis de ses filles et de leur comportement avec lui. Encore une fois, cela prouvait à quel point il ne les connaissait pas.

Oh, c'est … une super proposition Joe. Je vais … je vais y réfléchir très sérieusement.

Et son cerveau faisait pour lui le travail d'imagination, si jamais il se retrouvait ici, avec ses filles. Ça semblait … trop beau. Et il ne pouvait pas empêcher l'ombre d'un sourire trahir ce qu'il pouvait penser.
Il s'éclaircit la gorge, reprenant sa fouille.

Tu te souviens de Liam et Lucia, nos voisins d'avant l'épidémie ? Je suis retombé sur eux, à l'époque. Liam était pêcheur si tu te souviens bien. On a survécu un moment sur un bateau, aux abords de la mer. Alors il m'a beaucoup appris.

Où était le couple, aujourd'hui ? Il n'en savait rien, mais … probablement qu'ils étaient morts dans l'incendie du bâteau. À croire que chaque foyer de Richie finissait toujours par partir en fumée.

J'ouvrirai l'oeil pour vous trouver du matos, aussi. Mais d'abord voir l'intérieur de la maison et les travaux à faire pour l'hiver.

Il récupéra deux-trois outils qui pouvaient lui être utiles pour les vérifications de la maison et désigna la sortie à Johanna pour retourner à l'intérieur.
Ils commencèrent par l'étage où, dans une moue de daron concentré, il vint tapoter du dos de l'indexe l'un des murs.

C'est du placo, ça. Ça a été rajouté après, pour couper la pièce en deux. C'est pas un mur porteur, si ça vous gêne, on pourra le dégager.

Il continua sa petite visite ponctuée de commentaires en demandant ça et là l'avis de sa fille et ses envies, le schéma des travaux se faisant doucement dans sa tête. Il n'allait pas le cacher : ça allait être du taff, surtout si elles ne voulaient pas d'aide extérieur. Mais c'était loin d'être impossible.

I am lost in our rainbow
Now our rainbow has gone
Overcast by your shadow
As our worlds move on ▵ endlesslove.

Elle esquisse seulement un sourire en réponse à son père. Il peut prendre le temps qu'il veut pour y réfléchir, la réponse n'est pas pressée. Et puis, il y a-t-il vraiment besoin d'une réponse ? Il n'aura qu'à faire comme il l'entend, il doit juste savoir que la porte est ouverte, même un tout petit peu, pour lui. Elle veut tendre cette main, aussi maladroitement qu'aujourd'hui. Parce qu'elle réalise, avec Egon, qu'elle a de la chance que Richard ne soit pas totalement comme le père de Lukas et Jodie.

Un peu plus impliqué. Un peu plus démonstratif. Elle se souvient d'un paternel fou de ses enfants, capable de se saigner pour eux. L'image ne la quitte pas. Richie n'en a pas l'air comme ça, mais elle est persuadée de tenir sa sensibilité à fleur de peau de lui. Tout ça ferait sens. Et il n'y a qu'ainsi qu'elle parvient à se sentir proche de lui. Même si c'est maladroit, et un peu absurde sur bien des aspects.

On devrait réutiliser l'espace du garage pour autre chose ! Fait-elle alors en changeant de sujet soudainement. On n'aura pas de voiture, ça demande beaucoup trop d'entretien et puis l'essence, c'est trop difficile de s'en procurer, trop cher comme investissement, analyse-t-elle en se tapotant la lèvre avec une concentration un peu excessive pour le sujet : Mais si on prend des chevaux, on devrait pouvoir reconvertir cet espace, non ?

Qu'est-ce qu'il en pense ? Il parle de Lucia et Liam, et elle fronce les sourcils. Oui. Elle se souvient : Je me disais bien que je les avais déjà recroisés, au No Man's Land... Ajoute-t-elle alors d'une petite voix, gênée de le réaliser. Pendant des années, le couple est repassé à la trappe. Dans sa mémoire, ils n'ont plus de visage, seulement un nom et une silhouette floue. Je trouve ça encore fou que nous ayons vécu si longtemps les uns à côté des autres, sans nous voir, mentionne-t-elle.

Le tour de la maison se termina, et des commentaires de son père, elle a un rire à chaque fois. C'est si bizarre de le voir ainsi, et en même temps... Attendrissant, elle dira. Tout parait normal. Si elle avait dû acheter sa première maison, elle est persuadée que c'est ainsi que ça se serait passé d'ailleurs. Avec lui, qui tapote tous les murs, en marmonnant des mots comme "oui, je le savais, c'est un mur porteur". Tu en penses quoi ? Lui demande-t-elle.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

Vous savez monter ?

Il imaginait sans mal l'espace avec des chevaux. Les bêtes seraient bien ici. Le lieu était paisible, il y avait beaucoup de verdure, de quoi boire et s'alimenter. Et il voyait très bien ses filles à dos de cheval. L'image leur allait bien, en tout cas.
Tous ces projets paraissaient même trop beaux pour être vrais. Après des mois – des années – dans le brouillard, à ensuite juste suivre les Inglorious Fuckers en se contentant d'être utile sans être une corvée pour eux mais sans être réellement présent, d'aussi loin qu'il les appréciait et qu'il leur devait tout, il avait l'impression, face au sourire de Johanna, que les choses, pour lui en tout cas, reprenait un semblant de sens. C'était peut-être un peu triste, de n'exister, même après tout ça, qu'à travers le regard de ses enfants. Autrement … il n'avait pas encore trouvé comment vivre pour sa propre personne.

Il fut soulagé, honteusement, que Johanna ne lui demande pas où était passé le couple d'amis à ce jour. Leur disparition sonnait comme un énième échec pour lui.

On a tous beaucoup changé … je suis sûr qu'on ne se reconnaitrait pas nous-même si on croisait nos nous d'avant.

Le tour du propriétaire fut fait sans se presser, sans que ça ne soit une corvée pour aucun des deux. Une fois de nouveau dans la pièce à vivre, de son sac à dos, Richie sortit son grand thermos. Il servit deux verres. Le café avait tiédi, mais c'était toujours consommable.

C'est un super endroit, comme on en trouve peu, de nos jours. Même si va y avoir pas mal de travail, surtout pour cet hiver. Ça va être facilement vivable. En l'état, après un bon nettoyage, je pense même qu'il est déjà possible d'investir certaines pièces moins touchées par l'humidité.

Il darda sur sa fille un regard pétillant, stupidement fier et soulagé de tout ça. Le plus beau, c'était de voir la relation qu'elle et Mary entretenait, et à quel point elles étaient soudées. Tout comme Jim et Wyatt l'étaient, même si les raisons de leur drastique séparation étaient encore obscures.

Qui d'autres vivra ici, avec vous ?

Il lui semblait qu'elles lui en avaient vaguement parlé, mais il ne savait plus combien ils seraient surtout. Parce que d'aussi loin que ce lieu était prometteur, tout ce qu'elles souhaitaient entreprendre allait demander un sacré travail, difficilement réalisable pour seulement deux ou trois personnes.

I am lost in our rainbow
Now our rainbow has gone
Overcast by your shadow
As our worlds move on ▵ endlesslove.

Non mais... On va apprendre ! sourit-elle. A The Haven, il y a des chevaux, et puis les gens sont vraiment gentils, ils nous donneront des cours comme ça ! Il n'y a que des options pour réussir en tout cas, et puis, Johanna aime bien être optimiste. C'est un luxe qu'elle n'a pas régulièrement. Avec Abigail cependant, c'est plus facile, elle reprend espoir, et a l'impression qu'elle pourra même guérir ce qui est malade chez elle. Son sourire se fait plus triste brièvement à la mention de son père : Oui, tu as raison...

Elle serait, elle-même, totalement méconnaissable. Elle soupire, triture ses doigts un instant, avant de reporter un regard troublé vers son père : Eh bien, Mary et moi... évidemment ! Elles doivent y vivre, autant qu'elles sachent où.. Mais des personnes de confiance auront l'adresse... ajoute-t-elle, pour se rassurer elle, autant que lui : Toi, Lukas, Egon... elle se renfrogne un peu : Pff, Jodie aussi, cette sale idiote.

Quelle plaie. Elle aurait préféré qu'elle aille se faire voir, celle-ci. Enfin, qu'importe. Elle hausse les épaules : Enfin, que des gens en qui ont peu croire les yeux fermés, quoi, d'ailleurs quand elle pourra voir Isha, elle n'hésitera pas. Mais ça n'est pas le moment pour en parler, elle se tourne vers son père, et reprend son optimisme et son sourire : On commence le ménage ?

FIN

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi