Resserrant sa prise contre Joachim alors qu'un sanglot lui échappe, venant un bref instant poser son menton sur le haut de sa tête, silencieuse. Lui laissant le temps de se calmer avant qu'il ne finisse par relever son masque, en faisant de même. Elle ne pouvait pas l'en blâmer, d'être ici. Pas après ce qu'avait subi sa soeur. Tu ne pouvais pas savoir que ça irait juste là, Joa. souffle avec douceur la rouquine, ne cherchant pas à le blâmer. Ce qui était fait, était fait. Rien ne servait de le sermonner maintenant. Mais ses lèvres se pincent à l'évocation d'Harper, et de cette disparition subite alors qu'elle devait s'occuper des bombes avec une autre membre. Merde... En l'état, pas sûr qu'ils ne puissent avoir des informations immédiatement alors. Elle connaissait les risques, d'accord ? tente la rouquine à l'attention de son cadet, persuadé d'être la cause de tous les maux de la journée. Tu ne l'as pas forcée, elle à fait ses propres choix. Comme eux tous ici par ailleurs. Maintenant... Il va falloir que tu rentres. On va finir par se rendre de vos disparitions au campement. Elle avait encore un peu de répit, avec l'avant poste.
Je serrai Quinn avec force, mon corps secoué de tremblements et de sanglots incontrôlables. Je m’étais refusé de pleurer après le départ d’Isalín, parce que c’était mon choix de rester. Je niai de la tête contre l’épaule de la doctoresse. « Bien sûr que si. » Isalín avait compris immédiatement dans quoi on risquait de s’engager. Elle m’avait même mise en garde, en me demandant de partir. Je ne l’avais pas écouté. Elle me manquait tellement.
Mais Quinn avait sans doute raison concernant Harper. Elle aurait pu tourner les talons comme Isalín en apprenant ce que nous nous apprêtions à faire. Mais, contrairement à elle, Harper avait décidé de rester. Je ne savais même pas ce qui avait motivé son choix en réalité. On se connaissait assez mal, elle et moi. Elle semblait dissimuler en elle de vieilles blessures qui refusaient de guérir autrement que dans le sang. « Tu as raison mais… si j’avais tenu ma langue… » On n’en serait pas là. J’avais quand même ma part de responsabilité là-dedans.
Je me calmais à mesure, dans l’étreinte de la rousse. Je me sentais subitement las et éreinté, surtout après les derniers événements. « Nos disparitions, comment ça ? Personne n’a rien dit ? » Je me reculai un peu pour mieux la détailler. C’était impossible que le conseil n’ait pas tiré les vers du nez à Isalín, non ? Ou même mon père… Ils devaient être au courant. « Je sais pas comment je vais pouvoir les regarder en face après tout ça. Surtout si je reviens sans informations, et sans Harper. » Il fallait au moins que je sache ce qui lui était arrivé avant d’espérer rentrer.
« On peut seulement attendre du cheval le même degré de sensibilité qu'on lui montre, le même degré de concentration qu'on lui offre. Le travail avec le cheval commence par là, par nous-même. »
Non, personne. Du moins, pas à sa connaissance. Lui offrant un regard compréhensif quand il imagine déjà les regards qu'il devra affronter, à l'idée de la disparition d'Harper ou encore de toute absence d'information, la rouquine hoche la tête. On peut toujours parler d'un dialogue à mettre en place. Si on s'est vu ou non, déjà. Parce qu'elle aussi, ne couperait sans doute pas aux questions dérangeantes... Réfléchissant rapidement, avant de reprendre à la suite. Pour l'instant, tu te repose. Mange un peu, essaie de dormir quelques heures. Et ensuite... On parlera du retour.
Chaque chose en son temps. Ca ne servirait à rien qu'il essaient de se mette d'accord à la minute, pas après la mort de Mitch en tout cas. Autant y aller pas à pas.