The Walking Dead RPG

Le putain de garde est en alerte - il ne bronche pas. Pourquoi ne fait-il pas comme son copain qui s'agite un peu plus loin, avec tous les autres? La panique que je vois naître autour de nous est certes satisfaisante, mais je réalise que d'être pile au centre du cercle ennemi n'est pas du gâteau. Chaque geste, chaque mouvement que je fais est calculé pour ne pas être repérée. Et au moindre faux pas, je suis grillée. J'en ai des sueurs froides, l'espace de quelques secondes.

Mais je n'ai pas de temps à perdre. C'est l'heure de faire diversion - le seul choix qui s'offre à nous, dans l'immédiat. On ne va quand même pas risquer de rester planquées ici comme des idiotes toute la journée. J'ai mes objectifs bien en tête et Zola se lance sans attendre pour attirer l'attention de l'enfoiré. Je ne sais pas quel est son plan, mais je me concentre sur le mien plutôt que le sien. Tout ce que je sais, c'est que quelque chose cloche quand elle est forcée de s'exposer. Je la regarde une dernière fois avant de me convaincre que c'est ma chance.

Je traverse le stationnement à la course, me ruant sur ce qui ressemble à la réserve d'essence de l'endroit. Bingo! Je calme ma respiration - comme je le faisais avant une épreuve, jadis - et j'ouvre la cuve pour que le liquide s'échappe. Rapidement, je donne un vilain coup de pied sur la chose pour qu'elle se déverse par terre. Et au passage, je ramasse un bidon vide juste à côté, le remplissant sans délicatesse aucune. L'odeur de l'essence me lève le coeur, surtout que j'ai l'impression d'en mettre partout sauf dans le bidon. Mais j'arrive à en obtenir assez, au final, avant de me retourner pour courir en direction du boisé. J'espère sincèrement que la diversion de Zola sera suffisante - et que les rôdeurs ne vont pas se ramener à cette petite fête.

Spoiler:

And I roam again, I ain't got no home. On my own again, but I never felt so close to them. My only feeling. A lonely feeling. L o n e l y f e e l i n g s.

Embarqué par Armand, tout comme plusieurs autres hommes, Elijah se dirige lui aussi vers le parking lorsqu’un des talkies se met à cracher: l’information, elle, leur parvient peu après. Apparemment, des soldats viennent de capturer une intruse... Et justement, l’endroit désigné est celui vers lequel leur petit groupe se dirige déjà. Néanmoins, c’est surtout la dernière phrase qui fait légèrement tiquer l’ancien agent du FBI: cette femme portait un masque. Il jette ensuite un coup d’œil silencieux vers Armand: la piste des Scarecrows est désormais plus que plausible, si ce n’est totalement réelle. Un acte isolé serait trop osé, voir même suicidaire, alors que ce genre d’actes venants du groupe des masqués…

Voyant qu’Armand se dirige vers la capturée, sans aucun doute dans le but de lui soutirer des informations, Elijah décide d’aller vérifier les alentours. Accompagné par trois soldats, ils passent ensembles les alentours au peigne fin: de ce que le cinquantenaire remarque, il s’agit surtout de sabotage, et lorsqu’ils arrivent non loin de l'endroit où la réserve d’essence est entreposée… ils peuvent seulement constater que tout leur stock a été vidé sur le bitume. Autrement dit, ils n’ont plus une seule goutte d’essence à disposition. Putain. Il se tourne vers les soldats avec lui. Il faut continuer de fouiller tout cet endroit. Quitte à en faire le moindre recoin. Après tout, qui sait si la capturée est réellement seule ou non ? L'un des soldats se charge de prévenir par talkie de la perte de la totalité de leur essence, tandis que des groupes de recherche s'organisent...

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Ils y allaient justement quand le talkie les avertit qu'ils avaient un suspect sérieux non loin du parking principal. Machinalement, Armand et ses hommes accélérèrent la cadence. Quand il en vint à s'approcher de la captive, ils n'étaient cependant plus que trois. Les autres, Elijah en tête, étaient déjà partis inspecter les alentours.

- On a un souci avec l'essence, cracha aussi au même moment la voix d'Homer dans l'appareil portatif. Le visage de l'afro-américain se durcit. Évidemment…

Il arriva alors au niveau de la femme qu'ils avaient attrapée. Ses mains avaient été attachées dans son dos. Aussitôt son collègue lui tendit le masque.

- C'sont eux. Y avait-il besoin d'en préciser davantage ? Armand posa ses yeux sombres sur le visage en plastique. Évidemment…

Son regard dur croisa celui de Zola. Elle lui offrit un sourire satisfait et Armand haussa un sourcil. Si elle n'était pas idiote, elle ne pouvait douter du sort qui l'attendait. Et si elle s'en réjouissait, c'était que ses méfaits en valaient la peine. Machinalement, l'homme contourna la jeune femme pour regarder ses mains. Pour vérifier des traces d'essence. Elles étaient bien souillées, huileuses, couvertes d'une substance noire. Mais était-ce réellement du carburant ?

- T'as fait quoi ? Où sont tes complices ? La brune roula des yeux avec arrogance. Fouillez la ! Ils l'avaient déjà fait en la capturant, lui ôtant ses armes notamment. Refaites le. Enlevez-lui ses vêtements, ajouta-t-il. Elle pourrait croire ce qu'elle voulait. En réalité, il ne voulait surtout pas risquer une fouille négligée. Il activa de nouveau son talkie walkie. Homer, Elijah, s'il y en a d'autres, trouvez-les. Bradley, on retourne inspecter les véhicules. C'est sûr qu'il y a autre chose. Le soldat en question fit un hochement de tête pour renvoyer ses hommes autour des voitures et camions autour d'eux. Où est-ce que vous l'avez trouvée exactement ? Renchérit l'ancien commandant en évoquant la femme.

Sur chacun de ses ordres, son ton n'invitait pas à le contredire et encore moins à le décevoir. Armand n'était pas content. Évidemment…

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Honnêtement, ces enfoirés sont tellement occupés à courir partout que personne ne note ma présence. Mon regard noisette est rivé sur eux sans même qu'ils ne réalisent que je les observe. Ils sont lents et inutiles, alors que moi, j'ai toujours une étape d'avance sur eux. Certes, Zola est dans leurs griffes - et je sais bien que mon anonymat est préservé en partie grâce à elle. Mais je doute qu'ils décident de la tuer - ils vont plutôt vouloir la faire parler. J'ai le temps de mettre mon plan à terme avant tenter de la secourir. C'est ce qu'elle voudrait, de toute façon. Ce que tout le monde voudrait. Je reste donc concentrée, le sang pulsant dans chacun de mes muscles comme si j'étais à deux doigts d'exploser. Il est temps de sortir de ma cachette à nouveau, puisque je crois voir les cuves de récupération d'eau sur les toits, juste devant moi. Et c'est exactement ce que je veux atteindre.

Se rendre sur le toit ne sera pas simple, évidemment. Glissant toujours dans mon petit boisé, je sors finalement d'entre les arbres pour me diriger vers la bâtisse. Je n'emprunte pas le chemin du stationnement, cette fois, me rendant plutôt de l'autre côté de la gare afin de grimper sur le mur extérieur de l'endroit. Au moins, de ce côté, je ne risque pas de me faire repérer - enfin, c'est ma théorie.

Sans perdre une seule seconde, j'enfonce le bidon d'essence dans mon sac et je m'accroche comme un petit singe à la paroi qui m'intéresse. Je jure un brin, parce que ce n'est pas évident de grimper avec un putain de masque sur la tronche. Mes doigts s'enfoncent dans le parpaing, arrachant parfois quelques vieux morceaux qui tombent de la structure. Je compense en réagissant au quart de tour, me propulsant avec mes pieds pour arriver en haut le plus vite possible. Le poids du bidon n'aide pas non plus - je dois l'avouer. Mais je ne me laisse pas démonter pour autant. Quand je peux enfin franchir le petit muret qui me sépare de mon objectif, je me jette au sol, sur le dos. Autant parce que je ne veux pas me faire voir que parce que je suis brûlée. J'observe le ciel - comme si le temps s'arrêtait, quelques secondes - alors que ma poitrine se soulève et s'effondre affreusement rapidement. J'en ai presque la tête qui tourne.

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And I roam again, I ain't got no home. On my own again, but I never felt so close to them. My only feeling. A lonely feeling. L o n e l y f e e l i n g s.

Tout leur stock d’essence a été saboté, renversé sur le bitume pour qu’ils ne puissent pas en sauver la moindre goutte: et cette mauvaise nouvelle ne laisse évidemment personne indifférent. Certains ne cachent pas leur agacement, ne prêtant déjà plus autant attention à leur environnement et aux petits détails étalés devant eux. Ce n’est pas le cas d’Elijah. Après avoir observé un long instant les alentours, il se retourne finalement vers l’un des soldats l’accompagnant. Il manque un bidon. L’autre réfléchit un instant, avant d’hocher la tête. Aux yeux de l’ancien agent du FBI, ce détail est loin d’être anodin…  Quelqu’un s’est sûrement servi dans le stock, avant de le saboter. Et cela veut aussi dire que la femme capturée n’est pas la seule présente dans le coin.

Revenant à l’endroit où se trouve Armand, toujours suivi par les trois soldats qui l’accompagnent, il aperçoit finalement la femme: elle est nue, et se retrouver ainsi ne semble qu’accentuer sa provocation. Si certains soldats détournent le regard par gêne, ce n’est pas le cas d’Elijah: enfin de toute façon, il ne la regarde pas elle. Mais son attitude, tout comme il écoute attentivement les réponses qu’elle apporte à Armand. Son air joueur et son attitude purement provocatrice ne provoque aucune réaction chez lui: il ne retient qu’une seule chose, c’est le défi dont elle peut faire preuve malgré sa situation. Très clairement, elle sert uniquement à faire diversion. Et malheureusement pour elle, son petit jeu ne prend pas bien longtemps.

Le temps presse, et il est temps d’attraper cette seconde personne avant qu’elle ne tente quoique ce soit d’autre. Voyant qu’Armand se trouve déjà au niveau du parking, et se dirige avec les trois soldats vers un autre endroit, qui n’a pas vraiment été fouillé jusque là: les environs de la gare. Après tout, l’essence récupérée dans le bidon disparu pourrait servir à un nombre incalculables de choses… Comme pour foutre le feu quelque part, non ?

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