The Walking Dead RPG

C'était une journée comme une autre. Cela faisait une dizaine de jours qu'ils étaient là, et le chemin vers Providence était devenu presque banal. Armand l'avait parcouru déjà un certain nombre de fois. Il y passait pour discuter avec les commerçants, les troqueurs. Se refaire un nom, une réputation surtout.

- C'est quoi, ces histoires ? Soupira-t-il, alors que leur chauffeur se trouvait des états d'âme. Un mauvais pressentiment… De toute évidence, il n'avait lui-même pas vraiment la tête à ce genre de choses. Il échangea un regard entendu avec Elijah qui l'accompagnait. Ils étaient équipés et prêts à partir. C'est la voiture ? Tu veux qu'on en prenne une autre ? Ou il y a autre chose ? Quelque chose qu'il saurait, sans parvenir à le leur dire. Il le scruta de ses yeux sombre. Écoute, si tu sais quelque chose, parle. Tu n'as rien à craindre de nous.

L'afro-américain haussa un sourcil. Clairement, il ne croyait guère à cette histoire d'intuition étrange, beaucoup trop pragmatique dans l'âme. Il ne chercha d'ailleurs même pas à s'intéresser particulièrement à l'environnement autour d'eux. Quant au comportement du gars ? Oui il était louche, définitivement… Sans être devin, Armand était convaincu que l'homme leur cachait quelque chose. Il avait beau être pressé, il préférait clarifier ce doute avant de prendre la route.

Spoiler:

La routine s’est désormais bien installée, maintenant qu’ils sont là depuis une dizaine de jours: et cette nouvelle journée ne semble aucunement dénoter des autres. Après tout, le chemin vers Providence est devenu une habitude, tout comme le travail qu’ils effectuent là-bas: et de son côté, Elijah se contente simplement de faire ce qu’on lui dit, tout simplement. Ni plus, ni moins.

Après s’être équipé en conséquence, sans oublier la moindre arme utile ou autres protections, Elijah rejoint Armand au niveau de leur véhicule. Jusque là, tout se passe bien sous le soleil -d’ailleurs, la météo est nickel pour une fois-... enfin, c’est sans compter les états d’âme de leur chauffeur. Il jette un regard entendu à Armand, avant de reporter son attention sur l’homme et… cette intuition sortie de nul part qui n’a, de son point de vue, aucun fondement. Il est bien trop pragmatique pour croire à ce genre de choses.

La voiture ? Mais elle n’a aucun soucis, non ? demande-t-il ensuite. Il jette à peine un regard vers le véhicule, persuadé que rien ne peut justifier l’inquiétude de l’homme non loin d’eux. Il laisse le militaire poser un peu plus de questions, histoire de pouvoir le comprendre, mais… de son côté, le milicien pense surtout au temps qu’il leur reste. Même s’il comprend sans aucun mal la démarche de celui qui l’accompagne. De toute façon, on doit partir. Et il est hors de question d'arriver en retard.

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Billy tente de s’expliquer, de leur faire comprendre, mais il s’arrête assez rapidement dans ses explications. Et face à l’unique information qui leur fournit, Elijah reste dubitatif: comment ça, la voiture était ouverte ? Oui un oubli peut vite arriver, il en est bien conscient: mais vu leur situation sur Seattle, autant dire qu’une erreur comme celle-ci peut largement leur porter préjudice… Néanmoins il embarque dans la voiture, chassant ces pensées de sa tête… Jusqu’à ce que le conducteur leur ordonne de sortir sans attendre. Comment ça, sortir ? Le milicien commence sérieusement à se demander si le conducteur n’est pas tout bonnement en train de délirer…

De ce fait, le milicien ne sort pas assez rapidement: il n’est encore totalement en dehors du véhicule, quand ce dernier explose soudainement. Le souffle de l’explosion le projette un peu plus loin, et ce n’est qu’en tombant par terre qu’il ressent une vive douleur au niveau de son mollet gauche. Un éclat en métal s’y est planté, et putain, il est bien accroché…. Malgré ça, il se force à se lever -non sans un râle de douleur-, histoire de voir si Armand et Billy ont réussi à sortir à temps. Ça va vous ?  En espérant qu’ils soient pas dans son état, ou pire encore.

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Si Billy s'était montré plus insistant, le quadragénaire aurait peut-être relevé davantage. Mais sous la pression des deux hommes, leur chauffeur n'assuma pas ses doutes. Une voiture laissée ouverte et bien… s'il pensait que ça pouvait finalement n'être rien, ils n'avaient pas de raison de traîner encore. Ils montèrent dans le véhicule.

Le troisième homme actionna la clef et les secondes suivantes furent critiques. Armand croisa le regard de Billy en même temps qu'il leur sommait de sortir immédiatement. Perçut-il le compte à rebours ? Ça n'avait pas d'importance, son instinct l'invita à croire son collègue sur parole. Il n'avait pas attaché sa ceinture, et ouvrit la portière pour s'éjecter au dehors. Il eut tout juste le temps de faire quelques pas, que leur voiture volait en éclats. Le souffle de l'explosion le projeta sur le sol, à plat ventre.

Le choc fut violent, mais il se remit rapidement à quatre pattes, secouant la tête pour retrouver ses esprits. Il ne mit pas longtemps à revenir à lui, et perçut la voix d'Elijah.

- Ça va ! Ses oreilles bourdonnaient mais il entendait. Pour le reste, il n'avait rien d'autre que de petites contusions. Par chance, son cerveau n'avait aucun souvenir de l'explosion qui l'avait terrassé dans le bidonville quelques mois plus tôt, et cela ne raviva aucun traumatisme conscient. Billy ?! Leur chauffeur criait de douleur. Il avait aussi reçu un morceau de métal, mais dans le bras. Il avait mal, mais au moins étaient-ils tous vivants.

Armand contourna alors la voiture pour aller voir ses deux compagnons. Cette dernière brûlait maintenant, fumante. Ils étaient suffisamment proches de la gare et de leur repaire pour espérer des renforts rapidement. Par réflexe, le militaire leva le nez pour observer les alentours. Trop secoué encore pourtant pour être vraiment attentif. Il avisa la plaie du milicien.

- Tu peux marcher ? Puis à Billy : tu peux te lever ? Il aida ce dernier, avant de lui demander. Qui a pu approcher de la voiture ? Son intuition avait été la bonne, il avait peut-être d'autres éléments à partager. Récemment ? La question n'était pas anodine : pouvaient-ils espérer pourchasser le ou les coupables ? Pouvaient-ils être encore dans les parages ?

Ses yeux se levèrent de nouveau pour observer autour de lui.

Spoiler:

« J'ai tout vérifié deux fois plutôt qu'une, tout est prêt. » Ma voix est pleine d'assurance. D'abord parce que je sais que Zola ne tolère pas l'inverse, mais surtout parce que je fais confiance à ma grande soeur. Et c'est grâce à elle que j'ai pu bricoler les bombes que je viens de planquer sous le véhicule de ces enfoirés. Merci encore, Vi. Je n'ai pas rencontré de problème majeur jusqu'ici, et c'est suffisant pour qu'un sourire étire mes lèvres, sous mon masque. Enfin, ma complice est toujours aussi chiante, mais l'adrénaline qui coule dans mes veines pourrait presque me faire oublier ce petit détail.

N'empêche, je n'ai pas le choix de rester dans les parages. Je dois m'assurer que tout se déroule comme prévu. C'est donc de loin que je peux observer la scène, quand tout explose. Par réflexe, même cachée derrière plusieurs arbres denses, je me protège le visage avec mon avant-bras. Zola doit probablement se moquer de moi, quelques mètres plus loin. J'en ai rien à foutre - tout ce qui m'intéresse, c'est le feu d'artifice que je viens de provoquer. Je me frustre un peu en réalisant que nos cibles sont blessées mais encore en vie. Je peux vaguement les entendre parler, d'ici.

Comment pouvaient-ils savoir que ça allait sauter, bordel? Comment ont-ils eu le temps de sortir de la bagnole? Je me questionne, sourcils froncés, en me demandant si j'ai pas laissé un indice qui pouvait trahir ma présence, un peu plus tôt. J'espère sincèrement que Zola ne va pas s'insurger, d'ailleurs. Parce que le plus important, là, tout de suite, c'est de ne pas se faire remarquer.

Spoiler:

And I roam again, I ain't got no home. On my own again, but I never felt so close to them. My only feeling. A lonely feeling. L o n e l y f e e l i n g s.