The Walking Dead RPG

Les mots d'Emerson sont une évidence qui fait du bien à entendre. Oui, elle a raison, ce n'est pas parce qu'elle a porté Eva et Elio qu'elle doit les connaitre et qu'elle doit comprendre chacune de leurs réactions, alors peut-être que oui, elle a le droit de se sentir perdue lorsqu'ils pleurent un peu trop ou lorsqu'elle ne comprend pas immédiatement leurs besoins... « Merci pour vos mots... » glisse-t-elle, reconnaissante. « J'ai l'impression que vous pouvez lire en moi... » Emerson touche juste, elle connait les doutes et les peurs de la mexicaine, probablement parce qu'elle a vécu la même chose il y a peu.

Emerson lui affirme que si elle a confiance en elle et en l'avenir, tout ira bien. « J'aimerais... » souffle-t-elle d'une voix plus basse. Mais l'avenir lui semble bien incertain dans ce groupe, elle n'est pas du tout maitresse de son destin. La preuve en est, Jacob n'est pas là au chevet de ses enfants, il ne les a pas encore rencontré, presque un mois après l'accouchement car New Eden l'a envoyé à la guerre, loin d'ici.  

Emerson demande à la voir, à l'écart. « La famille de Louise est venue mais elle n'a pas encore pu la voir. » Elle hésite un bref instant, est-ce que l'information qui lui trotte en tête est capitale ? Elle ne sait pas, mais en doute, elle la confie à Emerson :  « Son père paraissait particulièrement impliqué dans le fait de la faire survivre. » Elle passe une main dans sa nuque, cherchant à chasser les idées sombres qui lui venaient en tête. « Elle est jeune, aurait-elle pris le risque de coucher avec un garçon de son âge vu les risques ? Un bébé hors mariage, aussi jeune... Ce n'est pas vraiment ce que prône New Eden... » Ce qu'ils veulent surtout, c'est prôner la natalité au sein d'un mariage, non ?

Son regard se porte sur Louise, allongée un peu plus loin. Elle a l'air perdue, plongée dans ses idées noires. « Ses traces sur les cuisses, sur ses bras... Est-ce qu'elle a pu être maltraitée ? » C'est l'idée la plus probable. « Et ça pourrait expliquer pourquoi elle est prête à attenter à sa vie pour perdre ce bébé... » souffle-t-elle, légèrement confuse. Quelque chose en Tasya lui hurle de sortir d'ici, que cette jeune femme allongée là, risque de lui attirer des ennuis qu'elle veut à tout prix éviter après sa thérapie, mais c'est impossible. Elle est bien trop empathique et bien trop touchée par le sort de l'adolescente. La mexicaine est fidèle à elle-même : incapable de détourner le regard face à quelqu'un qui souffre.

en s'écartant du lit de Louise, Emerson essayait de relativiser et de réfléchir en même temps. La patiente ne pouvait pas entendre ce qu'elle pensait. Parce que ça tournait en boucle et vite dans sa tête, suffisamment pour qu'elle se perde elle-même. La blonde se détourna un temps avant de se mordiller la lèvre en y songeant de plus belle : Sont-ils encore là ? En salle d'attente ? Interrogea-t-elle dans la foulée en relevant les yeux. Avaient-ils pu patienter pour le bien être de leur fille ? J'aimerais aller les observer si c'est le cas, ajouta-t-elle.

Tasya s'interrogeait également, et Emerson ne pouvait que comprendre. Elle pinça les lèvres et eut un soupir de circonstances. Dieu savait ce qu'elles essayaient de trouver, et comment elles devraient s'y prendre ensuite pour le couvrir. Je n'en sais rien... Pouvez-vous peut-être voir si elle a un petit ami ? Lui poser la question ? Le fait est que sa grossesse est toujours effective et qu'elle ne risque pas de s'évaporer, releva-t-elle en pinçant les lèvres : Il faut qu'on puisse savoir si elle récidivera à l'avenir si on la laisse sortir de l'hôpital, souffla la blonde.

Elle hocha la tête aux remarques de Tasya, l'infirmière semblait happer par la situation, concentrée dessus. Je ne sais pas. Il ne s'agit pas de traces de coups, mais d'une réaction à un contact, ou somatique, à mon avis, comme de l'eczéma ou de l'urticaire, souffla-t-elle à voix basse toujours. Ce qui m'intrigue, c'est la localisation de ces plaques, fit-elle. Louise est venue il y a quelques semaines pour voir expressément le docteur Yeo-Jeong. Mais il n'est pas là, et je n'ai pas réussi à avoir la réponse sur la raison de sa visite, expliqua-t-elle.

Qu'est-ce que ça signifiait ? Les éléments de réponse n'étaient pas encore assemblés pour former une explication claire. Une complice a fouillé un petit peu pour essayer de comprendre ce qu'il se passe, ça reste troublant et je ne sais pas ce que nous pouvons affirmer de sa situation tant qu'elle ne nous parle pas franchement, ajouta-t-elle. Elle a besoin d'une personne en qui elle peut avoir confiance, Ses yeux se fixèrent sur Tasya. Pour se livrer, à elle, par exemple ?

What a lovely day.

Emerson s'interroge sur la présence de la famille en salle d'attente. « Oui, ils doivent être là-bas. Ils attendaient qu'elle soit sortie du bloc et réveillée... » Et nul doute qu'ils doivent être impatients de la retrouver. La médecin veut les observer. Il y a trop de mystère autour de Louise, Tasya n'aime pas ça. « Je vais essayer de lui demander pour son petit-ami. » La mexicaine passe une main dans sa nuque, ça risque de ne pas être une mince affaire. La patiente a l'air sur la défensive, elle ne se livrera probablement pas facilement. Tasya réprime un frisson, effectivement, il y a des risques que Louise récidive en sortant de l’hôpital, le bébé est toujours là, ce qu'elle a fait n'a servi à rien. « C'est compris. » Elle a conscience de l'enjeu de la demande d'Emerson et de sa gravité.

Une nouvelle fois, elle hoche la tête à propos des plaques puis de la visite au docteur Min-Oh. « Et nous n'avons aucune idée du retour du docteur Yeo-Jeong.. » souffle-t-elle. Il était parti en mission à Seattle, le retour n'était pas annoncé. « Malheureusement, on ne pourra pas retenir Louise ici éternellement. » Avec la guerre contre les Oblivions, les lits à la clinique étaient chères. Dès qu'un patient était sur pied, il était invité à rentrer chez lui.

Tasya croise le regard d'Emerson. « Je vais essayer de lui parler. » promet-elle. La mexicaine se rapproche de Louise et fait mine de regarder le bon fonctionnement de la perfusion. D'une voix légère, elle demande : « Est ce que tu as quelqu'un que tu voudrais qu'on prévienne ? » Ses yeux se posent sur la jeune fille. « Un petit ami par exemple ? » A ses mots, l'adolescente pince les lèvres, elle baisse les yeux puis secoue la tête sans dire un mot. Tasya a l'impression qu'elle se sent honteuse.

Elle attrape une chaise et la tire jusqu'au chevet de Louise. Elle veut se mettre à sa hauteur pour lui parler et la rassurer. Tasya pose sa main sur la sienne, elle hésite puis décide de se lancer. Elle prend un ton de voix le plus doux possible : « Qui est le père du bébé alors ? » Au début, Louise se contente de fuir son regard et pince ses lèvres pour ne pas parler. Puis, elle commence à se gratter les bras, de plus en plus fort. Tasya voit de nouvelles marques apparaitre. Elle finit par éclater en sanglots, elle a du mal à parler, à articuler. Elle se contente de s'excuser en boucle en se traitant de monstre et en prétendant l'avoir bien cherché. A ses paroles, la mexicaine secoue la tête « Non, non, non... Louise, quoiqu'il se soit passé, tu n'es pas un monstre, il y a forcément une solution... Il faut que tu m'en dises un peu plus si tu veux qu'on t'aide... » Sa main n'a pas quitté la sienne pour tenter de calmer sa soudaine agitation.

Spoiler:

Elle s'éclipsa en laissant Tasya avec la patiente. L'angoisse au coeur, Emerson fit en sorte de se recomposer un visage pour bien faire, avant d'essayer de trouver la famille de Louise dans la salle d'attente. Elle dut se renseigner auprès de l'accueil pour trouver. Bonjour, vous êtes de la famille de Louise ? demanda-t-elle dans un premier temps. Tous se relevèrent. Deux petites filles, un petit garçon, une mère, un père semblait-il. Quoi qu'Emerson ne nota pas de ressemblance frappante entre l'homme et l'adolescente. Ce qui n'était pas le cas des autres enfants à leurs charges.

La discussion s'enchaina, et Emerson se permit de poser quelques questions en tâchant de ne brusquer personne. Ce qu'elle nota ? Dans un premier temps, la distance entre les deux parents. Ils ne se touchaient pas, et la femme semblait porter sur son époux un regard perçant, presque accusateur. Dans un second temps, ce fut surtout l'expression sincèrement inquiète de l'homme. Mais plus encore, l'instinct d'Emerson lui hurlait qu'il n'était pas soucieux pour la santer de la jeune fille, mais pour autre chose. Pas de culpabilité, pas de honte. C'était égoïste, et pressant.

Merci beaucoup de votre temps. Louise est réveillée, mais a besoin de se reposer encore. Les examens ne montrent aucune séquelle mais nous la gardons en observation pour nous assurer que c'est bien le cas, souffla-t-elle à la fin de la conversation en s'éclipsant. Nous vous tenons au courant de la moindre évolution, promit-elle avec un sourire de circonstances, tâchant de revenir sur ses pas. En espérant que Tasya avait mieux fait pour mettre en condition Louise et obtenir les informations qu'elle voulait.

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What a lovely day.