The Walking Dead RPG

- Une fillette ? Répéta-t-elle.

Alors là, il venait de la scotcher. Et pas pour une bonne raison. Pas parce qu’il avait su tellement bien manier le verbe qu’il l’avait fait se remettre en question. Une « fillette », c’était donc ça sa répartie au final ? La musicienne se demanda ce qui l’avait retenu de lui en coller une autre. Il la méritait, et plutôt deux fois qu’une.

- Les habitudes ont la vie dure, hein ? Traiter une femme de gamine ou d’hystérique dès qu’elle te pose problème, c’est courant chez toi je parie, et elle avait appuyé sur ces derniers mots pour faire comprendre qu’elle ne le considérait pas DU TOUT comme un « ancien » New Eden, et quand je t’entends, ça me confirme que t’as absolument aucune idée de ce que j’ai traversé à cause des gens comme toi… ou bien alors tu t’en fiches, et c’est encore pire.  

Parce que lui balancer que « elle a moins d’influence donc il fait ce qu’il veut », ça ce n’était peut-être pas une réaction d’enfant ? Selene y lisait la répartie d’un homme égoïste, au minimum. Et franchement, elle préfèrerait que pour le reste, il soit simplement ignorant. Dans le cas contraire, elle n’allait pas mettre longtemps avant d’aller essayer de persuader Andrea de le mettre dehors.

- Alors vas-y, raconte-moi Preston. Combien de femmes t’a violé avec tes petits amis ? Combien t’as forcé à t’épouser, en leur fourrant dans le crâne qu’elles n’avait pas d’autre choix ?

Elle lui crachait ça à la figure en le regardant dans les yeux, froide, cruelle. La pianiste cherchait justement à le pousser à bout, à le provoquer, à le forcer à franchir un pas de trop. Qu’il révèle à tout le monde son vrai visage, celui qu’il cachait avec beaucoup d’effort mais qu’elle percerait à jour. Il ne lui avait pas encore donner de bonnes raisons de douter de lui, non, mais ça n’était qu’une question de temps.

- Jouer les saints ici effacera pas toutes les saletés que t’as faite, j’espère que tu le sais, enfonça-t-elle, le corps déjà tendu.

Selene voulait qu’il essaye de la frapper, elle voulait qu’ils se battent, pour de vrai. C’était l’occasion rêvée…

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

« Non, je n'ai aucune idée de ce que tu as traversé, Selene et non, je ne m'en fiche pas. » souffle-t-il d'une voix ferme. Si d'apparence, il a l'air calme, à l'intérieur, c'est différent. Pour la première fois depuis qu'il est à The Haven, il ressent de l'agacement. Personne ne sait ce que lui a vécu là-bas à New Eden, personne ne sait que chaque jour est une souffrance, qu'il s'efforce de faire le bien, de protéger les autres car il n'a pas réussi à les protéger eux, ses enfants et sa femme. Alors, les accusations infondées, prendre pour ce que ses anciens collègues ont pu faire, ça va bien quelques jours, mais à force, c'est agaçant. Beaucoup sont méfiants, et il les comprend, mais faire face à une haine pure et dure est difficile à encaisser. « On a tous un passé difficile, j'ai juste assez de respect pour toi pour ne pas aller jouer au curieux auprès des autres. » Si Selene veut qu'il sache ce qu'il lui est arrivé, c'est à elle de le lui dire.

La suite de ses accusations n'arrange rien. Preston s'avance brusquement, la force à reculer jusqu'à un arbre et il tape son poing contre l'écorce. Il ne la frappera pas non, il se maitrise. Il lui en faudrait tellement plus pour cela. A-t-elle conscience qu'elle a à faire à un ancien militaire qui a déjà côtoyé la mort bien avant le début de l'épidémie ? Qu'il a déjà perdu tant d'être chers et notamment ses deux enfants ? Alors non, ce n'est pas une gamine qui lui fera perdre son sang froid et commettre un impair. C'est bien ce qu'elle recherche, qu'il craque et qu'elle puisse donner une bonne excuse aux autres pour le mettre dehors ou pire peut-être, de le remettre à New Eden. « Tu ne sais rien de moi, rien. » Sa voix est froide, son regard perçant. « Je ne m'excuserai pas pour ce que d'autres ont pu te faire à toi ou à tes amis car je ne suis pas comme eux. » gronde-t-il.

Ses yeux ne quittent pas la pianiste tandis qu'il continue sur le même ton. « C'est facile de mettre tout le monde dans le même bateau, de t'en prendre à moi car tu ne peux pas t'en prendre à eux » Ses mots sont secs. Il sait que ce qu'il fait ici, n'effacera pas le passé, mais il s'efforce d'améliorer le quotidien de tout le monde, qu'y a-t-il de mal à cela ? « Tu as raison, je suis là, pas eux. Alors vas-y... Bats-toi.. Montre-moi ce que tu as dans les tripes et ce que tu voudrais leur faire. » Preston est prêt à encaisser, si ça peut lui faire du bien. Visiblement, l'ancien militaire pourra toujours discuter, lui montrer ses bonnes intentions par des actes, ça ne suffira pas. Alors qu'elle essaye de lui mettre une bonne raclée, une patate ou deux, ça n'a jamais tué quelqu'un.

« Alors Selene, dis-moi, ils t'ont violé ? Ils s'en sont pris à des membres de ta famille ? A des amis ? » Il se rapproche, légèrement. Il n'est pas menaçant, il veut qu'elle laisse exploser sa colère. Est-ce que ça lui fera du bien ? Peut-être, peut-être pas. « Qu'est-ce qu'ils ont fait ? » gronde-t-il à nouveau.

Selene fut forcée à reculer, virtuellement poussée par la stature imposante de Preston qui l’accula contre un arbre. Le poing qui martyrisa l’écorce la fit à peine sursauter. Elle était prête à l’encaisser de toute façon – elle aurait préféré l’encaisser. Elle aurait eu son prétexte. Au timbre froid et au regard perçant de son aîné, elle sentait qu’elle avait touché un point sensible. Pourtant, il se maitrisait, il ne cognait pas. Pas elle. Alors que dans son ventre, la colère grondait toujours, sourde et insatiable.

Alors la musicienne ne se débina pas. Même coincée entre le tronc et la masse du militaire, elle défiait ses prunelles de ses orbes glaciales. Et ses mots suivant lui donnèrent envie de vomir. Il osait sous-entendre être une victime. Lui, aurait souffert à New Eden ? Bien sûr, pauvre chou. Non, elle ne savait rien de lui, c’était clair : mais elle était certaine qu’il était loin d’avoir vécu ne serait-ce que 10% de ce que d’autres femmes avaient connu à cause de son groupe.

Ses poings se serraient alors que le jeu de provocation s’inversait. C’était elle la fautive, hein ? Elle qui mettait tout le monde dans le même panier ? Ses dents grincèrent si fort qu’elle crut se les déchausser, mais Preston n’avait pas terminé. Il enfonça le clou, jusqu’à ce qu’elle voit rouge ; jusqu’à ce qu’il prononce les mots ultimes qu’il ne fallait pas. Un trou noir se fit dans la tête de la pianiste et siphonna toutes ses pensées. Elle ne réfléchissait plus.

Dans un rugissement de rage, elle arma un crochet que le militaire eut le temps de voir venir. Qu’importe, qu’il recule, elle allait se jeter sur lui et reprendre ce qu’ils avaient commencé. Il voulait voir ses tripes ? Elle allait ouvrir les siennes avec ses ongles s’il le fallait. Selene était trop en colère, trop à fleur de peau pour se mesurer désormais. Preston était plus fort qu’elle, mais elle était dopée par une haine pure et brutale. Plus que jamais, elle ne cherchait pas à s’entrainer… elle voulait lui faire mal. Et elle ne s’arrêterait probablement que lorsque l’un d’eux deux sera définitivement au tapis.

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

Comme Preston s'y attendait, Selene s'enflamme et ne tarde pas à se jeter sur lui. La tension est palpable, comme prévu, il l'a fait sortir de ses gonds. Elle ne retient pas ses coups, au contraire, elle a le diable au corps. Le militaire est obligé de reculer légèrement quand elle attaque et qu'elle lui arme un crochet plus que prévisible.

Le barbu encaisse chacun des coups de la pianiste. Certaines attaques le touchent ou le frôlent, mais il parvient à en esquiver la plupart. Il n'est même pas certain qu'elle ne se fasse pas davantage mal que lui en le frappant. Il se contente de serrer un peu plus les dents, ce ne sont pas les premiers coups qu'il reçoit et surtout, ce ne seront pas les derniers.

Preston attend, il ne la frappe pas et il se doute que ça ne fera qu'accentuer la fureur de la jeune femme. Il imagine qu'elle n'attend que ça, mais il ne peut pas la frapper. Il ne ressent pas de haine à son égard et il veut lui montrer que lui est différent de ses anciens collègues de New Eden. Il n'a jamais fait de mal volontairement à une femme, il ne s'est jamais amusé à les rabaisser, la seule à qui, il a fait du mal, c'est Mina, et encore, il s'est toujours bien comporté avec elle. Il s'est efforcé de lui rendre le quotidien le plus doux et agréable possible tout en se pliant aux dures lois de New Eden. Et pourtant, oui, il en a honte, il a très bien conscience que tout ça n'était pas normal, mais il n'a pas besoin de Selene pour ouvrir les yeux.

Quand il en a l'opportunité, il lui saisit le bras et le retourne pour qu'elle se retrouve bloquée, le dos contre son torse. Ses gestes sont fermes, il la maintient, l'empêche de bouger, mais à aucun moment, il ne se montre violent. A l'oreille, il lui chuchote : « Tu te trompes Selene, je ne suis pas ton ennemi. » Est-ce que ça sert à quelque chose ? il ne le pense pas. Il la repousse, lui rendant sa liberté, tout en se tenant prêt à une nouvelle attaque de sa part.

- BATS-TOI ! Qu’elle lui hurlait à chaque geste esquivé ou bloqué.

Preston ne rendait pas les coups, il se contentait d’éviter ou d’encaisser. Ça la faisait enrager encore plus. La musicienne voulait qu’ils se battent, elle voulait avoir une bonne raison de lui planter les ongles dans les yeux ou de lui arracher la carotide avec ses dents. Elle voulait l’exposer, que tout le monde se rende compte qu’il s’agissait d’un traitre tapis dans l’ombre, d’un cheval de Troie, mais il se dérobait. Et non, elle ne prenait pas ça pour une preuve de son innocence… non-non, si le militaire avait berné le Conseil et Andrea, c’était parce qu’il était suffisamment malin.

Un cri lui échappa quand son adversaire parvint à lui tordre le bras et à la plaquer contre lui. L’humiliation. Cette proximité la dérangeait au plus haut point, sentir le souffle de Preston sur son oreille la rendit presque folle. Il n’était pas son ennemi ? Oh si. Elle n’était pas stupide, elle n’était pas naïve. Selene prit une grande inspiration quand la pression se défit et qu’elle fut à nouveau libre de ses mouvements.

- Tu ne m’as pas répondu, gronda-t-elle en reprenant place face à son aîné, combien, Preston ? Combien tu en as violées ? Combien de femmes ont eu leur vie bousillées à cause de toi ?

C’était sa dernière option. Le piquer, le harceler, pour qu’il sorte de ses gonds. Dans le même temps, elle se projeta à nouveau. Ses gestes guidés par la rage étaient plus brouillons, plus prévisibles aussi. La pianiste avait désappris tout l’enseignement de Duncan, elle avait oublié l’efficacité et la concentration pour une seule chose : faire mal. C’était tout ce qu’elle voulait en cet instant, possédée qu’elle était par la colère.

- Ou combien d’enfants d’ailleurs ?! J’ai cru comprendre que vous ne faisiez pas toujours la différence ! Mordit-elle à nouveau, avant un crochet qui ne trouva pas sa cible.

Rien que de le dire, Selene imaginait que l’homme puisse fantasmer sur les adolescentes de leur camp – peut-être même sur Hope – alors sa haine redoubla encore. Elle voyait rouge et flou. Elle n’entendait plus rien. Elle le tuerait.

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

La rage de Selene semble sans limite, il sent dans chacun de ses coup, la haine viscérale qui l'anime. Preston encaisse mais ne rend pas les coups. Il ne veut pas la blesser, mais plus que ses gestes, ce sont ses paroles qui finissent par le toucher. Alors qu'elle se place à nouveau face à lui, la jeune femme lui repose la même question. Il repense encore à Mina, à ce mariage forcé et ses poings se serrent. Il n'a pas le temps de répondre qu'elle se jette à nouveau sur lui. De toute manière, l'ancien militaire ne lui aurait rien dit, elle n'aurait pas compris. Il encaisse à nouveau, n'a aucun mal à éviter chacun de ses coups trop précipités, trop prévisibles. Elle veut lui faire du mal mais son impulsivité met à mal tous ses efforts. Le militaire est plus fort, plus posé, plus réfléchi.

Selene trouve alors une faille qui le déstabilise légèrement. « Aucun enfant... » gronde-t-il. Jamais il ne toucherait à un gosse. Le militaire n'a aucune difficulté à attraper la pianiste et à la pousser à nouveau, sans ménagement contre un arbre. S'il veille à ne pas lui casser un bras ou un autre membre, ce dont il n'aurait aucune difficulté au vu de leur différence de gabarit, il est beaucoup moins tendre qu'il y a quelques minutes. « Personne ne s'en prend à des gosses, jamais. » souffle-t-il, sentant la rage couver petit à petit en lui. « Et si c'était le cas, je les tuerais de ma main, New Eden ou pas New Eden. » affirme-t-il d'une voix ferme, le regard noir, posé sur Selene. Il la domine de haut, il la dépasse d'une bonne tête, il la maintient fermement, mais il ne lui fait pas mal. Il connait suffisamment sa force pour savoir la limite à ne pas franchir. Pour avoir perdu ses deux enfants il y a quelques années, les deux êtres qui comptaient le plus à ses yeux avec sa femme, il a mis un point d'honneur à protéger les gosses qu'il pouvait croiser et l'idée même qu'on puisse l'en accuser le met hors de lui.

Preston finit par la relâcher, il lui jette un dernier regard noir, avant de tourner les talons. « J'étais venu là pour m'entrainer, pas pour me battre avec toi. » souffle-t-il. Si elle tient à tout prix à passer ses nerfs sur quelqu'un, qu'elle aille voir ailleurs, elle n'aura rien de lui.

Elle l’avait touché. Selene le sentit au timbre glacé de sa voix, à l’éclat de son regard qui avait changé. Mais elle ne parvint pas à prendre le dessus, pire, Preston la renvoya contre un arbre. Un éclair de douleur électrisa sa colonne, mais ça ne suffit pas à l’arrêter. La sauvageonne voulut repartir à l’assaut, mais l’ancien militaire l’immobilisa fermement. Elle se débattit, serra les dents, mais ça ne servit qu’à faire la poigne de son adversaire se raffermir sur ses membres. La pianiste en était réduite à l’écouter, et à le défier férocement du regard.

Un frisson glissa dans son ventre. Elle sentit, derrière les mots de son aîné, toute la rage qui couvait, et tout ce qu’il serait capable de faire si elle explosait. Pourtant, elle ne le croyait pas plus. Elle ne voulait pas le croire, il en allait de sa survie. Faire confiance à un homme de New Eden, ce serait contraire à… tout ce qu’elle ressentait en ce moment. Ce serait bafouer ce que Juliet avait vécu.

- Ah oui ? Grinça-t-elle.

Il ne voulait pas se battre, vraiment ? Un ricanement lui échappa. Nerveux. Preston lui avait tourné le dos, il quittait en effet les lieux et elle ne chercha pas à lui porter un coup en traitre. Selene était essoufflée, épuisée, en nage. Mais son regard glacier brillait d’une lumière cruelle.

- Tu fuis, c’est tout. T’as pas les couilles d’assumer tout ce que t’as fait, alors tu te barres parce que t’as pas envie d’avoir à te regarder en face, mordit-elle, non sans chercher à appuyer là où il semblait avoir mal, mais tu peux m’ignorer, tu pourras pas te fuir toi-même, Preston.

La pianiste se décolla de l’arbre, dégagea de son visage quelques mèches folles et fit un pas vers son interlocuteur. Elle ne voulait pas le rattraper, juste se donner cette sensation illusoire qu’il allait bien entendre ce qu’elle allait lui dire :

- Un conseil, fais attention à toi, sa voix était devenue calme, en total opposition à la menace sous-jacente, tu n’es pas en territoire ami ici.

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses: