The Walking Dead RPG

C’est une mauvaise idée. Probablement même une très mauvaise idée. Je jette un bref regard à Evan qui a accepté de m’accompagner sans poser de questions. Il faut dire que, de toute façon, je n’aurais répondu à aucune d’elles. Officiellement, je l’ai récupéré sur le chemin parce qu’il doit m’aider à porter les gâteaux d’anniversaire pour un des enfants. Vu que certains d’entre eux n’ont pas de date de naissance précise, c’est bien pratique. Et moi, j’en profite pour raccompagner Mia chez elle, l’obligeant certes à un petit détour mais qui ne le dérange pas le moins du monde.

Et, comme j’ai vérifié qu’Elijah était de service, tout roule.

En théorie donc.

Je toque à la porte, soulagé de voir que c’est bien Hoani qui ouvre. Je ne la connais pas bien, mais je sais à quel point elle est mouillée dans cette résistance qui peine à s’installer. Alors, autant voir si on peut travailler ensemble et pas juste se croiser aux pires moments. « Bonjour Hoani. » Un sourire poli, alors que Mia se faufile entre nous et qu’elle me remercie d’un signe de la main. « L’après-midi s’est très bien passée. » Comme toujours avec les enfants. En temps normal, je me serais contenté de la saluer et de tourner les talons mais là je souffle, un ton plus bas. « Tu aurais deux minutes à nous accorder ? »

J'ouvre la porte, pensant trouver Mia sur le perron, me retrouvant à la place avec trois têtes différentes en face de moi. Je souris à la plus jeune, qui se glisse après une petite salutation dans la maison, mais je ne bouge pas pour autant, fixant les deux hommes restants. Evan, je peux comprendre, mais Mason, qui s'éternise au lieu de se volatiliser aussitôt ? En l'absence d'Elijah, je ne peux que trouver cela suspect. Oh boy. Ne me dites pas qu'il y a encore un mariage à sauver, on a bien vu que cela ne fonctionnait guère avec les singes du pays réunis ici.

Je soupire néanmoins, m'effaçant pour les laisser entrer. « Mhm. Pas ici, venez à l'intérieur. » Je les invite à se poser dans la cuisine, précisant que Mia a déjà filé dans sa chambre, probablement pour bouquiner un peu mais je conseille néanmoins de garder un ton bas. D'ailleurs, en temps normal, j'aurai sûrement proposé un énième thé fade à mes invités, mais j'ai le sentiment qu'il n'est pas prévu de jouer la comédie très longtemps. « Que me vaut l'honneur de cette visite ? Que je sache, aucun bâtiment n'a explosé cette fois. » J'hausse un sourcil, le sarcasme pointant malgré moi. Venons-en aux faits.

I'll walk through fire and through rain

Snakes and stone, Skin and bone. Vain and revenge, Betrayed by a friend. Grow cold heart consumed by green, Mesmerize me. Oh, I dare you to try, dare hypnotize me, with medusa's green eyes. ----

 

Ok, directement chez Hoani. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que Mason ne m’a pas donné tant de détail et que même si je posais des questions, il ne m’aurait pas répondu. Ça se voit alors je n’ai même pas pris le temps de poser quoi que ce soit en terme de question. Je sais que je ne suis pas là pour me faire trucider dans un coin et le fait qu’on aille voir Hoani me laisse penser que ça n’a rien de légal. Au-delà de ça, vu l’heure, Elijah n’est pas non plus rentré et donc, tout porte à croire que ça ne concerne que les rebelles. Mais soit. Mia présente avec nous, je papote avec elle le temps du voyage sans trop me familiariser du caractère sérieux de la visite de Mason et moi chez Hoani. On arrive bien rapidement près de la porte et Mia s’éclipse alors que j’agite la paume dans sa direction, un sourire aux lèvres.

- Bonjour Hoani.

Je laisse Mason parler parce que finalement, je suis probablement dans le même stade qu’Hoani sur les informations que je possède. J’entre en dernier, fermant la porte dans mon dos. Il est vrai que la présence de Mia n’est pas vraiment une bonne chose. Mais d’un côté, c’est nous qui arrivons comme un cheveu sur la soupe. Une fois dans la cuisine, je m’appuie contre un des plans de travail.

- Je ne sais pas si le cette fois me rassure tellement..

Parce que bon, c'est moins violent qu'une bombe là, hein ? Je repose les yeux sur Mason, les bras croisés sur mon torse. J'aimerai savoir aussi ce qu'on va faire.

You must be truly desperate to come to me for help. What makes you think you can trust me?

Spoiler:

Comme je pouvais m’y attendre, Hoani ne déborde pas de joie à ma venue. Peu m’importe, je ne suis pas là pour être accueilli à bras ouverts de toute façon. Je hoche la tête quand elle nous invite à nous installer dans la cuisine, laissant filer un silence alors que Mia quitte la pièce.

Et j’ai une ombre de sourire à sa question. « Pas que je sache non plus. Mais allez savoir ce que l’avenir nous réserve. » Une brève inspiration, alors que je reprends, d’une voix tranquille. « Alors… je cherche une bonne façon d’amener tout ça, mais à la réflexion, je ne sais pas s’il y en a une. » Je toussote, mon regard passant de l’un à l’autre. « J’ai… récupéré les plans de la ville. Notamment les plans des égouts. Et j’aurais besoin de personnes fiables pour m’aider à … ratisser le terrain. » J’ai un temps, croisant les bras et je continue sur ma lancée. « Dans l’idée, ces égouts pourraient servir à plusieurs choses. A cacher des gens si besoin. A se déplacer dans la ville sans être repérés. A … sortir de la ville, si on arrive à mettre quelque chose de fiable en place. Voire à se réunir dans le meilleur des cas. Mais pour ça, il faut déjà trouver des points d’entrée accessibles et qu’on pourra utiliser sans se faire repérer. »

Bon, déjà voir leurs réactions à tout ça. Et aviser de la suite en fonction.

Mon rictus est un peu plus franc aux réactions des hommes à mon commentaire manquant de subtilité. Ah, moi je donnerai tout pour que tout explose à nouveau, c'est certain. Néanmoins je ne rebondis pas, rejoignant Evan les bras croisés, incitant Mason à nous expliquer le but de cette réunion improvisée. Je fronce les sourcils aux premières phrases prononcées à tatillon, comme si le milicien n'osait pas vraiment partager le fond de sa pensée.

Quand enfin il expose son plan, il y a un moment de silence qui s'ensuit. Très bref, pour ma part. « Eh bien, tu prêches une convertie. » C'est qu'il commencerait à me plaire, lui. En même temps, ce n'est pas compliqué de me convaincre. « S'il est possible d'aboutir à un réseau souterrain concret, j'en suis. Evan ? » Je zieute le concerné, consciente du danger qui pèse rien qu'en tenant cette conversation.

Néanmoins, de mon côté, j'en ai marre de me la couler douce. Depuis l'histoire de l'imprimerie et des bidonvilles, les rebelles n'ont pas trop agi, prudence oblige. Mais il faut bien réapprendre à vivre, non ? « J'imagine que l'idée est d'abord de repérer les bouches accessibles en surface à petit comité, d'où notre réunion à public restreint. Histoire de pas éveiller les soupçons en essayant de voir si des bouches d'égouts peuvent aboutir à quelque chose avant de s'enfoncer sous terre, n'est-ce pas ? Ces plans que tu as... on sait combien il y a de points d'entrée éventuels à vérifier ? »

I'll walk through fire and through rain

Snakes and stone, Skin and bone. Vain and revenge, Betrayed by a friend. Grow cold heart consumed by green, Mesmerize me. Oh, I dare you to try, dare hypnotize me, with medusa's green eyes. ----

 

Les bras croisés, j’essaye de me concentrer un maximum. Croyez-le ou non mais c’est un peu complexe par moment. Les yeux rivés sur Mason, je suis curieux de savoir la façon dont il a pu récupérer le plan des égouts. En soit, ce n’est pas important mais ça m’intéresse quand même. Mais je comprends mieux la raison pour laquelle nous ne sommes finalement que trois. L’idée de Mason est bonne, même très bonne et je hoche alors la tête, autant dans sa direction que celle d’Hoani qui m’avise déjà.

- Idem. Si les réseaux peuvent être utilisés, beaucoup de choses pourraient être mises en place, bien sûr que je suis.

Je suis même plutôt content que Mason m’inclut dans la chose, dans l’immédiat. Mais si effectivement, les égouts peuvent nous permettre de sortir, d’améliorer le réseau voir même de cacher des personnes comme Mason a pu le dire, ce n’est pas une sortie ou entrée à négliger.

- Il y a certaine zone où je n’ai pas accès. On peut déjà rattiser la zone quatre ? On passe un peu plus inaperçu. La troisième peut être accessible grâce à Mason. Vu la taille de la ville, tu dois en avoir quelques uns… Une dizaine par zone, peut-être ?

You must be truly desperate to come to me for help. What makes you think you can trust me?

Spoiler:

Finalement, je me jette à l’eau et j’expose mon idée. Comme je l’espérais, tous les deux sont prêts à me suivre et, à leur réponse, j’ai un bref hochement de tête. « C’est l’idée oui. Un réseau de communication, pour se réunir et, quand on aura une visibilité sur ce qui se passe dehors, pour les faire sortir. » Chaque chose en son temps. Même si je trépigne à l’idée de pouvoir faire sortir Mei-Lin de sa prison, je ne peux pas me précipiter de peur de faire pire que bien.

Quand Hoani je reprends, j’ai un mince sourire pour appuyer ses propos. « Et accessoirement, d’impliquer le moins de monde possible s’il s’avère que cette petite … occupation… est repérée. En ce moment, avec l’absence de beaucoup de militaires ou de soldats, on a les coudées un peu plus franches. Autant en profiter. »

Evan prend le relai et je souffle, hochant de nouveau la tête. « De toute façon, on ne va pas se leurrer, les districts 1 et 2, pour le moment, c’est non. Je pourrais faire du repérage quand on va voir Mei-Lin, mais ça reste occasionnel et ce serait surtout pour éviter qu’on se retrouve à discuter juste en-dessous de la maison d’Ortega. » Une grimace à cette pensée. « Pas plus d’une dizaine par zones oui. Je m’occupe du 3. A vous de voir pour le 4 et le 5. Et à terme, il faudrait trouver comment accéder facilement au bidonville. » Ou trouver quelqu’un de confiance qui est coincé là-bas.

« Dans l’idée, il faut s’assurer que la bouche d’égout soit hors des zones de ronde le plus longtemps possible. Je peux me débrouiller pour avoir les horaires. Que les lieux soient mal éclairés, en retrait. Et qu’on sache qui sont les plus proches voisins. Histoire de savoir si on envisager de compter sur un regard qui se détourne au bon moment ou pas. » Je fronce les sourcils, pensif, avant de les fixer de nouveau. « Ca vous parait jouable ? »