« J'ignorais qu'j'avais besoin d'une autorisation pour voir ma mère... »
Comme souvent et alors qu'elle aurait pu évaluer l'ensemble des propos de Nima avant de répondre, Zelda préfère tiquer sur la seule partie qui la dérange réellement dans son discours. Elle soupir, agacée, et ramasse un nouveau copeau qu'elle étrille entre ses doigts. « Et je n'vais certainement pas pleurer des gens qui se sont rebellés contre nous ! » L'australienne marque à nouveau son appartenance, et refuse d'accorder un quelconque crédit à ceux qui ont fomenté la rébellion. S'il y a eu des morts, c'est bien par leur faute.
Pour le reste, ouais, l'amérindienne n'a pas parfaitement tort : elle peut tout à faire gérer la situation toute seule en ce qui concerne Kaya. « C'est juste qu'j'ai pas envie qu'elle aille pleurer dans les jupes du Conseil, après... » explique l'adolescente. Elle aimerait que les choses se fassent dans l'art des choses. Et qu'on ne puisse surtout pas l'accuser de s'être attaquée injustement à qui que ce soit. « Quelle couleur de peau ? » enchaîne-t-elle ensuite au sujet de Marlon. Les informations distillées par Nima sont insuffisantes. Il y en a beaucoup, des mecs bruns de cet âge et de cette corpulence. « Des signes distinctifs ? » Elle ne compte pas passer des heures à fouiller le camp à la recherche de ce mec, tout de même.
Mais l'heure n'est de toute façon plus réellement à la discussion puisque toutes deux se retrouvent finalement sur le terrain d'entraînement, face à cette étrange machine que la native active. Zelda, mains dans les porches pour marquer une nonchalance toute adolescente, lève le regard vers l'engin en question avec suspicion. « J'imaginais un truc plus... conventionnel ! » fait-elle remarquer. Un duel contre son aînée, par exemple. Et certainement pas que cette dernière allait la faire grimper sur ce truc. Mais pourquoi pas...
Zelda se positionne à la hauteur du tronçon qu'elle est sensée traversée et jette un regard à ses pieds. C'est haut. Plus que ce qu'elle pensait. Étrangement, là, elle n'est plus aussi motivée par une aventure sur ce bidule. Pourtant elle n'hésite que vaguement avant de sauter sur le premier poteau. Un obstacle menace déjà de la percuter, et l'oblige à poursuivre sa route dans la précipitation. L'australienne trébuche et se rattrape in extremis, dans un réflexe salvateur. Et le tout, bien sûr, avant d'être gratifiée d'un commentaire agaçant par la native. « C'est mon premier essai, hein, au cas où ! » Est-ce que quelqu'un, dans ce foutu camp, peut prétendre avoir réussi cette épreuve du premier coup ?
Là où elle est néanmoins d'accord avec Nima, c'est lorsque cette dernière lui ordonne de recommencer. Elle n'avait pas une intention différente, Zelda. Ce ne sont pas quelques poteaux débiles et un mécanisme d'un autre temps qui vont faire leur loi. Oh que non ! « Gardez vos conseils... » grogne-t-elle en massant sa main égratignée, sacrifiée pour éviter une chute. « Et admirez l'artiste ! » Elle le sait bien, l'adolescente, que l'effort finit toujours par payer. Il lui reste encore quelques jours devant elle pour maîtriser ce monstre, fermer leurs gueules à ces quelques spectateurs qui se sont attroupé et leur prouver que les soldats de Fort Ward sont supérieur aux sauvages de Nisqually.
C'est donc avec cet état d'esprit qu'elle s'élance à nouveau sur la piste d'obstacles. Le premier, tout comme au round précédent, ne lui pose pas de réel obstacle. Et puis elle appréhende le second avec une aisance plus marquée mais toujours insuffisante, déjà. Ce n'est qu'alors qu'elle doit composer avec une Nima qui s'est invitée à la fête, et qui vient de la cueillir d'un coup dans l'estomac. L'autre conclue son assaut d'un mouvement qui l'oblige à reculer, manquant au passage de chuter lorsque sa semelle se pose sur l'angle d'un poteau. « Vous auriez pu m'le dire ! » grogne-t-elle, une main sur son ventre et l'autre, serrée, désirant répliquer. « Qu'vous étiez aussi un obstacle ! » Elle se sent un brin trahie. Mais si cette machine est sensé préparer les gueux à la réalité du combat, elle suppose qu'il est aussi judicieux qu'elle leur enseigne la fourberie.
En fait, ce nouveau challenge, Zelda semble même l'apprécier. Elle vacille sur son poteau et prend appui sur un second avant d'appuyer une dernière fois sur son ventre malmené. « S'il-te-plaît ! » maugrée-t-elle malgré tout quand la femme lui donne un nouvel ordre sur un ton froid. « Reprends ton arme et recommence de zéro, s'il-te-plaît ! » Elle n'est pas son élève. Alors qu'elle ravale son autorité et se contente de profiter de l'avantage qu'elle possède sur cette machine infernale.
Concentrée mais surtout agacée, l'adolescente se remet en position et ignore l'invective concernant l'arme. Non, elle n'en a pas besoin. Elle se contentera de ses poings. Ils sont largement suffisants, non ? « Vous savez qu'il existe des armes à feu, hein ? » souffle-t-elle, caustique, quand elle songe qu'il lui suffirait d'appuyer sur une détente pour prendre l'avantage sur son adversaire. « L'moyen-âge, c'est has been ! » Zelda ne fait qu'exprimer sa frustration. Et ça ne va pas en s'arrangeant au fil des minutes, lorsqu'il devient évident que son sens de l'équilibre et moins prononcé que celui de son aînée.
Les échanges de coups se multiplient et la plupart se concluent de la même façon : avec une Zelda malmenée, qui se tient le flanc ou la zone heurtée par l'arme en bois de sa concurrente. Et qui, bien souvent, manque au passage de tomber dans le vide et se rattrape d'une manière peu catholique, ou avec l'aide de Nima. De quoi ajouter encore à sa mauvaise humeur. « Putain... » Pourquoi a-t-elle déjà accepté de monter jusque-là, elle ? L'australienne considère son coude ensanglanté et pose un regard noir sur son aînée. « Juste pour savoir... Vous vous battez souvent sur des poteaux, vous, quand vous croisez des ennemis ? » Elle comprend l'intérêt de cet exercice, là n'est pas le problème. Mais sa pertinence semble tout de même bien relative...
Quoi qu'il en soit la question n'était qu'une diversion. Zelda a décidé de conclure cet entraînement, À sa façon, et selon les impératifs qui lui dictent cette frustration qu'elle ne parvient pas à gérer. D'un geste colérique, l'australienne se jette sur la native. Pas avec l'intention de la frapper mais bien celle de l'agripper et de la faire chuter à sa suite. De faire mal, tout simplement. Au mépris du bon sens et de sa propre sécurité. Rien de nouveau sous le soleil...
Sujet: Re: Wakatépé Baboune Mer 13 Avr 2022 - 15:02
J'ignorai qu'on pouvait être de si mauvaise foi et enfantine. fait remarquer la brune en haussant un sourcil. Quand à pleurer les morts, elle n'y était pas. Les tiens aussi, sont morts dans ce combat. Tu ne pense pas qu'ils méritent au moins ton silence, à défaut de ton respect ? Elle s'en rappelait bien particulièrement. De ces hommes dont elle avait vu l'éclat de vie disparaître quand sa hache avait mis fin aux battement de leur coeur. Ignorant sa remarque sur la possibilité que sa propre fille puisse se plaindre aux membres du conseil alors qu'elle pourrait aisément se contenter de lui mettre un coup de tête, l'observant longuement quand elle demande la couleur de peau de Marlon.
Tu vois, c'est exactement pour ça, que certains pensent que tu es raciste. Tu n'as qu'à demander ou est Marlon, et on te l'indiquera tout aussi rapidement. Mais déjà, l'entraînement commence, ignorant les nouvelles réflexions de l'adolescente. Son premier essai, admirer son travail, râler. A nouveau se plaindre, ne pouvant qu'esquisser un bref sourire quand quand elle exige une politesse qu'elle ne lui offre définitivement pas. Notant qu'elle se refuse à récupérer son arme quand elle se doute bien que de se faire malmener de la sorte n'est pas pour lui plaire, esquissant un bref sourire qui n'a rien d'engageant quand elle évoque les armes à feu.
Nous en avons également, rassure toi. Mais si ton arme tombe, tu seras ravie d'avoir le temps de la récupérer avant que ton ennemi ne vise la tête. se contente de répondre la native, la laissant jurer dans son coin en étouffant un bref sourire moqueur. Se tournant vers elle en constatant qu'elle à bien abandonné son arme au sol, répliquant à sa question. Je ne me bats pas sur des poteaux. Je fais travailler ta vitesse, ton agilité et ta capacité à - esquiver. Mais Zelda est visiblement trop prompte à agir, et pas assez à réfléchir, alors qu'elle se jette sur elle pour la faire tomber. Venant s'accrocher à son épaule en se laissant tomber avec elle, exécutant une rapide roulade en se réceptionnant in extremis malgré les tendons de sa cheville qui l'imposent un instant au supplice, avisant son élève qui n'en mène pas large. Chassant d'un coup de pied son arme factice pour l'empêcher de la réceptionner alors qu'elle vient rapidement enfoncer la lame de son arme en bois contre sa trachée, son genou posé contre sa cage thoracique pour lui couper un peu plus le souffle, et l'inciter à be plus bouger d'un regard.
L'espace d'une demi seconde, son regard croise le sien. La mettant au défi silencieux de recommencer l'expérience, de tenter de jouer avec ses nerfs quand elle peut aisément l'empêcher de se relever quelques secondes de plus si le coeur lui en dit. Se relevant enfin pour la laisser reprendre son souffle, exécutant un bref moulinet avec son arme pour la ramener à elle, reprenant.
C'était mauvais. Très mauvais. Tu ne sais pas chuter, et tu es atrocement prévisible. Le genre trop nerveuse, trop sanguine sur un champ de bataille pour faire long feu autrement que par sa violence à défaut de penser à la stratégie. Ce n'est pas de tomber le problème. C'est de t'assurer que la personne en face de toi n'est pas déjà habituée à ce genre de combat au sol.
En l'occurence... Elle avait joué, et avait perdu. Lamentablement, il allait sans dire. La laissant se débrouiller seule pour se relever, avec l'affront naturel de lui tourner le dos au cas ou elle aurait encore une idée stupide du genre, reprenant à son égard.
Tu devrais te reposer, maintenant. Tu n'auras pas le niveau pour tenir cet entraînement, j'en suis désolée. C'était bien parti pourtant. Dommage...
Infime pique innocente, histoire de voir. Si Zelda pensait être reine dans son domaine, sans doute s'était-elle adressé à la mauvaise personne, dans la mauvaise situation.
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Sujet: Re: Wakatépé Baboune Jeu 14 Avr 2022 - 12:58
- Je n'les connaissais pas...
Et si des soldats de Fort Ward sont morts pendant la révolte du Ranch et l'affrontement qui a suivi, il n'empêche que Zelda peine à avoir de la sympathie ou du respect pour des personnes qu'elle n'a pas eu le temps de réellement côtoyer. J'suis pas une petite chose sensible, c'est tout ! Elle hausse les épaules comme pour marquer son indifférence. Elle a déjà bien assez à faire avec les vivants sans avoir à se soucier des morts, et de leur mémoire.
Pourquoi ? Parce que j'demande la couleur de peau d'une personne ? Zelda ne comprend pas bien en quoi ça peut être raciste. C'est comme demander sa couleur de cheveux. La peau est un signe distinctif comme les autres. Sauf pour les gueux, visiblement. Mais bon, du coup... J'peux l'trouver où, ce Marlon ? Autant ne pas la vexer. Et surtout, ne pas lui donner de véritables raisons de se plaindre auprès de Lara. Prudence est mère de sûreté.
L'heure n'est de toute façon plus à la discussion puisqu'elles s'avancent vers la machine, avant de se faire face sur un tronçon de cette dernière. Je n'laisse jamais tomber mon arme... réplique-t-elle avec suffisance à la remarque de la native. Avant d'être submergée par la frustration lorsqu'il semble claire qu'elle ne parviendra pas à prendre l'avantage sur cette femme. Surtout sur son propre terrain.
Et une Zelda frustrée, ça ne donne jamais rien de bon. Comme peut en témoigner la façon dont elle se jette sauvagement sur Nima pour l'entraîner dans sa chute. En théorie, elle souhaitait se servir de son aînée pour amortir sa chute. Et en pratique, ça ne se passe pas tout à fait comme espéré. C'est même plutôt catastrophique si l'on considère que le sol, elle se le prend de plein fouet. La chute en elle-même suffit déjà à lui couper le souffle, et à faire voltiger des chandelles dans son champ de vision. Alors ne parlons pas de ce genou qui se pose sur sa poitrine et maltraite un peu plus ses poumons. Ou du contact frais du bois contre sa gorge.
Ouais, elle n'en mène pas large. S'engage alors une forme de duel silencieux. L'adolescente est bien décidée à ne pas déclarer forfait. Et elle n'a pas à le faire puisque la native relâche la pression et l'autorise enfin à retrouver une respiration plus sereine. L'australienne bascule sur le côté et se redresse lentement. Tout d'abord à quatre pattes, pour en prenant appui sur un genou pour retrouver sa position de bipède. Ou quelque chose qui y ressemble. Ce n'est qu'alors qu'elle se découvre une douleur au coude, qu'elle masse de sa main opposée tandis que l'autre y va de ses petits commentaires désagréables.
Et forcément, Zelda, ça l'agace. T'es un peu trop attentiste, tes appuis sont trop décalés sur ta jambe gauche et ta garde laisse un peu à désirer quand tu contre-attaques... Quoi ? Elle peut jouer à ce petit jeu-là, elle aussi. Et elle y prend même du plaisir. J'ajoute que si j'étais si prévisible que ça, t'aurais dû facilement esquiver ma charge ! Et pourtant elle se retrouve bien à terre, ici, avec elle. Mais vu que j'suis polie j'irai pas jusqu'à dire que c'était lamentable... Alors on a qu'à dire qu'c'était juste pathétique ? Une fois n'est pas coutume, sa mauvaise foi comme sa fierté s'expriment librement.
Mais l'autre tourne déjà les talons en lui conseillant de se reposer. Ce qui arrache un reniflement agacé à l'adolescente. Sans parler du fait que l'autre lui annonce qu'elle n'arrivera jamais à terminer l'exercice. À l'entendre, parce qu'elle n'aurait pas le niveau. Eh, tu vas où ?! Elle compte vraiment s'en aller comme ça ? Sans lui laisser l'opportunité d'obtenir sa revanche ? Tu m'as entendue dire que j'abandonnais ? Elle grimace en effectuant un mouvement du coude. Mais ce dernier réagit. Non, elle n'est pas morte. Et encore moins battue. En selle, gourgandine ! Elle ne sait pas trop pourquoi elle s'autorise cette familiarité, ni ce que cette dernière signifie. Mais ça sonne bien, non ? J'vais t'botter l'cul façon visage pâle ! Ou essayer, du moins.
Sans vraiment attendre l'autorisation ou l'intérêt de la native, Zelda s'avance déjà vers l'échelle pour rejoindre l'étage supérieur de la machine. Elle va lui en donner, du lamentable, à cette prétentieuse !
Sujet: Re: Wakatépé Baboune Jeu 14 Avr 2022 - 13:35
Si elle la savait de mauvaise foi, elle n'aurait jamais cru qu'on puisse arriver à ce stade. Ne pouvant s'empêcher de rire de bon coeur à ses remarques sur sa manière de faire, captant brièvement dans son dos Frances qui revient de ses occupations. Faisant signe à l'afro américaine de rester silencieuse, alors que Zelda continue son petit speech et qu'elle ne peut s'empêcher de secouer doucement la tête à cette avalanche de réflexion.
Tu as finalement plus de culture que je le pensais. Tu connais le mot pathétique, et gourgandine... souffle t-elle avec un amusement certain, avant que la poigne de Frances ne s'abatte sur l'épaule de Zelda. Et maintenant, c'est moi qui vais t'enseigner le mot respect. et le ton de Frances ne souffre d'aucun refus, alors que son regard froid impose immédiatement au silence. Frances... soupire la native à sa soeur d'arme, alors que l'ex militaire se fait intransigeante.
Tu veux jouer ? Vas-y, montre moi ce qu'une gamine de ta trempe sait faire, à part geindre comme une enfant qu'on à poussé dans la terre. Jetant un regard réprobateur à l'afro américaine qui se contente d'hausser les épaules, non sans esquisser un bref sourire. Moi aussi, j'ai le droit de m'amuser. souffle t-elle à la native, alors que Zelda remonte sur le terrain. S'élance sur les poteau, manque de tomber à cause des tronçons, et parvient à revenir sur sa position initiale alors que Frances récupère sa propre lance de bois. Vas-y doucement. prévient la native, alors que Frances saute déjà sur la machine d'entraînement pour se retrouver face à l'adolescente. Tournant brièvement sur elle même pour esquiver deux tronçons avec une facilité déconcertante, et attaque frontalement la fille de Lara du plat de la lance. Si elle n'y était pas allée de main morte, Frances y mettait une force brute, propre à elle, souvenir de ses années dans l'armée. Le bois fendant l'air avec violence, avant qu'elle ne revienne d'un coup d'estoc viser la poitrine de Zelda, et exécuter un moulinet du poignet pour venir enroule son arme autour de celle de la petite brune. Frances.
Rien n'y fait. La militaire ne redouble pas de violence, n'a aucune pitié pour l'adolescente qui à au moins le mérite de tenir le choc. Soupirant avec force avant de s'élancer à son tour, esquivant les tronçons avant de rejoindre le duo et contrer Frances d'un bref contre de son arme.
Stop. Exige t-elle avec calme de l'afro américaine, qui ne peut qu'esquisser un sourire amusé. Y'a pas mal de choses à revoir. Sa garde, ses mouvements sont trop lents, elle est terriblement prévisible. Elle est adolescente. Et ta fille avait 13 ans, quand elle à combattu au ranch. Ca... Elle aurait préféré éviter de le dire devant Zelda. Je te rejoins dans dix minutes. promet la brune à Frances, avant de faire signe à Zelda de descendre de la machine, la laissant reprendre son souffle.
Bon, tu n'auras pas botté le cul façon visage pâle... Mais au moins, tu as survécu.
C'était déjà mieux que rien.
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Sujet: Re: Wakatépé Baboune Ven 15 Avr 2022 - 3:04
Et attends, t'as pas tout vu !
Zelda est interrompue par la main ferme qui se pose sur son épaule. Ce n'est sûrement pas une si mauvaise chose, d'ailleurs. La réaction est immédiate : l'australienne se dégage d'un mouvement brusque et se recule de quelques pas pour faire face à la guerrière à la peau d'ébène. D'abord surprise par l'audace de cette dernière, elle se fend d'un léger ricanement lorsque l'autre semble vouloir lui inculquer le respect. Vous gênez surtout pas ! Les menaces, lorsqu'elles ne sont pas proférées par June ou Lara, n'ont pas réellement de prise sur elle. Elle trouve cette femme arrogante. Mais peut-être qu'elle a des raisons de l'être ?
Nima tempère en tout cas celle qui était sa partenaire d'entraînement encore quelques minutes plus tôt et Zelda, elle, se contente d'attendre sa prochaine adversaire. Il semble que ce sera donc cette Frances, oui. Une Frances qui la provoque d'ailleurs ouvertement. Vous êtes vexée de n'pas avoir reçu un stylo, vous, non ? Elle la comprend. Ils sont cool, ses stylos. Mais p't-être que Nima voudra bien vous prêter l'sien ? Elle n'obtient pas de réponse. En fait les deux autres se mettent même à échanger dans une langue étrange, aux consonnances familières. Ouais, surtout, faites comme si j'étais pas là... grogne-t-elle. Elle suppose qu'elles sont en train de se foutre de sa gueule, là, en plus. Cette Frances a même esquissé un sourire. C'est quand même bien une preuve.
L'australienne, en tout cas, ne se fait pas prier pour remonter sur la machine. Le premier tronçon lui pose à nouveau des problèmes mais elle parvient à ne chuter. Et forcément, tout comme la fois précédente, elle se retrouve face à sa nouvelle adversaire. Et à sa lance. Océanie contre Wakanda, acte un ! Bon, elle doute que l'autre lise des comics. Voire, même, qu'elle sache lire tout court. Mais quand bien même elle aurait voulu lui expliquer sa blague, elle n'en aurait pas eu le temps.
Car l'autre est déjà sur elle. L'assaut est furieux. Un peu trop. Honnêtement ? Non, Zelda ne s'attendait pas à une telle véhémence. Et si elle parvient à encaisser les premiers coups de son adversaire grâce à son propre entraînement ou à ses réflexes, il n'empêche qu'elle se retrouve bien vite obligée de céder du terrain à son adversaire. Très franchement ? Elle n'en mène pas large. Et son air concentré prouve bien qu'elle n'a plus vraiment envie de faire des blagues, là.
Et puis d'un coup, quand la situation commence sérieusement à lui échapper, Nima intervient pour parer le coup que Frances lui destinait. Eh ! Elle n'as pas demandé d'aide, si ? Ca l'agace parce que si la native est intervenue, c'est sûrement parce qu'elle ne la croit pas capable de l'emporter contre sa camarade. C'est peut-être vrai, qui sait ? Et même très probable. Mais Zelda préfère encore se prendre une correction que se faire infantiliser de la sorte...
D'autant plus que Frances en profite pour relever à son tour ses faiblesses. J'ai comme une impression de déjà-vu... ironise l'australienne, soufflant du nez pour marquer son agacement. Les gens ont érigé l'insulte en dogme, ici, on dirait bien. Quoi qu'il en soit et tandis que l'adolescente reprend peu à peu son souffle, les deux autres se mettent à converser en évoquant Kaya. Et le fait qu'à treize ans, elle se battait déjà au ranch. Résultat ? Un bras en moins ! Il lui semblait utile de rappeler ce point, pour les modérer dans leur désir d'élever cette fille en modèle. Elle était sensée être impressionnée, là ? En tout cas, Zelda, elle a noté l'information : Kaya s'est élevée contre Fort Ward !
Toujours est-il que le duel semble bien terminé. Nima lui demande d'ailleurs de la rejoindre en bas, ce que l'australienne fait après une vague hésitation. Non sans décocher un regard noir à cette Frances des enfers. Vous êtes consciente qu'elle vient d'vous sauver la mise, là, hein ? La mauvaise fois, chapitre deux-mille-huit-cent-vingt-neuf... Veinarde ! Petit sourire en guise de conclusion avant son retour sur le plancher des vaches.
La native ne manque alors pas l'occasion de lui faire remarquer qu'elle n'est pas parvenue à botter les fesses de l'autre façon visage pâle. Ouais. Pas besoin de s'attarder là-dessus. S'ensuit un petit rictus quand son aînée remarque également qu'elle a survécu. On dirait presque que ça t'étonne... maugrée l'adolescente tout en massant son coude endolori, avant de se pencher un peu vers l'amérindienne : N'lui dis pas que j'ai retenu mes coups, d'accord ? Elle a l'air si fière d'elle... lui confie-t-elle sur le ton de la confidence tout en décochant un regard à Frances.
Bref !
C'est pas tout, ça. Cet entraînement lui a sapé ses forces, et son souffle. Bon, ben... Ciao ? Elle ne va sûrement pas la remercier pour cet entraînement. Surtout qu'elle les soupçonne un peu de vouloir sa mort, ces deux-là. Aussi l'australienne tourne-t-elle les talons. Quelque pas plus tard, elle hésite. Puis finit par se retourner. C'était sympa ! Oui, elle ne peut pas prétendre qu'elle ne s'est pas amusée lors de cette session sur la machine. Au moins autant qu'elle a souffert, à vrai dire. Un vague sourire en guise de conclusion et voilà l'adolescente qui poursuit sa route. Elle en aura des choses à raconter lorsqu'elle rentrera à Fort Ward, Zelda.