The Walking Dead RPG

Un bref regard à mon calepin alors que je me retrouve une nouvelle fois dans la salle de repos des médecins de l’hôpital où, semble-t-il, j’ai fini par élire domicile ces derniers jours. Je me pince l’arête du nez, totalement incapable de dire quelle heure il peut bien être. J’ai passé la journée et une partie de la nuit à relire mes notes pour essayer d’y voir un peu plus clair. Et je crois que c’est là que je me suis endormi. Sur la table. C’est probablement – certainement même – pour ça que j’ai mal partout.

J’essaie de faire la mise au point, alors que je finis par me relever et par prendre un peu de café. Min-Oh m’a dit de me servir, je suppose que je peux donc le faire, même en son absence. Et je m’étire longuement, alors que je remarque les vêtements empilés à côté de moi. Avec un mot d’Anjali. J’ai un bref sourire et j’en profite pour me changer rapidement, avant de ranger tout ce que j’ai étalé sur la table. Déductions, recoupements et j’en passe. Cette affaire est encore plus trouble que je l’avais cru et le mal de crâne que j’espérais disparu après quelques vagues heures de sommeil repointe son nez de plus belle.

Un soupir alors que je finis par regarder la liste des témoins et victimes de cette affaire. Beaucoup de noms ont été barrés et j’ai fini par me dire que rencontrer toutes les personnes présentes lors de ce repas n’aurait pas grand intérêt. Pour autant, les propos de Luther Hawksley m’ont mis la puce à l’oreille et j’ai bien l’intention de prendre le temps de discuter avec sa fiancée. Ela Amrani donc. J’ai eu le temps de voir s’il y avait des informations sur elle et il y avait en effet un dossier. Pas grand-chose au demeurant, mais suffisamment pour que je me pose d’autres questions. Marquée au fer rouge, emprisonnée, disgraciée. Et la voilà fiancée à un médecin après un traitement pour la remettre sur le droit chemin. Le peu de détails et particulièrement intriguant, même si je n’ai aucun doute quant à son absence d’implication dans cette histoire.

Je finis tout de même par attendre une heure décente et par frapper à la porte de sa chambre. J’attends quelques secondes qu’on me dise d’entrer. Et j’ai un sourire poli alors que j’entre. « Miss Amrani ? Mason Wentworth. J’espère que je ne vous dérange pas. Vous avez un peu de temps à m’accorder ? Par rapport à ce qui s’est passé au mariage. » Je l’observe avec attention, curieux d’en savoir plus sur cette femme.

Le cyanure était un poison dévorant et amer. Elle ne saurait dire si le pire était d’en mourir ou d’y survivre. Les premiers jours avaient été délicats, manger représentait une épreuve en soi. Aujourd’hui, s’alimenter devenait déjà plus supportable. Mais la nervosité qui persistait chez elle n’aidait pas les infirmières à la faire manger plus que quelques bouchées. Manger était en quelque sorte un traumatisme à surmonter, alors que le dernier met savoureux dégusté avec bien failli la faire trépasser. Et la dernière - première - visite de Luther à son chevet n’avait pas été des plus réconfortantes, alors qu’il l’avait avertie que quelqu’un passerait bientôt la voir pour lui poser quelques questions. Après un rapide coup d'œil médical à son dossier, il lui avait recommandé de faire un effort pour s’alimenter, avant de disparaître après une tentative maladroite pour lui souhaiter un bon rétablissement.

Elle savait bien que cela allait arriver - et Luther n’en avait pas été surpris, connaissant le sombre passé de sa fiancée - mais ça ne la rendait pas moins nerveuse pour autant. Elle avait passé tout le mariage de Daisy à se faire la plus discrète possible, du haut de son mètre quatre-vingt, se cachant derrière la silhouette plus imposante de Luther. Une attitude qu’elle avait voulu discrète et docile, pour ne pas attirer l’attention sur elle dans pareils lieux. Mais lors d’événements tels que celui-ci, que quelqu’un vienne lui poser quelques questions semblait de l’ordre de la logique.

Quelqu’un finit par frapper à sa porte pour s’annoncer. D’une voix encore un peu faible, elle invita l’inconnu - ou peut-être pas si inconnu que ça, pour l’avoir aperçu au mariage de Neela - faire son entrée dans la chambre de l’israélienne. Elle esquisse un léger sourire contrit, ses mains venant triturer ses doigts avec nervosité quand il annonce la raison de sa visite. Elle hocha évidemment la tête, tout en gardant le regard baissé. « Bonjour… Bien sûr, mon fiancé m’a averti que quelqu’un viendrait me voir. » Dit-elle, avec résilience. C’était - s’imaginait-elle - un passage obligé alors qu’elle était présente lors de pareils événements. « Dans de pareille circonstance… Je dois vous dire que je m’y attendais un peu. » Souffle-t-elle, inquiète et nerveuse. « Vous pouvez vous asseoir, si vous le désirez. » Dit-elle, avec une sincère courtoisie et de lever un bref regard vers lui avant de le baisser, avec docilité et révérence.

« Que désirez-vous savoir ? » Demanda-t-elle, finalement, en manipulant la couverture qui la couvrait en repliant le bord avec le plat de la main, dans un geste un peu maniaque - sans doute pour se rassurer un peu.

If I could start again, A million miles away I would keep myself, I would find a way.

(c) AMIANTE

Pour avoir eu l’occasion d’échanger avec plusieurs victimes de l’empoisonnement et avoir moi-même une expérience peu agréable, je sais que personne n’a réagi de la même façon, n’a appréhendé ce qui lui est arrivé à l’identique. Et visiblement, même les effets secondaires divergent. Alors, outre le fait que je ne connais pas du tout la jeune femme, ça m’incite à être d’autant plus précautionneux avec elle. Sans compter les quelques bribes d’éléments la concernant que j’ai pu glaner dans son dossier.

Difficile de ne pas voir sa nervosité, mais c’est compréhensible. Après tout, je viens dans un cadre officiel qui est tout sauf réjouissant. Et même si elle n’est coupable de rien, ce n’est pas une partie de plaisir de devoir repenser à ce qui s’est passé. Je tique un peu en la voyant baisser les yeux, un brin troublé en la voyant si… docile. Ou quelque chose dans ce goût-là. « Oui j’ai pu échanger avec lui il y a quelques jours. » Quand exactement ? Franchement, je commence à perdre la notion du temps à force de passer mes journées entières à essayer de recomposer un puzzle des plus délicats.

Je me frotte la nuque et j’ai un sourire un peu contrit. « C’est nécessaire oui. Mais surtout, pas d’inquiétude, le but n’est pas de vous brusquer ou de vous mettre mal à l’aise, bien au contraire. Je sais que vous êtes convalescente et c’est déjà gentil de me recevoir. » Un peu trop de politesse peut-être. Sûrement même. Mais dans cette enquête, il y a nombre de susceptibilités à ménager. Je suis tombé dans le vivier des hauts districts, la diplomatie est partie intégrante à chacun de mes mouvements ou peu s’en faut.

A cette pensée, je sens le mal de crâne pointer de nouveau le bout de son nez. J’incline la tête pour la remercier quand elle me propose de m’assoir et je m’installe, non sans laisser filer quelques instants de silence. « J’ai besoin que vous me racontiez tout ce dont vous vous rappelez ce jour-là. S’il y a des blancs, ce n’est pas grave. Mais tout, même ce qui peut vous sembler anodin, peut m’être utile. » A voir si elle parlera d’elle-même de cet espèce d’alerte qui a sonné instinctivement chez elle ou non.

La prévenance de l’inspecteur attise un très léger sourire sur ses lèvres, apaisant quelque peu les battements frénétiques de son cœur alors qu’elle appréhendait cette entrevue, depuis que Luther l’en avait avertie. Elle avait des raisons de s’inquiéter de ce qu’il s’était passé, son parcours avait dû ressortir lors de l’enquête et que cet incident ait pu arriver en sa présence pouvait éveiller quelques curiosités. Plus que tout, Ela craignait qu’on ne l’associe à ces rebelles dont elle ne connaissait rien. Plus que tout, l’israélienne désirait se faire oublier et disparaître dans cette communauté, s'insérer dans ce rôle fabriqué pour elle et appelé ironiquement ‘seconde chance’. Alors oui, elle était nerveuse, mais visiblement l’inspecteur chargé de l’enquête n’était pas aussi brusque qu’elle aurait pu imaginer.

Il la rassure même, poliment. Avant de prendre place sur une chaise et de lui demander de lui relater tout ce dont elle se souvenait de cette journée. « Oh je… Je ne sais pas si cela vous sera très utile, mais je vais essayer. » Accepta-t-elle, poliment malgré la nervosité que cette question provoque chez elle. Elle prend quelques instants pour rassembler ses pensées, l’effort de mémoire la fait froncer un peu les sourcils.« Le Docteur Hawksley m’attendait dehors ce jour-là, je viens du cinquième District et il s’inquiétait que le sauf-conduit qu’il avait rédigé pour moi ne passe pas à l’entrée de la Zone Blanche, mais tout s’est bien déroulé. De là, j’ai préféré ne pas le quitter… Je dois dire que je n’avais jamais envisagé de mettre les pieds dans ce District un jour mais je… Daisy est une amie chère, et le Docteur Newman un bon ami de mon fiancé. C’était tout naturel d’être présents pour eux. » Raconte-t-elle, avec un certain manque d’assurance, ses mains continuant mécaniquement à lisser les bords de son couvre-lit, comme un tic réconfortant.

« Tout ça… était assez impressionnant pour moi. La présence des Trônes m’ont rendue un peu nerveuse à vrai dire, mais soit. La cérémonie s’est déroulée ensuite, une très belle cérémonie d’ailleurs. » Ses mains cessent un instant de s’agiter, son regard toujours baissé. Une belle cérémonie, certes. Mais Daisy n’était-elle pas un peu trop jeune pour tout ça ? Elle chassa rapidement cette pensée de quelques clignements de paupières avant de reprendre : « Il y a eu le vin d’honneur et le début du repas… Le Docteur Hawksley en a profité pour me présenter à ses connaissances et ses collègues, avant que nous ne prenions place à la table des Généraux Ortega et Hale, et de leurs épouses. » Elle se tait un instant alors qu’elle se rappelle du repas et des premières bouchées qui avaient franchi ses lèvres. « Le repas semblait… bon… Jusqu’à ce que… » Elle ne peut pas continuer pour des raisons évidentes. Le traumatisme avait réveillé chez elle d’autres souvenirs, d’un temps qu’elle devait profondément enfouir en elle. Elle ne connaissait que trop bien les effets d’un tel poison pour l’avoir administré à d’autres lors d’un même… banquet.

« Je ne sais pas si mon récit peut réellement vous aider. Je n’ai rien vu, rien entendu de particulier. Je me suis bien tenue, je ne voulais pas causer de problèmes au Docteur Hawksley, je dois dire que je ne me suis focalisée que sur ces présentations, je… » S’inquiète-t-elle, en relevant son regard vers lui. « Je sais que vous devez avoir eu accès à mon… parcours, mais je n’ai rien à voir avec tout ça. Je vous le promets. » Ajoute-t-elle, la voix un peu tremblante.

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(c) AMIANTE

A mesure que j’ai pu interroger les victimes de cet empoisonnement, il y a quelque chose qui me saute aux yeux chez certains d’entre eux, comme la femme qui me fait face. Il y a une espèce de peur latente chez eux, plus ou moins bien cachée. Et ça m’oblige à prendre encore plus de précautions que j’aurais pu prendre en temps normal, surtout avec des gens issus des hauts districts. Je sais, rien que cette pensée me fait mal au crâne, mais c’est un impondérable avec lequel je dois composer de toute façon.

Alors, j’ai un sourire encourageant en direction de la brune. « Tout ce qui vous reviendra peut m’être utile. Ca m’aide à comprendre le fonctionnement des personnes qui ont fait ça, leurs objectifs. » Et aussi de voir des détails qui leur semblerait insignifiant mais qui auraient leur importance. Je la laisse alors dérouler le fil de son histoire, l’écoutant avec une attention non feinte, notamment quand elle évoque directement le fait de vivre dans le District 5. C’est quelque chose dont les gens n’aiment pas se vanter en général. Mais ça lui fait une sacrée ascension mine de rien. J’ai un bref hochement de tête et je souffle, quand elle semble avoir besoin de justifier sa présence. « C’est normal d’être présent pour ses proches, surtout pour ces moments importants. »

Et j’ai une grimace compatissante au reste. « Il est vrai que ce genre de cérémonie a de quoi en impressionner plus d’un. Surtout que, entre ce que j’ai pu voir ou entendre, ils avaient vraiment sorti le grand jeu. » Histoire de bien rappeler qui a les moyens ici. Je range cette remarque dans un coin de ma tête, continuant de l’écouter en hochant la tête pour bien marquer chacune des étapes qu’elle me décrit. Quand elle termine, j’ai un temps, fronçant un instant les sourcils avant de reprendre, aussi gentiment que possible. « Vous n’êtes pas soupçonnée et vous n’avez pas à vous inquiéter de ça. Ce qu’il y a dans votre… parcours restera là où il est. » Même si je suis passablement curieux, je vois bien qu’elle n’est pas en état d’en parler. Et elle a l’air tellement effrayée que je ne peux que supposer le mal qu’ils ont pu lui faire. « Et vous n’avez causé aucun problème à qui que ce soit. »

J’ai un temps avant d’ajouter, un brin pensif. « Votre version concorde avec celle des autres personnes que j’ai pu interroger. Cependant, votre fiancé m’a fait part d’une information un peu curieuse. Il m’a dit que vous avez eu comme une espèce de… mauvais pressentiment ? Avant que tout ça n’arrive. Est-ce que vous vous en souvenez ? » Et je la fixe, attendant de voir ce qui peut lui revenir à l’esprit.

C’est vrai qu’elle n’a pas l’air rassurée. Malgré le fait que l’inspecteur ne pose aucune pression sur ses épaules et n’exprime aucune animosité, c’est plus fort qu’elle de ressentir ce sentiment d’être comme… prise en faute. Elle aurait aimé que Luther soit présent, mais en vérité, elle n’avait pas osé lui demander d’être là. Elle devait pouvoir gérer ce genre de choses - elle n’avait rien fait de mal après tout, ce jour-là. Il n’existait aucune raison pour laquelle elle devait se sentir aussi… coupable. Mais cela faisait partie de sa reconversion de craindre les hommes et ce genre d’interrogatoire… Quelque part, elles étaient toutes fautives de quelque chose. C’était ancré en elle. Marqué au fer rouge. Littéralement. Tout comme le jour où Armand était venu la confronter le premier jour, elle était terrifiée à l’idée qu’on l’accuse de quelque chose qu’elle n’aurait pas commis, sous prétexte de son passé. D’ailleurs, Armand ne devait-il pas passer dans l’après-midi ? Tout prétexte était bon à prendre pour se rassurer.

L’israélienne se fait docile et courtoise, malgré son inquiétude visible dans ses prunelles. Mason n’est pas dupe, peut-être un peu surpris par tant de nervosité. Mais s’il avait pu lire son dossier, sans doute devait-il comprendre l’origine de ses craintes. « Je… Oui, je ne veux causer de problème à personne. Ni au Docteur Newman, ni à son épouse et encore moins au Docteur Hawksley. » Elle était un peu rassurée à l’idée que son passé n’était pas tant la raison de la présence de l’inspecteur que sa seule présence au mariage de Daisy. Parfois la situation n’était pas toujours aussi complexe qu’elle semblait l’être. La paranoïa n’était au final qu’un stigmate des sévices endurés. « C’était un très beau mariage, une très belle cérémonie. » Acquiesce-t-elle ensuite, en faisant un effort pour mettre ses craintes de côté. Pour la dixième fois au moins, elle replie le bord de son couvre lit et le lisse, avant de le défaire de nouveau et de recommencer - encore. Le geste a beau être un toc, il n’en reste pas moins rassurant pour elle.

« Un mauvais pressentiment ? » Elle était vraiment surprise, en réalité. Elle réfléchit un instant. La mémoire lui joue des tours pour certaines choses. « Je… J’ai été assez nerveuse tout le long je… Les Trônes étaient présents et j’avais peur de… De croiser ceux qui m’ont… récupéré. Et je … » Elle fronce un peu les sourcils, en réfléchissant à d’autres éléments qui aurait pu aider Mason. « Je suis désolée, je… C’était aussi ce jour-là que Luther me présentait… officiellement. Nous dinions à la table des Généraux Ortega et… Hale, je crois… Si j’étais nerveuse, ce devait être… Pour tout ça. » Il lui faudrait du temps pour s’adapter à ce monde-là. Certes, un monde pas totalement inconnu pour elle, mais elle avait la sensation d’avoir vécu toute une vie depuis - et c’était presque le cas. « Je suis désolée, j’ai l’impression que je ne suis pas celle qu’il vous faut pour vous aider… Je n’ai repéré personne qui aurait pu paraître…suspect. » Cela sonnait bizarre dans sa bouche, pourtant c’était vrai. Ce jour-là, elle était à des kilomètres de penser qu’elle pouvait être en danger assise à cette table, en prenant simplement une fourchette de son plat.

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(c) AMIANTE

Il y a quand même quelque chose d’étrange chez cette femme. Difficile de mettre le doigt dessus mais, avec toutes les personnalités un peu… détraquées, que j’ai eu l’occasion de croiser ces dernières années, impossible de ne pas voir que quelque chose cloche. Mais c’est parfois aussi le propre des gens qui ont eu la malchance de passer de nombreuses années dehors, parfois dans des conditions plus que difficiles. Alors, j’essaie d’être le plus amical et le moins pressant possible, même si j’ai le sentiment que je n’arriverais pas avoir des réponses satisfaisantes de sa part.

Pour autant, je dois poser toutes les questions que j’avais en tête, observer ses réactions et les noter, comme pour tous les autres. « Vous n’en causerez à personne. Vous êtes aussi une victime de ces évènements et personne n’aura à l’esprit de vous reprocher quoi que ce soit, soyez-en assurée. » Ou alors, s’il s’avère qu’elle a une quelconque responsabilité là-dedans, c’est une excellente comédienne. Et elle m’aura totalement dupé. Je lui rends tout de même un sourire quand elle confirme que c’était un très beau mariage et je me retiens de dire le fond de ma pensée à ce propos. Comment un mariage entre un homme qui collectionne les épouses et une femme de 30 ans de moins que lui peut-il être beau ? Il n’y a rien qui puisse faire rêver ou qui donne envie, bien au contraire. Et peut-être qu’une toute petite part de moi n’est pas mécontente de voir que ce pseudo-mariage idyllique a été mis en pièce. Même si je ne cautionne clairement pas la façon de faire ou l’idée de tuer des gens au hasard, bien au contraire.

Un bref hochement de tête pour confirmer cette histoire de pressentiment. Mais visiblement, soit son fiancé s’est trompé, soit elle a totalement oublié. Ce qui ne serait pas totalement impossible au vu des effets du poison sur les uns et les autres. Mais quand elle évoque les Trônes, je lève un sourcil, un peu surpris. « Oh. Je vois. » Bon, je ne vois pas vraiment, n’ayant pas les détails de son passif. Pour autant, les Trônes ne récupèrent pas n’importe qui, j’en ai eu la preuve avec Anjali. Ce sont les membres lambdas des expéditions et, uniquement à la demande des concernés. Forcément, c’est plus intrigant qu’autre chose. Mais j’agite une main quand elle dit qu’elle est désolée. « C’est normal d’être nerveux. Les généraux sont pour le moins… imposants. » Une pensée pour Ortega et les avertissements auxquels j’ai eu le droit il y a quelques heures si je rate cette enquête. « Vraiment, ne soyez pas désolée. C’est juste que parfois, notre instinct nous souffle quelque chose à un moment précis, comme pour nous avertir. Parce que vous auriez senti quelque chose, entendu quelqu’un. Vous voyez l’idée ? » Mais visiblement, je patauge un peu dans la semoule en cet instant. Et j’ai un peu peur que ce soit le cas avec les autres témoins malheureusement.