Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Dim 10 Avr 2022 - 17:18
« Jill, j'te jure ! »
Sur tous les foutus saints de cette connerie de paradis, s'il le faut ! Elle est prête à jurer sur les trente-six milliards d'orteils de Bouddha, même, s'il le faut. Et de les bécoter un à un. « Si on sort de là, t'as l'droit d'me défoncer la gueule ! » Elle comprend bien la frustration de sa camarade, Zelda. Ne serait-ce que parce qu'elle la partage. Elles sont couvertes de merdes, dans des égouts, avec une armée de rôdeurs aux fesses. C'est pas exactement l'idée que l'on se fait d'une expédition réussie, c'est clair...
Alors ouais, si elles s'en sortent, Jill aura le droit de lui en coller une. Mais l'heure est à la survie, et à la coopération. « Jill ! » maugrée l'australienne quand son aînée monte à l'échelle mais ne parvient toujours pas à leur ménager une sorte. Elle écrase la crosse de son fusil contre le crâne d'un cadavre pour stopper ses velléités et se risque à jeter un regard au-dessus d'elle. « JILL ! » la presse-t-elle à nouveau. Elle sait que la pousser aux fesses n'est pas la meilleure des solutions mais elle est bien obligée de lui rappeler qu'elles n'ont pas toute la vie devant elles.
Et le verdict qu'elle redoutait finit par tomber. Elle s'écarte pour laisser sa camarade la rejoindre et la fuite reprend. « On essaie la suivante ! » Oui, il doit y avoir une autre sortie quelque part. Mais pour l'heure elles doivent surtout se comporter comme de simples rongeurs et fuir l'avancée des morts. « Tout ceux qui sont tombés ici n'remonteront pas... » fait-elle remarquer en se retournant pour éclairer derrière elles. C'est toujours ça de pris...
Le duo parvient à prendre un peu d'avance sur ses poursuivants. Une avance éphémère, appelée à fondre au fil du temps. Elles doivent se tirer de là, et vite. Elles trouvent une autre échelle et au-delà, dans la faisceau de leurs lampes torches, un truc pour le moins étrange. « C'est quoi ce truc ? » grogne-t-elle en éclairant une plante à l'allure étrange, presque vivante. L'australienne affiche un air de dégoût mais n'a guère le temps de s'attarder. Elle est la première à monter à l'échelle, cette fois.
Et contrairement à Jill, elle a le plaisir de voir la plaque qui la surplombe glisser d'elle-même et libérer une lumière vive. Zelda hésite alors qu'une main se tend dans sa direction. Un coup d'oeil à Jill et aux rôdeurs qui se rapprochent plus tard, elle s'en saisit. On la hisse à l'étage, dans ce qui ressemble à un petit local technique. « C'était vous, à la radio ? » L'australienne ne répond pas et note simplement la présence de deux femmes en plus de cet homme.
Elle attend que sa camarade la rejoigne et considère la merde qui les recouvre toutes deux, avant d'échanger un regard avec elle. « C'est vous, l'chef ? »« Et bien oui, je suppose qu'on peut dire ça. Même si... » Il est interrompu par le coup de poing de l'adolescente. Il vacille d'un demi-pas et l'australienne agite sa main avec la désagréable impression que c'est elle qui s'est fait le plus mal. Qu'importe. Ca lui fait un bien fou.
Bon, forcément, les deux femmes ont levé leurs flingues dans leur direction. Et le mec se masse le menton d'un air étonné. « Well... » Il pose un regard étrangement curieux sur elle puis reporte son attention sur Jill. « Votre fille, j'imagine ? » La spontanéité de Zelda la pousse à lâcher un petit ricanement amusé. Elle tourne presque aussitôt la tête vers l'intéressée. Putain mais... c'est qui, ces bouffons ?
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Lun 11 Avr 2022 - 22:04
« Tous ceux qui sont tombés ici ne remonteront pas », Zelda, 2022.
- Tu sais quoi ? Tu mérites un prix Nobel pour celle-là, me moqué-je, pince-sans-rire, trottinant toujours pour trouver une issue.
Cette gosse quand même… CETTE GOSSE ! Je ne sais même pas pourquoi je l’aime bien. Peut-être parce qu’elle a un côté profondément irrévérencieux qui me rappelle moi à son âge. Peut-être parce qu’une part de moi cherche à combler le vide laissé par la sœur que je n’ai pas su sauver. Mais franchement, elle a besoin d’une supervision de tous les instants, et je suis pas sa daronne.
- Est-ce que c’est le MOMENT ?!
Elle a le temps de regarder les espèces de plantes dégueulasses qui poussent dans les égouts, elle est incroyable. Heureusement qu’elle se bouge pour monter, qu’elle a plus de chance que moi, et… qu’on débarque EN PLEIN dans la planque des gus de l’hôtel. Elle a une chatte insolente en plus cette gamine, c’est fou. Comment on peut être aussi brillante sans faire exprès ?
Le regard que j’échange avec elle est évocateur. Oui, on est dégueulasse, on doit puer à des kilomètres et transporter plus de maladie qu’un clodo newyorkais. Le « chef » n’a même pas le temps de vraiment s’exprimer que l’adolescente le… frappe ? Les armes se dressent (normal), j’ai le réflexe de dégainer la mienne pour pointer l’une des deux femmes au hasard (double normal). Elle est conne, mais on protège les alliés, coûte que coûte. Heureusement que le boss sort un truc qui détend l’atmosphère en me faisant éclater de rire. J’ai dit : JE SUIS PAS SA DARONNE.
- Please no. J’ai l’air d’être de la famille de cette morveuse ?
Alors… on est deux brunes athlétiques ayant rampé dans la mélasse, et avec grosso-modo 18 ans d’écart, mais il en faut plus pour déduire d’une affiliation génétique ! D’ailleurs, je lâche mon flingue d’une main pour coller une claque derrière la tête de la gamine. Elle en mérite le double.
- Je vous propose qu’on pointe nos joujoux dans une autre direction, repris-je plus sérieusement, on est venues pour vous et franchement, on en a chié, j’attends que ça se calme, et je demande à Zelda, remets la plaque s’il te plait, j’en ai marre d’entendre les voraces en bas, et y’a un con qui serait capable de tomber dedans, vous êtes combien ici ? Que vous ? Y’a une brèche ou les rôdeurs sont encore tous dehors ?
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Lun 11 Avr 2022 - 23:03
« T'étais pas obligée d'le dire comme ça, hein, non plus... »
L'adolescente plisse le nez et si une part de son attention reste fixée sur les deux armes qui les menacent, elle s'octroie tout de même le droit de fusiller brièvement sa voisine du regard. Ce n'est pas le fait d'être traitée de morveuse qui l'agace, dans le fond. Mais bien le dégoût affiché par Jill a l'idée qu'elle puisse appartenir à sa famille. « C'est vexant ! » Et elle ne se prive donc pas pour le dire, même si une petite prise de tête stupide entre camarades n'a pas réellement sa place en ces lieux. Alors elle ponctue encore la tape qui vient la cueillir à l'arrière du crâne par un « Eh ! » désapprobateur. Pas devant les inconnus ! Il en va de sa crédibilité, là. Il y a certaines choses sur lesquelles Zelda se doit d'être intransigeante. Mais à défaut d'exiger des excuses, elle continue surtout à masser sa main malmenée par le choc contre le visage de ce mec. Elle note avec satisfaction que les armes se baissent et étouffe un vague soupir lorsque Jill lui demande de remettre la plaque en place.
Ce qu'elle tente tout d'abord de faire d'un léger mouvement du pied avant de se rendre compte qu'elle n'y arrivera pas sans les mains. C'est que c'est lourd, cette merde, ouais. « J'sais pas si vous comptiez vous échapper par là mais... j'vous l'déconseille ! » indique-t-elle au trio avant qu'un bruit sourde ne vienne sceller l'ouverture. L'australienne ne sait toujours pas s'ils ont entendu les coups de feu ou s'ils souhaitaient s'évader par les égouts. Quoi qu'il en soit, ouais, ce chemin est condamné. « C'est l'black friday, là-dessous... » Les rabais en moins.
Quant à Jill, elle continue à poser ses questions légitimes. Droit au but, comme d'habitude. Zelda est d'ailleurs loin de condamner, d'ailleurs. Ces réponses, elle les veut aussi. C'est donc tout naturellement qu'elle pose son regard clair sur celui qui semble être le chef. « Il y a d'autres survivants mais ils sont sur le toit, ou à l'entrée. On est... » L'australienne l'observe compter en silence. Ouais, elle se doute bien qu'ils ont dû perdre quelques potes aujourd'hui. « Huit... Plus que huit. » Un constat qui leur arrache un regard peiné, et compréhensif. « Mais pour l'instant on arrive à les contenir. » Déclaration qui ne manque pas d'arracher un petit ricanement à l'adolescente. « Ah ouais ? Ben ça c'est drôle parce que moi, j'avais plutôt l'impression qu'c'étaux eux qui étaient en train d'vous cont... » Le regard de Jill et le souvenir de la tape qu'elle lui a donnée l'incitent à ne pas poursuivre. « 'Fin bref... » C'est bon, d'accord. Ils n'épilogueront pas là-dessus plus longtemps.
« Et... » l'autre reprend, visiblement emprunté. « Vous avez des renforts ? » Elle ne sait pas trop ce qui est le pire, Zelda... Que ce type sous-entende qu'elles en aient besoin ou simplement l'espoir déraisonnable qu'il place dans ses questions ? « On a envoyé un télégramme à la Garde Nationale et on attend la 23ème Division Aéroportée aussi, là, ouais ! » ironise l'adolescente en retirant son pull complètement trempé pour le laisser choir dans un bruit sporeux à ses pieds. « Ah ! » réagit l'homme, emprunté. « Mais comme y'a l'Super Bowl, ils sont pas hyper sûrs d'être à l'heure... » La voici qui glisse son flingue dans le creux de sa taille pour récupérer son fusil, et en vérifier le nombre de munitions restantes. Elle a compté sept coups. Il devrait donc lui rester.... Ouais, c'est ça, dix-huit balles ! Cool ! « En tout cas... Merci ! » Zelda se contente d'un vague signe de la tête, puis fais glisser la culasse de son arme d'un air décidé. Elles n'ont pas toute la journée devant elles !
Et avant de songer aux politesses, il faudra sortir d'ici. Jill est probablement arrivée à la même conclusion qu'elle : les rôdeurs sont trop nombreux à l'extérieur. Et aucune barricade sommaire ne les retiendra indéfiniment. « Elles parlent pas, elles ? » interroge-t-elle, étonnée, en désignant les deux femmes qui se sont surtout contentée d'être des porte-flingues jusqu'à maintenant. « Vous voudriez qu'on vous dise quoi ? » Excellente question. Zelda hausse les épaules, non sans un autre regard échangé avec Jill. « Ben... J'en sais rien... » admet l'australienne en haussant les épaules. « Vous nous faites visiter ? » Elle, en tout cas, de son côté, elle est parée à faire le tour du proprio maintenant qu'elle s'est un peu délestée de cette merde et vérifié ses armes. C'est la partie amusante, maintenant.
Enfin pas tout à fait. Parce que tandis qu'elle invite le trio à prendre la tête pour les guider à l'étage supérieure, l'adolescente se retrouve inévitablement aux côtés de Jill. « C'était vraiment obligé, la pichenette ? » grogne-t-elle, toujours un peu vexée. Bon, à la base, elle lui avait carrément donné son autorisation pour la cogner... Alors l'un dans l'autre, il est vrai qu'elle ne s'en sort pas trop mal pour le moment. « J'm'appelle Katia, en fait ! Et vous ? » demande-t-elle, plus fort, à l'intention des inconnus. Outre le fait que Zelda fasse toujours preuve de méfiance à l'extérieur, elle signifie surtout à Jill qu'elle n'accorde pas sa confiance à ces gens-là. Méfiance partagée ?
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Lun 11 Avr 2022 - 23:53
La vexation de la gamine, ça me fait sourire. Maintenant qu’on a l’air d’être sur la même longueur d’onde, je range mon arme en même temps que les deux autres nanas et me débarrasser ma veste kaki à mon tour. Je me retrouve en débardeur, c’est pas le top pour la saison, mais c’est un peu moins crade. Pendant que la gamine tape la tchatch, j’inspecte rapidement le local technique. A part des tuyaux de partout, des gaines couvertes de poussière et des compteurs éteints depuis des lustres, il n’y a évidemment rien de bon. Et pas d’autre issue, hormis celle qui permet de quitter la pièce.
Plus que huit donc. C’est trop dans l’optique où ces zinzins se décideraient à nous dépouiller ou à nous balancer aux morts pour faire diversion. Même si pour l’instant ils n’ont pas l’air de fils de pute, on a tous une tendance à l’enculade quand on est acculé. Du coup, après la plaisanterie de la môme sur les renforts – qui est assez drôle pour le coup, et bien placée – j’ajoute plus sérieuse :
- Le reste de notre équipe est pas loin, mensonge risqué, mais qui peut laisser planer un doute protecteur, ils ne vont pas tous venir pour vous secourir. Vous nous avez nous, c’est déjà pas mal.
Et c’est honnêtement vrai. Zelda est ce qu’elle est, mais elle a prouvé mille fois qu’elle sait se débrouiller maintenant. On peut donc légitimement dire que ces gus se sont offerts les services de deux des recrues d’élite de Stan – on mérite bien ce titre honorifique, vu les entrainements qu’il nous inflige. C’est pas donné à tout le monde. Non sans avoir encore levé les yeux au ciel – deux fois – je suis la bande qui nous emmène hors d’ici.
- Ose me dire que tu ma méritais pas, soufflé-je en retour à ma partenaire, sans cesser de surveiller ce qui nous entourait.
En fait, maintenant que j’y pense… soit on manque d’une information, soit un truc me chiffonne. Ça ne pouvait pas me percuter quand on était dehors, avec une conversation sporadique par talkie, mais là… étrange. Ainsi donc, il y en a dans l’entrée, d’autres sur le toit et cette joyeuse bande dans le local technique. Zelda s’inquiète des mondanités, moi je suis toujours sur le pratico-pratique.
- Pardonnez-moi, je veux pas avoir l’air de vous prendre pour des bleus, mais selon la réponse, je les prendrai peut-être effectivement pour des débutants, mais qu’est-ce qui vous empêche de juste vous enfuir par l’arrière de l’hôtel ?
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Mar 12 Avr 2022 - 0:35
- Ose me dire que ça t'a pas amusée !
Ce type méritait ce coup de poing. Ne serait-ce que pour ce que son appel à l'aide a failli leur coûter. Et il n'a d'ailleurs pas répliqué donc... c'est une preuve en soi ? L'adolescente lève un regard espiègle en direction de son aînée. Elle se plaît à croire qu'elles n'ont pas besoin de plus pour se comprendre. Tu perds rien pour attendre, Maman ! reprend-t-elle, son sourire s'accentuant, en se penchant brièvement vers elle avant de rejoindre le trio de tête. Ne serait-ce que pour recueillir les prénoms de ces gens qu'elle a elle-même demandés...
En fait j'vais jamais les retenir... finit-elle par avouer lorsqu'un sixième prénom, appartenant à l'un des hommes sur le toit, finit par effleurer ses oreilles. Ce n'est même pas de la défiance. Juste un désintérêt pour la réponse. Zelda, comme tant d'autres, à appris à ne pas s'attacher. Combien de ces personnes seront encore vivantes au coucher du soleil. On verra plus tard ! Ou jamais. Sûrement jamais, en fait, vu qu'ils n'ont pas l'air très dégourdis.
Aussi la question de Jill ne l'étonne pas vraiment. En arrivant à l'étage et après avoir jeté un regard curieux à la barricade et aux morts qui se pressent au-delà des portes, l'australienne observe la direction inverse. Ouais, pourquoi ne sont-ils pas évadés par l'arrière ? Une camionnette s'est encastrée dans la porte. Et les fenêtres qui donnent sur la cour arrière ont toutes des barreaux.Et depuis le toit ?C'est... Ce n'est pas aussi simple ! Il est nerveux. N'importe qui pourrait le sentir. Ce qui pousse Zelda à raffermir sa prise sur son fusil. Essayez toujours d'nous expliquer ? insiste-t-elle. J'ai gagné un prix Nobel récemment, en plus, il paraît ! Elle échange un regard complice avec Jill. Bon, d'accord, elles ne sont pas diplômées d'ingénierie spatiale mais avec un peu de concentration, clairement, ça devrait le faire... Je dois vous montrer quelque chose... Une surprise ? L'australienne échange un regard avec sa mè... avec Jill. Elle a plutôt intérêt à être bonne !
C'est donc avec suspicion que le petit groupe monte sur le toit pour y découvrir cette fameuse surprise. Bien plus que les deux abrutis qui sont en train de balancer de l'électro-ménager sur les cadavres en contrebas, c'est un autre détail qui attire très vite l'attention des visiteuses. Putain mais c'est une blague... maugrée l'adolescente entre ses deux serrées, marquant sa gêne par un mouvement de recul mal maîtrisé. C'est ma fille. Elle a le syndrome de Guillain-Barré. C'est...Pas nécessaire d'nous faire un cours complet, merci ! coupe Zelda. Son regard revient se poser sur la fille d'une douzaine d'années et le fauteuil qui la soutient. Elle hoche la tête tristement, résignée, avant de lâcher un reniflement désabusé. Ca ne fait que quelques temps qu'elle est dans cet état. Et elle est très volontaire. leur indique celui qui se prénomme Abram, sauf erreur. Parce que oui, il a bien senti que cette découverte vient de tout remettre en question. Oh ben si elle est très volontaire, alors... ironise Zelda. Sans la moindre envie de rire, pourtant, cette fois. C'est dans le regard de Jill qu'elle vient chercher un refuge, et les réponses aux questions qu'elle se pose.
Avant de s'écarter pour se passer une main sur le visage, nerveuse. Ca va pas le faire...
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Mar 12 Avr 2022 - 22:01
Zelda m’arrache un levé d’yeux au ciel… et un sourire en coin. Elle me fatigue, mais je l’aime bien. Alors pendant qu’on traverse l’établissement au sein duquel résonne les coups et grognement des voraces, on échange quelques regards évocateurs. Moi, les prénoms, je ne fais même pas l’effort de les retenir : je me prendrai la tête s’ils survivent, ce sera plus simple.
Et là où la môme a raison, c’est que ces gens ont l’air d’être de sacrés empotés. Le « chef » a beau se dépatouiller dans ses explications, je peux pas m’empêcher de me dire qu’ils ont pas pensé à tout. L’hôtel est grand, bien plus que ne peut l’encercler une horde de taille raisonnable. Il reste des angles libres, juste…
- Vous êtes sérieux ?
Une handicapée. Une putain d’handicapée. En vrai, je ne sais pas ce qui me choque le plus : le côté absurde de la situation ou le constat que je n’avais pas vraiment vu d’handicapé moteur depuis des années ? La sélection naturelle, tout ça. On a bien (eu) quelques vieux avec des problèmes pour se déplacer à Fort Ward, mais pas… ça. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un ricanement nerveux, mes prunelles dérivant sur ceux qui balançait en contrebas tout ce qu’ils pouvaient. Par où commencer…
- Donc, que je résume. L’ascenseur ne fonctionne pas, donc j’imagine que vous l’avez portée jusqu’ici ? Question rhétorique, je poursuis, et admettons que les fenêtres qui vous intéressent ont des barreaux : y’en a pas sur le toit, et il n’y a que deux étages ici. Ça fait quoi… six mètres jusqu’en bas ? Encore une fois, j’attends pas de réponse : il manque des jambes à la fille et un cerveau au père, du coup, le temps que vous avez perdu ici pour monter la gamine et balancer des micro-ondes aux voraces, vous pouviez pas rassembler des draps pour faire une corde, l’harnacher à son fauteuil et la descendre ?
Je les fixe tour à tour, les paupières écarquillées. Ils y ont pas pensé ? Ils sont dans un PUTAIN D’HÔTEL ! Ou alors quoi, toute la literie a été piquée ? Ils pouvaient pas non plus faire descendre quelqu’un en premier, puis lâcher la gosse et la rattraper ? Ok, c’est risqué ? Mais MERDE !
- Si vous voulez sortir d’ici, il va falloir vous bouger les gars !
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun ! Mer 13 Avr 2022 - 6:39
- Vous nous avez trompées...
C'est tout ce que Zelda trouve à ajouter à la suite de sa camarade. Les questions qu'elle a soulevées sont pertinentes. Elle regrette leur périple dans les égouts et ce qu'il a failli leur coûter. Et elles doutent qu'elles seraient intervenues si elles avaient su toute la vérité. Ces gens leur ont menti par omission. Et peut-être qu'elle aurait fait la même chose à leur place. Parce que personne n'a envie de s'embarrasser d'un poids dans ce monde. Même si le poids en question est une gamine qui n'est pas responsable de sa maladie...
Et puis il se trouve que les rôles ne sont pas échangés, là. Zelda fait de son mieux pour garder les pieds sur terre, pour tenter de concilier pragmatisme et morale. Parce que contrairement à ce que sa gestuelle agacée peut laisser penser, elle n'est pas encline à laisser une enfant crever. L'ennui, c'est qu'elle ne soit pas sûre qu'elle ait une quelconque influence là-dessus. Cette fille est condamnée. Et eux avec, s'ils tentent de la protéger lorsqu'ils tenteront de fuir les lieux.
L'australienne se mure ainsi dans un silence qui n'a rien de bien habituel. Son regard glisse sur les personnes présentes, s'y attarde parfois plus que de raison tandis qu'Abram répond maladroitement aux interrogations de Jill. Zelda évalue, soupèse, imagine... Au finale elle cherche surtout une solution qui ne leur ferait pas prendre un risque déraisonnable. C'est quoi, vos métiers ? L'homme s'interrompt et la regarde, surprise. Le regard que l'australienne lui rend prouve que sa question est sérieuse, et qu'elle entend obtenir une réponse. J'étais gestionnaire de fortune. Et ma femme Lise, ici présente, assistante sociale.Et vous ? demande-t-elle en se retournant vers la deuxième femme. Fleuriste. J'avais une petite boutique. Typiquement le genre d'informations dont elle se fout.
À ce constat déjà bien triste s'ajoute encore des métiers comme buraliste, vendeur ou assureur. Josh était militaire, lui. Un ancien marines, je crois ? Enfin ! Une personne digne d'intérêt. Zelda tourne le regard vers l'homme en question, qui lui confirme que c'est le cas d'un signe de la tête. Sa posture comme sa façon dont il tient son arme en témoignent. Je vois... souffle simplement l'adolescente, en posant son regard sur l'horizon. Elle n'aime pas ce qui se profile. Et elle aimerait pouvoir trouver une alternative, quelque chose qui n'altérera pas le reflet que son miroir lui renvoie. Jill ? L'australienne attire l'attention de son aînée. Mais la véritable question, celle qui lui pose, n'a pas besoin de mots et se résume à un regard. Honnêtement ? Zelda ne sait pas trop si elle lit de l'approbation dans le regard de son amie ou si elle s'imagine simplement ce qu'elle souhaite voir.
La suite, quant à elle, n'est qu'une succession de faits. Zelda lève son arme et appuie sur la détente. Josh s'effondre lorsque le projectile le cueille à la poitrine. Une seconde balle lui perfore le crâne et l'achève pour de bon. La menace principale est écartée. C'est ce qu'on lui a appris à faire. Couper la tête la plus menaçante en premier. Lise est la première à tenter de réagir et à poser la main sur son flingue. Mais l'australienne bénéficie toujours de l'effet de surprise. Un troisième coup de feu retentit, et un second cadavre s'écoule. Quelqu'un d'autre ? demande-t-elle en pointant le canon sur les six personnes restantes.
Mais qu'est-ce que vous faites ?! Abram s'est précipité vers le corps de son épouse, qu'il étreint de ses bras. Son ton traduit sa douleur mais aussi son incompréhension. Une boule se forme presque aussitôt dans la gorge de l'adolescente. Surtout lorsqu'elle finit par croiser le regard de la gamine. Désolée... Elle ne sait pas trop à qui s'adresse ce regret, Zelda. Quelque part elle a l'impression qu'elle doit surtout être désolée pour elle-même. Ce n'est pas la première fois qu'elle tue. Et jusque-là, ce geste n'avait jamais été accompagné de honte. On va prendre vos armes, vos munitions et tout c'qu'on peut emporter ! prévient-elle, la voix chancelante. Sa main conserve toutefois un semblant de fermeté, et c'est peut-être ce qui étouffe une autre révolte pour le moment.
À moins que e soit Jill qui les pousse à la retenue ?
Zelda n'en sait trop rien. Elle n'a pas osé recroisé le regard de sa camarade depuis le premier coup de feu. Elle ne peut qu'espérer que cette dernière approuve sa décision. Ou qu'à défaut, elle sera tout de même là pour la soutenir. Faites pas les cons !S'il-vous-plaît, a-t-elle envie de rajouter. Mais la politesse et la survie sont des ennemies naturelles. Vous nous condamnez à mort ! Elle peut difficilement donner tort à Abram, sur ce coup-là. Zelda serre les dents. Quelque part elle aimerait qu'ils se rebellent, et qu'ils rendent les choses plus faciles. Quand bien même... L'adolescente a bien de la peine à se convaincre qu'elle est du bon côté, ce coup-ci.
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Sujet: Re: Let's start from scratch and blow up the sun !
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