Plus en sécurité dans la voiture? Alors, oui. Mais la bagnole n'allait pas s'évaporer dans la nature non plus. Le trio pourrait y revenir sans problème. Il faudrait forcément quitter cette tranquillité relative, à un moment. Aussi bien briser la glace le plus vite possible, question d'avoir une idée de ce qui pouvait bien les attendre dehors. Elle n'ajouta rien au commentaire de Selene, réalisant de toute façon qu'elle était en mesure de continuer d'avancer avec la bagnole. La petite se laissa donc guider par les directives de Maddie, et ce, sans même argumenter.
May avait rapidement arrêté la voiture, par la suite, dans le petit stationnement devant le garage automobile. De toute évidence, c'était l'endroit qu'elles allaient investiguer en premier. Un dernier regard à Summer et elle s'extirpa de son carrosse, s'armant tout de suite de son flingue, les bras sous tension. Les trois demoiselles avançaient lentement, ne prononçant pas le moindre mot jusqu'à ce que la brune ne brise le silence. Elles n'étaient pas les premières à s'infiltrer ici, sans grande surprise. Liv posa les billes sur Selene lorsque celle-ci remarqua les lambeaux de chair au sol, son regard déviant peu à peu sur l'asphalte usée et les morceaux de peau qu'elle venait de noter.
Lorsque leur comparse se coucha au sol pour éclairer l'intérieur du bâtiment, la princesse se retourna pour surveiller autour - question de s'assurer que personne n'allait les surprendre par derrière. Selene nota alors que rien ne semblait s'agiter de l'autre côté de la grille, demandant au passage si la meilleure décision était vraiment d'entrer par là. Cendrillon n'en savait franchement rien. Elle s'éloigna donc un tantinet, faisant quelques pas pour observer l'immeuble dans son ensemble.
« Je - je sais pas, j'ai l'impression que la seule autre possibilité, ce sont les portes d'entrepôt, là-bas. » Elle pointa la partie hangar de la bâtisse, plus précisément les deux énormes portes de garage qui jadis devaient accueillir les voitures, les camions et le plus gros matériel - pas les petits humains comme elles. Elle doutait, du coup. Après tout, si l'endroit semblait tranquille, aussi bien en profiter. Les risques étaient présents à une entrée ou à l'autre. « J'imagine qu'il y a une sortie de secours derrière, mais elles sont souvent barricadées ou complètement inutilisables - enfin, selon mon expérience. » ajouta-t-elle, concentrée. Elle était bien sérieuse, la miss.
Sauf que Goldenberg repéra un endroit où le métal était un brin plus relevé du sol, dans le coin droit du rideau. C'était assez pour la convaincre qu'elle pouvait s'y glisser - avec le reste de l'équipe. May rangea donc son arme et posa son sac à dos au sol avant de ramper pour traverser de l'autre côté de la grille. D'un coup d'oeil, elle demanda aux deux autres de pousser son sac vers elle, avant de trouver la torche à sa taille et d'illuminer l'endroit à son tour. Non seulement il n'y avait pas de rôdeur - mais il n'y avait rien du tout. Enfin, au premier coup d'oeil. La blonde arriva d'ailleurs bien vite devant une étagère presque complètement vide, où il ne restait qu'une seule chose: des désodorisants pour la voiture. Des tas de petits sapins qu'on accrochait au rétroviseur. L'item n'était pas très populaire en ces temps difficiles, semblait-il. Elle s'empara d'un des sachets de plastique, l'ouvrant immédiatement avant de le sentir et de littéralement s'étouffer tant l'odeur était encore vachement forte. « On cherche quoi, déjà? »
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Alors que Selene nous indique d’aller visiter le garage en priorité, j’acquiesce d’un léger mouvement de la tête. Pour avoir une idée de nos stocks et de l’état du parc automobile de Ford Ward, je sais que de l’outillage et du matériel supplémentaires sont toujours nécessaires pour maintenir le bon entretien de nos véhicules ; que ce soit à Bainbridge ou à l’avant-poste… Et j’imagine qu’il en est de même pour le groupe de Selene.
Une fois dehors, sac sur le dos, je prends le temps de vérifier mon arme. Même si cela fait longtemps que je n’ai pas mis les pieds à l’extérieur, c’est un détail auquel je fais toujours très attention… Précautionneuse, comme à mon habitude… Peut-être trop ? Quoi qu’il en soit, je suis les deux autres jeunes femmes qui prennent la direction du garage automobile. J’observe les alentours avec attention, m’attardant sur l’état de délabrement avancé de la bâtisse. Un frisson désagréable parcourt mon échine, l’atmosphère qui règne ici n’est pas franchement rassurante ; et l’état du rideau métallique qui bloquait l’entrée de la boutique n’arrange pas mon inquiétude. Il va falloir trouver un moyen d’entrer maintenant… Et j’ai bien peur que nous devions passer par ce trou de souris ; une chance que nous soyons menues et pas très grandes, toutes les trois.
Alors que Selene s’allonge pour jeter un œil à l’intérieur, je tente de chercher une autre issue au cas où nous ne puissions pas prendre ce passage étroit. L’endroit a l’air calme, vide de toute présence mis à part nous ; c’est même trop calme à mon goût… Et si May m’imite et cherche à son tour une autre entrée, elle décide finalement de passer pas la petite brèche du rideau métallique. Je pousse son sac à l’intérieur, tout en surveillant les alentours. La blonde nous demande ce que nous sommes venues chercher « Tout ce qui peut toujours être utilisé, des outils en état de marche, des pièces de rechange, des pneus en bon état… Tu vois quelque chose ? » Est-ce que ça vaut le coup de poursuivre nos recherches ici ? Ou devons-nous tenter notre chance ailleurs ? Je relève les yeux vers Selene, avant de lui souffler. « Même si elle trouve quelque chose, il va falloir trouver un moyen d’ouvrir l’une des portes de garage. J’imagine qu’elles disposent toutes d’un système d’ouverture manuel en cas de coupure d’électricité, mais après tout ce temps il se peut qu’ils soient complètement bloquées… » Mais cela vaut certainement le coup d’essayer si nous trouvons quelque chose…
Passer par là donc. May s’était faufilée par un espace plus élevé sous le rideau et Selene lui fit passer son sac avant de la suivre. Bien vite, elle se retrouva à porter le rayon de sa lampe sur des enchainements d’étagères qui avaient malheureusement eu du succès. Tandis que les blondes échangeaient, l’attention de la musicienne se porta finalement sur le sol. Par endroit, des tâches sombres signifiaient qu’au moins un mordeur était déjà rentré ici. Soit il avait été abattu, soit il était coincé, soit il était ressorti. Pour l’instant, il n’y avait pas un bruit.
- Cherche avec elle, je m’occupe de l’autre issue, répondit la pianiste au commentaire de Madisson.
En effet, si elles voulaient efficacement sortir du matériel, ce n’était pas l’entrée tordue qui allait les aider. Le rideau de fer était irrécupérable, ce serait une perte de temps de s’acharner. Selene chambra son glock d’un geste sec et s’éloigna de son côté, précédée par la lumière de sa torche. Elle cherchait désormais une section réservée au personnel, qui déboucherait probablement sur d’autres sorties.
Les traces noires refirent leur apparition sur le plancher poussiéreux et une odeur nauséabonde précéda l’apparition squelettique. Un rôdeur, étendu dans une allée, un bras étiré en avant. Il devait chercher à saisir quelqu’un avant de « mourir ». L’état de son crâne laissait entendre qu’il avait été frappé avec une arme contondante comme un club de golf ou une batte de baseball. Une histoire comme il y en avait mille, la musicienne s’en désintéressa vite.
- Ah, voilà…, murmura-t-elle pour elle-même.
« STAFF ONLY », elle l’avait trouvée. Selene s’approcha pour ouvrir la porte mais, évidemment… elle était coincée. Pourtant, en forçant un peu, le battant recula de quelques centimètres. On dirait que quelque chose, une armoire peut-être, était tombée contre l’entrée et entravait le passage. La musicienne s’arc-bouta sur la porte, s’obstina de toutes ses forces, mais ça ne bougeait pas assez. Il fallait trouver autre chose… éventuellement, une réserve qui donnerait sur les docks de livraison, par exemple. Alors qu’elle repartait à l’assaut de leur issue secondaire, elle demanda à la ronde :
- Vous trouvez des choses ?
« Dum spiro spero »
Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.
« Rien du tout, pour le moment. » répondit-elle à Maddie en continuant d'arpenter les allées. La petite savait bien que la flotte de voitures de Bainbridge avait besoin d'un nouveau souffle, mais elle n'avait pas l'impression que leur premier arrêt était particulièrement satisfaisant jusqu'ici. Enfin, la patience n'était pas sa plus grande qualité. Peut-être tomberait-elle bientôt sur quelque chose d'intéressant - elle n'en savait rien. Liv ne pu s'empêcher de noter le sang au plancher en pointant sa torche sur le sol. Ce n'était rien d'inhabituel, en réalité, mais un étrange frisson graina tout de même sa peau, lui rappelant avec un peu d'acidité que le trio était vachement vulnérable.
La princesse se montrait donc prudente, avançant toujours à travers le bordel en écoutant distraitement ses comparses discuter de la façon la plus appropriée de sortir leurs éventuelles trouvailles. Les portes de garage, oui. Espérons qu'elles puissent les forcer sans trop de peine. May ne resta pas bien silencieuse longtemps, pourtant. Non parce qu'elle s'accrocha vite les pieds dans une boîte à outils abandonnée au sol. Et si le bruit métallique résonna probablement jusqu'aux oreilles de ses coéquipières, c'était sans parler des jurons qui s'échappaient sans filtre d'entre ses lèvres. Putain, c'était comme si elle venait de se fracturer tous les os du pied tellement ça piquait. « Fucking shit - »
Or, de toute évidence, elle n'était pas la seule à faire du bruit. Cendrillon n'était pas tout à fait concentrée sur Selene, mais cette dernière semblait s'obstiner sur un truc qui ne voulait pas céder, un peu plus loin. Alors que la brune demandait si leurs recherches étaient fructueuses, la petite posa justement sa torche sur une montagne de vide, soupirant lourdement en se disant sérieusement que cette expédition prenait des allures d'échec un peu trop rapidement. « Faut rejoindre le garage - il n'y a rien d'intéressant ici. Les outils, les pièces, tout ça - ce sera forcément de l'autre côté. » lâcha-t-elle en trouvant finalement quelques bouteilles d'huile à moteur, les montrant à Maddie avant de les fourrer dans son sac. C'était mieux que rien, sûrement.
N'empêche, la blonde remarqua une baie vitrée, en hauteur, sur le mur qui séparait le magasin du garage. Peut-être pourraient-elles briser la vitre, et traverser de l'autre côté? Enfin, sans une porte de sortie assurée, c'était un brin risqué. Mais rien ne l'empêchait de jeter un oeil, si elle était en mesure de grimper pour s'y rendre. Le comptoir sur lequel trônait une caisse enregistreuse semblait être un point de départ acceptable. Elle se hissa donc sur la surface poussiéreuse avant de gravir une étagère plus ou moins stable, collée au mur - tout ça pour réaliser que le verre était complètement crasse et qu'elle n'y voyait pas grand chose de l'autre côté, au final. « On devrait carrément changer de plan, la scierie risque d'être moins - »
Pas le temps de finir sa phrase qu'un bruit attira son attention - comme si quelqu'un, mort ou vivant, venait de lancer un truc contre cette vitre qui séparait le garage du commerce. May se retourna sèchement, courbant le dos en saisissant son flingue, les yeux posés sur Summer. « Vous avez entendu ça? » chuchota la miss avant de continuer, tout bas. « Faut se décider, à la fin. Si on ne peut pas assurer la sécurité de l'endroit, on va devoir mettre les voiles. » Elle le croyait fermement.
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Je rejoins finalement May à l’intérieur, allumant à mon tour ma lampe torche pour y voir plus clair. En parcourant les allées, une profonde déception doit sans doute se dessiner sur mon visage. Dans la boutique, la plupart des étagères sont vides, sûrement pillées depuis longtemps. Je me baisse pour jeter un œil sous l’une d’entre elle, à la recherche de cartons qui auraient pu être rangés là-dessous. Rien, malheureusement. Quand ma partenaire se prend les pieds dans une caisse à outils, je sursaute brusquement, relevant le faisceau lumineux dans sa direction. Il n’y a rien de grave heureusement…
Poursuivant mes recherches, je relève la tête vers la blonde quand elle me fait part de ses maigres trouvailles. Mis à part ça, l’endroit est bien vide. D’ailleurs, lorsque la voix de Selene nous interpelle ; je lui réponds tout en échangeant un regard blasé avec May « Non, pas grand-chose, et toi ? »
Je suis certaine que nous trouverons plus de choses dans le garage, encore faut-il trouver un moyen d’y parvenir. Laissant courir le halo lumineux sur l’un des coins de la pièce, je m’approche finalement, interpellée par un détail. En enlevant quelques boîtes – malheureusement vides – de l’une des étagères, je me retourne vers mon acolyte « May, je crois qu’il y a une porte derrière cette étagère. » Jetant un œil à la blonde qui joue les équilibristes sur le comptoir de la boutique, je tire l’étagère vers moi, de toute mes forces. Un grincement métallique discontinue se fait entendre mais je parviens à la déplacer suffisamment pour me frayer un chemin jusqu’à la porte. Je jette un œil à la poignée alors que May déclare que nous ferions peut-être mieux de changer de plan. Pas si nous trouvons un moyen de nous rendre de l’autre côté. Doucement, ma main se pose sur la poignée, je la tire vers le bas mais « La porte est verrouillée… Va falloir trouver un autre chemin si nous voulons rejoindre le garage. » Finalement elle a peut-être raison, à quoi bon s’obstiner ?
Puis lorsqu’un bruit sourd résonne contre la baie vitrée, je me retourne vers May, inquiète. Je m’approche doucement de la blonde, l’aidant à descendre du comptoir. « Tu as raison… Vu le peu de choses qu’il y a ici, je ne suis certaine que nous trouverons mieux de l’autre côté. Ça ne sert à rien de prendre des risques inutiles… » Je murmure cette fois, lui indiquant l’endroit par lequel nous sommes entrées quelques minutes plus tôt. Tandis que je laisse May se diriger vers la sortie, je prends le chemin pris par la brune avant de lui souffler « Selene ! Reviens ! » Je lui fais signe de me rejoindre « Nous ne trouverons rien d’intéressant ici… Autant tenter notre chance ailleurs. » C’est un dépité et inquiète que je retrouve May à l’extérieur. Échangeant un nouveau regard avec mon amie, je glisse à nouveau mon sac sur mon dos. « Qu’est-ce que ça pouvait bien être ce bruit ? » Que je lui demande avant de scruter les bâtiments de l’autre côté de la route. Sûrement ferions-nous mieux de nous y rendre discrètement à pieds… C’est ce que je laisse sous-entendre « La scierie est juste en face, il n’y a que la route à traverser… »
Oh oui, elle avait entendu ce bruit et elle arpentait les ruines de l’état de Washington depuis suffisamment longtemps pour savoir que ce n’était pas anodin. Selene s’était figée et tendait l’oreille, cherchant à déceler le moindre son potentiel de l’aider. Le problème, c’était qu’entre sa première partenaire qui faisait gémir l’étagère qui lui servait de perchoir et la seconde qui fit grincer une armoire métallique en raclant le plancher, impossible de capter quoique ce soit. Les ombres du magasin paraissaient soudainement bien plus hostiles qu’à l’arrivée et la musicienne n’avait pas oublié que non seulement le rideau métallique avait été forcé par des vivants, mais aussi qu’il y a un rôdeur achevé ici. Ce qui signifiait que des gens étaient passés dans le coin… et qu’ils n’étaient potentiellement pas très loin.
- Vous avez raison, on se casse.
Elles étaient venues principalement pour du « repérage » de toute façon. Inutile de s’obstiner pour prendre des risques absurdes : elles pouvaient noter que le garage était verrouillé et que la zone était certainement dangereuse. Une équipe plus nombreuse reviendra avec ce qu’il faut pour forcer les issues et appréhender les mauvaises rencontres.
Selene fut donc la dernière à repasser sous la grille tordue, non sans être brièvement éblouie par la lumière du jour. Elle éteignit sa torche, remit son sac sur ses épaules mais conserva son semi-automatique en main. Depuis le bruit, impossible de ne pas se sentir épiée. La mine sombre, elle scrutait les environs et s’attendait presque à voir des silhouettes se faufiler dans le décor désolé… mais rien. Personne. Même pas un vorace égaré en quête d’un déjeuner.
- Aucune idée…, répondit-elle lentement à Madisson, mais en théorie, les morts ne sont pas capables de lancer des objets.
Sauf éventuellement ces charognes améliorées, mais elles ne prenaient néanmoins pas la peine de se cacher. Vu la hauteur de la vitre concernée, la pianiste avait supposé qu’il s’était agi d’un projectile. Alors il y avait toujours l’hypothèse que ce soit un animal, mais elle préférait passer pour une paranoïaque que d’être naïve.
- Oh putain…, elle venait de le voir… et ça, c’était la preuve qu’elles n’étaient pas seules, n’est-ce pas ? Les pneus de la caisse.
Les deux roues avant étaient complètement à plat. Est-ce qu’elles avaient joué de malchance à l’allée et qu’elles découvraient le résultat d’une crevaison lente ? Selene en doutait. Elle s’approcha et examina l’état du caoutchouc. Le verdict était clair : il avait été lacéré par une lame. Quelqu’un venait de faire ça volontairement. La jeune femme fit claquer la culasse de son arme.
- On est en train de se foutre de nous.
« Dum spiro spero »
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Madisson lui faisait remarquer la porte, derrière l'armoire métallique. Cendrillon n'avait pu que lui servir un simple signe de tête pour lui signifier que l'investigation en valait la peine. Elle ne pouvait pas vraiment faire autrement, vu sa position. May n'avait pas vraiment espoir que cette porte puisse être accessible, mais sa vis-à-vis semblait vouloir s'en assurer. Puis, comme pour confirmer ses doutes, Maddie affirma rapidement qu'elle était verrouillée - et ce n'était pas le genre de porte que le trio pouvait défoncer.
Elle soupira en haussant les épaules. À quoi bon rester ici, sérieusement? Justement, sa copine n'avait pas perdu de temps pour venir l'aider à redescendre de cette étagère qui lui servait de perchoir. « Merci. » murmura-t-elle avant de l'entendre dire qu'elle avait raison, que de se barrer était probablement le choix le plus intelligent, là, tout de suite. Elles n'étaient pas seules, c'était de plus en plus évident.
Dans tous les cas, son sac à dos retrouva bien vite ses épaules tandis que ses doigts se serraient plus fort sur son flingue. Liv s'était dirigée vers la sortie sans encombre, rejointe par l'autre blonde, et finalement par Selene - qui confirmait qu'elle voulait se casser d'ici. Le silence ambiant ne faisait que jouer avec ses nerfs, d'ailleurs, jusqu'à ce que Maddie pose la question qu'elles se posaient toutes. La réponse de la brune ne tarda pas à la faire réagir, le pire. Les morts ne pouvaient pas lancer d'objets? Vraiment? La princesse n'appréciait pas cette attitude de merde qu'elle croyait déceler. C'était comme si, en mentionnant quelque chose d'aussi évident, elle se moquait des deux habitantes de l'île. « Non, sérieux? » lâcha-t-elle en roulant les yeux au ciel.
May n'avait pas eu le temps de lui casser les couilles plus longtemps, pourtant, remarquant en même temps que Selene l'état des pneus, à l'avant de la voiture. « C'est une putain de blague. » maugréa-t-elle en s'approchant de la roue opposée à celle que sa vis-à-vis observait. Une large et longue entaille était visible, confirmant les doutes de la miss. « Et pas qu'un peu. » dit-elle en se relevant, pour répondre à Selene. Pas de second degré, cette fois. Que du sérieux. Liv n'aimait pas du tout la situation.
« Notre priorité est différente, maintenant. Cette priorité étant de rentrer. » Et sans bagnole, ça allait être un peu compliqué. « Vous pouvez toujours fouiller la scierie, après tout, elle est juste là. » lança-t-elle en regardant vers l'immeuble, de l'autre côté de la rue, avant de poser un regard inquiet sur Maddie. Pas besoin de lui dire de faire gaffe - elle le savait déjà. « Mais en attendant, j'dois nous trouver une voiture en état de fonctionner. Il faudra aussi transférer le carburant du camion. » Ce ne serait pas simple, mais elles avaient au moins le matériel pour faire ce genre de trucs. « À moins que l'une de vous ne propose mieux. » Ce n'était pas comme si elles avaient la possibilité de changer les pneus, après tout. En attendant l'avis de ses comparses, Goldenberg chargea son flingue - en plus de s'emparer de sa matraque, qu'elle déploya d'un coup sec, le long de sa cuisse. Peu importe qui était derrière ces conneries, elle avait bien l'intention de leur montrer qu'on ne se foutait pas sa gueule si facilement.
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