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fluent in gibberish

Jeu 24 Déc 2020 - 16:02

Aïe.

Ca ricoche dans la tête, en répétition lancinante, en idée qui rebondit contre les parois du crâne à l'infini. Petite douleur. De celles qu'on peut presque ignorer, mais pas tout à fait. Comme un caillou dans la chaussure. Ca fait vingt minutes, que ça le gêne. Ou trois semaines, il en sait rien. Le temps, ça va, ça vient, et surtout ça le dépasse. Gary, il existe au présent, seulement. Le passé, c'est un tissu d'histoires à moitié embellies, à moitié transformées, et le futur ça va pas plus loin que l'heure d'après. Et le aïe, à chaque pas qu'il fait, il sait plus exactement d'où il vient. Ca le distrait. Chaque pas. Chaque foulée, et d'ailleurs, il allait où? Les simulacres de pensée essaient de se réorganiser autour de leur objectif principal, la destination de toutes ces foulées douloureuses aïe, les simulacres de pensée essaient de se réorganiser autour de leur obj- aïe, les pensées, la destination, aïe. Il allait où, déjà? Et ça se répète en boucle ininterrompue, en manège-carrousel où personne que lui n'est monté. Les sourcils noués au dessus du nez, dans un effort vague de concentration, il avance vers l'entrepôt avec des relents d'habitude, si absorbé par ses réflexions amputées qu'il ouvre et referme la porte derrière lui avant de se rendre compte qu'il est juste rentré.

Et il s'arrête. L'aïe s'arrête aussi. Des yeux, il cherche Archibald, à qui il a confié ses affaires avant de sortir se soulager, et sa vie depuis qu'ils se sont retrouvés. Partenariat bancal à la meilleure volonté du monde, aux bonnes humeurs indétrônables, reines mères des esprits fêlés. Alors il lui fait de grands gestes, assis qu'il est devant leurs maigres trouvailles pour essayer de les échanger contre de quoi survivre à l'hiver, et entreprend d'aller se réchauffer près d'un des feux disséminés çà et là pour essayer d'endiguer le froid. Sa fidèle batte à la main, il réajuste son bonnet, manque de s'assommer au passage. Il l'a trouvé au fond d'un placard, dans une chambre décorée de chevaliers et autres châteaux forts, et d'un môme à la cervelle éclatée par ses soins. J't'emprunte Gunther, qu'il lui a lancé en partant. Et Gunther, il a plus le bec orange et le poil blanc, mais il est toujours là, crade, rivé sur sa tête, enroulé autour de son cou.

Il fait un pas. Aïe. La réalisation s'imprime en toutes lettres sur son visage, peut-être même sur celui de Gunther alors qu'il comprend enfin. Il ricane, clopine bêtement jusqu'à la première âme qui passe, et s'y accroche d'une main fermement plantée à l'épaule. Y'a des rochers dans mes chaussettes, offert en seule explication à sa béquille humaine, alors qu'il pose sa batte au sol, sautille et se tord et se penche pour essayer d'enlever sa chaussure sans s'étaler par terre. Il finit par y parvenir, la retourne bien en évidence pour apercevoir le caillou coupable. Il relève les yeux vers son pilier, vaste sourire aux traits. C'est l'autre pied. Ca le fait rire, et il s'y reprend à plusieurs fois avant de réussir à la remettre et à enlever l'autre, d'où s'échappe, effectivement, un caillou, dans un aha! triomphal. Et, avec tout le sérieux du monde:

Tu fais une bonne béquille, tu t'étais entraîné?

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Re: fluent in gibberish

Sam 26 Déc 2020 - 0:06

Après tout ça je m'assois cinq minute sur le trottoir. J'ai les pieds en compote dans mes mocassins troués mais je suis content et j'en profite pour contempler mes trésors.
Pour sûr je vais pouvoir les échanger au No Man's Land contre de la bouffe et surtout un pull car je me les pèle en veste et chemise.
Je souffle deux, trois coups, j'avale une gorgée de flotte et je remballe le matos dans mon sac. Il faut battre le fer quand il est chaud. Surtout, j'ai hâte de vanter ma camelote pour le plaisir, pour l'intérêt et parce que j'aime bien causer, ça me détend.

Je me redresse et d'un pas bien assuré je me dirige vers le hangar dont j'ouvre la porte avant de la refermer sur moi. Elle grince et paradoxalement je trouve ce son rassurant parce qu'il est couvert par le bruit ambiant du marché et de tous ces gens qui vont et viennent là-dedans.
Je louche sur les étals et j'ai l'eau à la bouche en pensant à ce que je vais bientôt pouvoir grailler. Mais avant j'ai besoin de réchauffer ma carcasse et je m'approche du feu.

Je regarde pendant quelques secondes les flammes oranges qui dansent. C'est fou comme c'est hypnotisant en fait, et ma bouche s'écarte en un sourire béat. Avec la chaleur tout se détend en moi, même le cerveau et du coup j'éprouve le besoin de mater ceux qui m'environnent par curiosité. Pour me faire des potes aussi. C'est pas incompatible.

Au premier abord (et au deuxième aussi si je réfléchis bien, parce ce que je vois vaut bien plusieurs coups d'oeil tellement c'est... Impressionnant ? Je ne sais pas si c'est le mot juste. Bah...) Où en étais-je ?
Ah oui.
Sur ma droite, un drôle de gus avec un bonnet de pingouin planté sur la tête me semble un peu... Etrange. Voilà le mot juste que je cherchais.
C'est surtout qu'il a essayé de réajuster sa coiffe avec une batte dans sa main et qu'il a failli s'en foutre un coup sur le coin de la tronche et là franchement j'ai une envie folle d'éclater de rire.
A mon avis le type il a dû fumer la moquette et la colle qui va avec pour être comme ça mais bon. Aujourd'hui on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, hein ?
Je ravale mon fou rire histoire de pas le vexer, on sait jamais. Du coup c'est lui qui ricane et sans me voir (du moins il me semble mais c'est pas sûr après tout puisqu'il me cause on dirait).
Donc, à priori sans me voir, il attrape mon épaule, s'y accroche comme un naufragé à sa bouée pour m'annoncer qu'il a un rocher dans sa chaussette.
C'est pas un rocher que t'as, c'est trop gros. Ce doit être un caillou que je lui réponds en regardant ce qu'il fait.

Cette scène me propulse en un instant à mes années de lycée quand on étudiait « En attendant Godot » sauf qu'au début de la pièce, le mec retire sa chaussure pour cracher dedans si je me souviens bien. C'était absurde, j'avais adoré. C'était exactement comme maintenant.
Je lâche pas l'affaire, je sens que lui et moi on a peut-être beaucoup de choses à se dire et je le laisse retirer sa pompe.
Pour atténuer ce que je viens de lui dire, histoire qu'il ne me prenne pas pour un je-sais-tout j'ajoute:
d'un autre côté quand on marche avec un caillou dans sa tatane il arrive un moment où on a l'impression d'avoir un bloc de granit qui vous râcle la voûte plantaire et les doigts de pieds, à force...
Tiens, ça me rappelle une très vieille chanson Française :
« ça me gratouille, ça me chatouille les doigts d'pieds ! »
C'est que je connais la France moi, j'y suis allé en vacances. Enfin, c'était à paris mais Paris c'est la France, non ? Le reste c'est la province. C'est ce qu'ils disent en tous cas.

A ce moment là, il lève les yeux vers moi, me sourit et m'annonce qu'il s'est planté de grolle.
Je reste quelques secondes perplexes à me demander si ce mec est génial ou bien complètement con. J'hésite.
J'hésite parce qu'on dit toujours que les deux opposés se rejoignent à un un moment donné et je finis par conclure que lui, bah...il doit être à mi-chemin avec le point de jonction en fait.

Il remet sa godasse tant bien que mal, retire l'autre et la secoue. Jusque là rien d'anormal, il fait comme tout le monde en fait. Et là le caillou tombe.
J'allais le ramasser pour l'examiner de plus près quand il me demande si je m'étais entraîné à faire la béquille.
Bah ouais que je lui répond du tac au tac avec un sourire narquois, non seulement je sais faire la béquille mais aussi le bâton de pèlerin ou la canne Anglaise, c'est comme tu veux !

Puis, comme j'ai une idée qui s'est arrêté...
Bah ouais. Y en a qui ont des idées qui fusent, d'autres qui ricochent, qui traînassent, qui lancinent ou bien en boucles ou mille à la seconde, moi j'ai les idées qui s'arrêtent. C'est comme ça. Qu'est ce que je disais déjà ? Ah oui, le fameux caillou.
Je le ramasse et je le présente au gus en disant:
tiens tu vois, c'est même pas un caillou. En fait c'est un gravillon et c'est pire ! Regarde bien, il est tout pointu partout.
D'où l'idée du rocher et voilà. Mais bon fastoche, j'ai toujours été bon en logique moi.
Mais j'ai pas fini alors je continue:
tu devrais me laisser vérifier dans ton autre savate des fois qu'il y en ai un tellement bien planqué que tu l'aurais pas vu. On sait jamais, ce serait con de reprendre ton chemin avec ça d'autant que je serais pas toujours là pour te servir de pilier hein ?
Et puis tant qu'à faire j'ai une question qui me taraude depuis tout à l'heure donc, puisque je lui ai rendu un service, il pourrait peut-être me rendre la pareille:
Tu te souviens toi comment il s'appelait le type qui attendait Godot ? Pas Didi, l'autre ?
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Re: fluent in gibberish

Dim 3 Jan 2021 - 1:56

Sûrement que c'est une chance, qu'on l'envoie pas joyeusement promener, par les temps qui courent. Pas qu'il ait un instant considéré l'idée qu'enfoncer ses doigts dans l'épaule d'un inconnu puisse être mal pris. Bien longtemps qu'il a plus d'égard pour ce que pensent les autres, pour ce qui se prend bien, mal, parmi ses pairs. Mais son pilier est docile, alors la question ne se pose même pas. Il souffre ses élucubrations, y va de ses rectifications, récoltant un Ohhhh t'as raison! quand il redescend le rocher du brun à un raisonnable caillou. Impossible de dire si Gary comprend vraiment la différence, quand certains mots se sont réduits à l'état de concepts dans le vocabulaire estropié. Cailloux, pierres, rochers ou montagnes, englobés dans la même idée, tous interchangeables sans aucune distinction. Mais il est pas compliqué, alors ça acquiesce volontiers, aussi bien à ça qu'au reste, de grands mouvements de tête alors qu'il gesticule toujours pour soulager son pied, oui oui imbécile en répétition.

L'apocalypse, c'est avant tout des rencontres. Des cadavres qui ont tendu les dents, des vivants qui ont sorti les armes, des petites coupures fatales. Et, pour Gary, souvent, des rencontres hasardeuses comme celles-là, que ce soit d'une phrase mal placée au détour d'une situation tragique, ou d'un échange abruti autour d'une chaussure. Régulièrement soldées par des regards perplexes, moqueurs, et des yeux levés au ciel. Pas qu'il s'en formalise, lui dont le bon sens s'est tailladé à l'autel de sa folie. Par contre, quand l'inconnu confirme s'être entraîné à faire la béquille et dévoile dans le même temps le reste de ses capacités, c'est un sourire épaté qui s'étale au large, l'admiration sincère au fond des yeux. Tu pourras m'apprendre? Déjà, il s'imagine les différences de posture, entre le bâton de pèlerin, qu'il n'imagine véritablement qu'au bout du bras de Gandalf, et la canne Anglaise, qui se représente brièvement à l'esprit comme un canard orné d'un monocle, avant de, dans un sursaut de logique, se transformer en canne ornée d'un monocle. Dans un dernier effort il remet sa chaussure, puis lâche son futur professeur. Ce dernier s'abaisse, ramasse la pierre échappée de sa prison, et la lui présente. Gary, il renfonce son bonnet sur son crâne, fait mine de réajuster des lunettes qu'il n'a jamais portées, et analyse le gravillon qu'on lui présente en plissant les yeux. Tout pointu... Tu crois que ça pourrait être un oursin? Il demande ça en relevant un oeil vers son sauveur, avant de secouer la tête pour rejeter l'idée. Il va pour le pousser du doigt, le caillou, mais déjà le jeune homme l'invite à lui laisser regarder son autre chaussure. Il serait faux d'affirmer qu'il pèse le pour et le contre et réfléchit à la logique avant de se précipiter dans un grand sourire. C'est une bonne idée, ça! La prudence. Faux-air solennel qu'il porte mal quand il lance un clin d'œil avec ses deux yeux en même temps. Et aussitôt, il reprend appui sur l'épaule de son nouvel ami, baisse les yeux vers ses chaussures pour essayer de se souvenir de laquelle enlever, et entreprend d'enlever la bonne, plus par hasard qu'après une réflexion particulièrement réussie.

Le nom de Godot l'interrompt un instant dans ses mouvements. Vieux souvenir d'années oubliées qui gratte dans les fragments de sa mémoire. Je connais pas Godot... Il se gratte la joue, un pied toujours en l'air. Le souvenir bat des mains dans le vide sans parvenir à s'accrocher à ses pensées. J'ai connu un Dylan, peut-être qu'ils se connaissent? P't'être si tu sais où ils l'attendent, et que tu y vas, et que tu l'attends, tu les croiseras? Il arrache sa concentration à la conversation, incapable de se souvenir des coins préférés d'un Dylan remonté de la maternelle dans le flou de ses souvenirs embrouillés, pour la porter à sa chaussure, qu'il enlève et lui tend. Tiens, t'as raison, j'préfère que tu vérifies. Tu fais quoi quand tu fais pas le pilier? Pied en l'air à la manière d'un flamand rose sans grâce, accroché tranquillement à l'épaule de son équipier du moment, il attend l'examen minutieux de sa chaussure et les résultats dudit examen. Aaah ! Le copain de Dylan c'était Coriandre ou Thym, ou Œstrogène. Illumination rare sur des yeux ouverts en grand, persuadé qu'il est d'avoir trouvé une solution au plus gros problème de la journée, si ce n'est de la semaine.

Puis dans le battement suivant, il poursuit: Et toi, t'attends qui? Moi c'est Gary. Enfin c'est mon prénom, j'attends personne. Y'a Archie, là-bas, Il désigne le blond assis en tailleurs un peu plus loin, lui fait un grand signe de la main. Lui il m'attend, c'est mon meilleur copain. On se balade ensemble. Description puérile d'un compagnon de survie, d'infortune, d'un allié de taille dans une bataille contre l'univers qu'il aurait pas été foutu de gagner seul. Il sautille un peu, réajuste sa poigne sur l'épaule de l'inconnu et, avec une pointe d'inquiétude, sourcils froissés au-dessus du nez, demande: Alors, Dr. Pilier, ça donne quoi? J'vais pouvoir marcher?
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Re: fluent in gibberish

Mar 5 Jan 2021 - 18:04

Je vois que le mec est content et c'est tout ce qui m'importe. Le reste, le fait que son discernement se soit un peu barré ne me regarde pas. Je pense même qu'il a raison d'être ainsi, il souffre moins. Du coup, quand il me demande de lui apprendre à faire le bâton de pèlerin et la canne Anglaise, je lui réponds:
fastoche ! Pour la béquille tu t'es appuyé à mon épaule, pour le bâton tu t'appuies sur mon avant bras et pour la canne Anglaise tu t'appuies sur ma main mais c'est moins efficace, c'est juste pour la parade.

Il pense que le gravillon pourrait être un oursin. Pourquoi pas, je n'y avais pas pensé ! Mais après réflexion, je tombe d'accord avec lui, les piquants sont beaucoup plus long et l'animal bien plus gros que ce morceaux de caillou plein de traîtrises.
Moi je prends l'autre godasse pour l'inspecter vu qu'il est d'accord et pendant que je regarde à l'intérieur on parle de Godot, de Didi... Dylan ? C'était ça son nom complet ? J'ai un doute mais dans l'incertitude je m'abstiens.
Non, je lui réponds. Je ne vais pas les attendre, ça sert à rien, Godot ne vient jamais et aux dernières nouvelles les autres attendaient près d'un arbre, après je me rappelle plus.

Je vois rien dans sa grolle alors je secoue un peu. Pendant ce temps il me demande ce que je fais.
Je voudrais devenir commerçant, mais pas n'importe lequel ! Je vais proposer des choses qui servent à rien mais qui sont belles et qui brillent.
Je lui explique que je vais me construire un petit étalage portatif multicolore qui tiendra avec des bretelles et dedans il y aura des objets, des bijoux, des trucs indéfinissables peints en doré ou en argent.
Mais des fois je proposerai des machins utiles. Par exemple là en ce moment j'ai un stylo rose fluo métallisé qui marche encore et une écharpe zèbre avec des pompons rouges.

Ah ! T'avais du sable dans ta pompe, j'ai eu bien fait de vérifier ! Et je laisse couler par terre les résidus jaunes et grisâtres en levant bien haut la chaussure pour qu'il voit ça de ses propres yeux. Sauf que là, il cite des noms qui m'interpellent et j'oublie de lui rendre son bien.
Godasse toujours levée je réfléchis tout en tournant la tête négativement à chaque herbe ou épice citée.
Nan, c'était un truc genre Marjolaine ou Laurier ou... C'est oestrogène qui me donne la langue au chat et je m'écrie:
c'est Estragon !!! putain, t'es calé comme mec quand-même !

Moi j'attends Tori et Jeff mais je vais pas lui dire parce que c'est compliqué. Sinon j'attends personne.
Enchanté Gary, moi c'est Jesse. Et j'envoie un petit salut de la main à son pote histoire d'être sympa.
Mais d'un coup le type à l'air inquiet et je comprends très vite pourquoi.
Oh pardon, j'avais oublié ta tatane ! Tiens, tu peux la remettre y a plus rien dedans, tu pourras gambader comme un lapin !

Je le laisse à nouveau me prendre pour béquille puis, je sors de mon sac l'écharpe zèbre car je trouve qu'elle irait bien avec le pingouin sur sa tête. Aussi parce que je suis là pour faire des affaires, pas pour discuter pendant des heures, quoique...

Qu'es-ce que t'en dis de ça ? Que je demande en lui mettant sous le nez ma superbe trouvaille, ça te plairait de l'avoir et de l'échanger contre autre chose ?
Elle est en laine bien chaude, ça se lave bien, ça sèche vite et pas besoin de la repasser !
C'est vrai qu'elle est géniale. Presque neuve; à peine un trou au milieu.
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Re: fluent in gibberish

Lun 15 Fév 2021 - 17:36

Fort de ses nouvelles connaissances en matière de piliers et de cannes, qu’il aura certainement oubliées d’ici peu, Gary discute littérature sans tout à fait se souvenir qu'il parle d'un livre. Il faut bien avouer qu'il sait rarement de quoi on parle, après tout, même s’il parvient toujours à rebondir sur une conversation avec la conviction d’être sur le bon chemin. Son nouvel ami lui explique que les autres l’attendent près d’un arbre, et Gary essaie rapidement de se souvenir du dernier arbre qu’il a vu pour essayer de l’aider. Il a pas le temps de lui proposer de chercher l’arbre en question qu’il secoue sa chaussure et que Gary lui pose une autre question.

Il lui explique alors son projet, et Gary, un pied toujours en l’air, trépigne d’excitation. Comme nous! qu’il interjette par-dessus son interlocuteur. Puis il essaie de se représenter l’étal portatif dont il parle, sans grand succès. Par contre, il est très enthousiasmé par l’idée d’un autre marchand qui proposerait des jolies choses qui brillent, ce qui est leur unique critère de sélection lorsqu’ils parcourent l’Etat à la recherche de trésors. Comme des pies un peu hors-taille. Pies voleuses et pies bavardes, Archie et Gary en oiseaux maladroits. Les deux objets qu’il lui met en avant lui donnent envie de les lui échanger sur le champ. Le stylo pour Archie, qui pourrait faire de jolis dessins rose métal, et l’écharpe pour tenir compagnie à Gunther, présentement logé sur sa tête. Puis il pourrait la partager avec Archie, et ils auraient alors des couleurs similaires, avec Gunther et le Zèbre. Peut-être qu’il faudrait quelques taches de sang supplémentaires sur la tête de Gunther, mais les taches de sang, ça se trouve facilement. Il suffirait de trouver un prénom au Zèbre. Jemma? Mützi? Giraffe? Non, ça, ça risquerait de le perturber. Occupé par ces délibérations internes, il oublie de manifester son intérêt sur-le-champ, et son attention se laisse ensuite accaparer par le sable qui coule de sa chaussure. Il hausse un sourcil, se gratte le menton dans un geste qui lui donne l’air pensif alors qu’assez peu de pensées lui traversent finalement le menton. J’suis pas allé à la plage pourtant.

Le nom d’Estragon revient aux mémoires, et Gary est finalement pas certain qu’ils parlent de la même personne, mais tant pis. Un autre prénom entre en scène. Jesse. Je connais pas de Jesse moi, le dernier c’était une dernière et maintenant c’est une Kevin. Il saurait pas retrouver l’histoire qui a donné leur nom aux Kevins, là où les autres les appellent les Revenants, les Revenus, les Mordeurs ou quoi que ce soit d’autre. Puis sa chaussure lui manque, l’air est froid sur des chaussettes jamais tout à fait sèches, et ça se transmet aussitôt à ses traits. Mais Jesse la lui rend aussitôt, et il soupire, soulagé, et lui offre un grand sourire reconnaissant. Essayant de se rappeler des techniques mentionnées un peu plus tôt, il s’accroche à son avant-bras pour remettre son pied au chaud sans se casser la figure. Ca, c’était la technique de la brindille, c’est ça?

Il observe l’écharpe avec l’émerveillement d’un môme devant le cadeau que ses parents avaient pourtant juré ne pas pouvoir lui offrir. Il piétine d’impatience, elle est encore plus belle en vrai! Les rayures luisent dans ses yeux, et s’il pense un instant à la lui arracher des mains et à partir en courant avec, ce n’est absolument pas par malice. Mais finalement, ça semble plus simple de l’échanger. Alors à la place, il répond, un peu trop fort sûrement, exalté: Oui! On pourra la partager avec Archie! Y’a même un trou pour mettre son nez! Le nez c’est bien, ça permet de voir les odeurs de loin! Il réfléchit l’espace d’une seconde, jette un oeil au jeune homme derrière l’écharpe et un en arrière à l’endroit où Archie est assis avec leur marchandise. Nous on a… euh… Je sais plus, attends! Bouge pas! Sur ces mots, il part en courant pour rejoindre Archie. Les deux premières foulées sont marquées d’une boîterie fantôme, le corps incertain de trouver un caillou là où il ne devrait y avoir que la semelle. A la réalisation qu’il peut effectivement gambader comme un lapin, ou du moins un lapin à deux pattes, un lièvre peut-être?, il se retourne en pleine course pour offrir à Jesse un pouce levé et un sourire. Ce faisant, il cogne violemment l’épaule de quelqu’un, saute sur le côté dans un rire certainement inapproprié, et reprend son chemin sous les injures de l’individu bousculé, sans se soucier de l’ampleur de son mécontentement.

Après des explications succinctes et désordonnées à Archie, il attrape quelques objets au hasard, les loge tant bien que mal entre ses bras, et reprend le chemin en sens inverse, beaucoup moins rapide. Il aurait sans doute été bien plus efficace de ramener Jesse à leurs trouvailles que d’amener les trouvailles à lui, mais tant pis. On a à peu près tout ça! qu’il annonce fièrement en le rejoignant. Il n’a pas attrapé grand-chose, dans sa précipitation, mais il est tout de même à même de lui présenter: un épais pull noir orné de flamands roses, T’as vu, y’a plein d’autruches dessus! Avec ça tu cours super vite!, une poignée de porte, C’est super bien pour faire des blagues toc-toc! Pis ça fracasse bien les Kevin aussi, mais faut être un peu près. Elle est dorée! une tong droite, Mais faut avoir une gauche, ou pas avoir de pied gauche. Mais elle est bleue, du coup elle est jolie, et enfin une rallonge électrique, Ca c’est bien pour faire un collier, ou encore pour faire sécher des trucs. Ces dernières idées le satisfont moyennement, et dans l’instant suivant il s’écrie: Ou pour promener son chien! Ou faire de la corde à bondir! Là. Sourire satisfait aux lèvres, il récupère son souffle, regarde à nouveau Jesse. Y’a des trucs dedans contre l’écharpe? Et t’as encore le stylo? Archie il fait des dessins, ça serait joli des dessins roses! Tu veux un dessin?
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Re: fluent in gibberish

Mer 17 Fév 2021 - 23:41

Ah, ouais ? Vous aussi vous voulez vendre des trucs qui brillent et qui servent à rien ?
Que je lui demande avec une curiosité pleine d'enthousiasme.
C'est cool. On pourrais bosser ensemble du coup, ou même aller visiter des maisons un de ces jours pour tenter de trouver des choses ?
Moi j'aimerais bien. En fait j'aime tout pourvu que je ne sois pas seul et s'il décide qu'on irait avec son pote, il serait le bienvenu. Je pense même qu'on pourrait bien se marrer.

Moi pendant ce temps là je suis resté bêtement avec la chaussure en l'air à regarder le sable couler et quand Gary me dit qu'il n'est pas pourtant pas allé à la plage, je reste perplexe. Pas autant que lui mais quand-même. Où a t-il bien pu aller pour ramasser ça ?
Après brève réflexion je trouve la solution ou plutôt une des multiples hypothèses au problème en cours:
tu as peut-être traversé un vieux chantier où il y avait un tas de sable ?
Après, il aurait pu tout aussi bien aller dans un square ou encore...

Mes recherches s'arrêtent là car faut dire que le nouveau pote vient de m'en boucher un coin. Pour une fois je sais même pas quoi répondre puisque le Jesse qu'il ne connaît pas c'est moi.
Je suppose qu'il s'est emmêlé les pinceaux avec des souvenirs ?
En plus je comprends que dalle à ce qu'il veut m'expliquer avec sa Kevine... Puis tout à coup, la lumière se fait dans mon cerveau et je le regarde en disant:
Ouais j'ai pigé ! En fait le Jesse que tu connaissais s'appelle maintenant Kevine parce qu'il... Enfin, elle est devenue transgenre c'est ça ? Moi je vois pas d'autre explication en tous cas.
Sur ces entrefaites, je lui rend sa pompe et je corrige son erreur:
nan, pas la brindille, ça c'est le bâton de pèlerin.

Après c'est le délire et moi j'ai la banane qui fend mon visage tellement je suis content de voir qu'il apprécie ma marchandise. C'est vrai qu'elle est belle cette écharpe en plus qu'elle se marie bien avec le pingouin au niveau des couleurs.
J'allais lui dire que je lui ferai un prix d'ami pour les deux trucs mais je n'ai pas eu le temps. Il est encore plus speed que moi, c'est dire !

Je crois qu'il est parti chercher de quoi échanger. Vu que ce serait plus simple que je m'approche de son sac je fais un pas en avant mais je ne peux pas aller plus loin car Gary bouscule salement un type qui le prend mal. Et à force de gueuler des noms d'oiseaux par dessus son épaule, le gus finit par butter contre moi et me tomber dans les bras.
Ah bah voilà ce qui arrive quand on regarde pas devant soi ! Que je lui dit en rigolant tandis que lui, vexé comme un pou, se casse comme un voleur.

A présent il s'agit de troquer. C'est une affaire sérieuse alors je me concentre tandis que Gary me montre ce qu'il a rapporté. Moi je flashe sur le pull d'abord parce qu'en chemise et veste de costard je me les pèle mais aussi parce que je le trouve beau en noir avec des oiseaux roses.
Après réflexion, je ne pense pas que ce soit des autruches mais je n'ose pas lui dire de peur de le contrarier d'autant que ça n'a aucune importance.
J'aime bien aussi la poignée de porte dorée alors j'hésite. Je ne choisirai qu'une chose, je ne suis pas un malhonnête, d'autant que ses objets ont de la valeur.
La tong est intéressante. Je pourrais la découper ou la modifier pour en faire des choses genre porte-clés. Par contre je suis moins fan du câble alors je l'oublie et après maintes hésitations je me saisis du lainage.
Je vais prendre le pull, il est trop beau et je peux avoir besoin de courir vite un jour.

Je lui tend l'écharpe et naturellement je suis entièrement d'accord pour joindre le stylo avant de m'exclamer:
Bon deal ! Je vais enfiler le pull maintenant, j'aurai plus chaud.
C'est sûr, moi j'aimerais bien un dessin mais son copain, aura t-il envie de faire ça maintenant ?
Alors je lui demande:
ça va pas le déranger de dessiner maintenant ? Vous n'êtes pas pressés ?
Je fouille dans mon sac à dos à la recherche de feuilles de papier et j'en trouve au fond, toutes froissées. Je ne sais pas si ça fera l'affaire mais je les tends à Gary. Il saura bien me dire.
Si le pote accepte de dessiner, j'irai « acheter » une paire de binouses; ça ferait passer le temps et ce serait sympa. A condition qu'ils aiment ça. Sinon y a du jus de pomme ou du cidre sur les étalages.
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Re: fluent in gibberish

Dim 21 Fév 2021 - 16:48

Lui, il a souvent l’impression que ce qu’ils troquent, c’est ce qu’il y a de plus utile, et de plus indispensable, que ce soit une chaussure trouée ou un paquet de couches vide. Mais ça sert à rien, c’est un retour qu’ils ont souvent quand les gens refusent de leur échanger quelque chose. Alors peut-être que c’est vrai, et qu’ils font exactement comme ce nouvel ami. Ce qui est certain, c’est que si c’est coloré et brillant, ça finit dans leurs collections de trésors. Alors oui, eux aussi, ils vendent des babioles brillantes et inutiles. La perspective de partir en excursion avec son nouveau copain, ça fait grandir le sourire qui lui quitte jamais la gueule. Il est certain que lui et Archie s'entendront à merveille. Ohhh oui! On aime bien visiter des maisons, c’est encore plus rigolo si on est plusieurs! On pourra ramener plus de trésors en plus, parce que des fois avec Archie, on ramène trop de trucs et après nos sacs trouvent que c'est trop lourd. Le sien, il lui rentre dans les épaules pour se venger, et après il a des grosses traces rouges et mal au dos. Archie, il est plus costaud, alors c'est lui qui porte le plus de choses.

Il a pas l'impression, non, d'être passé près d'un château, il a bien dit château? de sable. Lui semble qu'il s'en souviendrait, qu'il aurait probablement ajouté des tours à l'édifice, et des petits drapeaux faits en branches cassées et en mouchoirs usagés. Il hausse simplement les épaules, un peu déçu à la perspective d'être passé à côté d'une occasion pareille, mais la pensée lui échappe bien vite. Bien vite, il est trop occupé à regarder Jesse avec une incompréhension grandissante. Il perd le fil entre le et la Jesse et les Kevin.  Mhh, non...? C'était une Jesse, et après c'est devenu une Kevin. Les Kevin c'est les... Les mots lui font défaut pour décrire les horreurs qui arpentent le monde, alors il réfléchit un instant avant de se lancer dans une imitation plus vraie que nature. Il lui sert la panoplie complète: Borborygmes, démarches amputées par des membres nécrosés, et s'il arrive pas tout à fait à reproduire le regard vitreux, il sait très bien le perdre dans le vide comme s'il fixait les fondations mêmes de l'univers et qu'il y comprenait rien. Au terme de sa démonstration de quelques secondes, qui élicite naturellement quelques regards mauvais de la part des autres personnes alentours, il retrouve sa place vers Jesse.  C'est eux les Kevin. J'sais pas s'ils ont un genre, j'crois ils ont surtout faim, ça compte?

Après la présentation de ses marchandises, Gary attend presque patiemment que Jesse fasse son choix. Quand il jette son dévolu sur le pull, le brun s'exclame:  Super choix! Tu vas aller plus vite que les Kevin, maintenant. Ca évitera que y ait un Jesse-Kevin de plus. J'préfère que tu restes un Jesse tout court. C'est un peu l'équivalent d'une déclaration d'affection, pour Gary. Parce que ça fait bien longtemps qu'il se soucie plus de qui survit et de qui meurt, tant que c'est pas Archie, ou lui. Mais il apprécie Jesse, il a l'impression de le connaître depuis bien plus longtemps que les quelques minutes qui ont composé leur échange. Il récupère l'écharpe et le stylo, dans des exclamations d'excitation et en sautillant sur place.  Et moi, je mets l'écharpe pour tenir compagnie à Gunther! Comme elle s'appelle? Je l'appelle Zèbre depuis tout à l'heure. C'est sans doute bien plus malin de demander à l'ancien propriétaire de l'écharpe, pour pas la perturber. Elle risquerait de moins bien fonctionner. Puis il glisse le stylo dans sa poche et noue rapidement l'écharpe autour de son cou, après avoir déposé tout le reste de ses babioles au sens sans aucun ménagement. Puis il en saisit les extrémités rouges, et tourne sur lui-même comme s'il présentait une grande robe de cérémonie à son prétendant. Il termine sa pirouette dans un rire, ravi de sa nouvelle acquisition.

Il jette un œil à Archie, toujours assis en tailleurs plus loin derrière eux. Non, aujourd'hui on reste là, on doit échanger nos trésors! On part demain, ou la semaine prochaine. Pis Archie, il aime toujours dessiner et faire des cadeaux. Puis il a un super stylo rose à paillettes maintenant. Il a besoin d'un peu de minutes par contre, comme euh 17, mais il dit rien si tu le regardes pendant. Ca le calme, lui, de regarder les dessins prendre forme sous les doigts d'Archie. Il hausse une épaule. Puis si jamais il a vraiment pas envie, moi je peux te faire un dessin, mais il sera moins beau. il prend les feuilles qui lui sont tendues, oh ça fera des dessins en montagne! puis il ouvre les bras en grand et, sans lui demander son avis, attire Jesse dans une étreinte. Moins prône aux embrassades que son compagnon blond, Gary reste malgré tout assez friands de câlins spontanés. Puis il ramasse le bric-à-brac qu'il a déposé par terre. Tu viens avoir un dessin, alors? Comme ça on peut lui donner son nouveau stylo, et p't'être il va s'en servir pour son dessin. Et d'un geste et d'un sourire, il l'invite à le suivre jusqu'à leur étal.
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