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The original version is the best version

Dim 20 Sep 2020 - 11:20

Les coups étaient sur la porte, mais ils auraient très bien pu être sur son crâne.

Lance inspira longuement par le nez, les yeux encore fermés, dans cette torpeur qu’on a lorsqu’on est brusquement secoué d’un sommeil qui n’était de toute façon pas du tout réparateur. Le relief de bois du bureau sur lequel il s’était appuyé la tête a laissé une emprunte temporaire sur son front, qui disparaîtra sans doute bien plus vite que le gout maussade qu’il a jusque dans la gorge.

Les bruits furieux continuent et le pilote grogne, s’étire longuement tel un chat. Difficile de dire il est quelle heure, mais la lumière qui cherchait à percer entre les rideaux sur la fenêtre de la cuisine semblait naissante.

Avec un soupir qui lui donnait vingt ans de plus, l’homme se releva lentement, faisant gaffe de pas subir cet état d’étourdissement quand on bouge trop vite au réveil. C’était peine semi-perdue songea-t-il en baillant à s’en décrocher la mâchoire. Les coups continuent et le pilote marmonne pour lui-même, cherchant dans le désordre de la piaule un t-shirt qui ne soit pas trop taché d’huile à moteur. Sa modestie partiellement retrouvée, il traverse la cuisine de sa petite maison en se grattant la tête. Un cadre de piètre qualité posé négligemment sur la table à manger jonchée de pièces de voiture attira son attention et il s’arrêta, l’observant en silence avant de le prendre dans ses mains. C’était un tout aussi piètre dessin, mais…
Spoiler:
Son pouce effleura la basique chevelure de la malicieuse brune, et les lèvres du pilote s’étirèrent dans un léger sourire, qui ne dura qu’un instant. Un instant avant que la réalité l’écrase à nouveau, la largeur de ses épaules insuffisantes pour ce poids qui l’entraînait vers le fond depuis presque un an. Ce froid qui rappelait l’hiver nucléaire dans son propre cœur.

Le bruit insistant, venant de sa porte d’entrée, le ramena dans la réalité, et il reposa le cadre en baissant les yeux.

« C’est bon, j’arrive bordel. »

Une autre journée à vouloir enterrer ce qui persistait à revenir encore et toujours. Comme le cadavre d’un meurtrier amateur, qui passe son temps à refaire surface, peu importe à quel point on creuse profondément. Son poing se serre, mais ça aussi, ça ne durera pas. Toute la force du monde ne pouvait étrangler ce sentiment qui le rongeait de l’intérieur.

Ce vide cosmique.

Il se semi-traîna jusqu’au vestibule, jetant un regard distant à la large clé anglaise appuyée contre le porte-manteau. Lance se demanda s’il aurait encore le réflexe de l’attraper, si la personne derrière la porte voulait mettre une conclusion définitive à l’épopée du pilote.

Ne pas connaître la réponse l’effraya davantage qu’il ne l’aurait cru, et il enterra la pensée en ouvrant la porte, juste assez pour voir de qui il s’agissait. Soupirant devant la blonde apparition, Lance releva les prunelles vers le soleil du matin qui lui brûlait déjà les rétines.

« … Kinda early for a booty call, sister. »

L’un des atouts d’un bon pilote est de savoir choisir les bonnes courses. Si on transpose ça dans la vraie vie, du moins celle qu’il lui reste ? Ça lui rappela un rap de Ludacris.

Move b*tch, get out the way
Get out the way bitch, get out the way


Avec un soupir, il s’écarta pour la laisser entrer dans la dérive de son existence.

« T’as encore épuisé ta ration de café ? »

Il avait arrêté, personnellement. L’odeur du breuvage le ramenait à des endroits qu’il essayait d’oublier.

@May L. Goldenberg
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Re: The original version is the best version

Dim 20 Sep 2020 - 22:49

« T'as une mine horrible. » lâcha-t-elle sans trop de tact, en guise de bonjour. Elle n'avait pas été capable d'attendre qu'il ouvre complètement la porte avant de se faufiler à l'intérieur comme un putain de chat. La blonde craignait probablement qu'il change d'avis, qu'il referme la porte comme il se fermait à tout le monde autour, dernièrement - même à elle. Et il osait encore prétendre qu'elle était sa sister, le con.

Elle se précipita à la cuisine, zieutant d'un oeil mauvais les multiples bouteilles d'alcool qui semblaient se dédoubler un peu plus à chaque fois qu'elle mettait les pieds ici. Si elle était en mesure de juger? Non. Absolument pas. Est-ce qu'elle le faisait quand même? Oui. Pour son bien. En soupirant discrètement, Cendrillon s'approcha de la fenêtre pour ouvrir les rideaux d'un coup sec, se retournant vers Lance - sourcils légèrement haussés - en laissant la lumière du soleil se répandre dans la pièce. « Not that early. » Et elle ne faisait que citer l'évidence.

Fuck, cette maison avait aussi grandement besoin d'air. Elle allait d'ailleurs le lui dire, avant de tomber sur cette oeuvre d'art, juste là. May s'approcha, prenant le cadre dans ses mains en se mettant à rire, réalisant peu à peu qu'il s'agissait bel et bien de Raven. C'était son fidèle piolet, entre ses doigts? Ce n'était pas particulièrement clair. Avoir un appareil photo qui fonctionnait lui manquait, sur le coup. Enfin, elle ne savait rien de l'histoire de ce dessin, mais une chose était certaine, il traduisait le gouffre sans fond dans lequel était tombé le pilote. Il confirmait surtout qu'il ne devait pas se lancer dans une carrière d'artiste, mais ça, elle ne le dirait pas. Merde, qu'est-ce que la pigiste lui manquait. Elle prendrait même la version retardée sur le bout de papier, si elle le pouvait, pour la retrouver.

Liv leva la tête vers lui, un peu distraite, quand il lui demanda si elle était à court de café. « Non, justement. Mais j'ai ce qui faut pour que tu puisses avoir ta dose. » Elle regarda autour d'elle à nouveau, sincèrement attristée de voir la baraque dans un tel état. « Visiblement, le besoin est criant. » Walker savait très bien qu'elle non plus ne nageait pas dans le bonheur, surtout depuis la disparition d'Adam. Sa maison - leur maison - n'était pas bien mieux. Et pour éviter d'y faire face, elle ne comptait plus les fois où elle avait réquisitionné le canapé du pilote pour dormir. Enfin, dormir était un grand mot. Fixer le vide était une description plus juste. Ne disait-on pas que d'être seul à deux était moins difficile? Elle ne savait plus.

La petite l'observa un instant, se doutant bien de son aversion nouvelle pour le café. Peu importait. Il fallait bien crever l'abcès un jour - qu'il se mette à crier ou à taper sur elle, Goldenberg en avait rien à foutre. Elle ne disait pas un mot, fouillant dans son éternel sac à dos avant d'en sortir un contenant bien particulier et de laisser tomber le reste du sac par terre - de façon peu délicate. S'il avait besoin de douze tasses de café pour revenir à la vie, elle ferait couler le liquide à flot. La princesse s'approcha des armoires, en ouvrant une, puis deux, sans succès. « Elle est où, la machine à café? »


'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
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Re: The original version is the best version

Lun 21 Sep 2020 - 9:06


« Merci, toi aussi t’es superbe »

Du tac-au-tac alors qu’elle se faufilait dans la maison. Il soupira en refermant la porte avant de la suivre d’un pas lassé. C’était sans compter sur le fait qu’elle venait d’ouvrir les rideaux subitement, le faisant siffler comme un vampire exposé à la lumière du jour. Lance releva la main pour empêcher la clarté envahissante d’assaillir ses pauvres globes oculaires encore davantage, qui roulaient dans lesdits orbites, d’ailleurs.

« C’mon jour de congé… Tôt matin ou tard matin, c’est la même chose »

Ou presque. Il vit la femme s’emparer du cadre sur la table et fit un pas pour s’objecter en relevant la main, mais abandonna son geste tout aussi vite. Le pilote n’avait pas oublié que s’il existait une personne qui pouvait ressentir la même chose que lui, la même souffrance… C’était May. Et c’était sans compter les autres pertes de la femme, qui semblaient juste s’empiler depuis quelques temps. Nathan. Le gamin baleine. Puis ce type que Lance n’avait pas trop connu étant déjà dans l’ombre de la mort de Vic à ce moment-là… Adam. Il s’en voulait de ne pas avoir été là pour elle; mais il n’était même pas là pour lui-même actuellement.

Pour être honnête, Lance ne savait pas comment elle tenait debout, et encore moins comment elle pouvait se montrer si énergique. Mais Walker la connaissait assez pour savoir qu’une partie était une façade, habilement façonnée pour tromper sa peine. C’était mieux que rien, et surtout, mieux que lui.

Elle semblait regarder l’état de la maison avec un œil critique, et Lance se mit la main derrière la tête. Autrefois, il aurait été bien plus discipliné – il n’était pas un maniaque de l’ordre mais aimait le fonctionnel – alors qu’à présent, c’était du pareil au même. Les bouteilles qui s’entassaient dans un coin, les pièces de voiture qui recouvraient la plupart des surfaces planes, le moteur à moitié démonté dans le placard… C’était son monde désormais. Apparemment.

Elle semblait avoir déclaré ses intentions et Lance se renfrogna, peu intéressé à rouvrir une plaie même infectée.

« Si c’est pour rembourser tes fréquents bed-and-breakfast, c’pas nécessaire, hein. Pas comme si je payais le courant ou tes douches de trente minutes. »

Mais elle ne lâchait pas le morceaux, sortant de son sac un bocal avant de lui poser une curieuse question.


« La… Machine… »

***

Lance tituba dans le couloir, sa main libre l’aidant à marcher droit alors que l’autre tenait la bouteille de moonshine qu’il porta à ses lèvres pour une autre longue gorgée. À chaque pas il se sentait plus engourdi. Habituellement il aurait détesté ça. Mais la sensation semblait rejoindre son cerveau, se propager dans ses neurones. Elle faisait taire le mal qui poignardait son cortex.

Se rendre à la cuisine aurait dû prendre au maximum cinq secondes, mais il n’était pas certain de la chronologie actuelle dans l’épopée qu’était le trajet entre le garage et ici. C’était pas grave. C’était pas important. Personne ne l’attendant à l’autre bout, à la ligne d’arrivée.

Personne.

Il atteint enfin la table à manger et s’y appuya avec résolution, l’autre éprouvant le niveau de liquide dans sa bouteille avec une fascination édulcorée. Pour être honnête, Lance ne se souvenait plus trop pourquoi il allait à la cuisine à la base. Mais il y était alors autant le célébrer. Le pilote ramena la bouteille à son œsophage et laissa l’elixir brûlant envahir sa gorge et faire taire les pensées dans son crâne. Son regard diverge, flotte.

Se pose sur la machine à café sur le comptoir. C’est comme si elle l’observait, ce cadran sinistre Black and Decker qui le juste depuis les numéros fluorescents sur son afficheur. Un déjà-vu l’envahit, mais ce n’était pas une image qui s’imposait à lui, mais bien… Une odeur. Forte et courroucée, enivrante. Un café, mais pas n’importe lequel. Le genre qu’on partage dans une tasse promotionnelle Star Wars, entre futurs amis.

Son regard divergea vers le fauteuil, où était posée la grande hache de bucheron qu’il avait souvent eu près de lui à Renton. Retour sur la machine. Retour à la hache. Machine. Hache. Machine. Hache.

Il soupira, haussant les épaules comme pour lui-même avant de poser la bouteille sur la table, faisant deux pas pour ramasser l’outil forestier.

Spoiler:
***

« Elle a eu… Un petit accident »

Il se gratta la tête. Il n’arriverait pas à la dissuader. Il la connaissait trop bien pour cela. Lance finit par soupirer en replaçant son t-shirt taché.

« J’ai… J’ai une carafe, attend. »

Le pilote s’avança jusqu’au placard, se faufilant entre les pièces du carburateur V8 pour fouiller entre les objets pêle-mêle disséminés dans le fourbi. Quelques instants plus tard, il en revient aussi triomphant qu’un homme qui a gagné une réduction de 2$ pour son prochain achat de préparation H. Il commença à remplir d’eau l’objet en jetant un regard de biais à la femme, mais il ne savait pas trop quoi dire. Les mots ne lui venaient plus aussi facilement qu’avant, quand c’était pour parler à May. Ils se comprenaient mieux que la plupart des gens, et c’était peut-être là tout le problème.

« C’est trop grand, ces baraques, si tu veux mon avis. Tout ce que je voulais c’était un garage. »

Au moins la moitié du temps, il finissait par dormir dans la voiture, même s’il avait un lit à l’étage, et une tonne de magazines pornos. C’était débile, mais c’était comme si c’était le seul moyen d’être sur qu’il n’allait pas un jour ouvrir la porte menant au garage et trouver Wally disparue. C’était déjà un peu le cas chaque matin. Quand Vic n’était pas sur l’oreiller à côté.

Lance alluma le four et posa la carafe dessus, déjà pas très empressé à l’idée de l’arôme qui allait bientôt le massacrer. Pour se distraite peut-être, il commença à fouiller dans l’armoire à la recherche de tasses encore propres. C’était plus difficile que ça paraissait. Comme le reste.

« J’ai presque fini le boulot sur ta jeep, si c’est pour ça que t’es là. Me faut deux-trois trucs pour la transmission… Je ne comprends pas ta fascination, mais bon. Une ou deux semaines, selon le boulot à l’atelier. »

Un Wrangler avec le toit amovible et la suspension surélevée, rien de moins. Fallait vraiment une Barbie pour s’en affectionner. Il ne lui manquait qu’un poméranien pour compléter le basic bitch starter pack. Mais le pilote ne disait pas non, pas quand il était question de s’occuper l’esprit.

L’eau se mit à bouillir et Lance fit signe à la femme de la main. Ce n’était certainement pas lui qui allait joindre torture au désagréable.
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Re: The original version is the best version

Mar 22 Sep 2020 - 23:47

Son jour de congé, hein? À d'autres. Et voilà qu'il prétendait qu'elle avait une dette envers lui, tout ça parce qu'elle avait plus ou moins adopté le canapé du salon. Quel enculé il était, sincèrement. La présence de la blonde dans cette baraque avait probablement fait autant de bien au pilote qu'à elle-même - qu'il ose dire le contraire. « Un peu plus et tu me proposes de prendre ma douche avec toi, pour économiser l'eau. » grommela-t-elle en roulant les yeux au ciel. Est-ce qu'elle critiquait ce que lui faisait sous la douche? Non, bien sûr que non, alors qu'il arrête de lui casser les couilles. « Mais puisqu'on parle de douche, c'était quand ta dernière séance? » À en juger par l'état de son t-shirt, elle n'imaginait pas le reste. Soyons honnêtes, la petite ne s'attendait pas à une réponse, par contre.

Non parce qu'il semblait un peu absent, du coup. Elle continuait donc de chercher la machine à café comme une conne, jusqu'à ce qu'il lui dise qu'elle avait eu un petit accident. Cendrillon se retourna vers lui en plissant les yeux, un brin confuse. Elle croisa les bras, attendant visiblement qu'il propose une solution alternative. Une carafe? Oui, c'était mieux que rien. Il ne semblait pas particulièrement satisfait de sa trouvaille, du moins, affichant le même air qu'un condamné à mort alors qu'il revenait vers elle. Si la princesse avait envie de savoir ce qui était arrivé à feu la machine à café? Totalement. Mais elle avait plus important à faire, pour l'instant.

« And yet, look at all this mess. » répondit-elle quand il osa se plaindre que la maison était trop grande. De quoi aurait l'air l'endroit, s'il n'avait effectivement qu'un minuscule garage? Ils n'auraient pas le choix de nager entre les bouteilles et les pièces, bordel, et Lance le savait très bien. Enfin, la réalité était qu'elle comprenait. C'était pareil chez elle, comme si tout cet espace devenait proportionnel au vide qu'elle pouvait ressentir, depuis le départ de Vicky et Adam. Et elle ne doutait pas que c'était exactement la même chose pour le cowboy.

Liv le regarder allumer le four, se demandant si c'était encore une de ses blagues à la con. Elle avança lentement, ne le quittant pas des yeux en allumant plutôt le rond du poêle sur lequel il avait posé la carafe. « T'es encore éclaté de la veille ou quoi? » Ça, ou bien c'était son langage inconscient qui lui hurlait qu'il ne voulait vraiment rien savoir de ce putain de café. Peu importait, le pilote cherchait maintenant des tasses pour le précieux liquide. Il semblait presque nerveux, agité? Comme s'il devait absolument faire quelque chose pour ne pas penser à ce qui allait bientôt se retrouver dans la carafe - et à tous les souvenirs qui venait avec. Ça lui rappelait vaguement quelqu'un, tiens. N'empêche, May détestait le voir ainsi, et le fait qu'elle ne puisse rien faire pour l'aider la rendait carrément folle.

Posant ses mains froides sur les siennes pour l'arrêter dans sa course, elle resta silencieuse quelques secondes, cherchant les mots pour expliquer ce qu'elle avait à dire. Essayait-elle de communiquer autrement qu'en se foutant de sa gueule? Peut-être bien, même si c'était risqué. Après tout, c'était leur langage depuis toujours. Mais où est-ce que tout ça les avait mener? En enfer, rien de moins. « Lance, j'suis pas ici pour la Jeep, merde. » lâcha-t-elle finalement. « Même si une semaine ou deux, c'est totalement inacceptable. » Nice try, May. L'eau bouillait, maintenant. Elle s'empara de la carafe et du café en poudre pour préparer le tout, laissant infuser le liquide qui, déjà, remplissait la pièce de son odeur. Non sans se brûler légèrement un doigt qu'elle passa immédiatement sous l'eau froide, elle appuya ensuite le dos sur le comptoir, fixant ses pieds avant de reprendre la parole. « Elle me manque... Elle me manque terriblement, et toi aussi. »


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Re: The original version is the best version

Jeu 24 Sep 2020 - 19:04


« Ah tu me connais, quand il s’agit de sauver la planète… »

Il lui ficha un regard qui voulait tout dire par rapport à sa question à elle avant de hausser les épaules en relevant le bras.

« T’veux t’approcher pour renifler, Marly ? »

Oui ? Non ? Non. Bien ce qu’il pensait. La vraie réponse resterait donc un mystère, probablement pour le bien de tous. Ce n’est pas comme s’il devait s’assurer d’être à son meilleur pour qui que ce soit, de toute façon…

« J’ai vu dans le Magazine Playboy de décembre 1996 que tous les grands génies de l’histoire étaient des désorganisés chroniques. Par cette logique, je suis un dieu, Barbie. »

Dit-il en repoussant diverses pièces sur la table pour faire de la place à lui et elle pour s’asseoir. Il aurait eu davantage de discipline autrefois – sans être un neat freak, le pilote avait toujours préféré un environnement fonctionnel, ce que cette baraque n’était clairement plus dans son état actuel. Mais depuis la mort de Vic… À quoi bon ? Qu’est-ce que ça pouvait bien changer. Tout le ménage du monde ne l’aurait pas sauvé.

Elle posa une question accusatrice et Lance grogna tout en dénichant deux tasses « St Peters` Methodist Church – Purity, like this coffee » plus ou moins propre qu’il inspecta visuellement avant de nettoyer avec un chiffon qui, avec un peu de chance, était davantage propre lui.

« C’est une question ou une affirmation ? »

Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en avoir à foutre de toute façon. Comme si elle faisait mieux en général, en plus. Encore connue pour sa mauvaise foi, celle-là. Il s’interrompit alors qu’elle posait des mains glacées sur les siennes. Ne sachant pas quoi dire, Lance garda le silence aussi. Ce froid c’était la tempête de neige qui faisait rage dans son cœur, et le sien. Ça, le pilote savait. Mais savoir l’obstacle devant dans une course, ça ne servait à rien si on ne savait pas comment y faire face. Donovan Greene lui avait dit un jour que le seul piège qui pouvait embourber sa voiture, c’était le conducteur. Il n’avait pas tort, ce fils de pute.

« On est plus aux standards de l’acceptable, Miss »

Et ça, depuis longtemps. Depuis un an. Il la regarda s’activer sur le café, réussissant quand même à se brûler – well done, princess – tout en provoquant cette odeur qui s’éleva dans l’air, lui retournant l’estomac pour des raisons non-physiologiques, si une telle chose était possible.

Elle parla alors de Vic et Lance resta silencieux. Il n’avait pas envie d’en parler. Il aurait dû se douter que c’est ce qu’elle ferait. Parler d’elle, dans cet air, dans cet endroit…

« May… »

Lance ne savait pas quoi dire.

« Ya rien à faire. On est censé passer à autre chose… Survivre. »

Comme ils l’avaient toujours fait. Le pilote baissa les yeux.

« Ce n’est pas mon genre de… D’abandonner, tu vois ? Je n’aurais pas fait long feu dans ma carrière d’avant, sinon… Quand l’épidémie est arrivée, j’ai survécu. J’ai eu faim, j’ai eu mal et j’ai eu froid. Mais le lendemain je me suis toujours réveillé, sans me demander si je voulais encore survivre. Ce n’était pas important, ça. »

La carafe sifflait et Lance s’en approcha pour éviter d’autres catastrophes de la part de la Blonde.

« Mais je ne me demandais jamais si ça irait mieux non plus. C’était sans conséquence. Tout ce qui importait c’était de subsister. Une heure de plus. Un jour de plus. Une semaine de plus. »

Il versa le liquide brûlant dans les tasses.

« Vic a brisé toutes les règles, tout ce que j’avais de préconçu. J’ai relevé la tête et j’ai vu une journée meilleure dans mon lendemain. Mais ça, ça dépassait l’infection, la fin de la société. »

Le pilote déposa les tasses et poussa une boite de sucre qui datait probablement de la guerre d’indépendance.

« Ma carrière battait de l’aile, tu sais. J’étais plus le pilote que j’étais. Deux, trois ans et la SRT m’aurait mis en retraite volontairement ou non. Et à ce moment-là… J’aurais juste été un autre mec qui approche de la quarantaine avec rien dans sa vie. Un commentateur télé, peut-être, comme les autres épaves à la Don Cherry »

Il déglutit, songeant qu’il n’avait jamais vraiment décrit son passé, ni à May ni à personne.

« Vic était la meilleure chose qui me soit arrivée, avec ou sans apocalypse. Et t’es pas loin derrière. »

Un moment de silence alors qu’il prenait une première gorgée, serrant les dents pour ne pas montrer trop d’émotion. On n’enlevait pas le Texan du Texas.

« Et maintenant, je ne la reverrai plus jamais. Et tout ce qui me reste, c’est cette sensation d’un meilleur jour, disparu à jamais dans le néant de sa mémoire. Je n’ai pas les couilles d’essayer de la rejoindre. »

Il soupira.

« Alors je fais que survivre, désormais. Comme avant. »
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Re: The original version is the best version

Dim 27 Sep 2020 - 18:02

Honnêtement, les poules allaient avoir des dents avant qu'elle n'accepte d'aller foutre le nez dans l'aisselle de ce désorganisé chronique - et peu importait s'il était un génie ou s'il sauvait la putain de planète. Enfin, il esquiva subtilement la question qu'elle avait posé avant de prononcer son nom, se figeant là avec ses deux tasses à la con dans les mains. Lance marmonna ensuite quelques mots, lui indiquant que de parler de Raven ne servait à rien, finalement. Qu'ils devaient survivre à tout ça, comme le duo semblait survivre à tout le reste. Liv n'était pas satisfaite de cette réponse - il le savait. Mais elle n'ajouta rien de plus, pour une fois.

Son discours lui rappelait le sien, pour tout dire. Elle l'écoutait silencieusement, hochant doucement la tête alors qu'il racontait ce qu'il n'avait jamais vraiment dit à voix haute - ce que Vicky avait été pour lui. Il n'apprenait rien de nouveau à la blonde, bien sûr. Il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte de la magie qui s'opérait quand les deux idiots étaient ensemble, jadis. Elle ravala difficilement sa salive à ce moment précis, essayant de ne pas laisser sa cervelle voguer vers de plus sombres pensées concernant Adam. Nul besoin de préciser qu'elle comprenait très bien ce que décrivait Walker.

Goldenberg posa alors les fesses sur une des chaises de la cuisine, s'emparant tout de suite de la tasse de café chaude pour réchauffer ses mains. Elle souffla sur le liquide, se rendant bien compte qu'il était bouillant et qu'elle ne pouvait pas en profiter tout de suite. La miss n'allait quand même pas se brûler deux fois devant le pilote, quand même. Et tandis qu'il parlait de ce qu'avait été sa carrière dans le passé, elle essayait de prélever un peu de ce sucre qui ressemblait plus à une brique diabétique indestructible qu'à quelque chose d'utilisable. Tant pis. Elle avait fait glisser la boîte jusqu'à lui, sur le bois de la table, comme pour lui signaler que ce n'était d'aucune utilité. Avec un peu de chance, il y aurait possiblement un peu du miel de Valentine, quelque part dans cette baraque.

« T'aurais été encore plus populaire que Don Cherry. » lâcha-t-elle en riant - non sans un brin d'amertume. « Vous faites clairement les mêmes choix vestimentaires douteux. » ajouta-t-elle avec une grimace. Sauf qu'il en rajoutait, lui expliquant au final que selon lui, sa vie après l'épidémie valait mieux que celle d'avant, principalement à cause de Blanche-Neige. Et que Cendrillon n'était pas trop loin dans l'équation.

Là, tout de suite, la petite aurait tout fait pour être capable de cacher sa surprise, d'empêcher ses traits de s'adoucir à ces paroles. Elle était à fleur de peau, depuis quelques temps, et le fait d'entendre une telle chose de la part du pilote la secouait. Elle souriait tristement, ne sachant pas comment réagir autrement qu'en l'imitant, prenant finalement une gorgée de café pour éviter de capter son regard. Il répéta ensuite que c'était du passé, qu'il ne faisait plus que survivre donc, comme si rien de tout ça n'avait vraiment eu lieu. La princesse releva les cils vers lui, sérieuse. « J'utiliserais pas le mot survivre. J'ai plutôt l'impression que tu te laisses crever à petit feu. Parce que justement, rien n'est comme avant. »

Qu'il ose dire le contraire. Qu'il se fâche, même. Si c'était ce que ça prenait pour le sortir de cette merde. « T'sais, j'suis encore là, moi. » dit-elle d'une petite voix en fixant le liquide sombre, devant elle. Elle n'avait pas été capable de s'empêcher de le dire, même si elle avait pourtant essayer de la fermer. « J'ai été faire un tour à la chapelle de l'île, à la fin de l'été. » affirma-t-elle pour changer de sujet. Elle lui laissa le temps d'absorber cette information - qui devait faire très peu de sens à ses yeux - sans toutefois mentionner qu'elle avait saccagé l'entièreté de l'endroit.

« Je - J'ai compris qu'on avait le droit de continuer à vivre. Que ce n'était pas leur manquer de respect de se défaire lentement de cette douleur constante qui - » Elle s'arrêta. Elle n'avait pas besoin de décrire ce mal, il le vivait au même titre qu'elle. May soupira, ne sachant plus comment s'exprimer tant elle avait l'esprit qui bouillonnait. « Au contraire, j'crois que c'est ce qu'ils voudraient. Qu'on se détache de ce mal tout en les gardant tout près de nous, ici. » Elle tapota son coeur en parlant, les yeux dans le vide. Qu'il la prenne pour une demeurée qui répétait de vieux clichés, qu'il lui demande même de foutre le camp pour avoir osé dire de telles choses, peu importait. Si le quart de ce qu'elle avait dit faisait un bout de chemin à travers son crâne, c'était au moins ça de gagné.


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May L. Goldenberg
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Re: The original version is the best version

Sam 3 Oct 2020 - 11:40


« On est tous en train de crever à petit feu, May. »

Il avait répondu du tac-au-tac, mais resté irrité par son propre ton. Lance n’avait jamais été du genre… De ce genre… Comme quoi au fond ? Négatif ? Déprimé ? Suicidaire ? Emo? Lui manquait plus que des lames de rasoir, AFI et My Chemical Romance dans l’arrière-plan et une franche teinte en rouge foncé.

Il fut sorti de sa torpeur par les simples mots de la femme, à voix basse. Lance ne trouva rien à répondre. La réponse semblait s’imposer d’elle-même, mais elle restait en travers de sa gorge. Bloquée. Figée. May parla alors d’une histoire de chapelle et le pilote fronça les sourcils, se réfugiant dans une gorgée de sa tasse, ce qui lui sauvait de devoir commenter ce fait un peu divers. Lance se demanda si elle allait révéler qu’elle devenait nonne ou un truc du genre. Ça aurait bien fini de faire caca dans ses céréales ce matin, songea-t-il.

Mais non, ça ne semblait pas la destination de sa phrase. Même si au final celle-ci n’était pas bien mieux pour son crâne. Ne sachant comment procéder avec cet échange des plus émotifs, son cerveau de texan malmené reprit le dessus.

« Ils avaient le Roi Lion sur VHS ou quoi ? Tu crois vraiment ce genre de truc, May ? »

Il secoua la tête en baissant les yeux.

« Ils ne veulent rien. Ils sont morts. Tu crois que Vic en aurait quelque chose à faire, qu’on lui montre ou qu’on lui manque de respect ? Elle s’en bat les couilles. Et Nate aussi. »

Et l’autre, Adam ? Dur de dire. Il ne l’avait pas connu assez longtemps.

« Tout, tout- »

Sa voix s’érailla et il se tut, se portant la main au visage. Ses yeux lui piquaient. Bordel, es-ce qu’il commençait à chialer ? Devant elle en plus ? L’homme se releva subitement, faisant presque tomber sa tasse. Il se détourna question de s’assurer qu’elle n’en voit pas plus que nécessaire, reniflant en relevant les yeux.

« Tout…ce qu’on a, tout ce que j’ai, c’est le souvenir d’une vie meilleure, et que maintenant, c’est perdu. Ça ne reviendra pas. Tout ce que j’ai, c’est ce souvenir. Et chaque jour, il s’efface un peu. Tu veux que je passe à autre chose, mais moi tout ce que je veux, c’est m’en rappeler. »

Comment secouer ce sentiment que le meilleur de lui-même était derrière lui ? Comme sa carrière autrefois. Et maintenant, sa propre vie.

« Tout ce qui me reste d’elle, c’est toi, May. C’est nous. Et quand je te vois, je pense à nous. Et ça me fait du bien. Mais ça me fait tellement mal aussi. Je voudrais être là pour toi, comme t’es toujours là pour moi. Mais je suis juste un lâche au fond. Tu mérites mieux. T’as toujours mérité mieux. »

Le pilote se rassied en silence.
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