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Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 16:27


April Eve Hamilton
44 • Américaine • Chargée relation presse • Emerald Freedom

i've got a war in my mind

April est une femme de caractère. Instinctivement protectrice et maternelle, sans doute à cause de sa première grossesse qui a transformé sa vie, elle est alors étouffante et tatillonne. Elle couvait ses enfants, son mari, ses amis même. Les liens familiaux sont les plus intenses pour elle, pas forcément ceux du sang mais au contraire : ceux qu’elle a choisi. Sa famille, elle l’a construite, la nourrie, l’a aimée. Tout ceux qui entrent dans son cercle sont les bienvenus et même si elle les engueule, même si elle laisse son autorité prendre trop de place, elle ferait tout pour eux.

De tout temps, elle avait été secrète et amère. Parce que la vie ne l’a pas toujours gâtée, parce qu’elle en a vu trop des pires côtés. Alors elle met de la distance, ne laisse pas les autres approcher, dresse un barrage entre son cœur et le monde extérieur. C’est sans doute pour ça qu’elle s’emporte si facilement : chaque coup de gueule est une façon de cracher une détresse refoulée. Néanmoins, c’est aussi ce qui a forgé son caractère : bosseuse dans l’âme, jamais apathique, déterminée jusqu’à l’obstination. Parfois elle se trompe, parfois elle a raison, mais jamais April ne démord de son avis. Tout est réfléchi, rien n’est décidé sur un coup de tête.

Heureusement, ses meilleurs côtés viennent adoucir l’âpreté de cette quadragénaire. Malgré ce qu’elle a dut vivre, les horreurs traversées depuis le début de l’épidémie, elle n’a jamais sombré dans l’égoïsme. Sa générosité naturelle l’appelle à penser pour le « groupe », pour le bien commun. Elle a déjà tué mais uniquement en cas d’extrême nécessité et jamais – au grand jamais – elle n’en tirerait une quelconque fierté. Pour les siens, elle vit, elle respire, elle se bat. Parce qu’elle n’a plus personne d’autre…


and blood on my hands

Yeux bleus, cheveux blonds, un schéma qui n’avait rien d’extraordinaire. Sa bouche a une légère forme de cœur, ses pommettes remontent lorsqu’elle sourit, même personne ne peut le savoir maintenant. Le visage en longueur, le nez pointu, elle portait relativement bien sa quarantaine jusqu’à ce que l’épidémie vienne la faire vieillir d’un coup. Elle a presque 45 ans, elle fait 45 ans, et s’en fiche pas mal.

Son corps a bien survécu lui, forcément. Pas de graisse en trop, les muscles tendus par le stress et le sport forcé. Des mois à courir, se battre, puis courir encore, ça redessine une silhouette. Pour le reste, elle est sans doute dans la moyenne : de son mètre soixante-cinq à la taille de son bonnet. C’est un peu une bonne manière de résumer son apparence : elle est moyenne.

A l’intérieur du camp, elle a choisi d’essentiellement se consacrer aux tâches domestiques. Elle a suffisamment vu l’extérieur pour risquer sa vie en ravitaillement et préfère garder un œil sur Rowen. On pourrait presque l’appeler Cendrillon, à force de la voir en robe usée à récurer la cuisine ou les pièces communes. A sa ceinture néanmoins, comme le prévoit le règlement du lycée, elle porte toujours une arme blanche.

a storm is coming

Les Lewis étaient déjà une petite famille de quatre personnes lorsque naquit la benjamine, April Eve Lewis le 7 mai 1973. Ils vivaient tous à Forks, une petite ville d’à peine 3700 habitants dans la campagne de l’état de Washington. Les parents n’étaient pas spécialement croyants mais entretenaient une éducation stricte ; un peu vieillotte, même pour l’époque. Alors que les Etats-Unis avaient déjà connu Woodstock et l’avènement du rock psychédélique, Jason Lewis régnait sur sa maisonnée de femmes comme un véritable patriarche autoritaire. Margaret, son épouse, n’était pas passive, simplement tout à fait à l’aise avec l’idée de passer sa vie au foyer à s’occuper de leurs trois filles.

April ne pourrait se plaindre de son enfance avant ses 10 ans. Elle était la chouchoute, celle devant laquelle le bloc de granite de 45 ans qui leur servait de père fondait malgré tout. Ses aînées n’étaient pas jalouses, presque le contraire. Maggie, née en 1967, et Beth, née en 1963, adoraient passer du temps avec leur benjamine. Aller la récupérer à l’école, l’emmener en sortie à la ferme, lui offrir des cadeaux… la plus jeune était d’ailleurs la raison principale pour laquelle Beth revenait régulièrement au foyer familial. Depuis ses 18 ans, elle étudiait la chimie sur Seattle et s’était installée dans un campus.

En 1986 néanmoins, l’harmonie de la famille se brisa. Jason mourut d’un cancer du poumon amplement mérité et laissait seules Margaret et April, qui venait d’avoir 13 ans. Les autres enfants avaient à peine pu venir le voir à l’hôpital : Maggie s’était laissée emportée, malgré son éducation stricte, dans les affres des soirées étudiantes. Chaque prétexte était une excuse à procrastiner une visite pour ses vieux ; quant à Beth, elle poursuivait son cursus dans une université de New York. Les billets d’avion n’étaient pas donnés, mais « promis, elles reviendraient dès que possible ».

April se souvint avoir pleuré ce père trop dur et les mois suivant, elle assistait à la déchéance de sa mère. Certes, le chef de famille avait mis de l’argent de côté, mais ce n’était pas suffisant. Déjà, les deux plus âgées des enfants avaient dû se mettre à travailler pour subvenir à leurs besoins, jonglant entre études et petits boulots, éclatant plus que jamais l’unité des Lewis. Ensuite, Margaret déménagea avec sa benjamine pour s’enfermer dans un minuscule appartement de Tacoma. C’était indispensable si elle voulait essayer de trouver un travail d’appoint et tout ce qu’il n’avait pas été possible de transporter – souvenirs de famille, meubles, … – elle l’avait vendu.

1988, April était une adolescente terne et banale, rongée par le deuil interminable de sa mère. Celle-ci travaillait dans une supérette et sortait occasionnellement avec le gérant, Ned. Enfin… de plus en plus fréquemment en fait, parce qu’il était présent aux 15 ans de la jeune fille et embrassait la veuve en public – public constitué de deux copines de secondaire. Cette même année, pour la première fois, la blonde fut demandée en cavalière au bal de fin d’année. Un garçon avec lequel elle partageait quelques cours, plutôt quelconque mais toujours très gentil. Alors elle avait accepté, avait mis la meilleure des robe bon marché qu’elle avait pu trouver. La couleur turquoise était un peu passée, mais le ruban qui soulignait sa taille fine était parfait !

Ça avait été une excellente soirée. C’était agréable de se sentir admirer, de voir briller les yeux de son cavalier, d’entre ses amies la complimenter. Pour quelques heures, la fleur s’était épanouie. Suite à cela… on pouvait dire qu’ils formaient un couple. April et Emile, ça en faisait rire certains, mais qu’importe : cette relation était bien la seule note lumineuse de la vie de l’adolescente. Chaque fois qu’elle rentrait chez elle, c’était pour voir son foyer déconstruit : sa mère fatiguée par les heures supplémentaires, son petit-ami qui ne semblait pas heureux s’il ne s’était pas envoyé en l’air 3 fois par visite. Au début, ils s’étaient limités à la chambre dont les murs trop fins n’épargnaient pas April de la bande sonore, puis elle les avait surpris dans le salon. Une fois. Ou deux.

7 janvier 1989, elle se souvenait du jour. Le début d’une longue descente aux enfers. Emile l’avait invitée chez lui, ses parents étaient partis et ils étaient ensemble depuis plus de 6 mois. Il avait une idée fixe en tête et même si April n’était pas certaine, même si elle disait « non », même si elle préférait attendre… il avait insisté, insisté, insisté, jusqu’à ce qu’elle craque. Jusqu’à ce qu’il dise quelque chose comme « pfff on va s’ennuyer si tu veux pas ». Voilà à quoi elle était réduite : une distraction qui n’avait qu'à ouvrir les cuisses. Sur le coup, elle n’avait pas percuté. Elle s’était laissé faire. Une nuit. Deux nuits. Trois nuits. Emile était aux anges mais elle, pas vraiment. Pourtant il ne la violentait pas ; il était doux, il lui murmurait qu’il l’aimait, il faisait de son mieux. Mais c’était de plus en plus dur de faire semblant, de répondre, de dire qu’elle était satisfaite alors que quelque chose dans cette relation la dégoûtait.

Mars 1989, elle craquait. Seule dans sa chambre, April pleurait toutes les larmes de son corps alors que son petit-ami venait de filer. Il faisait toujours ça : déguerpir juste avant que sa mère rentre mais juste après avoir couché. Elle se sentait sale, elle se répugnait, parce qu’elle avait de plus en plus l’impression de voir Ned en lui. C’était d’ailleurs lui ce jour-là qui était revenu à la maison le premier. Depuis le Noël passé, il avait les clefs, s’était installé dans l’appartement et parlait d’épouser Margaret. Comme un père de substitution, il avait essayé de savoir ce qui n’allait pas. La jeune fille s’était alors confiée, avait tout raconté, sans savoir à quoi elle s’attendait. A ce moment, jamais elle n’avait autant regretté Jason parce que lui, il l’aurait sûrement grondée comme jamais, mais il n’aurait aussi pas hésité à remonter les bretelles de ce petit con d’Emile. Voire à lui en coller une.

Au lieu de ça, un silence… puis, doucement, un discours pseudo-moralisateur à base de « tu comprends, les garçons sont comme ça à ton âge… », « il ne faut pas les tenter… », « tu aurais dû le savoir en allant à ce bal… », et ainsi de suite. Car bien sûr, après tout : c’était elle la fautive. Écœurée, répugnée à en avoir la nausée, l’adolescente avait attendu que sa mère rentre pour pouvoir lui dire mais bien entendu, Ned l’avait devancée. Il avait tout raconté, avec un ton qui accusateur et alors… Margaret l’avait dévisagée de la tête aux pieds, avant de souffler un « en même temps, vu comme tu t’habilles » plus violent qu’une gifle.  

7 mai 1993 : April fêtait ses 20 ans. Autour de la table, Beth, Maggie, leurs conjoints respectifs, et son fils Bruce qui avait 3 ans depuis le 6 janvier. Les dernières années avaient été sombres et chaotiques. Elle avait été enceinte d’Emile bien sûr, parce qu’il avait toujours refusé de se protéger, et vu comme elle était traitée chez elle, elle n’en avait parlé à personne. Terrifiée, honteuse, coupable, l’adolescente avait nié l’évidence jusqu’à ce qu’il soit trop tard. C’était l’aînée Lewis en vérité qui s’en était rendu compte, lors de l’une de ses rares visites. L’humeur sombre de sa sœur n’était pas passé inaperçue, tout comme ses résultats scolaires catastrophiques. Ça avait fait toute une crise familiale mais au final, Margaret ne s’était pas opposée à ce qu’elle parte vivre sur la côte Est avec Beth. Qu’est-ce qu’elle allait faire avec une petite fille dans tous les cas ?!

La scolarisation étant obligatoire jusqu’à 13 ans uniquement, April avait cessé le secondaire depuis le milieu de sa grossesse. Elle avait plaqué le père bien sûr qui, malgré une belle façade de « je serai là pour toi », n'avait pas trop insisté pour avoir des nouvelles. Ensuite, il avait fallu gagner de l’argent comme elle pouvait – babysitting, petsitting, jobs saisonniers – parce que même avec toute la bonne volonté du monde, Beth ne pouvait pas subvenir aux besoins de tous. Heureusement que son petit-ami, pris d’affection pour l’adolescente en détresse, avait volontiers accepté de les aider.

Depuis la naissance de Bruce, elle écrivait beaucoup. Des mots par-ci par-là, des nouvelles qui n’étaient pas destinée à être publiées, un journal intime, des essais sur leur temps. La jeune femme était amère, profondément dégoûtée par cette société machiste qui l’avait vue – et fait – grandir. Elle décida alors de se consacrer à ça : tenter des piges pour des journaux, des magazines, des revues. Il n’y avait pas encore vraiment internet dans le grand public à cette époque, les gens lisaient beaucoup plus, on était jamais à court de scribouillards. Elle fit alors ses dents ainsi : en travaillant, travaillant, travaillant encore. Femme sans diplôme, elle devait s’échiner six fois plus qu’un homologue masculin pour prouver sa valeur et gagner presque deux fois moins. C’était sa vie néanmoins, entre son stylo et Bruce. Pas le temps pour un copain ni rien de ce genre.

Avril 1998, April réemménageait à Tacoma. Elle avait beau se dire que c’était pour ce poste de chargée des relations presse dans une start-up de mobiliers artisanaux – merci le mari de Beth pour le piston – c’était surtout pour se rapprocher de sa mère. Même si la rancœur était encore là, véritable tumeur maligne, elle restait sa génitrice, celle à qui elle devait beaucoup de chose et puisqu’elle était malade… il fallait bien quelqu’un pour veiller un peu sur elle depuis que Ned était parti. Maggie vivait sa vie sur la côte Est également, il n’y avait bien que la benjamine pour revenir s’occuper d’une femme ravagée par le diabète. C’était d’ailleurs lors de son installation qu’elle avait rencontré Arthur Hamilton, déménageur de presque 10 ans son aîné. Il était divorcé et était littéralement tombé sous le charme de cette jeune mère de famille aux yeux glacial.

April n’était pas certaine d’être remise de ses expériences d’adolescentes, mais elle avait accepté de le revoir. Une fois, deux fois, puis les choses s’accélérèrent. En 2001, naissait Antwan, d’un amour pleinement consentant et en 2003, ils se mariaient. 30 ans, c’était un bel âge. Au travail, on l’estimait, à la maison aussi ; et ça filait droit. L’éducation ressortait, son amertume également. Elle était une mère poule, protectrice, un peu étouffante, même son mari lui demandait parfois de lâcher du lest. Pourtant, tous savaient qu’elle était la colle qui les garderait éternellement unis. Cette famille, elle l’avait bâtie de ses mains, elle n’était pas prête de laisser quelque chose l’ébranler.  

En 2005, Margaret mourrait ; la même année qu’une belle augmentation pour April. Avec les revenus de la société de déménagement d’Arthur, ils gagnaient désormais assez pour s’installer dans un quartier plus tranquille, à Alki Point. A partir de là, la vie des Hamilton suivait un fil tranquille. L’aîné devint un charmant jeune homme qui trouva un emploi dans une maison d’édition, le plus jeune était un adolescent aussi costaud que l’était son père. Et April… on pouvait voir dans le fond de ses yeux toute la peine qu’elle traînait depuis ses 15 ans, mais aujourd’hui : elle était heureuse. Jusqu’au mois d'octobre 2015.

on the highway to hell

Il avait fallu attendre le 18 octobre et le retour de ces foutues vacances de pêche pour s’assurer que son Antwan – son plus jeune bébé – allait bien. Ça partait d’une bonne intention pourtant : se retirer à la campagne avec Arthur, Bruce et son ami Rowen, mais c’était avant de voir les quelques brides d’informations que le réseau leur permettait de saisir. La cohue, l’arrivée des militaires en ville, tout cela fut corroboré au téléphone par le cadet, resté chez un camarade, qui écopa bien sûr d’une bonne demi-heure de précautions à respecter.

A peine étaient-ils revenus en ville qu’April avait foncé cherché son fils tandis que son mari faisait les courses pour des semaines. On se savait jamais et à voir l’agitation en ville, les messages officiels destinés à les rassurer ne le rassuraient pas du tout. Loi martiale, émeutes, intrusions de tanks dans les rues de la métropole, tout cela est surréaliste. Le 21 octobre, quand Rowen frappa à leur porte complètement déboussolé, la mère de famille n’avait pas hésité une seconde à lui proposer de rester. Qui serait-elle sinon ? Et puis, elle savait que si elle avait pu, Mrs Defreine en aurait fait autant pour ses enfants.

Les jours passèrent, filèrent, s’effilochèrent. Novembre arrivait. Se déroulait. La résistance armée devint muette, les messages tournaient en boucle, les rues appartenaient aux errants. April ne les voyait que par sa fenêtre, sans vraiment comprendre, jusqu’à ce que son cadet se fasse mordre. Ça n’était censé être qu’une sortie, parce que les vivres amassées le mois passé étaient épuisées. Arthur se répandait en excuse, racontait la scène, les yeux exorbités, mais tout ce qu’elle voyait, c’était la blessure béante sur le bras du jeune garçon.

Il était tombé sévèrement malade. April ne mangeait plus, ne dormait plus. Elle avait la sensation qu’un pic de glace s’était enfoncé dans ses entrailles et parfois, le désespoir l’amenait à se jeter sur un téléphone déchargé pour essayer de joindre quelqu’un. N’importe qui. Sait-on jamais… mais non. Antwan était mort, sans qu’il ne puisse rien y faire. Incapable de décider quoi faire – ravagés par le chagrin surtout – la famille choisit d’attendre le lendemain. De le veiller encore un peu.

Lorsque la chargée de relation presse avait ouvert ses yeux cernés, après un repos peuplé de cauchemars, ce fut pour découvrir l’un de ses fils en train de dévorer le visage de l’autre. Le monde s’était dérobé, le hurlement qui déchira sa gorge résonna dans chaque fibre de son corps. Ce fut Rowen qui l’empêcha de se ruer sur ses bébés alors qu’Arthur, horrifié, dut assassiner le cadavre de son propre fils.

Prendre la décision de partir n’avait pas été si difficile finalement. Comment continuer à vivre dans cette maison ? Ils avaient appris à leur dépend la véritable nature du mal qui rongeait leur monde – qui faisait que tous ces errants « erraient » justement. Ils étaient morts, ils se relevaient, ils mangeaient les vivants. Tout l’hiver fut une longue période d’acclimatation, d’apprentissage. Comment les tuer facilement, comment les éviter, comment trouver à manger, trouver des armes, comment se cacher… Rowen était toujours là. Volontaire et dévoué. Une détresse silencieuse qu’elle consolait de ses étreintes de mère. Il n’y avait plus que lui pour les sentir maintenant…

Mars 2016, son mari partait à son tour. A cause d’une bande de voyous, des moins que rien vicelards qui n’avaient pas assez de leurs ressources : ils voulaient aussi s’approprier la femme. Le déménageur était devenu fou, seul contre tous, un véritable taureau déchaîné. April pleurait mais paraissait étonnement calme lorsqu’elle avait levé son flingue et tiré. C’était la première fois qu’elle visait des vivants, l’intégralité de son chargeur y passa et ensuite… ensuite il fallait se rendre à l’évidence : Arthur allait mourir.

Nouvelle leçon sordide : l’homme était décédé dans l’appartement qu’ils avaient réussi à atteindre et le lendemain, son cadavre tenta de s’en prendre à la veuve. Décolorée, terne, cernée, April l’avait abattu une seconde fois. A partir de là, ils n’étaient plus que deux. Elle et Rowen. Ce jeune homme qu’elle couvait désormais plus que jamais, que l’idée d’abandonner n’avait jamais effleuré. Ils sortaient ensemble, dormait ensemble, fuyait ensemble, mangeait ensemble. Ce fut ainsi qu’ils couraient après chaque miette de survie dans Seattle, évitèrent de peu les fauves échappés du zoo l’été 2016, se lièrent brièvement avec les « Brooks » à l’automne suivant – un généreux père et sa fille qui les avait accueillis.

Mi-novembre 2016, le duo était de nouveau à la frontière Est de Seattle et le hasard avait voulu qu’ils croisent la route de Rosaleen et Alex. Ce furent elles qui invitèrent April et son protégé à les suivre et même si elle se méfiait durement de ses semblables, elle lui devait au moins d’essayer. Prouver sa valeur, ça n’avait pas été le plus dur : la quadragénaire était une bosseuse née, alors puisqu’il fallait montrer qu’elle n’était pas inutile, elle ne perdit pas une minute. Qu’importe qu’on la surveillait au début, elle participait aux tâches communes, commençait avant que le soleil ne se lève et n’arrêtait que lorsque son corps criait de fatigue. La partie délicate, c’était de devoir se lier aux autres, communiquer, parler, alors que le silence était devenu un excellent allié. Voir Rowen se rapprocher toujours plus de Rosaleen était délicat aussi parce que peu à peu, il délaissait sa chambre pour celle de la rouquine. April devait alors réapprendre à dormir seule, à se lever seule, à cauchemarder seule.

Mars 2017, quand la grippe frappait les habitants du lycée, elle était plus que présente pour s’improviser infirmière. Qu’importe sa propre santé : elle avait adopté tous ces gens désormais. Elle ne pouvait bien sûr pas s’entendre avec tout le monde, mais d’une façon ou d’une autre, ils étaient sa famille : depuis Sally qui était parvenu à briser la glace à Trey qu’elle regardait de travers. Avec le temps, elle avait fini par sincèrement penser que le lycée pourrait être un havre pour quelques années. Elle avait envie d’y croire, pas par optimisme, mais pour le couple Rowen-Rosaleen qui avait décidé de vivre leur vie. Apprendre que la galloise était enceinte, ça lui avait fait un choc, elle était même paniquée, mais… être grand-mère, c’était quelque chose d’inexplicable.

Cependant, le destin ne voulait pas de leurs parcelles de bonheur : il avait fallu que ça parte en vrille… qu’une horde attaque et que le mois de juillet 2017 se teinte de sang. Il n’était alors plus question de n’être que la Cendrillon distante et passive. Leur avenir était en jeu, elle allait se faire entendre !


time to meet the devil

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fiche (c) elephant song.
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 16:28

ET VOILA ! C'est officiel Very Happy

Vous savez que ce ça veut dire malheureusement... j'en suis le premier attristé. Vous pouvez déposer ici vos mots d'adieu et vos fleurs pour la reine de la gentillesse et de la grandeur d'âme Deads won't take them all 1442386177
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 16:45

HALLELUJAH !



Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head
Andrea West
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 17:05

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON Sad ses punchlines vont trop me manquer Sad
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 17:07

WOUAAAAIIIIII APRIL SUR LE MARCHEEEEE !

Ouai j'assume, raf de Daphné xD
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 17:13

Andrea a écrit:HALLELUJAH !

Finn a écrit:Ouai j'assume, raf de Daphné xD

J'vous "pfff" tellement fort :118: heureusement qu'Elena est là pour se souvenir des meilleurs côtés de Daphne !

April va botter vos petites fesses va :MisterGreen:
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Re: Deads won't take them all

Jeu 20 Juil 2017 - 18:27

APPPRRIIIL
Daphne va me manquer aussi du coup. Mais vu que tu la remplaces par une autre femme fatale, j'approuve !!
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Re: Deads won't take them all

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