Si le prix pour avoir vingt-quatre heures de repos, Brooke ne va surement pas faire la difficile. Celle-ci n’a pas d’armes sur elle, lorsqu’ils sont partis du camp, ce n’est pas la chose à laquelle la brune à penser chose exceptionnelle connaissant la mère de famille. Mais, la panique a eu raison d’elle. Donc sans rien dire, elle reste à sa place avec Nolan dans ses bras.

Brooke observe un moment le trio qui leur fait face. La seule femme présente avec eux, laisse penser qu’elle est celle qui dirige l’autre groupe, l’un des deux hommes à l’air très sur la défensive et le dernier… Il n’a pas l’air d’être mauvais. Enfin pour le moment c’est difficile à dire vu que la méfiance est de mises dans les deux groupes. Choses plutôt normales de nos jours. Mais, Brooke ne laisse rien paraître sur son visage. Elle s’occupe de son fils qui est pour le moment en train de jouer avec ses cheveux. Une fois qu’Ethan a déposé ses armes, celui-ci revient vers son épouse pour lui glisser quelques mots à l’oreille.

« Okey. » Dit-elle dans un léger murmure.

Lorsque son mari vient à se reculer, elle sent ses lèvres venir effleurer sa joue. Le groupe d’Evergreen doit reprendre leur véhicule. Brooke ne s’attarde pas avant de rejoindre celle où sa famille sera réunie. Elle donne Nolan à sa belle-mère avant de récupérer Owen qui dort toujours et monte du côté passager de la voiture. Une fois que tout le monde fut installé, les portières fermées. Brooke regarde son mari en venant poser sa main libre sur sa cuisse.

« J’espère que tout se passera bien là-haut… » Dit-elle doucement. Pas la peine de demander à son mari ce qu’il pense d’eux. Brooke a bien compris qu’il s’en méfie. « L’homme... Axel, je crois. Il ne m’inspire pas confiance. » Avoue-t-elle.

Un petit sourire sur le visage une fois de plus, je levais un bras en signe de victoire. J’avais déjà un pactisant c’était parfait. Pas de raison de se laisser abattre, plus de raison de se laisser abattre, en vérité, j’en avais encore autant que de doigt dans une main, mais il était temps pour moi d’arrêter. Tout le monde avait besoin d’une Tam dans un état correct et c’était ce que je devais devenir, plus de peine et de désespoir créé par les morts autour de moi. Je finis par répondre à Caroline avait une voix enjouée.

- Avec plaisir. C’est bien comme ça on va envahir l’espace vital de Plutarch si on est que des filles autour de lui.

Voilà, un commentaire de merde. Mais en même temps c’était ce qu’il y avait de plus simple dans la vie, des petits plaisirs gratuits qui faisaient rire les autres et mettaient la bonne humeur. Je m’étais installé dans le siège conducteur. J’avais à côté de moi Caroline et Melvin derrière avec Victoria. Il restait en théorie une place dans la voiture, voire deux s’ils se seraient un peu derrière, on verra bien si certaine personne se risquait encore à monter. La main de Plutarch sur mon épaule me fit un léger frisson. J’avais les épaules dénudées puisque j’avais retiré mon sweet il y a quelque temps, j’avais d’ailleurs laissé ce dernier avec Quinn et le récupérerait bien assez tôt dans l’autre voiture.

- Non, il y a de quoi faire encore. Pour répondre à la question, je ne sais pas trop. Le Alex a l’air légèrement sur la défensive, Isha me parait un mec bien et Carmen, je dois avouer que j’aimerais bien la mettre dans mon lit. Quoi, il n’était pas question de ça ? Tant pis.

Un rire sincère s’échappa de mes lèvres, ma réponse était ultra con, mais je savais dans le fond que ça aiderait les autres à voir le bon côté de la situation. Oui, la question de Melvin c’était voulu sérieuse, mais je devais déjà me concentrer sur la route, il ne fallait pas me demander plus. Mon regard s’était posé sur Plutarch à travers le rétroviseur comme si j’avais l’espoir de croiser son regard à ce moment-là pour essayer de comprendre ce que lui en pensait de ma proposition. J’avais égoïstement envie de croire qu’il serait un brin jaloux tout en sachant que ce n’était pas vraiment possible. Moi-même ne l’aurais sans doute pas été dans une situation inverse, ou peut être que si, mais je n’aurais rien laissé paraître.

J’étais déjà en train de m’imaginer les deux en train de pousser, c’était drôle, enfin moi je trouvais ça très drôle. Est-ce que ça faisait de moi une sale race ? Sans doute un peu, mais c’était pour ça qu’on m’aimait et qu’il m’avait suivie dans cette voiture du coup par extension.

- Je vous regarderais faire avec un sourire satisfait alors.

Je ne savais pas si Victoria savait, mais en tout cas la petite lui répondit avec un plaisir non dissimulé malgré la fatigue. « Je vais bien. Heureusement, j’ai les tatoués pour me protéger. » J’avais réussi à lire les mots de Victoria sur via le rétroviseur. On était le gang des tatouées et c’était parfaitement drôle enfin moi, j’aimais vraiment. C’était vraiment cool comme dénomination. Je trouvais la justification de Caroline vraiment bien plus noble que la mienne vis-à-vis de ce langage compliqué.

- Tu sais, tu as toujours plus de mérite que moi. En tout cas, ça fait plaisir de voir des gens qui maitrisent ce langage.

Je réalisais que peut être qu’elle ne savait pas que Victoria, n’était pas vraiment ma fille. Après je pense que c’était tout de même assez voyant, quand on voyait sa peau et ses cheveux clairs. Je ne savais pas trop ce qu’il en était au final, mais peut-être que ce serait une question qu’elle poserait un jour. Je souriais doucement avant de regarder dehors et remarquer une silhouette que je connaissais bien encore dehors. Hors de question de le laisser là.

- Plut’ ouvre la porte et embarque James, on ne va pas le laisser là.

J’avais freiné d’un coup effrayant sans doute ce qui était derrière moi. Enfin à condition qu’il y ait du monde derrière, je n’avais pas regardé avant. Oui, c’était très con de ma part, mais c’était comme ça que j’étais après tout. J’attendais que l’homme soit monté avant de reprendre la route. Cette fois, on était vraiment complet.

    La discussion avait rapidement commencé à l'arrière, le ton de Carmen s'étant un peu radoucit tout en restant relativement ferme et posé ; la jeune femme assise à l'arrière devait en effet bien comprendre les enjeux de cet accord et si elle n'était pas complètement idiote, elle saurait faire comprendre aux siens qu'ils avaient tout intérêt à faire profil bas. Lançant par moment un regard dans le rétroviseur, j'écoutais attentivement tout ce qui se disait tout en restant au mieux concentré sur la route ; éviter un accident oui, ce serait pas mal. En percevant mon prénom, j'avais froncé les sourcils, captant une seconde le regard d'Elena. Sans doute que oui, que je devais paraître clairement désagréable et absolument pas engageant mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Le monde poussait les gens à se méfier de leurs semblables, et si je l'étais déjà auparavant, c'était encore pire maintenant, tant pis pour ceux que ça dérangeait.

    Suivant toujours la conversation, je m'assurais que les véhicules derrière nous suivaient toujours, sentant la nervosité augmenter un peu plus à chaque minute. Que se passerait-il une fois que nous seront tous arrivés au ranch ? Une fois qu'ils verront où nous habitons ? Feraient-ils leur possible pour ne pas faire de vague ou deviendraient-ils nos pires cauchemars ? Indéniablement je pensais à Shawna, Ashley et Hope, Jasper... La suite risquait d'être compliquée.

    Après une petite heure de route, nous arrivions enfin aux abords du ranch, sa silhouette énorme se dessinant déjà devant nous ainsi que sur la gauche le baraquement des employés. Une seule personne semblait être à l'extérieur, sans doute pour monter la garde. Quelques mètres encore et je reconnu le psy ; sans doute que chez lui aussi, la panique devait commencer à monter en voyant tant de véhicules arriver. Stoppant enfin la voiture devant, je jetais un énième regard à Carmen avant de passer devant Jasper, lui adressant un regard grave. Avertir les autres, leur faire un topos de la situation ; Carmen et Isha s'en sortiraient pour l'instant. À peine avais-je poussé la porte qu'une tornade me tomba dessus ; agrippant rapidement la fillette par le bras, je la poussait gentiment à l'intérieur.

« Reste là, Hope avais-je dis d'une voix un peu tendue avant de lever la tête et voir Ashley. On a trouvé un groupe. On se rejoint tous dans la cuisine, n'en sortez pas. »

    Lâchant prudemment la blondinette qui se dirigea vers sa mère, plus intriguée qu'inquiète, j'attendis quelques secondes le temps de m'assurer que la jeune mère allait dans la-dite cuisine, puis pris la direction de ma chambre pour avertir Shawna.