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Come join the murder

Sam 3 Juin 2017 - 16:01


Le 1 Juin 2017,


   
   
   




L'air qui s'engouffrait dans l'habitacle du pick-up faisait danser ses longues mèches brunes qui, par instant, venaient lui fouetter doucement le visage. Le bras tendu à l'extérieur, la tête posée contre l'encadrement de la vitre et les yeux fermés, Hadley laissait sa main fendre l'air et dessiner des vagues imaginaires. Ses lèvres bougeaient au rythme de la chanson que marmonnait son frère et que crachait les vieilles enceintes grésillantes. C'était une belle journée. Le soleil avait finalement retrouvé son chemin jusqu'à la ville d'Émeraude et cela avait suffit pour revigorer le groupe. Hadley n'était pas une exception. Installée dans la voiture à côté de son frère, leur recherche d'insuline ressemblait plus à une balade d'été et, l'un comme l'autre était resté parfaitement silencieux afin de ne pas gâcher ce moment de calme.

Leur destination n'était pas si éloignée que ça. Ils auraient très bien pu y aller à pied ou encore avec les vélos qu'ils traînaient depuis le début. Mais Steven avait insisté pour prendre la voiture et, après réflexion, Hadley s'était dit qu'un peu de repos ne leur ferait pas de mal. Youngstown ne se trouvait qu'à une vingtaine de minutes de chez eux à vol d'oiseau. Maintenant...ils en auraient pour plus de deux heures avant de rejoindre le petit carré commercial qu'ils avaient repéré sur les vieux prospectus qui dégueulaient d'une boite aux lettres. Mais ils n'avaient pas vraiment le choix. D'ici peu de temps leur mère viendrait à entamer son dernier pack d'insuline. Attendre ne faisait que rendre la tâche plus compliquée. Alors, sac sur le dos et armes à la main, Steven et Hadley étaient partis sillonner les rues de Seattle à la recherche du précieux liquide.

« Tu veux pas mettre un truc plus joyeux ? » Les yeux encore fermés, un large sourire se dessina sur ses lèvres immédiatement après avoir prononcé ces quelques mots. Elle connaissait déjà la réaction de son frère mais, pour une fois, elle ne cherchait pas à l'embêter. « C'est un peu déprimant franchement. » Doucement, elle tourna la tête vers lui. Elle savait que si elle ne le faisait pas, Steven resterait à la fixer avec un regard noir qu'elle connaissait que trop bien. « Nan mais moi aussi je l'adore cette chanson ! C'est jusque on pourrait mettre un truc un peu plus...réjouissant ! » Elle n'eut le droit qu'à un grognement sourd en guise de réponse. Grognement qui voulait dire non. Mais qui voulait aussi dire « N'insiste pas. » Et même si Hadley n'aimait pas trop qu'on la contredise, elle n'était pas prête à foutre cette belle journée en l'air pour une simple chanson. « De toute façon on est arrivé. » Ajouta tout de même Steven tout en arrêtant brusquement le véhicule. « Allez, bouge ton cul. » Lui lança il alors que lui même était déjà en train de sortir de la voiture. « Hey tu vas t'calmer de suite. J'traverse pas encore les portières pour ta gouverne. » Rouspéta la brune à l'attention de son frère qui, appuyé dans l'encadrement de la vitre, prenait un malin plaisir à la voir lui aboyer dessus. Comme toujours, il mima le York-Shire en même temps qu'elle pestait. Ce qui, comme d'habitude lui donna droit à un regard noir de la part de sa sœur.

Les magasins aux rideaux métallique baissés situés face à eux s'alignaient par quatre sur les même devantures. L'endroit était identique à toutes les dernières zones commerciales établies avant l'arrivée du virus. Des sortes de petits villages constitués exclusivement de commerces et grandes chaînes de restaurant. « Celui-là. » Dit elle soudainement après avoir pointé un commerce d'un coup de menton. Son choix ne fut visiblement pas celui de son frère qui, encore une fois en lui répondant avec un grognement, se dirigea dans la direction opposée. « Tu sais que je ne te suivrais pas et que je resterais plantée là jusqu'à ce que tu décides d'aller dans celui que j'ai montré en premier. » Avait elle dit, les bras croisés, en regardant son frère partir. Et Steven le savait. Il savait qu'Hadley irait en boudant vers le magasin qu'elle avait choisi et qu'il serait bien obligé de céder puisqu'il ne voulait jamais la laisser seule.

Et forcément, lorsque le magasin s'avéra totalement vide, Hadley entendit parler du pays pendant au moins un quart d'heure. Elle le laissa donc décider des autres endroits à fouiller et se contenta de l'assister dans le plus parfait des silences. Un, deux, trois magasins et toujours rien. Quelques rôdeurs s'étaient présentés mais toujours de façon éparse et les éliminer ne fut pas compliqué. « On va passer par derrière. » Souffla Steven en même temps qu'il la dépassait. Le volet métallique de celui-ci refusait de céder et, aussi bien protégé, l'endroit renfermaient certainement quelques trésors. La petite allée qui traversait les deux blocs desservait sur les portes réservées au personnel. « Attends.. » Souffla la frangine alors que Steven s'était précipité sur la poignée de la porte. L'allée qu'ils venaient d'emprunter ne s'arrêtait pas sur un cul-de-sac. Cette dernière contournait également le bâtiment. Mais puisqu'il n'était pas décidé à l'écouter, Hadley se faufila un peu plus loin afin de vérifier ce que cachait ce fameux recoin. Et la surprise fut de taille. Ils étaient au moins six à attendre qu'un bruit ou que quelque chose se manifeste. Forcément, la photographe ne passa pas inaperçu et les râles ne tardèrent pas résonner. « STEVEN. » Hurla elle en rebroussant chemin.


Seulement, lorsqu'elle arriva de nouveau au niveau de son frère, celui-ci avait réussi à ouvrir la porte et se débattait avec un mort, empêchant d'autre de sortir du magasin en l'utilisant comme bouclier. D'un coup plus puissant, l'ancien mécanicien repoussa le cadavre et profita de ces quelques secondes pour rejoindre sa sœur. « IL Y EN A.. » Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. La petite horde venait rejoindre ses copains précédemment enfermés. Le regard paniqué, Hadley ne savait plus où donner de la tête. Ils étaient partout. Ils les encerclaient.

« CACHE TOI. » Lui hurla il dessus en lui appuyant sur la tête pour qu'elle se faufile sous les bennes à ordures abandonnées derrière eux. « NonNoooon Non ! » Face à son refus, le barbu appuya un peu plus fort, allant presque jusqu'à la glisser lui même dans la cachette « Tu restes là. TU BOUGES PAS. » Elle ne pouvait plus parler. Le visage de son frère disparu en un claquement de doigt et elle n'assista à la scène qu'en observant les pieds traînant des morts. A travers les grognements, elle réussi à entendre les cris de rage de son frère qui, un à un, les rendait hors d'état de nuire. Puis les râles prirent le dessus, comme le nombre de pieds décharnés visibles. Elle n'entendait ni ne voyait Steven. Étendue sur le dos avec tout juste assez d'espace pour restée allongée sans bouger, la brune s'écorcha le visage à plusieurs reprise sur le bitume en cherchant à glisser pour sortir. De là où elle était, il lui était impossible de voir si son frère allait bien. Si il était toujours là ou s'il était parti en courant ailleurs. Il fallait qu'elle se rapproche. A la force des bras, elle se hissa, sentant sa peau gratter un peu plus le goudron à chaque mouvement. Et une fois assez rapprochée, elle n'eut le temps que de regarder l'endroit quelques secondes avant qu'un mort, suivi d'un second, ne remarque sa présence.

Avec précipitation, elle fit marche arrière. Elle le savait, les morts étaient trop proches et elle n'aurait pas le temps suffisant pour se dégager et se relever. Haletante, complètement paniquée, elle ne fit même pas attention au mur qui se présentait derrière elle et qui l'empêchait de reculer davantage. Pourtant, elle aurait bien aimé avoir quelques mètres de plus. Ne serait qu'un déjà. Parce qu'ils étaient désormais quatre à essayer de lui attraper les jambes mais aussi à lui bloquer toutes les sorties potentielles. Elle était prise au piège. L'espace ne lui laissait pas la possibilité de les tuer et, pour repousser celui qui s'approchait le plus, elle ne pouvait le faire qu'à la force des pieds. « STEVEN. » Il fallait qu'il vienne l'aider. « STEVEEEEN. » A chaque nouveau cri, la brune y mettait plus d'intensité, trahissant toute sa panique.
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Re: Come join the murder

Sam 3 Juin 2017 - 23:13

En cette matinée ensoleillée, première de Juin, une vague odeur de moisi traîne dans mon appartement squatté. Je me réveille doucement, assis sur ce qui ressemble le plus à un transat. Je me suis endormi tôt la veille, fatigué de traîner ma carcasse de rue en rue, de planque en planque. Depuis que le froid laisse sa place à une chaleur ambiante, je dors beaucoup mieux et beaucoup plus. Pourtant, j'ai toujours la gueule d'un mec qui sort tout droit d'un tombeau. Une nouvelle fois, je me regarde dans la moitié de miroir qui traîne dans la salle de bains et je vois un type qui a les traits tirés, les cheveux en bataille. De nature, je fais plus jeune que mon âge. Heureusement parce qu'à cette heure-ci, on pouvait m'en donner dix de plus. J'essaie ensuite de repérer la source de cette odeur nauséabonde et malheureusement, mon odorat me mène jusqu'à mon sac à dos, l'endroit où je stocke le peu de nourriture qu'il me reste et que j'arrive à trouver. Une conserve de poisson a décidé de se faire la malle dans la nuit en coulant sur ma petite sacoche de souvenirs. Je la vire, j'aère le sac et c'est maintenant décidé, il va falloir aller faire les courses. Toujours un plaisir de partir à la chasse aux vivres, super journée en perspective.

Ayant dormi dans une "chambre" de la zone industrielle, un coup d’œil sur la carte me fait comprendre qu'il va falloir se rendre dans le quartier voisin de Youngstown. Ça tombe plutôt bien puisqu'en trois mois ici, je n'ai pas encore pris la peine d'aller visiter les quartiers Ouest de la ville. Je rassemble donc mes affaires, je fume une clope à la fenêtre dont la vitre est fracassée et je programme à l'avance mon itinéraire. Je ne laisse rien au hasard et j'évite au maximum les mauvaises surprises. Le fait de savoir où je vais ne me dispense pas non plus d'adapter le trajet en cas de force majeure mais le temps que je gagne à ne pas regarder les panneaux, je le passe à observer les alentours et à sécuriser les zones dans lesquelles je mets les pieds. Visuellement, au moins. Compte tenu de l'échelle de ma carte, je devrais en avoir pour vingt minutes à pieds et un pont à traverser. Les ponts, je déteste ça. Aucune échappatoire si ce n'est celle de courir vite.

Je ne tarde pas à me mettre en route, sac sur les épaules et arme rengainée sous le bras. Le soleil ne tarde pas à pointer son nez et à rougir le mien. J'aurais peut-être du penser à mettre une casquette mais je suis trop occupé à couvrir ma zone du regard pour ne serait-ce qu'y penser. C'est contradictoire pour un homme qui apprécie les escapades en ville mais si je suis toujours vivant aujourd'hui, c'est sûrement grâce aux précautions que je prends. Les coins de rue s'enchaînent et se ressemblent. Je croise quelques revenants sur le route mais je ne prends pas la peine de les terminer. Ils ne sont pas assez nombreux pour engager l'affrontement. Sur le pont, j'essaie de me planquer derrière les voitures qui y sont stockées pour avancer. Ce ne sont pas les morts qui m'inquiètent, c'est les vivants et leur possible idée de s'établir ici afin de lancer des embuscades sur les malheureux qui se risquent à le traverser. Heureusement pour moi, la journée est calme. Un jour de chance, qui sait. Je parviens sur l'autre rive en moins de temps que je ne le pensais. Je suis en avance, il va falloir temporiser.

Lorsque je parviens devant les rideaux métalliques, je choisis un restaurant et je m'y installe à l'étage afin de m'imprégner du lieu. Encore une fois, j'évite au maximum les mauvaises surprises, les choix réalisés dans la précipitation. Je pose mes affaires et j'attends, j'observe. Une heure, peut-être deux. J'ai toute la journée pour faire les courses, je ne suis pas pressé. C'est une bonne heure plus tard, alors que je m'évertuais à retirer une écharde enfoncée dans mon pouce avec le bout de ma lame, que j'entends le bruit d'un moteur. Il parait loin dans un premier temps mais il se rapproche. Il se rapproche si vite que le moteur se coupe à deux magasins de moi. Je ne bronche pas, je me contente d'observer de loin. Un homme et une femme sortent du véhicule. Les deux sont plutôt grands. Je suis trop loin pour les détailler. Ils ont juste l'air en forme de ce que je peux voir. J'entends leur voix mais je ne distingue pas ce qu'ils se disent. L'espace d'un instant, je me demande s'ils ne sont pas venus pour moi mais je reprends vite conscience que je suis au milieu d'une zone commerciale. Et puis, dans le fond, qui viendrait me chercher ?

De loin, toujours, je les suis du regard. Je les vois pénétrer ou tenter de pénétrer dans certains commerces. Ils ressortent les mains vide, à chaque fois. Je ne me pose pas la question. Ils doivent certainement chercher quelque chose en particulier. Un homme et une femme, ça m'inspire un couple. Peut-être qu'ils sont juste amis, peut-être qu'ils se sont rencontrés la veille, j'en sais rien. Mais là, tout de suite, ça m'inspire un couple. Je me dis qu'un homme ne pourrait en tuer un autre devant sa femme, surtout s'il vient en paix. Le truc, c'est que je commence à en avoir marre de me cacher. Je suis quand même ici pour trouver un groupe, pour me trouver une place dans cette nouvelle société. Je vais avoir du mal à m'intégrer, je le sais mais je n'ai plus le choix. Il me faut des bras pour aller sauver les petites, je n'y arriverai pas seul. Je remets mon sac sur le dos et je descends les marches menant au rez-de-chaussée. J'y vais doucement, je ne veux pas non plus les surprendre et risquer le tir réflexe.

Une fois en bas, j'observe à nouveau à travers les vitres crades du restaurant et je vois l'homme qui ne parvient pas à ouvrir une grille. Là, ils échangent quelques mots et ils disparaissent derrière le bâtiment. Je me dis que c'est le bon moment pour sortir de mon restaurant. J'aimerais parvenir à entendre ce qu'ils se disent avant de me pointer face à eux. Prudemment, je traverse l'allée principale et je me rapproche de leur bâtiment. Un revenant se trouve à une bonne dizaine de mètres de moi mais il est trop lent pour constituer une menace. Je suis leur pas en prenant soin de ne rien écraser qui pourrait m'annoncer à eux. Lorsque j'arrive devant l'angle du bâtiment, je jette un œil et je ne vois plus que l'homme, aux prises avec un mort. L'espace est confiné, ils vont avoir du mal à les repousser s'ils sont nombreux. Il vient juste d'ouvrir les portes de la boutique hantée. J'entends des éclats de voix, je reconnais la fille. Je ne sais pas si c'est le bon moment. Je me remets dos au mur et j'attends. Je ne sais pas ce que j'attends mais je le fais. C'est le "reste là" et le "bouge pas" qui me servent de déclic. Je ne suis pas le bon samaritain attendu mais ils sont dans la merde et je ne vais pas les regarder crever. Je fais volte-face et je cours en direction du groupe de putréfiés qui s'en prend au type. J'écarte le dernier et je le plante à la tête avec mon couteau que je tiens bien en main. La lame est usée et j'ai du mal à la sortir quand elle se plante, je perds du temps. Deux autres se retournent vers moi afin de soulager le mec mais j'en vois d'autres qui sortent de la boutique. C'est impossible, il n'y survivra pas. Je m'occupe des deux miens en repoussant l'un des deux avec le pied pour mieux planter son petit copain. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu autant d'action. De mon côté, le chemin s'éclaircit mais le dénommé Steven est vite submergé par ceux qui sortent encore du magasin. J'ai juste le temps de le voir tomber à genoux, de parvenir à poignarder celui qui le déséquilibre avant qu'il ne se fasse mordre le bras par un autre. En plus du premier, deux autres lui tombent dessus et fondent directement dans sa nuque. Je n'ai pas eu le temps d'intervenir et là, il est déjà trop tard. L'espace d'une longue seconde, nos regards se croisent, il n'est pas encore mort. Il lutte et tourne les yeux afin de me désigner l'endroit où est cachée sa petite amie. C'est ainsi que se clôt sa pauvre vie.

Je ne le connais pas mais je lui dois bien ça. Je profite du fait que les morts soient occupés à lui déchiqueter la peau pour contourner ce petit monde et atteindre la benne à ordures où se cache la grande brune. Je parviens à distinguer ses pieds qui se débattent et repoussent les assaillants. La position de ses pieds me permet de comprendre qu'elle est vouée à une mort certaine si je me permets de partir. Je pourrais en profiter pour dévaliser les magasins pendant qu'ils se font bouffer et qu'ils attirent les morts. Seulement, j'ai encore une conscience, un semblant de morale. Je me rue alors sur le premier qui me barre la route et lui plante la cervelle avant de le jeter au sol et d'écraser le crâne de son partenaire qui cherchait à mordre la jeune femme. Il en reste deux et ils sont bien trop occupés à essayer de se nourrir sur sa cheville que sur la mienne. Je ne perds pas de temps et les élimine chacun leur tour avant de tirer sur la chaussure de la demoiselle pour la sortir de sa cachette. La finesse, en temps de crise, c'est pas ma spécialité. « C'est pas Steven mais ça devrait faire l'affaire ! » Une fois que ses jambes dépassent de la benne, je la lâche et lui tend la main. « Allez, magne-toi, ils vont pas t'attendre. » De mon autre main, je sors le flingue de son étui et je le garde à la main. Les revenants qui s'occupaient de son frère sont en train de se regrouper. Il semblerait qu'ils aient trouvé une chair plus intéressante à grailler. Quelque chose me dit que ce n'est pas la mienne. Lorsqu'elle se relève, je lui pose l'arme dans le creux de sa main et je la regarde dans les yeux. Elle semble sous l'effet d'une drogue, elle ne regarde pas droit mais je m'en fous, je tente le coup. « J'espère que tu sais t'en servir » Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je suis déjà à m'occuper du premier qui se relève. Il faudrait en faire tomber au moins trois ou quatre pour essayer de se frayer un chemin vers une zone moins étroite et beaucoup plus sûre. Mon couteau ne suffira pas et je compte sur elle pour buter ceux qui chercheront à m'avoir par l'arrière. Comme quoi, je parviens à faire confiance quand je n'ai pas d'autres choix.
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Re: Come join the murder

Mer 7 Juin 2017 - 0:04



Malgré l'ordre de son frère visant à ce qu'elle ne bouge pas de sous la benne, Hadley n'avait pas comme projet de s'y attarder. Mais encore fallait-il qu'elle réussisse à repousser les morts qui tentaient par tous les moyens de lui mordre les tibias.L'absence de réponse à ses appels ne fit qu'accentuer sa panique. Elle devait à tout prix trouver un moyen de s'extraire de là. Hurlant de rage, la photographe redoubla ses coups de pieds jusqu'à ce que les corps s'écroulent et que de nouveaux pieds apparaissent dans son champ de vision. Ils ne s'agissait pas de Steven. Et lorsque une main vint lui saisir la cheville pour la traîner, Hadley continua à gesticuler pour s'en défaire. Encore allongée sur le sol, les yeux écarquillés et fixant l'individu qui se tenait devant elle, Hadley eut une seconde d'absence. D'où sortait-il lui ? Et où était son frère ? Tout en se relavant à l'aide de la main que l'homme lui avait tendu, Hadley observa les corps des rôdeurs qui cherchaient précédemment à la mordre. Cet individu dont elle ne connaissait rien les avait abattus. « Où est Steven ? » Murmura elle, complètement perdue. Sa voix était tellement faible que l'homme ne sembla pas l'entendre. A la place, il lui colla une arme entre les mains en plongeant son regard dans le sien.

Elle ne comprit pas un seul mot de ce qu'il lui racontait et, au moment où il s'éloigna d'elle pour aller abattre d'autres charognards, Hadley resta bête, plantée à côté de la benne, l'arme au creux des mains. Elle observa l'homme, les yeux dans le vague. Il n'y eut qu'au moment où il lui râla de nouveau dessus que la photographe se reconnecta au monde réel. Oui elle savait se servir d'une arme et elle ne tarderait pas à lui montrer puisque d'autres cadavres s'avançaient dans leur direction. Un tir, raté. Un second, réussi. Un corps s'étalait sur le sol. Elle réitéra pour le suivant, s'approchant un peu plus près pour ne pas rater. Elle allait lever l'arme vers un troisième lorsque ses yeux se posèrent sur le corps étalé entre l'entrée du magasin et l'allée. Elle n'eut aucun passage à vide, aucune incompréhension. Le tableau qui se dressait devant elle était bien assez clair. Steven était étalé par terre. Deux rôdeurs se régalaient encore des lambeaux de chair qu'ils arrachaient à la gorge du mécanicien. Un cri de terreur et de colère résonna dans l'allée. Les rôdeurs qui s'approchaient d'elle n'avait plus aucune espèce d'importance. Ceux qui s'approchaient de l'inconnu, encore moins. Sans prendre de précaution, la brune se rua sur le corps de son frère, repoussant les morts à la force des bras. Lorsque ces derniers finirent par revenir à la charge, elle récupéra le couteau de son frère et extermina les morts avec une violence inouïe. Les mains tremblantes levées au dessus du corps de l'homme avec qui elle avait grandi, Hadley cherchait quoi faire. Peut-être fallait-il appuyer quelque part ? Mais même sous l'effet de la panique, la brune réalisa que les plaies étaient bien trop nombreuses.

Il n'y avait rien à faire. C'était trop tard. Les yeux embués de larmes, elle leva tout de même la tête vers les râles qui s'approchaient d'elle. Mais elle était incapable de bouger. Elle ne pouvait pas laisser Steven là. L'autre ? Elle ne savait même pas ce qu'il faisait là. Elle ne s'en sortirait pas non plus, c'était certain.


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Re: Come join the murder

Mer 7 Juin 2017 - 12:04

Je n'ai pas le temps de me poser des questions, de remettre le passé en question. Si j'étais intervenu avant, est-ce que j'aurais pu sauver le barbu ? Peut-être, peut-être pas. À vrai dire, j'en sais foutre rien et c'est mieux comme ça. Même chose pour leur lien. Ils se ressemblent mais ça, je n'ai pas eu le temps de m'en rendre compte. Avec le visage fixe, la gorge déchiquetée, il ne ressemble plus à rien actuellement. Je n'ai ni frère ni sœur. Pour moi, il était son petit ami et la revoilà dans le vaste monde des célibataires à l'heure qu'il est. Lorsque je lui pose l'arme dans la main, je ne perds pas de temps à savoir si elle est en état de tirer ou non. Là, tout de suite, on a pas le temps de réfléchir. Il faut d'abord agir, se frayer un chemin et dégager d'ici. Steven sera beaucoup plus heureux dans son nouveau terrain de jeu. Au moins, il n'aura plus à tourner constamment la tête afin d'éviter de se faire croquer les fesses par une bête immonde.

Je saute sur le premier que je poignarde au niveau de l’œil gauche. Le plus long n'est pas de planter mais de dégager son couteau, à chaque fois. Sans transition aucune, je m'occupe du second qui s'approche déjà de moi. Je n'ai pas l'habitude de progresser en groupe et la fenêtre de tir se rétrécit pour la petite brune. Trop occupé à batailler avec les revenants, je bouge beaucoup. Ce serait un comble de me prendre une balle dans le dos par ma propre arme de poing. J'en repousse à nouveau un mais je ne vois pas celui qui sort de la boutique. Ils étaient combien là-dedans, putain ? Lorsque je sens sa patte dégueulasse se poser sur mon épaule, je réagis. « TIRE ! » C'est le moment de vérité. La première balle sort et vient se loger dans la cuisine du restaurant d'à côté. Ça commence mal. Heureusement, elle ne perd pas de temps à ajuster la mire et elle réussit à lui exploser la cervelle. Je me retrouve avec la moitié du visage tachetée de sang. Celui que je venais de repousser décide de retenter sa chance mais la demoiselle ne faiblit pas et vient l'exterminer à son tour. La voie est maintenant presque dégagée. Les coups de feu semblent avoir réveillé les fainéants qui n'osaient pas encore sortir de la boutique.

La situation presque figée, elle ne perd pas de temps à fondre sur le corps de son homme. C'est naturel, je ne l'en empêche pas. Je surveille juste que ses deux acolytes n'en profitent pas pour s'en prendre à elle mais ils ont déjà l'air d'avoir la bouche pleine. En plus de ça, la vue du cadavre décuple sa rage. Elle saisit le couteau de Steven et leur fait deux jolis trous au milieu de la gueule. En attendant, j'en profite pour poser un œil dans la boutique. J'en vois trois qui s'approchent de moi mais ça braille énormément là-dedans, je doute qu'ils soient en comité restreint. On ne peut pas rester là et il n'y a rien à récupérer. J'en profite pour refermer la porte ou au moins, la repousser afin qu'ils ne nous tombent pas directement dessus. Au bout de l'allée, j'en vois deux autres qui se rapprochent. Ils sont lents mais les trois coups de feu ont réussi à réveiller tout le quartier. Les voisins sont en colère. « Finis-le, ne le laisse pas se transformer. » Mes mots sont durs mais réalistes. Je ne suis pas le genre à tourner autour du pot. Je ne veux pas traîner ici et je dois la ramener chez elle. Il me l'a demandé et je tiens toujours mes promesses. Je vois les deux autres qui se rapprochent doucement. S'ils ne sont que deux, on aura le temps de les contourner mais derrière l'angle du mur, j'ose espérer que le reste de la tribu n'a pas décidé d'y organiser un rassemblement. « Il faut y aller, décide-toi ! » Je ne lui mets pas la pression mais si elle ne le fait pas, c'est moi qui vais le faire. Elle aura tout le temps pour faire son deuil dans la voiture. Histoire de rajouter un peu d'huile sur le feu, je n'ai rien mangé depuis plus de vingt-quatre heures et mon corps commence sérieusement à crier famine.
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Re: Come join the murder

Mer 7 Juin 2017 - 21:41




La prudence de ses gestes contrastait avec la violence dont elle avait fait preuve pour abattre les deux rôdeurs. Les mains recouvertes de sang, Hadley s'affaira à dégager les longues mèches brunes de son frère, lui caressant le visage comme pour que le moment soit moins douloureux pour lui. Elle était perdue. Sans lui, elle ne savait plus où aller, quoi faire, comment procéder. Si quelques minutes auparavant l'endroit ne l'effrayait pas plus que ça, maintenant elle se sentait comme abandonnée au beau milieu d'une ville inconnue. Sans lui, elle ne pouvait pas avancer. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle.

Finis-le, avait dit la voix au dessus d'elle. Les sourcils froncés, Hadley avait relevé la tête vers l'homme. Transpercer le crâne de son frère, la brune n'y avait même pas pensé. Peut-être parce que la chose était inconcevable. Mais il avait raison. Le voir revenir serait sans doute pire que de le voir mort. Mais en avait-elle la force ? Baissant les yeux vers Steven, elle attrapa d'une main tremblante la lame qu'elle avait laissé tomber au sol. Maladroitement, elle l'approcha de la tête de son frère, positionnant la pointe juste derrière son oreille. Elle fit une première tentative. Enfonçant légèrement le couteau contre sa peau. Le sang qui se mit à couler lui fit tout lâcher. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Et non, de toute façon, elle ne pouvait pas le laisser là. C'était décidé.

Le tintement du métal rencontrant le sol lui servit de déclic. D'un bond, la brune se redressa et entreprit d'attraper les pieds de son frère pour le faire glisser sur le sol. « AIDE MOI. » Gueula elle à l'attention de l'inconnu. Les genoux fléchis, tirant de toutes ses forces pour traîner le corps. Relevant le regard vers l'homme, elle réitéra sa demande. «  Je ne laisserai pas mon frère ici alors VIENS M'AIDER. » Hadley était déconnectée de la réalité. Même si elle ne pouvait plus rien faire pour le sauver, elle refusait l'idée de le laisser là. Elle cherchait à gagner du temps, encore incapable de le rendre inoffensif. Holly, sa mère, aurait une solution. Peter ou Penny pourraient s'en charger à sa place peut-être ? Mais elle ne laisserait pas le corps de son frère se décomposer ici, c'était net.
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Re: Come join the murder

Jeu 8 Juin 2017 - 1:01

Hadley est en train de me prouver que la survie est beaucoup plus simple sans une femme collée à ses basques. Mes filles me manquent beaucoup, ma femme aussi mais j'ai remarqué que depuis qu'elles ne sont plus là, la progression est moins ardue. Une remarque qui prend tout son sens aujourd'hui. Si elle avait pris la place de son frère, on s'en serait mieux sorti à deux mecs. Ça crie, ça râle, ça chiale. Trop de sentiments, j'ai déjà envie de me barrer mais j'ai encore le regard de son frère en tête. Depuis que j'ai laissé ma femme se faire assassiner devant mes yeux sans bouger le petit doigt, j'essaie de me racheter. Auprès de qui ? J'en sais rien, je ne suis pas croyant. Auprès de moi, tout simplement. Du moins, je pense que c'est ça.

Après avoir dégagé une partie du chemin, je lui conseille de le terminer et de dégager d'ici. J'aurais dû me douter qu'elle n'allait pas me suivre. Je suppose toujours qu'il s'agit de son petit ami. Je me dis qu'elle trouvera mieux et moins barbu. Après tout, je n'ai pas pris le temps de la détailler outre-mesure mais elle a l'air tout à fait charmante. Le couteau toujours en main, j'observe son petit manège. Elle essaie mais n'y parvient pas. J'aurais pu m'en douter. Il va encore falloir que je fasse le sale boulot. C'est la suite qui me surprend, quand elle se relève et qu'elle me demande de l'aide. Est-ce qu'elle compte réellement charger un mort susceptible de se relever dans la voiture ? Sur le coup, je n'y crois pas. Je relève aussi qu'il s'agit finalement de son frère. Plus emmerdant. Ils ont certainement grandi ensemble, pas facile de lui dire au revoir sur un trottoir, la gueule en sang et la nuque déchiquetée. « Hors de question. » Une réponse qui a le mérite d'être claire.

Voyant qu'elle n'avait pas l'intention de me suivre, je décide de prendre les commandes et de la booster un peu. Couteau main droite, je me penche vers eux et je lui tourne le visage à l'aide de ma main gauche tout en plantant ma lame dans l'ouverture qu'elle avait commencé à faire derrière son oreille. Après avoir chatouillé la cervelle de son frère, j'essuie ma lame brièvement sur son tee-shirt et je récupère le flingue qu'elle tient encore du bout des doigts. Je désengage le chargeur afin de vérifier le nombre de balles. Cinq. Je le repositionne dans son fourreau et je rengaine mon arme dans le holster de poitrine tout en me relevant. « Y a pas de temps à perdre, ils se rapprochent. » Un conseil avisé d'un homme qui l'est un peu moins. Ma patience a des limites et je n'attends pas ses brimades pour venir la récupérer à la source en la soulevant du sol pour la mettre sur mon épaule. Ses pieds se débattent dans mon champ de vision tandis que je sens sa rage qui se manifeste dans mon dos. « Maxwell, enchanté. » Je ne perds pas de temps et je me dirige vers leur véhicule. Je ne cours pas parce qu'elle fait son poids et que je n'ai plus vingt piges. Toutefois, je ne traîne pas. J'esquive les deux rôdeurs qui venaient à notre rencontre en prenant large à leur niveau et j'accélère un peu plus le rythme sur la ligne droite. Comme convenu, ils sont plus nombreux qu'à l'aller. Les tirs ont eu leur petit effet. Le chemin jusqu'à la voiture reste quand même praticable. J'en profite même pour écraser le crâne d'un revenant qui s'est pris les pieds dans un pot de fleurs fanées avant de la poser devant la portière, côté passager. « Allez, arrête de gueuler, monte et je viendrai récupérer ton frère plus tard. Promis. » Putain de merde, je viens de lui faire une promesse. Quoique, c'est pas plus mal, j'en profiterai pour faire quelques courses.
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