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A slice of life

Mar 18 Avr 2017 - 17:29


Samedi, 15 Février 2014




Cela faisait un peu moins d'un an que le second roman du Mainois avait été publié et autant dire que si les ventes avaient été relativement timides au départ, elles sont peu à peu montées en flèche, le faisant connaître de plus en plus à l'extérieur de l’État. Quelques mois à peine après la publication, le trentenaire avait été invité dans plusieurs librairies du pays pour des interviews et signer ses romans, allant même jusqu'à l’État de Washington où, avantage supplémentaire, il pouvoir avoir l'opportunité de passer du temps avec sa demie-soeur. Le temps passant, le succès de l'écrivain n'avait fait que grandir et déjà il s'était attelé à l'écriture de sa prochaine œuvre. Vivre de ses écrits avait quelque chose d'extrêmement surréaliste et pourtant c'était bien ce qui lui permettait d'acheter son pain chaque jour, mais le trentenaire était loin d'être de ceux qui prenaient la grosse tête ; il avait eu tout le loisir de voir ce que pouvait faire l'argent à une personne, une famille, et n'avait aucunement l'envie de finir comme son père. Mais en parallèle, la pression était d'autant plus forte : souhaitant faire de son mieux pour ne pas décevoir ses lecteurs, rares étaient les moments où il s'accordait du temps -si on omettait évidemment toutes ces fois où le brun se perdait dans ses pensées pour des broutilles qui n'avaient absolument rien à voir avec son ''travail''-.

Nigel était arrivé la veille en fin d'après-midi à l'aéroport au Sud de la ville et était rapidement passé à son hôtel en centre ville pour déposer ses affaires avant de rejoindre le gérant de la grande librairie dans laquelle il était invité le lendemain afin de faire les dernières mises au point pour son interview du lendemain soir. Ayant promis à sa sœur qu'il lui réserverait sa journée du samedi, il avait jugé plus convenable de rencontrer Monsieur Alston dès son arrivée. Au matin donc, le trentenaire s'était rendu au Madison Park afin de chercher Hannah et l'emmener prendre un petit déjeuner ; le programme pour le reste de la journée ? Il n'en savait rien, tout dépendrait de ce que la blondinette avait envie de faire. Comme à chaque fois, il s'entretenait rapidement avec sa belle-mère, évitant soigneusement de croiser le père McMurray et, comme à chaque fois, il détournait l'invitation à déjeuner de la mère d'Hannah. À trop enchaîner les drames familiaux, il avait fini par limiter au maximum les contacts avec son patriarche et autant dire que c'était bien mieux ainsi, malgré son application à rester le plus cordial possible quand la situation le forçait.

Le trentenaire avait donc passé la journée avec la blondinette, passant d'un cinéma à un café, entre autres boutiques. Si auparavant, leur relation était plus distante, maintenant qu'elle était entrée dans l'adolescence et qu'ils parvenaient enfin à avoir des conversations un peu plus sérieuses les choses étaient différentes et ce lien était devenu précieux autant pour l'un que pour l'autre. Il avait raccompagné sa sœur à la maison en milieu d'après-midi avant de retourner à son hôtel pour se changer. Jean bleu foncé et chemise blanche, assez décontracté mais suffisamment habillé pour l'occasion tout de même. Avec le temps, le Mainois commençait à ne pas trop mal connaître le centre et, en une quinzaine de minutes de marche, il était arrivé à la librairie où il passerait sans doute une bonne partie de la soirée.

Quelques ajustements à nouveau et l'interview commença. Les questions habituelles ne manquèrent pas à l'appel ; des petits secrets sur les deux romans qu'il avait déjà publié ou d'où venait son inspiration, entre autres. Les seules questions sur lesquelles il avait gardé un maximum de flou étaient celles concernant son prochain écrit, ne se cachant pas qu'il travaillait dessus, il avait fait de son mieux pour détourner les questions, plongeant ainsi ses lecteurs dans une curiosité qu'ils ne savaient assouvie que lorsqu'il publierait. Un petit buffet avait également été disposé dans un coin, permettant à chacun de se servir et passer une soirée plus agréable.

Si le brun était toujours relativement anxieux lors de ces meetings, la nervosité laissait rapidement place à l'enjouement, son côté relativement plaisantin aidant beaucoup. Au final, la soirée s'était passée sans accroc et l'écrivain avait remercié chaleureusement chaque invité lors des dédicaces, se montrant une nouvelle fois très à l'écoute à disponible pour leurs dernières questions. Comme toujours, ces rencontres avaient le don de le revigorer, le persuadant toujours un peu plus que ce qu'il faisait était exactement ce qu'il lui fallait, la route qu'il était destiné à suivre. Les gens étaient partis au compte-goutte jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le personnel de la librairie, les journalistes et les photographes. Tous se rejoignirent près du buffet où l'écrivain pu enfin chiper un petit four avant de prendre une coupe disposée parmi quelques autres ; ce n'était pas non plus le mousseux le plus luxueux mais cette rencontre ayant été faite en petit comité, les invités au nombre de places limitées, il fallait bien présenter un certain service. La prochaine rencontre qui était prévue dans un autre coin de la ville quelques semaines plus tard était ouverte au public et comporterait bien plus d'autographes que de questions. Nigel leva son verre en promenant son regard sur chaque personne présente, leur adressant un sourire ravi malgré son air un peu fatigué. « Merci à tous pour votre travail. » Certes, ce n'était pas grand chose, lui aussi ne faisait ''que son travail'', mais il jugeait toujours important de remercier ceux qui l'entouraient et permettaient que les choses se passent bien.
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Re: A slice of life

Mar 25 Avr 2017 - 0:41



« RHODES ! » Beugla le gérant du bar où travaillait Hadley. « Ton frère est là. » Directement, les yeux de la brune se dirigèrent vers les vitres afin de scruter la rue. Steven était là, appuyé contre sa moto, les mains au fond des poches de son jean noir. Comme promis, il était venu la chercher après son service. Les dents serrées, elle lui adressa une grimace lorsqu'il leva enfin le regard vers elle. Son travail n'était pas encore tout à fait terminé. Le bar avait fermé, les clients étaient tous sortis mais les tables devaient être débarrassées, les verres devaient être rangés, le balais devait être passé. « Tu peux y aller Hadley. » La voix d'Heather résonna dans son dos. Nul doute qu'elle avait du voir sa grimace en reflet dans la vitre et que, amusée, elle avait décidé de la laisser partir un peu en avance pour cette fois. Surprise et heureuse, Hadley ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux et de sourire à sa patronne tout en retirant son tablier. « Merci merci merci. » S'empressa-elle de dire avant d'aller récupérer son sac, son manteau et de filer à l'extérieur.

« Ça va ? » Demanda Hadley en regardant son frère éteindre son téléphone portable et le ranger dans sa poche. « Tu m'accompagnes ? Y a une soirée au club. » Directement, le visage d'Hadley exprima un NON bien visible. « Non. Hors de question. » Il était plutôt rare que sa frangine refuse de l'accompagner. Pas qu'elle apprécie particulièrement ce genre de soirée mais, si elle s'y rendait à chaque fois, c'était plutôt pour surveiller les faits et gestes de Steven. Sauf que pour le coup, Hadley avait autre chose de prévu. « Je me suis battue pendant trois semaines pour pouvoir aller à cette interview. Alors tu vas me ramener à la maison. Je vais aller me coucher sans que quoi que ce soit ne m'arrive. Et demain j'irai là-bas, en pleine forme et entière, pour prendre des photos et ajouter une belle ligne à mon futur CV. » Hadley avait décidé de jouer la carte de la sécurité. Cette interview, elle avait tout fait pour y participer. Alors rien ni personne et encore moins sa malchance ne se dresserait sur son chemin. « Et toi, tu vas pas là-bas non plus. » Steven haussa les sourcils, amusé et surtout absolument pas impressionné par l'index menaçant que pointait sa sœur vers lui. « Monte. » Se contenta il de lui répondre en tapant la place arrière de sa moto et lui tendant son casque. Tout était dit, il irait sans elle.



« EST-CE QUE CA VA ? » Les bras écartés, plantée au milieu du salon, Hadley attendait le jugement de sa mère sur sa tenue. « C'est pas trop... » En tournant la tête, elle se regarda quelques secondes dans le miroir. « Ou justement pas assez... ». Elle ne laissa même pas le temps à sa mère de répondre. « Non, ça va pas. » Puis, d'un pas pressé elle retourna dans sa chambre. Elle troqua la jupe qu'elle portait pour un jean, une blouse et un blazer. Une paire de bottines marrons aux pieds, elle sortit une nouvelle fois de la pièce pour rejoindre sa mère. « C'est mieux hein ? » La tasse au bord des lèvres, elle ferma lentement les yeux et acquiesça. « Tu es parfaite. Ne t'en fait pas. » Même si Hadley avait parfaitement conscience que personne ne la remarquerait, il était impensable qu'elle y aille vêtue comme un sac. « Tu ne veux pas manger quelque chose avant de partir ? Tu vas rien manger de la soirée.. » A en croire Holly, rater un repas menait directement à l'hôpital. La brune roula des yeux.« J'y vais. Souhaite moi bonne chance. » La porte d'entrée ouverte, Hadley récupéra le sac qui contenait son précieux appareil photo. « J't'aime m'man ! » Et la porte claqua derrière son passage.



Impressionnée. Hadley se sentait minuscule au milieu de tout ce monde. Elle ne connaissait pas grand chose de la personne qui venait se faire interviewer ce jour là. A vrai dire, les seules choses qu'elle connaissait étaient les informations que contenait la page Wikipédia à son sujet. Un certain Nigel Herring, écrivain et auteur d'un best-seller. Comme son travail l'exigeait, Hadley l'avait mitraillé avec son appareil photo, le prenant sous tous les angles, capturant toutes les expressions qu'il pouvait bien avoir. Gêne, amusement, réflexion, elle disposait d'au moins deux cents clichés différents et plus d'une cinquantaine de la salle en elle-même. « Vous partez ? » Un sourire vicieux sur les lèvres, le journaliste qui lui avait adressé des œillades en coin tout le long de l'interview était venu jusqu'à elle alors qu'elle rangeait son appareil dans la housse. « C'est..terminé. » Dit elle avec un sourire qui demandait clairement s'il était aveugle ou con. Elle eut un mouvement de recul lorsqu'il approcha la main de sa poitrine. Lui, leva la main face à elle, signe qu'il ne ferait rien d'interdit et, finalement, il lui désigna le badge qu'elle avait autour du cou. « Vous êtes de l'équipe de presse, vous pouvez rester. » Du menton, il lui désigna l'écrivain star de la journée. « Il y a toujours une petite sauterie après ce genre d'événements. » Mais ce genre d'événements, Hadley n'avait pas l'habitude d'y aller. C'était une première. Hochant la tête respectueusement, elle le remercia rapidement avant de s'éclipser un peu plus loin.

Pendant un long moment, la jeune femme était restée dans son coin, les bras croisés, à observer chaque personne présente et leur comportement. Il n'était pas difficile de remarquer ceux qui étaient ancré dans ce genre d'univers depuis longtemps. Les journalistes échangeaient entre eux et mentionnaient aisément d'autres écrivains. Le staff proche de Nigel Herring ne cessait d'aller à droite et à gauche jusqu'à ce que le principal intéressé viennent s'installer au milieu du cercle qui c'était formé et qu'il lève son verre. Comme tous les autres, Hadley leva son verre elle aussi mais..tout ne se passa pas comme prévu. Une fois levé dans les airs, son verre lui échappa et, maladroitement, elle essaya de le rattraper au vol pour éviter qu'il ne se brise sur le sol. Au lieu de ça, le liquide vint se répandre sur son haut mais elle réussit tout de même à éviter la casse. « Merde. » Gronda elle entre ses dents, cachée derrière un journaliste un peu plus grand qu'elle. Sauf qu'évidemment, sa malchance ne s'arrêtait pas au simple fait de renverser son champagne sur ses vêtements. Elle avait pesté exactement au moment où le silence s'était installé dans la pièce. Alors...forcément, tous les visages s'étaient tournés vers elle. Une serviette à la main à essayer d'éponger sa chemise, Hadley leva directement la tête vers Nigel. Est-ce qu'elle l'avait coupé au moment où il voulait faire un discours ? Elle n'en savait rien et pour le moment elle ne souhaitait qu'une seule chose. Disposer du pouvoir d'invisibilité pour disparaître au plus vite. « Pardon. » Couina elle sans le quitter des yeux.  « Je.. » de la main elle fit signe à tout le monde qu'elle allait plus loin pour terminer de se sécher ses affaires.

Au bout de trois pas, le brouhaha s'installa de nouveau, signe qu'ils étaient tous passé à autre chose. Ou que si ce n'était pas le cas, ils étaient en train d'en parler et que, plus vite cela serait fait, plus vite ils en auraient terminé. Devant le miroir des toilettes, Hadley s'adressa un regard noir à elle même. Et un peu à la vie aussi. Elle n'arriverait pas à mieux s'essuyer et au point où elle en était, une coupe de champagne lui ferait le plus grand bien. Pressée, elle s'extirpa de la pièce. Et elle tamponna quelqu'un. Sans grande violence mais suffisamment pour que la victime se tourne vers elle.

Nigel Herring. Évidemment.



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Re: A slice of life

Lun 1 Mai 2017 - 12:00


Son verre levé en guise de remerciements à tous ceux qui l’entouraient avait rapidement été rejoint par ceux des autres, certains tintements se faisaient entendre çà et là avant d’être coupés par un juron. Rabaissant son contenant, l’écrivain ne tarda pas à remarquer dans la foule cette jeune photographe, tous les regards désormais posés sur elle ; le champagne que contenait auparavant son verre s’était retrouvé sur ses vêtements, sans doute par maladresse étant donné que personne ne s’en était excusé. Situation ô combien gênante pour laquelle la brunette ne tarda pas à s’excuser sans quitter du regard le Mainois un peu pris de cours avant qu’elle ne se détourne et prenne la direction des toilettes.

Les conversations reprirent rapidement, certaines personnes parlaient à voix basse de ce qui venait d’arriver tandis que d’autres débattaient sur la qualité du mousseux dans leurs verres. Nigel, lui, s’efforçait de ne pas trop se dissiper et d’écouter ce qu’un journaliste lui racontait. La réelle gêne qu’il avait cependant perçu dans le ton de la photographe ne lui permettait pas de rester totalement concentré sur ce qui se disait et, une minute plus tard, il se dégagea à son tour de la foule d’un simple « excusez-moi » avant de prendre à son tour la même direction que la jeune femme. Malgré cette célébrité qui lui pendant au nez, le brun était resté quelqu’un de très terre-à-terre et à l’écoute de ses semblables et là, en cet instant précis, il savait que la brune ne devait pas en mener large, elle lui semblait bien jeune alors peut-être même était-ce l’une des premières fois qu’elle se rendait à un tel événement, autant ne pas lui en laisser un si mauvais souvenir.

Une fois sortit de la masse en ayant bien pris soin de ne pas faire choir à son tour son verre, l’attention du brun, de nature toujours aussi distraite, fut attirée par un flyer affiché un peu plus loin. Quelques pas de plus et il se fit rentrer dedans, reportant rapidement son attention sur la personne devant lui ; la photographe. « Désolé j’étais… ailleurs » avait-il justifié en levant la paume de sa main en signe d’impuissance ; justification qui sonnait peut-être un peu foireuse mais n’en n’était pas moins réelle et autant qu’elle ne pense pas qu’il en avait après elle pour ce qui était arrivé. Lui adressant un sourire engageant, le trentenaire désigna les vêtements de la jeune femme, reprenant sur un ton réellement soucieux et concerné. « Ca va aller ? » Lançant un coup d’œil vers les membres de l’équipe qui discutaient toujours, il pencha la tête sur le côté et replanta ses yeux dans ceux de sa cadette après avoir rapidement observé le badge qu’elle portait. « Ne vous en faites pas, Hadley, ils auront oublié demain » avait-il lancé en la gratifiant d’un petit clin d’œil complice autant pour appuyer ses propos que pour lui signifier qu’il ne tenait lui-même pas rigueur.

Lui intimant d’attendre, Nigel fit quelques pas rapides pour récupérer sur le buffet une nouvelle coupe de champagne avant de retourner vers la jeune femme et lui tendre le breuvage, reprenant sur un ton léger. « Vous devez avoir une tonne de clichés dans votre appareil, je compte sur vous pour me présenter sous mon meilleur jour. » Souriant un peu plus à sa propre bêtise, l’air amusé de sa voix prouvait clairement qu’il n’était en rien sérieux, se prenait même en dérision ; et, en toute honnêteté, vu les cernes qu’il se traînait encore, difficile de faire mieux. Le trentenaire avait bien remarqué de la photographe lui avait tourné autour tout à long de la soirée -professionnalisme oblige, bien sûr- et ne doutait pas qu’elle devait avoir fait son travail à merveille.
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Re: A slice of life

Sam 6 Mai 2017 - 19:03




Intérieurement, Hadley avait qu'une seule envie : Celle de se mettre à pleurer. Pourquoi le sort s'acharnait il autant sur elle ? Dans la salle, personne d'autre n'avait renversé son verre. Personne n'avait bousculé la star de l’événement. Mais elle, oui. Elle avait tout fait. Et si les choses continuaient ainsi, elle n'allait pas tarder à mettre le feu à une nappe dans le vouloir et assister, impuissante, au travail des pompiers qui cherchaient à éteindre le brasier qu'elle avait créé.

Une horrible grimace désolée était restée sur le visage de la brune. Elle ne savait même pas quoi dire. Lui expliquer qu'elle était du genre « Chat noir » prendrait beaucoup de temps et elle se doutait que celui de l'homme était calculé. N'empêche que lorsqu'elle l'entendit présenter ses excuses en lui expliquant avoir l'esprit ailleurs, Hadley leva immédiatement les mains. C'était elle la fautive après tout. C'était elle qui n'avait pas regardé devant elle en sortant des toilettes. « Non, non ! Ce n'est pas vous.. c'est.. » Et elle s'arrêta. Une petite moue sur les lèvres et l'air interdit. Elle s'attendait à ce qu'il trouve un prétexte bidon et qu'il s'éclipse rapidement, tout en gardant en mémoire qu'il avait croisé une sacrée gourde durant sa soirée. Mais au lieu de ça, l'écrivain désigna sa blouse encore humide. La bouche ouverte, aucun son ne réussit pourtant à s'extraire de sa gorge. Elle bégaya bêtement puis elle secoua doucement la tête pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave. Lorsqu'il prononça son prénom, Hadley baissa automatiquement les yeux vers son badge et, cette fois, elle eut un sourire gêné. Oh oui sans doute que tous auraient oublié demain. Mais il y avait de grande chance que lui s'en souvienne. Pour son cas, Hadley s'en souviendrait longtemps. Elle n'avait pas fini de se haïr.

Alors qu'elle allait lui faire signe qu'elle allait partir pour ne plus l'obliger à parler avec elle, Nigel lui demanda d'attendre et il s'éclipsa rapidement. Plantée là, la photographe n'osait même pas relevé le regard vers les autres qui devaient la scruter d'un air intrigué. En le voyant revenir avec une coupe qui lui était destinée, Hadley haussa les sourcils, un peu surprise. Se sentait-il aussi gêné que ça pour elle ? C'était sans doute ça oui. Poliment, elle prit la coupe avec un sourire qui trahissait sa gêne. Portant le breuvage à ses lèvres, elle but une gorgée avant de lui répondre. « Ne vous inquiétez pas. Sur la centaine de photo que j'ai du prendre, si aucune ne vous valorise, j'utiliserai mes talents avec Photoshop. » Elle eut un léger rire avant de reprendre tout en secouant un peu la tête. « Ces photos ne feront pas la une de la presse. » Elle laissa une pause et, en levant l'index de la main qui tenait sa coupe, elle désigna la foule. « Eux en revanche, c'est possible. » Puis elle revint sur Nigel. « Mais pas les miennes. Je ne suis pas encore officiellement photographe. » Et dans un coin de sa tête, l'idée de faire comme si rien ne s'était passé la dérangea. Elle ne pouvait simplement pas lui parler normalement, il fallait qu'elle revienne sur l'incident qui s'était produit un peu plus tôt. « Je suis vraiment désolée pour votre discours. » Ses billes vertes s'étaient plantées sur lui. « J'ai un don inné pour me mettre dans des situations pas possibles... » Elle soupira. « Je me doute que ce genre d’événement ne se déroule pas du tout comme ça et je suis vraiment désolée. » Elle hocha la tête. « Je me doute que vous avez plein de monde à voir encore. Je ne veux pas vous retarder plus, j'ai déjà fait assez pour ce soir. » En gros voilà, elle ne lui en voudrait pas de la laisser. Il avait mieux à faire ailleurs c'était certain.
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Re: A slice of life

Lun 15 Mai 2017 - 11:07


Comment faire pour ne pas remarquer la réelle gène apparente sur le visage de la jeune photographe ? Elle était légitime en un sens, et probablement que d’autres ne se seraient pas privés pour faire un scandale. Mais Hadley pouvait se rassurer, le Mainois n’était pas de ceux qui s’offusquaient pour si peu ; tout le monde faisait des erreurs, lui le premier, alors à quoi bon faire toute une montagne d’un incident aussi insignifiant ? Elle ne semblait cependant pas de cet avis, l’observant d’un air étonné quand il lui avait apporté une nouvelle coupe de champagne comme si elle s’était attendue à plutôt avoir droit à une quelconque remontrance.

Reprenant à son tour une gorgée de mousseux, le trentenaire ne pu s'empêcher de rire légèrement aux mots de la jeune femme, absolument pas vexé par ses propos. Le Mainois écoutait attentivement les paroles de la photographe, hochant la tête par moments en reportant une seconde son attention sur les autres personnes présentes un peu plus loin. Penchant légèrement sa tête pour observer Hadley, il reprit. « Il faut bien commencer quelque part, aucun d'eux n'a été reconnu dès le premier cliché alors en vous en faites pas, en persévérant vous y arriver. » Une manière de lui dire qu'elle ne devait pas lâcher l'affaire et devait garder confiance en elle ; rares étaient ceux qui étaient propulsés au top dès leurs débuts et autant dire que trouver sa place dans le monde professionnel, quel qu'il soit, nécessitait un peu de forcing et de persévérance.

La brune engagea alors à nouveau la discussion sur sa petite gaffe survenue quelques minutes auparavant, preuve qu'elle s'en voulait réellement. Lui adressant un sourire rassurant, Nigel balaya ses inquiétudes d'un revers de la main. « Ce n'est rien, vraiment, n'y pensez plus » avait-il répondu sur un ton calme et réellement compréhensif ; après tout, n'était-il lui-même pas tellement distrait qu'il lui arrivait de rentrer dans tout et n'importe quoi ? Il ne comptait même plus ces fois où il sortait de chez lui en oubliant les clés. À dire vrai, il n'était pas désagréable de rencontrer pour une fois quelqu'un de plus ''naturel'' dans un tel événement. La plupart des personnes présentes n'étaient bien souvent que des personnes sans cesse sur la retenue, basées sur l'apparence et toute sorte de principes bidons. Bien sûr, le trentenaire était lui aussi issu d'une famille plus qu'aisée, mais ce petit côté hautain qu'amenait bien souvent la bourgeoisie n'était en rien présent chez lui. Alors oui, trouver parmi l'équipe quelqu'un comme Hadley qui n'avait pas l'air de jouer à un quelconque jeu apportait un semblant de normalité nécessaire à l'écrivain.

Terminant sa deuxième coupe, le trentenaire jugea préférable de s'arrêter là pour ce soir ; pas qu'il ne savait pas de tenir lorsqu'il avait trop bu mais mieux valait qu'il sache garder un semblant de sérieux encore un peu. Observant la foule quelques instants, il reporta son attention sur Hadley, réagissant à ses derniers mots. « Je ne vais pas tarder à rentrer de toute façon, -avec son avion qui repartait tôt le lendemain, il ferait mieux de dormir suffisamment pour ne pas rater le réveil- mais avant cela dites moi, où seront publiées vos clichés ? » Pas qu'il doutait des capacités de la jeune femme, mais il était curieux de voir ce qu'elle avait à proposer.
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Re: A slice of life

Dim 4 Juin 2017 - 19:18



Malgré les nombreuses soirées où son frère l'emmenait et où la bière coulait à flot, Hadley ne tenait absolument pas l'alcool. Steven lui avait dit que c'était une question d'entraînement. Mais elle, elle n'avait jamais réussi à dépasser trois verres sans être complètement malade. Alors, la coupe qu'elle tenait entre les mains, la photographe la buvait le plus lentement possible. Après ce qu'il venait de se passer ce n'était clairement pas le moment qu'elle soit complètement ivre et que le personnel chargé de la sécurité soit obligé de la foutre à la porte.

Après ses excuses, l'écrivain lui avait répété que rien de tout cela n'était grave et qu'elle ne devait plus y penser. Cette fois-ci ses mots eurent le don de la rassurer véritablement. Il ne lui en voulait pas. Hadley ne serait pas blacklistée de ce genre d’événement. Son avenir n'était pas réduit à néant. Elle ne finirait pas sous les ponts. Elle ne se jetterait pas du haut d'un immeuble. Maintenant que le malaise était passé, la brune devait trouver un sujet de discussion. Après tout, elle n'allait pas le planter là après avoir eu ce qu'elle souhaitait.

Mais finalement elle n'eut pas besoin de le faire. L'homme n'allait pas tarder à s'en aller. En entendant cela, la brune se décala quelque peu, comme pour laisser le passage libre. Puis il posa une dernière question. « Oh et bien. » Ses yeux descendirent sur le badge qu'elle portait autour du cou. Du bout des doigts, elle lui montra le revers qui comportait le logo de son école. « Elles seront utilisées pour les publications de la REDred photo school. » Peut-être que Nigel aurait déjà entendu parler de cet établissement assez réputé. « Elles me serviront pour mes examens aussi. » Et là, le silence. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire de plus. Puis, une idée lui traversa l'esprit. « Si vos obligations professionnelles vous oblige à revenir sur Seattle je pourrais vous les montrer. » Et là elle réalisa que sa phrase sonnait comme une invitation à un second rendez vous. Essayant de ne rien laisser transparaître, elle resta à la fixer bêtement et formula un « Enfin si vous voulez... » d'un ton bien plus bas. Et puis elle revint à elle d'un coup. Retrouvant son grand sourire. « Sinon je me débrouillerais pour les faire parvenir à votre agent. » Tournant sur elle même, elle chercha cette personne du regard. Sauf qu'Hadley n'avait aucune idée de quoi pouvait bien ressembler cette personne.

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Re: A slice of life

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