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Break the rules

Jeu 6 Avr 2017 - 21:00

Seattle Highschool, 2001



Encore une journée qui n'en finissait pas. Ruminant doucement, Carmen s'était affalée sur sa table tout au fond de la salle de classe, écoutant d'un air morne Mlle Calendar expliquer les différents endroits de colonisation américaine au moment de la glorieuse époque des pères fondateurs.
Glorieuse époque, tu parles. La brune étouffa un rire en enfonçant son visage dans son bras, se rappelant des propos de grand mère Ama sur le sujet. Colonisateurs, les blancs qui masquaient leur vice... Ah ça, ses origines la rattrapaient à chaque fois que le sujet était sur la table. Mais pour autant, ça ne l'avait jamais empêché de s'intéresser à ces cours-ci. Si la fin d'après midi lui donnait juste envie de faire une sieste avant de devoir gérer les devoirs d'Ana Lucia, le repas avec sa mère et aller chercher Alejandra à la garderie, elle s'efforçait de garder au moins les yeux ouverts, jouant avec une de ses mèches de cheveux nattés.

Son portable rangé dans la poche de son jean vibra, alors qu'elle observait brièvement le vieux nokia que sa mère lui avait donné, cette dernière lui annonçant rentrer tard. Donc, Ana Lucia et Lexie devaient être chez la nounou. Au moins une bonne chose de faite, elle pourrait toujours essayer d'avancer un peu ce foutu bouquin que leur prof de littérature leur avait demandé de lire et -

Carmen ! Qu'Est-ce que je viens de dire ?
Euh... George Washington  ?

Les rires discrets signifiaient clairement qu'elle s'était loupé. Mademoiselle Calendar lui lança son célèbre regard noir, celui qu'elle détestait tant, avant de lui répondre enfin.

L'exposé, Carmen. Vous devrez être deux, et m'annoncer la semaine prochaine le sujet choisi, et votre partenaire.

La sonnerie annonça la fin du cours et la délivrance, alors qu'elle récupérait en catastrophe ses affaires d'une main et son sac de l'autre. Un partenaire. C'était pas son genre de se faire ami ami avec les cloches qui lui servaient d'élèves de promo... Fronçant les sourcils, la brune soupira longuement en jouant avec le pendentif en forme de plume qui se baladait à son cou, avant de rejoindre la bibliothèque. Ici au moins, elle était tranquille. Et alors qu'elle récupérait un livre sur la vie de Washington, son regard noir fût attiré par une des têtes de sa classe plongé dans un bouquin. Lui là. C'était quoi son nom ? L'intello toujours dans son coin, le genre qu'elle aurait racketté à la sortie des cours si elle n'avait pas eu une éducation des plus strictes. Jim, Benjamin... John ? Peut-être. Il était trop silencieux pour qu'elle retienne son nom, mais au moins était-elle sûre que ce gars ne serait pas du genre à lui coller tout le boulot et seulement récolter les lauriers.

Presque avec nonchalance, l'amérindienne était venue s'installer en face de lui à la table, mémorisant le titre du livre qu'il lisait.

Hé, John. T'as entendu Calendar tout à l'heure, faut qu'on bosse en duo...

Elle avait l'air tellement crédible, avec son jean déchiré et son débardeur blanc qui lui donnaient plus l'air d'une rebelle que d'une réelle bosseuse, mais qu'importait. J'veux que tu bosse avec moi.

Et pour le coup, ce n'était pas une question. Comme pour lui montrer qu'elle était sérieuse, la brune venait de faire tomber lourdement sur la table les quatre volumes concernant la colonisation des Etats Unis ainsi qu'une pile de feuille blanche et son stylo. Par contre, j'ai aucune idée du sujet.

Il n'avait encore rien dit, peut-être était-ce un bon signe. Ramenant ses yeux sur les iris claires du jeune homme, elle s'autorisa même un léger sourire.

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Re: Break the rules

Ven 7 Avr 2017 - 22:08

Son regard bleu rivé sur le tableau, Clive prenait soigneusement des notes sur le cours. Difficile de dire si c’était Mlle Calendar qui savait rendre l’histoire intéressante ou bien si c’était simplement le jeune homme qui était intéressé par tout. La prof s’interrompit d’un coup, son regard s’était posé sur une autre élève de la classe. Clive reconnut Carmen, et lorsqu’elle se loupa dans sa réponse à Calendar, il secoua la tête discrètement, ne prenant que peu part à l’hilarité générale. Tout le monde n’avait pas le même intérêt en cours, et le brun se fichait bien de savoir si tous les élèves suivaient tant qu’on ne le dérangeait pas lui. Cependant, l’évocation de l’exposé à venir ne l’enchantait guère, Clive préférait travailler seul et toutes les fois où il avait dû travailler avec d’autres élèves, il avait dû faire tout le boulot, essuyer les remarques de ses camarades, et toutes autres joyeusetés. Remballant ses affaires dans son sac, Clive quitta la salle, bousculé par quelques sportifs pressés de retrouver le terrain de base-ball ou de football, pour ce qu’il en savait.

Il savait déjà où se rendre, son lieu préféré du lycée, son sanctuaire, cet endroit où personne ne venait jamais le déranger parce que personne n’y mettait les pieds à part lui et M. Giles, le bibliothécaire. Le sourire aux lèvres, Clive ouvrit son livre préféré et commença à lire encore et encore le même passage du Songe d’une nuit d’été. Il avait des devoirs à faire mais Clive s’accordait toujours quelques lignes de son œuvre préférée de Shakespeare avant de s’y mettre, c’était un genre de rituel qu’il avait pris depuis quelques mois déjà. Il ne remarqua même pas Carmen qui s’installait en face de lui et ne put que sursauter lorsqu’elle lui adressa la parole. Instinctivement, Clive tourna la tête, vérifiant qu’elle ne parlait pas à quelqu’un d’autre, derrière lui. « Calendar, oui, euh en groupe, oui … » bafouilla-t-il, piquant aussitôt un fard.

Clive était de ces garçons qui passaient inaperçus, de ces garçons qui s’amourachaient pour une raison ou pour une autre de ces filles qui étaient leur exact opposé. Clive était ce genre de garçon, et Carmen était ce genre de filles. Ils n’avaient rien en commun et même si elle avait été un rat de bibliothèque comme lui, il ne l’aurait jamais approchée, alors à ce moment très précis quand elle se mit à lui parler, le brun ne put que bafouiller en rougissant comme un idiot. Même Giles le bibliothécaire regarda d’un air curieux vers la table où étaient installés les deux adolescents. C’était bien la première fois qu’il voyait Clive parler avec une fille, peut-être même la première fois qu’il le voyait parler à quelqu’un tout court. « Avec toi ? Eh bien … Euh … Oui. » Carmen n’avait pas l’air de lui poser la question, cela sonnait plutôt comme un ordre et quand on lui donnait un ordre, Clive s’exécutait, il s’écrasait. Lorsqu’elle évoqua le sujet, le brun revint soudain à lui, comme réveillé par la perspective de rater totalement l’exposé et d’avoir une mauvaise note.

Refermant soigneusement son livre qu’il rangea dans son sac, Clive déglutit, tentant de lever ses yeux bleus vers Carmen avant de se raviser. Il posa ses mains devant lui avant de les déplacer, les posant sur ses genoux pour cacher au moins un peu sa nervosité. « Il n’y a pas de sujet précis, nous devons présenter des thèmes qui traiteront des colonies et de l’indépendance » commença-t-il, tentant de ne pas trop bafouiller avant de reprendre. « Et je m’appelle C-c-Clive. » Mais elle pouvait bien l’appeler John, elle aurait sans doute oublié son prénom une fois qu’il aurait accepté de faire l’exposé pour eux deux de toute manière.
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Re: Break the rules

Ven 7 Avr 2017 - 23:27


A le voir bafouiller de la sorte, l'amérindienne avait froncé légèrement les sourcils, l'observant sans réellement comprendre pourquoi ce bégaiement soudain. Le peu de fois ou elle avait entendu le son de sa voix il s'était pourtant exprimé avec une élocution relativement bonne...
M'enfin, c'était pas son problème. Venant jouer négligemment avec son pendentif, elle jeta à son tour un regard au bibliothécaire qui les observait, lui souriant d'un air rassurant. Elle n'allait pas racketter monsieur le protégé de Giles dans sa bobliothèque. Si elle se traînait un look craignos, c'était d'avantage parce que sa mère n'avait pas les moyens de lui offrir des vêtements hors de prix que par réel motivation de terminer bad girl malgré elle.
Et il s'appelait Clive. Pas John. Ah. se mordant légèrement la lèvre en s'en voulant de s'être trompé, Carmen baissa un court instant les yeux vers ses bouquins. Carmen. dit-elle avec un petit sourire, pas très sûre que le timide connaisse son prénom.

C'était étrange d'ailleurs qu'il soit si peu sûr de lui. Avec ses grands yeux bleus et ses cheveux foncés, elle avait déjà entendu quelques filles dire qu'il avait un charme certain. Sans compter sa passion pour les lectures romantiques façon Shakespeare. Bon ben... On peut partir sur les rapports de force d'avant 1778 ? se risqua t-elle, tout en espérant que Clive serait plus intéressés par les loyalistes et patriotes, que les tensions amérindienne. Ca, elle en avait mangé des réflexions sur le sujet. Elle avait beau s'appeler Mendoza, tout le monde avait grillé qu'elle était loin d'être mexicaine rien que par Ana qui ne ratait jamais une occasion de l'ouvrir sur le sujet. Discrètement, elle était venue écrire un pseudo brouillon sur une feuille vierge en lui proposant un plan, avant de rajouter. C'est rare les mecs qui aiment Shakespeare...

Bah quoi ? Déjà elle avait l'impression de lui faire peur, alors si en plus, elle n'essayait pas de le détendre en parlant un peu de ce qu'il aimait, il était capable de chercher à la fuir une fois l'exposé terminé. J'suis pas fan, mais j'ai bien aimé Romeo & Juliet. dit-elle avec un sourire timide en ouvrant un des premiers livres qui traitait de leur sujet commun. Ces passions violentes ont des fins violentes, tout ça tout ça...

En revanche, ce qui la chagrinait d'avantage, c'était de voir que le temps passait relativement vite. Et, si sa mère n'était pas à la maison ce soir, la nounou et ses sœurs le seraient. Et la bibliothèque devant fermer d'ici peu, elle n'était pas sûre de vouloir proposer à Clive de se pointer dans sa fratrie qui n'en finirait pas de le harceler de question.

Mr Giles devrait fermer la bibliothèque d'ici peu... grimaça t-elle en regardant sa montre. J'compte bosser sur le plan si ça te va, à moins que tu veuille qu'on continue tous les deux ? Si c'était le cas il y avait toujours ce pub, le Bronze ou un truc du genre. Les cafés n'étaient pas cher, et au moins pouvait-elle réussir à trouver une table ou mettre tout ses livres sans gêner personne... J'ai pas l'habitude de bosseer en binôme, désolée. un sourire gêné naquit sur ses lèvres en le faisant remarquer à voix haute, venant de nouveau jouer avec son collier pour masquer sa gêne.
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Re: Break the rules

Sam 8 Avr 2017 - 12:23

Clive se sentait bête, de la reprendre sur son prénom, au final peu de personnes à part sa famille et les profs ne connaissaient vraiment son prénom, telle était la croix qu’il devait porter. « Je sais » répondit-il lorsqu’elle se présenta à son tour. Regrettant aussitôt sa réponse, le jeune homme reprit son livre comme pour se rassurer, reprendre un peu son attitude posée. Oui il savait comment elle s’appelait, à vrai dire il connaissait les prénoms de tous ses camarades de classe, il observait, il écoutait. Et surtout, c’était Carmen. Elle était sublime, il aurait pu écrire des poèmes sur elle, il l’avait peut-être déjà fait sans jamais osé le dire à personne. « J’arrive à me rappeler les prénoms de tout le monde quand les profs font l’appel. » Comme pour cacher le fait qu’il n’était pas insensible à la beauté de l’adolescente, Clive ajouta ce simple fait, ce n’était pas un mensonge, c’était la vérité. Une vérité parmi tant d’autres pour camoufler une autre vérité.

Sortant son cahier et un style, le brun commença à écrire. « Les rapports de force avant 1778, oui ça me paraît bien. » Il était plutôt calé sur le sujet, son père se targuait souvent de faire partie de ces premiers américains parce que ses ancêtres avaient combattu pour l’indépendance, alors la maison était remplie de livres sur le sujet. De son côté, Carmen avait également commencé à écrire quelques notes, un brouillon, peut-être qu’il n’aurait pas à tout faire tout seul, c’était plutôt étrange d’ailleurs. Clive était habitué à ce qu’on le désigne volontaire pour réaliser le travail de tout le groupe. Lorsque l’adolescente mentionna Shakespeare, le brun passa instinctivement sa main dans ses cheveux, se frottant l’arrière du crâne nerveusement. « Oh euh c’est grâce à ma mère » se contenta-t-il de répondre. D’habitude c’était à ce moment-là que les gens partaient. Mais au lieu de cela, Carmen parla à son tour de Shakespeare, de son œuvre la plus marquante. « Dans leurs excès ils meurent, tels la poudre et le feu que leurs baisers consument. » reprit-il sans même y prêter attention avant de s’excuser. « Je connais presque tout Shakespeare par cœur. » Et ça lui valait des surnoms bien pensés, des remarques en tout genre, mais il s’en fichait.

Perdu entre Shakespeare et les confrontations entre patriotes et loyalistes, Clive ne remarqua qu’il était déjà tard et que la bibliothèque allait bientôt fermer. Il avait beau y passer toutes ses fins d’après-midi, le brun se faisait toujours mettre gentiment à la porte par M. Giles. A la question de Carmen, il ouvrit grand ses yeux de surprise. C’était vraiment la première fois qu’il n’allait pas travailler tout seul, quoiqu’une partie de lui ne savait pas vraiment si c’était une bonne idée ou non. Carmen n’était pas des plus studieuses en cours et il avait toutes les chances de finir avec une moitié d’exposé s’il la laissait travailler seule. Lorsqu’elle s’excusa, expliquant qu’elle n’avait pas l’habitude de travailler en groupe, Clive se sentit soudain idiot, il la jugeait sans réellement la connaître. Il connaissait son prénom et presque chaque mimique qu’elle pouvait avoir à force de l’observer en cours, mais il ne la connaissait pas. « Je peux rassembler des informations à partir des livres de mon père et puis nous pouvons nous retrouver pour travailler le plan ensemble, peut-être demain après le cours de biologie, enfin si tu n’as rien de prévu évidemment, sinon je pourrai commencer le plan tout seul … » Pour un peu, il s’excuserait d’exister.

C’était quelque chose de fréquent avec Clive, cette sensation d’être le souffre-douleur des autres. Carmen n’était pas de ces élèves qui passaient leur temps à lui chercher des poux, s’il était gêné et balbutiait c’était pour une toute autre raison. La brune l’impressionnait, plusieurs fois il s’était imaginé prendre son courage à deux mains pour lui parler, à chaque fois il n’avait rien fait car après tout, ils étaient si différents, elle ne connaissait même pas son prénom, c’était dire. Et maintenant qu’il avait l’opportunité de lui parler, Clive se sentait idiot, elle était là parce qu’il fallait rendre cet exposé sous peine d’avoir un zéro.
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Re: Break the rules

Sam 8 Avr 2017 - 15:20


C'était attendrissant de le voir perdre ses moyens comme ça, pour aucune raison valable. Et au moins, il avait de la conversation celui là. Un autre sujet que le sport ou le dernier crush du moment, elle ne crachait pas dessus bien au contraire. Et visiblement, l'idée générale de l'exposé lui convenait alors qu'elle hochait la tête avec un air satisfait.

J'préfère Baudelaire. dit-elle avec un sourire amusé, faisant tourner son stylo entre ses doigts. La chevelure. Tu verras, c'est dans les Fleurs du Mal, c'est mon préféré.

Shakespeare était peut-être trop anglais pour elle. En dehors des tirades de Romeo et Juliet, elle n'avait jamais réussi à s'intéresser tant à la lecture que par les auteurs français desquels Giles lui avait parlé, un jour ou elle cherchait quelque chose d'intéressant à lire.
Mais bon, ils avaient beau discuter, le temps passait et ils n'étaient toujours pas avancé. J'savais pas que t'étais dans une famille patriote. pour le coup, ça la surprit d'ailleurs. Mais au moins, il aurait matière à récupérer pour ce fichu exposé qu'ils allaient devoir se farcir.
Alors, quand il avait recommencé à bafouiller en proposant de se taper l'intégralité du plan tout seul, Carmen avait clairement levé les yeux au plafond, refermant d'un coup sec le livre qu'elle tenait entre ses mains.

Le Bronze, demain, 19h. Après la biologie. trancha t-elle en se relevant de sa chaise, sachant d'ores et déjà qu'elle sècherait certainement la biologie pour prendre de l'avance sur les autres devoirs et se consacrer entièrement à cet exposé. Sois pas en retard !

Cette-fois ci, elle lui avait souri avec plus de gentillesse au moins, s'esquivant avant qu'il n'ait le temps de lui proposer de se taper 96% du boulot et qu'elle n'ait plus qu'à gérer la conclusion.


_________________

Comme elle s'en était doutée, Clive était en retard. Attendant confortablement assise sur une des chaises hautes du bar ou elle sirotait son café, soit la seule boisson qu'elle était autorisée à consommer, l'amérindienne était fière d'elle. Si elle avait séché la biologie, elle désormais suffisamment de prises de notes étalées sur trois pages recto verso à proposer à Clive pour leur plan. Il n'y aurait plus qu'à recopier ses données et les siennes, et ils auraient quelque chose qui tiendrait la route.
Elle avait même fait un effort vestimentaire pour une fois, piquant un de ces pantalons taille haute noir que sa mère lui avait acheté pour les grands occasions, agrémenté d'un débardeur à fine bretelle argenté. Et pour une fois dans sa vie, Ana Lucia avait réussi à lisses ses épaisses boucles brunes sans manquer de lui brûler une partie du visage.
Ce n'était pas un rencard. Mais pour l'impression qu'elle en avait eu, Clive avait semblé la craindre alors... Peut-être qu'en faisant un peu plus à son look de jeune ado rebelle, il se sentirait plus à l'aise après tout. Il arriva enfin, visiblement perdu, alors qu'elle lui faisait de grands signes jusqu'à venir le chercher. Viens, j'nous ai trouvé une table.

Sans doute qu'il allait se demander comment elle pouvait réussir à bosser dans tout cette musique, alors qu'elle revenait s'asseoir sur son tabouret pile au moment ou un serveur arrivait. Je vais prendre deux cafés. Long, et bien sucrés. Choisis ce que tu veux, t"inquiète. Ce n'était pas les boissons les plus chères du monde dès l'instant ou il s'agissait de soft après tout. Fière d'elle, la brune était venue mettre sous le nez du brun ses feuilles noircis d'annotations, expliquant. J'ai dû sécher la bio, mais au moins j'ai pu avancer. J'avais pas envie que tu te tape tout le boulot, donc j'ai fait pas mal de recherche sur les insurgés et les loyalistes. Expliqua t-elle en pointant du doigt chaque mini chapitre surlignée d'une couleur différente afin qu'il puisse se repérer, remerciant brièvement le serveur venu leur apporter à boire.

Du coup... Bienvenue dans mon sanctuaire, quand la bibliothèque est fermée. D'un geste du bras, elle avait désigné la petite scène ou continuait de se produire un petit groupe local, se doutant qu'il ne comprendrait pas trop l'intérêt de bosser dans ce genre d'endroit. J'ai raté beaucoup de chose en bio ?

Sans doute que oui, et vu comme elle était nullissime dans ce domaine... Elle ne s'attendait pas à ce que le prof ne lui pardonne.

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Re: Break the rules

Sam 8 Avr 2017 - 18:52

« Tu connais Baudelaire ? » Clive posa sa question avec toute l’innocence dont il était capable et aussi une bonne dose de surprise, il n’aurait pas imaginé Carmen lire du Baudelaire. Aussitôt, le brun farfouilla dans son sac, récupérant sa version française des Fleurs du Mal pour la montrer à la brune avec un large sourire. « Ma mère l’a ramené de France. » Tout fier qu’il était de son ouvrage, Clive oublia qu’il ne connaissait quasiment pas Carmen et qu’elle se fichait peut-être du fait qu’il ait une version française du recueil de poèmes. « Ma préférence va à l’Invitation au voyage » ajouta-t-il finalement avant de se remettre à frotter l’arrière de son crane nerveusement, posant le livre sur la table. « J’ai une famille compliquée lorsqu’il s’agit d’histoire des Etats-Unis. » Un sourire gêné accroché sur le visage, Clive repensa à ces fois où son père lui racontait quand il avait présentait sa mère à ses grands-parents. Une famille de patriotes, une belle fille française. Une chance, elle n’était pas anglaise et elle pouvait descendre d’une famille d’alliés de l’époque.

Le brun fut pris au dépourvu lorsque Carmen proposa de se retrouver le lendemain, à 19h, au Bronze ? C’était quoi ça le Bronze ? Après le cours de biologie. « Euh oui … non, je ne serai pas en retard. » Et elle était déjà partie, laissant l’adolescent renfermé seul devant ses livres. Mr Giles le regarda avec un sourire en coin avant de lui rappeler qu’il devait toujours fermer la bibliothèque. « Oh, oh euh oui désolé. » Le brun se dépêcha de ranger toutes ses affaires et fila chez lui. Sa petite sœur lui sauta dans les bras lorsqu’il arriva, lui demandant aussitôt de venir lire avec elle. La petite famille passa à table, moment durant lequel Clive se hasarda à dire qu’il devait travailler le lendemain à 19h. Sa mère l’avait regardé d’un drôle d’air avant que sa sœur ne se mette à piailler qu’il avait une amoureuse. Rouge de gêne, l’adolescent était allé s’enfermer dans sa chambre sans même finir son repas, relisant les Fleurs du Mal, notamment la Chevelure. Cette discussion l’avait tout retourné, c’était la première fois qu’une fille s’adressait à lui sans se moquer de lui ou pour lui demander de faire ses devoirs. Et puis ce n’était pas n’importe quelle fille. C’était Carmen Mendoza.

**************

Le lendemain, totalement épuisé parce qu’il n’avait pas réussi à dormir, Clive eut un mal fou à tenir toute la journée de cours. Le cours de biologie notamment. Il avait appris que le Bronze était un pub du quartier, quelle idée de travailler dans un pub. Pendant un moment il s’était demandé si Carmen ne le menait pas en bateau, il allait se rendre là-bas, finir seul avec ses livres ou pire tomber sur un groupe d’élèves qui passeraient la soirée à se moquer de lui, et sûrement le reste de l’année. Tant bien que mal, le brun suivit le cours de biologie, quelque chose à propos de la vie des plantes. La sonnerie retentit et Clive se précipita dehors, attendant sa mère qui avait insisté pour le récupérer et l’amener au pub, un petit sourire en coin. L’avantage c’était qu’elle avait amené les livres avec elle pour que son fiston ne se fasse pas mal au dos toute la journée. Clive avait quant à lui ses notes dans son sac de cours. « Travaille bien mon fils. » Le sourire de sa mère lui passa au-dessus de la tête et alors qu’il entrait dans le bar, le brun se demanda ce qu’il faisait ici.

Il était presque de 19h15, quelle chance, il était en retard. Son sac de cours sur l’épaule, il déglutit, rangeant ses mains dans les poches de son jean en voyant arriver Carmen. Elle n’avait pas le même look que d’ordinaire, le brun resta bouche bée, la navajo était magnifique. Il écrirait définitivement des poèmes sur cette chevelure-là. « S-salut » parvint-il à articuler en la suivant vers la table. S’installant, Clive bafouilla qu’il prendrait juste un soda. Tout allait trop vite, il n’arrivait pas à analyser les informations et ce bruit, cette musique, il n’était pas dans son élément. La brune expliqua qu’elle avait raté la bio pour pouvoir avancer, lui présentant des notes plutôt bien organisées. Clive regarda les notes et Carmen, les notes et Carmen, les notes et Carmen, plusieurs fois. « Ton sanctuaire … C’est … Bruyant. Tu arrives à travailler ici ? » Grimaçant, l’intello de la classe sortit à son tour ses notes et quelques livres que sa mère lui avait amené. « Le prof n’a pas avancé trop vite, je … je peux te prêter mes notes si tu veux rattraper. » Il se hasarda à un sourire timide avant de reposer son regard sur ses notes, comparant ce qu’il avait trouvé comme informations aux notes organisées de l’adolescente.

Clive récupéra son verre de soda et sirota quelques gorgées avant de reprendre sa lecture des notes. « Je pense que les livres de mon père devraient nous être utiles, je n’ai pas tout pris … j’aurais peut-être dû. Non, ça sera suffisant. Je … Hum tu as déjà une grosse partie du travail. Ce plan me paraît cohérent … Je … Tu arrives vraiment à travailler ici ? » C’était la deuxième fois qu’il posait la question, il ne souhaitait pas paraître malpoli, il était juste curieux, incapable de son côté de se concentrer sur les notes sous ses yeux. Ou alors c’était l’adolescente en face de lui qui le déconcentrait. Il n’était tellement pas à sa place dans ce bar.
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Re: Break the rules

Sam 8 Avr 2017 - 23:06


Elle s'était contenté de sourire au brun sans pour autant relever, amusée de voir qu'il n'avait absolument pas l'air d'accord avec le fait de comparer le bar à un sanctuaire. Mais au moins fût-elle rassurée en apprenant que le cours de bio n'avait pas été des plus intenses. Son regard se releva en entendant Clive lui proposer ses notes, l'observant avec de grand yeux. Ah je... J'disais pas ça pour ça hein, t'inquiète. Mais c'est gentil de proposer.

Peut-être que si des élèves de leur classe se pointaient à ce moment là, ils n'en auraient pas cru leur yeux. Les deux associaux de leur promotions capable de parler et même de partager quelque chose. Gênée de la façon dont Clive la fixait entre deux lectures de notes, elle avait fini par baisser le regard vers son café pour en boire une longue gorgée, reposant la tasse quand le brun avait de nouveau pris la parole en parlant de ce plan qui finalement semblait bon, avant de la relancer sur le sujet de l'endroit idéal pour travailler.

Ouais, sérieusement. La musique m'aide à me concentrer, et j'adore cette ambiance. Et puis... Comment dire. C'était rare pour elle d'évoquer la situation familiale qui était la sienne, mais bon. Haussant légèrement les épaules, la brune avait fini par reprendre. Ma mère fait pas mal d'heure sup' pour sa boîte, et souvent le soir mes deux petites soeurs sont gardées par la nounou. Alors j'ai pas vraiment de réel coin ou bosser tranquille et en dehors de la bibliothèque, j'préfère venir ici. Bon y'a toujours ces tocards de l'équipe foot qui finissent par se ramener en fin de soirée, mais en général ils ne font attention à moi, donc ça me va bien. Et comme le café est pas cher, j'ai pas pu résister. Mais, pour ne pas terminer sur une note négative, elle préféra répliquer à son binôme dans un léger rire. Et pour ta gouverne, peu d'écrivains trouvaient l'inspiration dans des lieux calmes.

Ce qui n'était pas entièrement faux. Du peu qu'elle avait lu sur le sujet Baudelaire avait un sacré sens des festivités... C'est fou que ton père ait autant de bouquin sur le sujet. elle n'avait pas pu s'empêcher d'observer la pile de livre avec laquelle il s'était ramené - en retard -, lui demandant avec malice. Laisse moi deviner. Famille de patriote ?

Cela expliquerait peut-être son incroyable sens du relationnel. Grand mère Ama n'arrêtait pas de répéter que tous les patriotes possédaient un sacré balais dans le fondement après tout... Mais ce n'était pas pour autant qu'elle irait la ramener avec ces origines navajo dont sa grand mère lui bourrait le crâne à longueur de journée quand elle atterrissait à la réserve. On peut éventuellement commencer l'intro par une citation de Washington ? Calendar aime bien ce genre de clin d'oeil en général..

Finalement, ce n'était pas si mal de bosser en duo. En dehors du fait que Clive semblait toujours traumatisé à côté d'elle, et qu'elle se demandait bien ce qu'elle avait pu faire pour le mettre dans cet état, sa compagnie était agréable. De nouveau silencieux, elle avait feuilleté les livres ramenés par le brun en s'extasiant sur chaque page, ne se rendant pas réellement compte qu'ils étaient désormais sur cet exposé depuis une bonne heure. Et si on concluait par ça ?
Ca. Elle avait tout juste posé la pointe de son stylo sur une ouverture qu'elle avait griffonné à la va vite en haut de page, que le groupe non loin d'eux lançait les premières notes d'une nouvelle musique qui lui fit relever la tête, un sourire enjoué naissant sur ses lèvres. Attends. J'vais te montrer l'autre raison pour laquelle j'adore ce coin. Elle ne lui avait pas vraiment demandé son avis en se laissant glisser de sa chaise, venant poser sa main contre son bras. C'est qu'on peut prendre des pauses pour s'défouler. lança t-elle avec un sourire malicieux en l'attirant vers le centre de la piste sans lui demander son avis.
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