Re: How am I supposed to deal with this ?

Jeu 1 Juin 2017 - 9:40


    Du jour où nous étions partis, le psy, Ashley et moi, pour aller en ville, jusqu'à aujourd'hui, tout avait été un enchaînement de choses plus négatives les unes que les autres. Si nous étions tous les trois revenus entiers de notre expédition, il m'arrivait encore de me réveiller la nuit sans réellement me rappeler où j'étais, cherchant la présence de Shawna du bout des doigts avant de me détendre un peu en entendant sa respiration lente. Au fond, peut-être que cette séparation forcée m'avait prouvée que ce ranch, cet endroit, ce groupe, étaient tout ce dont j'avais besoin ; ne dit-on pas que l'on se rend compte de l'importance des choses que lorsque nous les perdons ? C'était un peu le cas en un sens, je ne suis même pas certain que l'un de nous trois avait encore l'espoir fou de pouvoir rentrer un jour, même si aucun de nous n'osait le dire clairement.

    Le monde cependant avait semblé vouloir nous donner une seconde chance, comme si nous avions passé avec brio le premier test et qu'il nous accordait le droit de rentrer chez-nous ; c'était des foutaises, évidemment, mais le hasard avait bien fait les choses. De retour dans le groupe, les premiers jours suivis des premières semaines s'étaient déroulés sans encombre ; quoi que j'avais été encore un peu plus ronchon, avec mon bras gauche en écharpe et ma cheville droite qui faisait encore des siennes. Le ras le bol se faisait franchement ressentir mais je le savais, qu'il n'y avait rien de mieux à faire qu'attendre ; chassez le naturel cependant et il revient au galop alors oui, je n'avais pas pu m'empêcher de râler, encore.

    Suite au départ de Levia un mois après notre retour, Happy avait eu la bonne idée de nous entraîner au tir ; peut-être pour s'occuper l'esprit, peut-être juste parce-qu'il n'avait rien de mieux à faire, qu'importait. Autant dire que l'entreprise avec un bras en écharpe avait été relativement compliquée et je m'étais contenté de m'entraîner avec un Glock plutôt qu'avec ma carabine ; mieux que rien, bien sûr, et il y avait encore du boulot, mais au moins je parvenais à toucher mes cibles, c'était déjà ça de pris. Tout ne s'était cependant pas passé comme prévu et l'armurier s'était retrouvé nez à nez avec son ex-femme. Il n'avait pas bronché, rien dit, jusqu'à ce qu'il ne décide de quitter le groupe ; besoin de solitude, de se retrouver, faire le point.

    Voilà où nous en étions aujourd'hui. Deux membres en moins, dont un ami précieux ; le coup n'était pas simple à encaisser mais que pouvions-nous faire d'autre ? Nous n'avions aucune légitimité à les retenir après tout. Passant dans le salon, j'observais par la fenêtre le soleil qui déclinait de plus en plus, ne devenant presque plus qu'un point rougeâtre à l'horizon, avant d'apercevoir la silhouette de ma meilleure amie non loin de l'écurie. Prenant la décision de sortir autant pour prendre l'air que pour passer un peu de temps avec la Navajo, je soupirais bruyamment à cause de ma cheville en descendant les quelques marches du perron. Enfin arrivé à sa hauteur, je lui rendis son sourire alors qu'Alsea trottinait vers moi, balle dans la gueule. Accordant une caresse sur la tête de l'animal, je reportais mon attention sur la brune, l'observant quelques secondes en tenant la balle dans ma main valide.

« On dirait bien. »

    M'installant à ses côtés, je jetais la balle un peu plus loin, observant d'un air pensif Alsea s'éloigner. À la nouvelle remarque de Carmen, je m'étais contenté de hocher la tête ; il y en avait eu des départs, et il y en aurait sans doute encore, mais celui de Levia et Erik avait été un coup plus compliqué à gérer que celui de Jack et Zoey. Les mots que lui avait rapporté Isha m'arrachèrent un sourire alors que je secouais la tête.

« Y a pas à dire, il a toujours les mots qu'il faut lui. »

    Mais il n'avait pas totalement tord en un sens, même si perdre des amis n'avait jamais rien d'agréable, pas même pour de la nourriture en plus. Passant ma main valide dans mes cheveux devenus à nouveau un peu trop longs, je soupirais une nouvelle fois, regardant à mon tour mon bras gauche à la question de ma meilleure amie.

« Ca va, j'essaye de me ménager mais je commence vraiment à en avoir ras le bol. »

    Un petit sourire sans grande joie. Je le savais pertinemment que c'était de ma faute, que je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même pour mon état, pour le poids que j'avais été durant ces dix jours dehors. Mais il n'y avait plus de retour en arrière possible, aucune utilité à se ronger les sangs pour une telle connerie. Relevant le visage pour planter mon regard dans celui de mon aînée, je repris.

« Et toi ? Malgré les paroles... encourageantes d'Isha, comment tu vas ? »

    Le départ des nôtres, surtout de l'armurier ne devait pas être simple à gérer pour elle, notamment parce-qu'il avait été l'épaule dont elle avait eu besoin durant notre absence, quelqu'un de solide sur qui elle avait pu se reposer un peu.
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Re: How am I supposed to deal with this ?

Sam 1 Juil 2017 - 3:03




23 mai 2017, Seattle

Après le départ de Levia et la découverte du cadavre de sa femme, Erik avait besoin de faire le vide et répondre à un certain nombre de questions, il m'a alors proposé de retourner à Seattle pour la deuxième fois. Notre première expédition n'avait rien donné, je n'avais pas retrouvé mes parents et lui n'avait rien appris sur sa femme. Cette fois le contexte était différent, nous avions besoin de se retrouver comme au bon vieux temps, mettre la vie de groupe entre parenthèses. Nous avions accumulé la pression avec la disparition de Carmen puis celle d'Axel, Ash et Jasper. En fait depuis la fuite de notre ancien refuge nous n'avions jamais vraiment retrouvé la paix. Le départ de Levia, sa femme ... Happy était au plus mal.

Après avoir annoncé notre départ (qui ne devait pas durer plus d'une semaine) nous avions pris la route, tous les deux. Ça nous a fait beaucoup de bien, discuter, déconner, tout mettre à plat et dire ce que l'on a sur le cœur, comme le ferait un père avec sa fille.
Arrivés à Seattle, nous avions quitté la Dodge, trop bruyante, pour continuer à pieds. En fonctionnant méthodiquement nous nous en sortions très bien. Pour commencer, nous étions allés chez mes parents, pour ne trouver qu'un vaste appartement pillé depuis longtemps, sans aucune trace de Howard et Katelyn. C'est étrange mais je n'avais rien ressenti, ni joie ni tristesse, j'étais indifférente car ma véritable famille était avec moi et au Ranch.
Puis deux jours plus tard, nous sommes retournés à Aberdeen chez Happy. L'appartement était poussiéreux, témoin de quelques visites, pillards et survivants, mais il était toujours en état, les photos du couple toujours au mur, les assiettes dans les placards, le lit défait dans la chambre. J'ai entendu son arme tomber, et je l'ai vu, assis sur un chaise, contemplant une photo de sa femme.

Le lendemain, nous étions retournés près de la Dodge en périphérie de la ville. Happy ne s'était pas totalement remis de ses émotions, je le voyais toujours pensif, reprenant régulièrement la photo pour l'observer à nouveau. Sans me l'avouer, je savais inconsciemment que nos chemins allaient se séparer.
"Nola je ... je n'y arrive plus. Je ne peux plus tout gérer. Le ranch, le groupe, et ces fantômes du passé qui me hantent. J'ai besoin de temps, d'espace, de solitude, me retrouver seul avec mes pensées. Je vais partir Sonic. Tu ... tu peux venir avec moi si tu veux évidemment."
Il baissa la tête, laissa tomber quelques larmes. Il me fallu quelques minutes pour réaliser.
"Happy on ne peut pas partir comme ça ! Au Ranch ils ont besoin de nous, plus que jamais, Carmen n'est pas au meilleur de sa forme, Axel, Ash et Jasper se remettent difficilement de leur accident ! C'est maintenant qu'ils ont besoin de nous. Ils sont ma famille Happy, tu es ma famille."
Happy ne disait plus rien, il m'a regardé, les yeux rouges et brillants, et est rentré dans le pick-up. Je l'ai suivi, il a démarré le moteur.
"Je te ramène au Ranch. J'ai pris ma décision. Ça fait trop longtemps que je fuis mes responsabilités, trop longtemps que j'ai peur de regarder derrière moi."

Sur le chemin du retour nous ne disions rien. Je ne savais pas si je devais pleurer de tristesse ou de colère, perdre un père ou le voir m'abandonner. Mon esprit se perdait dans des calculs insensés, partir avec Happy en perdant le reste de ma famille et en me condamnant à survivre au jour le jour ? Ou bien rester au Ranch, mais sans Happy, sans l'homme qui m'a sauvé plus d'une fois la vie, sans celui que je considère comme mon père.

Les adieux avec le reste du groupe furent brefs, ponctué par des pleurs, des blagues maladroites, des promesses qu'il ne tiendra pas. Juste avant son départ on s'est retrouvé une dernière fois tous les deux. J'avais posé mes affaires dans ma chambre pour faire comprendre à Happy que je ne le suivrai pas, et pourtant j'étais là, devant lui.
"Je ... je ne sais pas quoi faire Happy. Pour la première fois je pleurais, je veux être avec toi mais ... mais je ne sais plus !"
Mon ami posa sa main sur mon épaule.
"Je crois que c'est mieux comme ça. Tu sais, c'est comme dans The Hero With a Thousand Face par John Campbell, pour que l'héroïne grandisse, il faut que le mentor disparaisse ! Tu es Luke Skywalker, et je suis Ben Kenobi, toi tu dois continuer ta vie, trouver ta place dans ta nouvelle famille. Moi je ne suis qu'un vieux blagueur à la barbe grisonnante, et quand tu auras besoin d'aide, tu n'auras qu'à écouter La Force, et je serais juste là !"
Il avait mis sa main sur mon cœur, il arborait un grand sourire malgré les quelques larmes qui dessinaient les contours de son visage. Je l'ai pris dans mes bras pendant un moment, nous nous sommes séparés. J'ai profité d'un dernier instant pour le prendre en photo avec mon Polaroid, et il est parti.

Tel Luke regardant -impuissant- Vador tuer son maître, je regardais Happy partir dans une quête qui ne le mènera nul part, celle des fantômes de son passé.

***

Les jours suivant le départ de Happy avaient été particulièrement difficiles pour Nola et ce malgré le soutient de ses amis. Elle avait du mal avec les nouveaux membres et tous les changements que cela implique alors elle restait la plupart du temps enfermée dans sa chambre ou près du véhicule abandonné où elle aime se retrouver seule avec ses pensées. Mais les sages paroles de Maître Happy résonnaient dans la tête de Sonic. Elle devait tourner la page et participer pleinement à la vie du groupe, c'est pourquoi elle a rejoint Carmen et Axel tandis qu'ils discutaient dehors.

Elle avait attendu poliment qu'ils finirent leur discussion pour s'incruster, en commençant par un timide "Salut".
"Ces derniers mois étaient difficiles hein ... on a traversé pas mal de merde et maintenant faut gérer avec les nouveaux arrivants ! Vous vous en sortez ?"
Sonic essayait de se montrer souriante et digne d'intérêt, mais après plusieurs jours sans adresser la parole à qui que ce soit, elle se sentait particulièrement mal à l'aise.
"Euh ... à ce propos vu que c'est vous les patrons (hehe), j'aimerai reprendre de l'exercice, la chasse par exemple, je sais qu'Isha s'en occupe mais peut-être qu'il reste un place, qu'en pensez-vous ?"

Il fallait bien commencer quelque part, ou plutôt recommencer car il y a encore deux mois, Nola était assez active, participant aux actions de ravitaillement, à la chasse et autres opérations improvisées. Si elle ne voulait pas se morfondre dans sa tristesse et devenir un poids pour son groupe, elle devait retrouver sa place au sein de ce groupe en pleine reconstruction.

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