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Valse d'hiver

Dim 8 Jan 2017 - 23:07

Juliet contempla l’extérieur, recluse derrière sa fenêtre. Dans la nuit une bruine avait constellé le paysage. Les perles de pluies s’étaient figées avec le froid, donnant un air féerique aux environs. La jeune fille était émerveillée. Une douce candeur lui réchauffait le cœur. Complètement fascinée, elle s’imaginait déjà explorer la nature métamorphosée. Elle observa avec calme sa réaction enfantine face à une poignée d’arbres gelés et ce retour rapide en enfance lui plu énormément. Un petit coin de sa tête lui soufflait avec malice qu’il était temps de rattraper ses années perdues. Elle se faufila dehors sans un bruit. S’étonnant de sa propre discretion, Garfunkel était venu à sa rencontre, elle avait passé quelques minutes à caresser tendrement la tête du chien puis s’en était allée.
À l’extérieur, le froid la dévorait, elle se mit à marcher vigoureusement. Elle eut bientôt fait le tour du ranch, complètement frustrée. Elle avait réussi retrouver partiellement ces sentiments qui l’habitaient avant la catastrophe. Et maintenant, elle voulait aller plus loin. Franchir la barrière, juste quelques minutes. Lorsqu’elle dépassa la grille, elle se promit que ce ne serait que l’histoire d’une petite heure. Elle avait son couteau sur elle, comme à son habitude. Elle ignora la partie rationnelle de son cerveau qui lui rappelait qu’elle était peu armée et complètement démunie. Elle s’élança sur le large chemin qui menait au ranch. Au moins, se rassura-t-elle, je ne me perdrais pas. Elle cheminait avec lenteur, observant les arabesques blanches des arbres ; l’herbe immaculée et raide et les voluptés pâles que créait chacune de ses expirations.  

Elle marcha, la tête ailleurs, le visage emprunt de mélancolie, le regard perdu.  
Au bout de quarante minutes, alors qu’elle commençait à regretter sa démarche aventureuse, la jeune fille trouva une voiture abandonnée. Le 4x4 en question était rouge, détonnant au milieu du paysage argenté. Juliet, soulagée, tenta d’ouvrir la porte du côté conducteur qui lui résista. Persuadée que c’était l’œuvre des intempéries subit par le véhicule, elle tira avec énergie sur la poignée de manière répétée jusqu’à ce que le monstre rouge se mette à émettre des bruits stridents. Son visage se décomposa. Il ne lui était pas venu à l’esprit que les anciens propriétaires aient prit soin de fermer leur voiture à clefs. Elle venait sans aucun doute de signer son propre arrêt de mort. Elle eut tout d’abord envie de se réfugier sur le toit de cette même voiture. Idée irrationnelle, mais tellement réconfortante. Certes elle serait hors d’atteinte les premiers temps, mais elle finirait en pièces. Il fallait fuir. Elle avait peur, en allant dans la direction du ranch, d’attirer toute une horde à sa suite. Elle se dirigea donc vers le sens opposé. Elle marchait sur le bord de la route, derrière la première rangée d’arbres de façon à ne pas perdre la route de vue mais aussi à ne pas être une cible trop évidente. Elle adopta un rythme nerveux, se répétant une litanie :  

« Simultanément, le métabolisme s'adapte et l’organisme augmente sa consommation de glucose et sa production d’adénosine triphosphate, molécules pourvoyeuses d’énergie. Pour éviter une grande perte de chaleur quand le sang passe près de l’air ambiant, le diamètre des capillaires de la peau diminue. Ces petits vaisseaux se contractent, renvoyant le sang vers les gros vaisseaux plus profonds et les organes internes, ce qui accroît la couche de protection entre le milieu extérieur et la masse sanguine. D’ailleurs, en seulement trente minutes, mon corps est capable de produire assez de chaleur pour faire bouillir un demi-litre d’eau. »  

Comme elle en avait l’habitude, elle alignait toute une série de faits rassurants, évidents, qui l’apaisaient. Toutefois, cette échappée belle dans son esprit avait le don de la rendre moins alerte…
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Re: Valse d'hiver

Mar 10 Jan 2017 - 1:02

Marcus contemplait le paysage défiler au travers de la vitre du véhicule, l'hiver s'était emparé de région, recouvrant la terre, les arbres, les fleurs, et même les lacs, de son manteau blanc. Un hiver comme il en avait tant traversé durant sa vie et pourtant celui-ci était radicalement différent des autres ; à première vue le paysage était le même, la nature s'était endormi pendant quelques mois mais les oiseaux chantaient toujours au petit matin, les biches et les cerfs parcourait toujours les vastes champs et les forêts environnantes... mais tout était différents à présent...
Au détour d'un chemin une silhouette apparaissait, déambulant dans la neige immaculée, laissant derrière elle une traînée rougeâtre, presque noire, avançant très lentement, retenue par l'épaisse couche de neige... cette silhouette, ou plutôt ces silhouettes, nous les appelons les rôdeurs, les marcheurs, où les mordeurs, peut importe comment nous les appelions, ils étaient là maintenant et ils trônaient à présent tout en haut de la chaîne alimentaire, faisant des êtres vivants humain ou animal, un délicieux repas qu'ils s’empressaient de dévoré goulûment, arrachant tripes et boyaux de leurs proies encore en vie.
Ainsi Marcus avait surnommé ce mois de janvier comme étant « The bloody January », un mois littéralement frappé par la mort avec le massacre du CenturyLink Field qui avait vu un des plus gros camps de rescapé ce faire ravagé par une gigantesque horde de ces monstres démoniaques. Ces après ce triste événement que Marcus et Jake avaient décidé de sortir de la ville, ayant appris que beaucoup de survivants avaient préféré fuir la grande ville et se réfugier en campagne, créant une multitudes de petits camps improvisés que les deux compagnons allaient chercher, trouver et espérer retrouver Harry, le fils de Marcus.

Sur la route depuis quelques jours, ils avançaient avec prudence, à la recherche d'indices leur permettant de détecter un camps, des survivants, sur le chemin de Tacoma, première grande ville sur leur itinéraire, car il ne fallait pas oublier que les grandes villes, bien qu'étant plus dangereuses, étaient le meilleur endroit pour trouver des ressources assez facilement.
La région était atypique car la végétation y était à la fois dense et parsemée, on pouvait trouver tantôt de grandes plaines, tantôt une forêt épaisse traversée par une unique route, c'était sur une route comme celle là que le humvee roulait actuellement. Pour le moment ils n'avaient pas eu trop de difficulté pouvant aisément éviter les quelques carcasses de voitures laissaient à l'abandon, les quelques « marcheurs » qu'ils avaient croisé n'avait pas pu être menaçant, mais le seul soucis était que la route n'avait pas été déblayée par une déneigeuse et elle demeurait peu pratique, même pour un véhicule militaire équipé.

Marcus ordonna à Jake de s'arrêter et de couper le moteur un instant, dressant l'oreille, il écoutait, persuadé d'avoir entendu quelque chose au loin... oui il y avait bien une sorte de bruit strident qui troublait la quiétude de ces lieux, le humvee redémarra après que les deux hommes aient repéré la direction à prendre et après quelques minutes, ils découvrir un 4x4, l'alarme hurlante... et une bonne trentaine de mordeurs amassés autour, tentant de rentrer dans le véhicule, persuadé qu'un « vivant » s'y trouvait encore. Impossible de s'approchait d'avantage et s'il y avait effectivement une personne à l’intérieur alors que Dieu ai pitié de son âme car son sort était malheureusement scellé. Poursuivant sur la route, ils s'enfonçaient au cœur de la forêt, et bientôt trois silhouettes apparurent dans la neige, Marcus plissait les yeux tentant de mieux voir à qui ou à quoi ils avaient à faire cette fois-ci, les silhouettes marchaient dans leur direction, Jake tendait une paire de jumelle à Marcus qui ne fit pas prier pour s'en servir à bonne escient. Plongeant ses yeux dans les jumelles et les projetant dans l'immensité du lieu, il ne tarda pas à apercevoir une jeune fille, marchant seule dans a neige, sa démarche indiquant qu'elle n'était pas l'une d'entre eux, elle semblait frigorifiée et une épaisse fumée sortait de sa bouche comme si elle respirait fort après une course ou un effort.
Marcus déplaça sa vision vers les autres silhouettes qui étaient beaucoup moins amicales que la jeune filles qui marchait toujours sans prêter attention à ses poursuivant, ni à ceux qui allait débouler devant elle !!! En effet, le vieux avait vite vu que la jeune femme allait se faire encerclé par des rôdeurs qui lui couperaient la route rendant sa progression et une fuite vaine et obsolète.

Ni une ni deux, Jake enclencha la vitesse et fonça afin de rejoindre la demoiselle avant les morts, en quelques secondes le humvee venait percuter le groupe de cadavres ambulants qui faisait maintenant face à la jeune fille, elle était à une petite dizaine de mètres, immobile, les marcheurs qui la suivaient pouvait presque la toucher.... la porte du humvee s'ouvrit, et Marcus en sorti hâtivement :

« RUN !!!!!!!!!!!!!!!! » cria-t-il à la demoiselle.
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Re: Valse d'hiver

Jeu 26 Jan 2017 - 15:58


Elle marchait silencieusement. Le froid avait ce don de tout rendre calme, presque apaisant. De lointains grognements paraissaient meubler le silence. Situation inconfortable. Bruits inhabituels. Ignore les, Ignore les. Les paroles tournaient en rond de son esprit. Elle avait le regard rivé sur le sol. Une partie d’elle n’osait pas scruter l’horizon, l’autre lassée des efforts déjà effectués ne semblait plus capable de même mettre une articulation en marche. Pourtant ses jambes fonctionnaient dans un automatisme régulier. Elle se demanda si elle serait capable de s’arrêter. Elle s’imagina avec amusement braver les intempéries et les dangers par sa marche déterminée et l’idée fut étrangement réconfortante. Elle s’y pelotonna de toute son âme, s’en enrobant comme d’une couverture chaude.
Soudain, une sorte de bruit ignoble se fit entendre. Un mélange d’os fracturés, de chair broyée et de moteur. La jeune fille décrocha son regard du sol et aperçu, à seulement quelques mètres d’elle, une horde de morts, qui étaient plus ou moins entiers. La vision lui souleva le cœur et après avoir fait encore quelques pas, elle s’arrêta. Elle fixa de son regard noisette, les bouts d’os qui avaient été abandonnés et les bras qui semblait animés de leur seule volonté. Une sorte de sang noirâtre se mêlait au sol immaculé. Les visages béants, dans une expression indéchiffrable, la fixaient. Ils avaient une couleur de peau qui viraient vers l’olive, à certain il manquait une partie du visage, à d’autre une partie du corps. Leurs râles étaient pétrifiants. Elle ne put s’empêcher d’émettre la pensée qu’ils avaient été des êtres humains autre fois. Ils avaient eu des pensées et des désirs. Ils avaient rit, pleuré, désespéré et aimé. Elle sentit comme un poids s’installer dans son thorax, à la manière qu’une crise de larme déclarait sa fraiche cohabitation. Pour l’instant elle arrivait à tenir ses sentiments enchaînés. Mais cela ne saurait durer. Pendant que le spectacle l’horrifiait et la retournait, un homme s’extirpa du véhicule.
« RUN !!!!!!!!!!!!!!!! »
Elle ne fut pas exactement réactive telle que l’aurait souhaité son interlocuteur. Elle se retourna alors que le reste d’un membre s’accrochait à des mèches de cheveux –sur lesquelles elle s’empressa de tirer, il y resta un liquide sombre et épais. Ce contact insignifiant lui fit l’effet d’un électrochoc, elle se mit à courir de manière rapide et presque incongrue. Certains endroits du sol dérapaient et elle esquissa quelques acrobaties ridicules avant d’atteindre la voiture. Elle reprit une inspiration profonde, se laissa une poignée de secondes pour lancer un regard furtif à l’homme géant qui lui avait crié l’avertissement. Avant, elle ne serait jamais montée à bord d’un véhicule, avec des inconnus, de surplus tous les deux de sexe masculin. Elle soupira et avec un dernier regard pour l’extérieur et ses monstruosités, s’engouffra dans le humvee. Assise sur un siège peu confortable, l’intérieur paraissait étrangement sombre. Des larmes roulèrent silencieusement sur ses joues. Elle était déçue de ne pas avoir seulement la capacité de sauver les rôdeurs. Cet état pitoyable dans lequel ils se retrouvaient enfermé était si cruel. Elle essuya du bout des manches les trainées humides sur ses joues.
« Merci. Je m’appelle Juliet. Et vous ? »
« Qu’est ce que vous faîtes dans le coin si ce n’est pas trop indiscret ? »

Les rôdeurs disparurent de son champ de vision. Ils ne furent bientôt qu’un désagréable souvenir.

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Re: Valse d'hiver

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