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When nothing's in control, nothing makes senses.

Sam 29 Oct 2016 - 13:28

Mars 2016

Enfin, sa blessure commençait à aller mieux. Malgré une certaine difficulté à bouger son épaule aussi fluidement qu'auparavant, Lex avait au moins pu être autorisée à ressortir en extérieur. Depuis la mutinerie, elle avait eu l'impression d'être un loup en cage, privé de sa capacité à se mouver comme elle l'aurait voulu. Alors, quand Cheyenne lui avait parlé d'un homme cherchant un coéquipier pour un ravitaillement, elle n'avait pas hésité et dit immédiatement oui. Tout, plutôt que de rester encore ici à observer les autres dans le deuil et la douleur, alors qu'elle venait tout juste de se remettre sur pied et de récupérer ce chiot orphelin à cause des militaires. Voron, de ce qu'elle avait compris. Âgé de tout juste quelques mois, le petit staff avait surtout besoin d'affection et de repos pour l'instant, et par la suite, elle pourrait commencer le dressage. Laissant l'animal emmitouflé dans sa couverture, elle avait silencieusement quitté sa chambre pour rejoindre le dit compagnon de Cheyenne, avant de piler une seconde en le reconnaissant.

Le père du gosse fan de Moore. Super. Chew aurait au moins pu la prévenir... A défaut d'être la femme la plus expressive du monde, son regard eut au moins le mérite de rester parfaitement indifférent en observant l'homme, malgré la réserve qu'elle avait à se retrouver en groupe avec lui. Non pas qu'elle le tienne coupable des actes de son fils, loin de là. Plutôt, qu'il la tienne coupable elle, comme tous les autres mutins d'emerald, responsable de la mort de son fils...

Cheyenne m'a dis que tu cherchais quelqu'un pour aller dehors. J'm'appelle Lex, dit-elle sans sourire avant de rajouter. Si t'es prêt on peut y aller. Ma moto nous attends, on décolle d'ici quand tu veux.


Simple, clair, et sans fioritures. Très bien. Si en plus, ils pouvaient éviter le sujet de la mutinerie c'était parfait, tout simplement. Tournant le dos au barbu pour récupérer le neuf millimètres et son pied de biche, la brune avait grimacé légèrement en ramenant son sac sur l'épaule, sentant cette dernière la tirailler à nouveau. Pas maintenant, se rabroua t-elle mentalement avant de tendre son casque à son coéquipier, attachant le sien dans le même mouvement.

Tu as une idée précise de ce que tu cherches ?

Elle devait bien l'admettre, elle n'avait pas demandé de détails à Cheyenne. De une, parce qu'elles n'étaient pas de grandes bavardes, de deux, parce que le simple terme de sortie avait suffit à lui faire dire oui. Elle aurait aussi bien pu lui parler d'aller se jeter directement dans un lac en pleine hiver avec pour seul vêtement un maillot de bain qu'elle aurait accepté sans broncher, histoire de prendre l'air et quitter un peu cette ambiance de deuil qu'elle subissait constamment.
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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Sam 29 Oct 2016 - 17:42

A chacun sa croix.
Cet adage avait toujours soulevé une répugnance chez Orson, mais ça, c’était bien avant que les normes sociales ne soient dégradées par le déclin de l’humanité. D’une certaine façon, il avait appris à le tolérer, l’appréhender, a défaut de l’adopter. La correction infligée par son fils faisait déjà partie d’un passé lointain, les preuves de l’outrage avaient disparu et pourtant …
Pourtant demeurait ce sentiment d’humiliation tenace.
D’autres blessures refusaient de se refermer et elles n’étaient pas liées au deuil, possiblement à un sentiment de redevance, qu’il considérait comme profondément malsain. Depuis l’insurrection, il ne lisait dans les regards de la communauté d’Emerald Freedom, qu’une écœurante sympathie ; Empathie à laquelle il avait fini par préférer la méfiance du cru. Il était après tout le père de l’un des chiens de guerre de Moore, il était de surcroit le gars qui avait préféré l’arrière garde lors de l’assaut sur le gymnase. Mais les jours passant, les échos se multipliant, il avait fini par essuyer nombre de ces regards luisants d’une commisération aussi hypocrite qu’irritante. Les dolents se ressemblaient tous, ils lui évoquaient les figures lointaines d’une famille, venues le jour de funérailles afin de voir si il restait quelques os à  ronger sur la charogne. Des voyeurs, des opportunistes ou pire, des martyrs avides de replonger dans leurs prostration ; Qui mieux qu’un éprouvé, pouvait écouter leurs complaintes ?

Jusqu’ici, l’entrepreneur s’était plutôt bien débrouillé pour éviter le reste du groupe ; Mais encore une fois … C’était avant. La petite Hu’yana, avait visiblement d’autres plans pour lui. Adams, il l’avait déjà vue, à l’entrée des « jeux du cirque » pleine de fermeté et à la sortie, pleine de sang. Un farouche brin de femme cependant, un peu de la trempe de la teigne qu’il avait adopté. Songeur, il observa l’épaule de la motarde, ravi de constater qu’elle semblait avoir conservé une mobilité correcte. Grand bien lui fasse, il lui fallait une femme avec de l’estomac, une dure à cuire en cuir. Son introduction franche et concise, acheva d’attirer à « Lex », une estime naissante.

- Je sais … - Commença-t-il - Orson donc, mais inutile de faire les présentations, voir dans la représentation. Sans m’accorder trop de crédit, il parait que je suis devenu une célébrité locale ; Aussi je pense que nous allons vite manger l’asphalte, j’éviterais peut-être la messe journalière avec le club des repentants.

Sur cette intromission assaisonnée au piment doux, il osa décocher un maigre rictus. Rien d’autre qu’une parade préventive en réalité, il faut dire sans misandrie aucune, que le père Trevino était à l’image de beaucoup d’hommes : Un expert en matière de dérobade niveau communication. Lui, il ne préparait pas ses discours, il évitait soigneusement les sujets susceptibles de révéler les failles dans sa cuirasse. Quelle meilleure stratégie qu’une percée directe dans l’abcès purulent ? Les choses étaient dites, claires ; Ils pourraient donc s’épargner des silences gênés. Elle ne semblait pas encline à creuser ; Un autre bon point pour elle.

Orson repassa sa ceinture à outils, garnie de son nécessaire : Pied de biche, marteau et ciseau. De quoi ouvrir, fracasser et pourquoi pas pratiquer la lobotomie trans-orbitale. Le calibre 38 lui, restait celé dans la poche intérieure de sa veste, dont il ne sortirait probablement pas ; Du moins il l’espérait.  Un grand sac baluchon vide passé sur l’épaule, il se réjouissait déjà à l’idée de garnir sa hotte, de jouets de construction. Sa main gantée se referma sur la casque tendu :

- Principalement de quoi travailler les joints des fenêtres, quelques bas de porte et de l’adhésif. Du reste, tout ce qu’il me sera possible de transporter. En ces temps difficiles inutile de dresser une liste de courses, je prendrais ce que je pourrais trouver. Si tu as des trucs à prendre, je devrais pouvoir te transporter ça … Il parait qu'un porteur de session shopping, est le rêve de bien des femmes.

Un autre sourire. Il était difficile d’y croire, mais qu’importe, on ne pouvait certainement pas lui reprocher de faire l’effort de briser la glace. Reste à savoir si il s’agissait d’une épaisse couche, ou d’une fine plaque de verglas. Se coiffant du casque il se dirigea à pas assurés vers la bécane. Il n’avait que de très sommaires connaissances en deux roues, mais il ne s’en fendit pas moins d’un "Belle bête", comme le profane qu’il était.
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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Dim 30 Oct 2016 - 11:56


Il savait qui elle était, et inversement. C'était fou, comme la mutinerie avait eu le don de lui apprendre le nom de toutes ces personnes vivants avec elle depuis le mois d'Octobre, tant les vivants que les morts d'ailleurs. Quand il lui avait fait remarquer être devenue la célébrité locale du coin, la brune s'était contenté d'hausser les épaules. Evidemment que oui. Le père mutin qui voit son fils militaire se faire mitrailler par les rebelles, ça avait toujours le goût des rumeurs, des commentaires. Presque sorti d'un film Hollywoodien, mais pour l'importance qu'elle y attachait.

Les gens finiront par se lasser. Se contenta t-elle de dire, laconique, alors que timidement ils apprenaient au moins à discuter un peu avant de prendre la route. Dans un sens, elle préférait ce mini dialogue qui leur permettrait de mieux s'appréhender plutôt que de partir dans un silence de mort.
Studieusement, elle avait noté dans un coin de sa tête tout ce dont il avait besoin. Il y avait un petit drugstore à 8 kilomètres du lycée, ils pouvaient toujours essayer de commencer par là...
Sa réflexion sur le shopping lui arracha un sourire amusé, alors qu'elle terminait d'enfiler ses gants pour éviter de geler sur place dès lors qu'ils seraient sur les route avec la moto. C'est le rêve de beaucoup de femme oui, mais elle ? Non, pas vraiment. Enfin... C'était plutôt qu'elle avait une sacrée tendance à se perdre dans les magasins à l'époque. Ian, son ex petit ami, aurait pu en témoigner si il avait été présent. Un léger rire s'échappa de ses lèvres en ramenant son regard sur Orson. C'est vrai que ça donne envie dit comme ça, j'vais me laisser tenter... Mais à part une caisse à outil digne de ce nom et des bouquins, j'aurai pas besoin de plus.

Et peut-être aussi une laisse et un collier digne de ce nom, pour Voron. Ce chiot allait bien finir par grandir, et elle doutait que le minuscule collier qui ornait son cou lui serait à sa taille encore longtemps vu comme il dévorait ses repas.
Le compliment de son coéquipier lui alla droit au coeur alors qu'il parlait de sa Harley. Belle bête ? Au moins oui. Lui souriant timidement, elle effleura la carrosserie noire. Là, tu me flattes. C'est mon père qui me l'a offerte pour mes 25 ans, expliqua t-elle brièvement. Il est mécano, et fan de deux roues...

Il est, il était... Elle ne parvenait toujours pas à parler de sa famille à l'imparfait, tant que le doute sur leur survie était présent. Mieux valait penser positif, peut-être que l'Iowa avait été moins touché après tout... Faisant signe à Orson de s'installer à son tour, elle enclencha le moteur avant de filer hors du lycée, accélérant rapidement le rythme. La vitesse l'avait toujours grisée, et avec l'absence de policiers ou ed feux rouges... C'était encore pire. Rapidement le compteur arriva aux trois chiffres, et le trajet jusqu'au drugstore dura encore moins longtemps qu'elle ne l'avait supposé. Revigorée, elle était descendue du véhicule en laissant Orson faire de même, lui indiquant la boutique.

A l'époque je venais souvent ici quand j'avais besoin d'outils. Y'a de tout, et les proprio étaient en congé annuels quand ça à démarré. Avec un peu de chance, y'a pas eu de pillages...

Par chance, la ruelle était déserte pour l'instant. Il semblait que les rôdeurs se regroupent un peu plus vers la sortie des villes. Peut être parce qu'ils ne trouvaient plus grand chose à bouffer à l'interieur, elle préférait ne pas y penser. S'assurant que personne ne rôdait dans les environs, elle avait enfoncé son pied de biche dans l'interstice, commençant à forcer jusqu'à ce qu'une douleur sourde ne s'insinue le long de son épaule, lui faisant lâcher un gémissement de douleur. Retenant d'extrême justesse l'arme pour qu'elle ne tombe pas au sol, Lex avait serré les dents le temps que la douleur ne s'apaise. Foutu épaule.

Bon... Si ça te dérange pas, je serai pas contre l'aide d'un gros bras pour ouvrir cette porte, je crois qu'elle est rouillée....

Admettre que c'était sa blessure qui la tirait autant ? Même pas en rêve.
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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Dim 30 Oct 2016 - 18:14


Les gens finiront par se lasser. Inéluctablement.
C’était peut-être teinté d’évidence, mais c’était bon à entendre ; Pas d’investissement factice, pas d’immersion dans le passé. C’était la meilleure forme d’explication et le fait qu’une réconciliation ou un débat ne soient pas nécessaires, le soulagea au plus haut point. Elle avait passé le premier test avec succès, l’excursion se présentait déjà sous de meilleurs augures. Le plus appréciable, ce n’était pas ce relâchement ou l’évacuation d’une tension naissante, mais l’entendement qui en découlait. Cette agréable sensation d’être compris de l’autre, à demi mot ; De pouvoir lire entre les lignes, en toute réciprocité. A l’écoute des attentes de la brunette, il se contenta d’opiner du chef ; On ne pouvait pas dire que sa check list soit bardée d’exigences folles.

Seconde victoire, il lui avait arraché un sourire.
Il entrevit donc un sujet à aborder avec elle pour les éloigner tous deux, des affres de ce qui était devenu une convention à ce jour : l’anticipation du pire ou les récits rocambolesque de la chasse à l’osseux. Il n’avait rien d’un biker, si ce n’était une barbasse de Gibbons en devenir, mais il pratiquait le sujet avec l’autre sauvageonne. Celle qui aurait pu porter son nom de famille. La ponctuation familière, il la souligna. Le silence sur lequel s’était achevé sa phrase, était éloquent, mais il ne s’engouffra pas dans les habituels travers sociaux. Il était question de faire le meilleur des dons aux autres en ces temps d’incertitude : Un peu d’insouciance.

- Deux très bons legs, il y a pire comme héritage.

Enfonçant le casque sur sa tête, il grimpa à l’arrière de l’engin, s’agrippant maladroitement à la taille de la cavalière. De toute évidence, c’était son premier rodéo et il semblait bien crispé. L’habitacle d’un véhicule lui sembla plus rassurant en cet instant, plus sécurisé. Il n’en tenta pas moins de se donner de la contenance. - Alors en selle. lâcha-t-il. - Après tout, s’exploser sur du bitume en roulant à tombeau ouvert, était peut-être un sort plus enviable que celui réservé par le cénacle des gourmets en haillons. Les bandes blanches, filantes, s’enchainèrent de plus en plus vite, il se surprit cependant à apprécier le rush d’adrénaline ; Regardant bientôt la ligne d’horizon avec l’impression qu’à cette vitesse, rien était infranchissable … Pas même cette délimitation narquoise, entre terre et ciel.

Une fois le contact coupé, aux portes du drugstore, il lorgna les environs pour faire le même constat que Lex. Il ne sembla pas détendu pour autant, beaucoup de fenêtres avaient été cloisonnées ; Lui était d’avis que l’animation devait se jouer à huis clos. Posté derrière elle, il continuait de scruter la zone avant que la « rouille », ne devienne un problème. Contre toute attente, il fit dans le sarcasme, ne dissimulant pas son amusement.

- L’oxydation du fer … Un véritable fléau. Ça fait flancher les charnières.

L’heure n’était plus au drama et quitte à ouvrir des portes au pied de biche, autant se frayer un accès direct vers la nature profonde de la motarde. Prenant le relais, il engonça son propre outil dans l’embrasure. Après deux trois poussées au levier, il entendit le loquet de la serrure geindre. Sa semelle s’écrasa sous la poignée, une bonne fois. Le bruit occasionné aurait au moins le mérite d’attirer les éventuels rôdeurs squattant le local ; Il n’y eut cependant aucun bruit. Sortant la lampe à dynamo, préalablement rechargée, il alluma l’appareil avant de le suspendre à la poche de sa chemise. Il se chargea d’ouvrir la marche et dans les circonstances actuelles, ça pouvait toujours passer pour de la galanterie. En vérité, ce n’était ni plus ni moins que du pragmatisme ; Une confrontation physique était clairement à éviter pour elle.

De toute évidence, black friday avait encore frappé ; La grande salle était sombre, étouffée par les grilles et nombreuses cloisons de fortune. Au milieu des rayons dépouillés, trainaient ça et là, quelques emballage vides. L’endroit avait visiblement été « sécurisé », après, avoir été dévalisé. Il y avait cependant un espoir, maigre … Celui de profiter de la négligence des pillards ou encore, de trouver les stocks du magasin, si il n’avait pas été livré de façon journalière. Toujours armé de son levier, Orson tendit le sac-baluchon de toile à sa collègue.

- Prends les devants, je surveille tes arrières. Fais toi plaisir. Murmura-t-il.

Croisant son regard, il resta figé un temps. Quelle autre parade trouver avant de finir par poser les inévitables questions ? Après tout, ce passage allait être obligatoire. Savoir ce qui s’était véritablement passé cette nuit là n’était pas un besoin vital … Mais il induisait une vision singulière des événements. Un témoignage personnel, qui couplé aux autres, formait une mosaïque vivante. A des lieues, peut-être, des rapports tièdes qu’il avait eu jusqu’ici. Il se ravisa cependant, gratifiant Lex d’un plus simple :

- Et au delà des deux roues, de quoi est fait ton petit monde ? Quelles sont tes aspirations ? ... Ce merdier prend beaucoup, mais il ne peut pas tout enlever.

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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Jeu 3 Nov 2016 - 16:12


Il ne la croyait pas, évidemment. Lui souriant d'un air pincé, elle s'était contenté de le laisser faire le travail avant d'enfin pouvoir rentrer dans la forteresse, grimaçant en constatant que d'autre avaient eu l'idée avant elle. Prenant rapidement un emballage vide dans sa main libre, elle laissa ce dernier retomber en jurant entre ses dents, fouillant brièvement les étagères à l'abandon dans l'espoir de trouver quelque chose d'utile. Même si les pillards passés avant eux semblaient avoir raflé au maximum tout ce qui pourrait être utile. En dehors de quelques fusibles sortis grossièrement de leur boîte, elle ne trouva pas grand chose.

Fais chier...

Ce fût Orson qui la tira de ses pensées, ,alors qu'elle lui jetait un regard interrogateur. Elle n'avait jamais vraiment parlé de son passé, et voilà que désormais, quelqu'un lui posait ouvertement la question. Haussant les épaules, elle se pencha une seconde pour ramasser une caisse à outil qu'elle vint déposer sur le comptoir, ouvrant cette dernière en triant ce qu'il restait; tournevis, clé à molette, vis...

Bah... J'suis pas plus différente qu'une autre. J'avais une famille, des amis. J'aspirais à un mode de vie simple et sans prétentions.

Elle n'avait jamais vraiment cherché à se faire connaître, ou appréciée des autres. Son petit groupe d'amis et sa famille lui suffisaient amplement, pourquoi chercher plus loin ? Mais bon... Elle n'allait pas non plus rester silencieuse alors qu'il tentait un semblant de discussion entre eux. Lui montrant les outils avant de les glisser dans le sac qu'il lui avait donné au préalable, elle rajouta.

J'étais maître chien avant. Je bossais avec ma mère, on s'occupait de dresser surtout des races dites dangereuses, comme les pitbulls. Et j'passais mon temps libre en moto, ou ailleurs. Tout ce qui pouvait donner des sensations fortes.

Il n'y avait pas grand chose d'autre à rajouter. En dehors de son arrivée ici, du moins. Arrivée qui avait encore tendance à la hanter dans certains rêves. Les militaires m'ont trouvé rapidement. Je devais rejoindre le reste de ma famille en Ohio pour l'anniversaire de mon père, mais les vols avaient été annulés. Et j'ai perdu mon chien un peu avant que les militaires me trouvent.

Sa voix était restée calme et posée, sans qu'elle ne sente sa gorge se serrer, prenant sur elle pour oublier ses émotions. Un ange passa, alors qu'elle rajoutait. Y'a un bidon d'huile de moteur, tu veux qu'on le prenne ? Changer de sujet, et attirer l'attention sur autre chose, c'était bien mieux que de parler de son angoisse constante de se demander si l'Ohio était dans le même état qu'ici. De se demander si sa mère et son beau père étaient en sécurité avec son père et son frère. Et toi ? Avant tout ça, t'aspirais à quoi ?

Sagement, elle avait passé sous silence de lui demander comment il avait vécu les récents événements. Elle même n'aurait pas apprécié, si elle s'était retrouvée à sa place après tout.
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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Ven 4 Nov 2016 - 18:32


Cette chose relative qu’on appelle la notion de banalité. Orson dressait son constat, silencieux, alors que la jeune femme s’affairait déjà a fouiller les étals et rayons. Les conventions n’étaient plus les mêmes, si bien que la simple évocation d’activités plus conformes que le pillage, devenait un sujet profond. Ce monde était fait de cela, de paradoxes. Le petit plaisir de l’entrepreneur, c’était de les souligner. Même enfoncé dans les latrines du bas monde jusqu’au cou, même travaillé à l’usure, il parvenait encore à percevoir la dimension ironique de tout cela. C’était probablement bon signe en ce qui concernait sa santé mentale.

Un mode de vie simple et sans prétention. Amen. Les ambitions étaient déjà mortelles dans le vieux monde, ça ne promettait pas de s’arranger dans celui-ci. Amené par un élan nostalgique, à se positionner par rapport à ses aveux, il songea à ce qu’il était. Ce qu’il aurait pu être de son côté. Les questions concernant son passé aujourd’hui, concernaient son futur à l’époque ; Mais à présent, songer au lendemain, consistait à fouiller un Drugstore retourné pour survivre. Comment ne pas penser à tous ces membre de l’élite mondaine, contraints de vivre comme des charognards ? Ca aussi, c’était chargé d’une délectable dérision.
Le dressage, la moto. Des témoignages simples, concis qui confessaient pourtant un aspect de sa personnalité : Elle était passionnée. Il ne voyait pas cette fougueuse brunette se lever à l’époque, avec des yeux de poisson mort, afin dépenser son intégrité et sa résolution dans un job, qui ne lui plaisait pas. Moins encore engagée depuis la fin de sa scolarité avec des lardons en bas âge. Mais pour ce qu’il en savait réellement ... Il n’aimait pas spéculer, mais il avait pris l’habitude de se pencher d’avantage sur ses contemporains. Travailler ses attributs de prédateur social était un mal, à son sens, salutaire.

Quand vint l’oppressant silence, qu’il ne se senti guère obligé de meubler, il se contenta de noter l’influence d’apparents souvenirs pesant sur le moral de sa comparse.
Le passage obligatoire, c’était donc cet instant charnière entre la normalité et l’instant ou, tout avait basculé. De ce côté là, aucun conte n’avait connu de Happy ending. Sentant venir la descente, il ne se priva pas de la soustraire à ses dangereuses tergiversations. Ce au bout d’un temps … Réglementaire. Inventoriant avec elle les trouvailles, il lui glissa donc :

- Va pour l’huile, nous ne risquons visiblement pas d’être surchargés.
Tu dois être servie en matière de sensations fortes. L’adrénaline, l’endorphine et la dopamine doivent illuminer tes synapses comme des néons … Puisses tu conserver cette addiction. Crois moi si je te dis que je n’ai jamais encouragé de junkie avant ça.


A nouveau un sourire, mais celui là avait échappé à son contrôle et … Tant mieux. Il était bien probable qu’il apprécie déjà sa compagnie, après tout, elle avait gardé la flamme sacrée. Cette chaleur, elle était susceptible de se propager. De se partager. Pas besoin de jouer le garde fou, nul besoin d’écouter. Non, là, il pouvait enfin se laisser porter par le courant. Simplement savourer l’instant et c’était plutôt apaisant.  
Le retour, il l’avait bien entendu vu venir et il avait préparé son plus joli revers. Déambulant en tête du tandem, scrutant les alentours il commença donc :

- Je suis de l’état, de Renton pour être plus précis. Des aspirations j’en ai eu, je voulais initialement devenir architecte … Mais ma jeunesse dissolue m’a fait prendre une autre voie. A force de courir les nénettes, trainer avec des paumés et faire les quatre cent coup, je me suis retrouvé dedans en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. - Il eut un petit rire amer. - Et « être dedans » dans mon jargon, ça veut dire avoir un gosse à sa majorité. J’ai donc commencé comme maçon pour réussir à cheminer vers mon projet initial, en devenant entrepreneur … - Il se figea à l’angle de la dernière allée.

D’un mouvement, il arrêta Lex. La fortune avait peut-être été clémente avec eux, ou bien, elle avait tissé sa toile. A quelques mètres seulement, un rayon renversé avait été rabattu sur un type. Un type … Certains d’entre «eux », avaient tellement été ravagés par la putréfaction, qu’il devenait impossible de leur rendre un semblant d’humanité. De les personnifier. La chose coincée sous le rack n’avait commencé à s’agiter qu’aux derniers éclats de voix. Ce devait être un homme, à en juger par la luxuriante barbe cerclant ses gencives apparentes. Les deux mains tendues en leur direction, il gratifiait dores et déjà ses invités des habituels grognements de circonstance ; Sa bouche se mouvant de façon mécanique, comme si un très mauvais ventriloque l’animait.

- Non pas que son sort soit encore préoccupant, mais à ton avis, combien de personnes sont passées devant lui sans lui faire la grâce d’en finir ? - Soupirant, il rangea dans un premier temps son pied de biche.

Il espérait que la réponse, pleine d’optimisme, ressemble à quelque chose comme … Suffisamment pour qu’il reste quantité de choses intéressantes là dessous.

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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

Mer 9 Nov 2016 - 10:44


Donc... Tu aurais aussi encouragé mon époque de fac, à sortir tous les soirs danser avec des garçons que je connaissais même pas, ou je rentrais à l'aube avec le parfum tequila paf avant d'aller à mes cours de lettres modernes ?

Une junkie des sensations fortes. L'expression lui arracha un léger rire, alors qu'elle secouait doucement la tête. Elle ne se serait jamais imaginé comme telle. Plutôt comme une fille simple et sans artifices, qui essayait de profiter de la vie par ses maigres moyens. Même quand ça parlait de voyage, elle n'était jamais allée bien loin de chez elle, en dehors de vacances à Paris, lors de sa première année d'idylle avec son premier vrai petit ami. En de hors de ça, à part les routes de l'Etat et un week end prolongé au Mexique pour fêter la fin des études... Nada. Le désert total. Alors, elle trouva tout de même plus intéressant de l'entendre parler de sa vie à lui, qui devait avoir clairement plus vécu. Non pas par rapport à son âge, mais plutôt à son physique. Quelqu'un de nettement plus buriné qu'elle en tout cas.
Il venait de Renton, avait eu son fils relativement jeune. Tellement qu'elle en haussa les sourcils de surprise.

Ca devait pas être simple, un gamin aussi jeune, nan ?

Elle même avait brièvement pensé à en avoir un un jour avec son ex. Quelques mois avant leur rupture, en se demandant si un bébé ne serait pas la solution à tous leurs soucis. Et, vu la tangente qu'avait pris le monde depuis, la brune se rassura en se disant que ne pas en avoir avait été le meilleur choix de toute sa vie d'ailleurs...
Elle fût stoppée alors qu'ils fixaient leur regard sur le rôdeur. Ses yeux laiteux braqués sur eux, alors qu'il gémissait devant un repas qu'il n'attendait plus, sans doute écrasé sous le rack depuis un bon moment déjà. Au moins depuis le mois d'octobre. Ils étaient en novembre, et pourtant il ressemblait encore d'avantage à un humanoïde qu'un squelette. A croire que le dicton disait vrai, le froid conserve tout, même les cons. Sauf que là, ces cons ne servaient qu'à les emmerder et rien d'autre.
Soupirant en écoutant la question de son partenaire, Lex s'était contenté d'hausser les épaules avant d'enfoncer son pied de biche dans le crâne du monstre. Un craquement sinistre résonna dans la pièce alors qu'elle ressortait l'arme d'un geste vif, ignorant la gerbe de sang noir qui en dégoulina alors qu'elle essuyait l'arme sur les vêtements du cadavre.

Les gens ont encore peur, il y à peut-être une chance pour qu'ils n'aient pas osé s'approcher et aient préféré rebrousser chemin...

C'était vrai. Jusqu'à récemment, elle avait toujours user de furtivité plutôt que de les tuer volontairement. Mais on finissaient par s'habituer à tout. Faisant signe au brun d'attendre un instant, la brune sortit de la poche de son perfecto un petit carnet et son stylo, ajoutant une barre à son décompte. Huit, depuis le début de l'épidémie. Rangeant le carnet comme si de rien n'était, elle enjamba le cadavre sans s'en préoccuper d'avantage.

On essaie de soulever ce truc ? Y'a peut-être des choses intéressantes en dessous... En dehors de tripes décomposées du moins. Songea t-elle amèrement en utilisant son pied de biche comme appui.
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Re: When nothing's in control, nothing makes senses.

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