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Beyond the barriers

Jeu 22 Sep 2016 - 13:07

Ce matin je me lève sans réellement en avoir envie. Je me sors de mon lit de fortune sans la moindre motivation. Qu'est ce qui pourrait bien donner envie de réveiller dans ce monde cauchemardesque ? Rien. La journée sera pour moi interminable et je vais passer mon temps à m'ennuyer. Le soucis quand je m'ennuie c'est que je broie du noir. Je soupire. Je dois me préparer. Tranquillement, je m'habille. Un regard par la fenêtre me permet d'adapter ma tenue, il fait gris. Les arbres valsent de droite à gauche, m'indiquant qu'il y a du vent. Un petit pull est de rigueur. Je dois me dépêcher un peu... Je vais finir par être en retard pour me rendre à l'infirmerie. J'accélère la cadence. Un coup de brosse. Je me regarde dans le miroir et m'apprête à filer mais une petite voix dans ma tête m'arrête dans mon élan. * Ce n'est pas par ce que c'est la fin du monde que l'on doit se négliger!* Lysbeth m'aurait poussé à nouveau devant le miroir pour que je m'occupe un peu de moi. Mon reflet ne me déplaît pas mais je ne le trouve pas extraordinaire. J'étire mes lèvres en un rictus résolu accompagné d'un haussement de sourcil. Un peu de crème ne pourra pas me faire de mal. J'hydrate mon visage, un coup de crayon et de far à paupière, puis une touche de mascara. Voilà, c'est discret et naturel mais ça me donne tout de suite meilleure mine.

Maintenant que je suis à la bourre, je cours. Je traverse les couloirs. Je m'excuse de mon passage rapide auprès des quelques personnes que je croise puis je pousse la porte de l'infirmerie à la volée. Un geste un peu brut. La porte claque et je grimace en plissant les yeux comme si j'avais mal. Ian n'est pas là. Dommage, j'aurais aimé l'aider un peu aujourd'hui. Je me dirige vers le bureau sur lequel un mot m'étant adressé est posé. Je le prends et le lis. Des consignes. Il ne sera pas là une bonne partie de la journée et m'a demandé de stériliser quelques ustensiles, de ranger et laver l'infirmerie, après quoi je pourrais aller bosser sur le dernier ouvrage qu'il m'a donné. La journée promet d'être exaltante. Je n'ai vu personne de la matinée. Même pas une visite pour une petite blessure. Rien. Désespérée, je traîne la savate pour retrouver mes quartiers. Je ne souris pas. Je sais que mon expression est fermée mais cela m'est bien égale. Je ne tiens pas à m'exprimer sur le sujet et je ne porte mon attention sur rien ni personne. J'en ai marre. Ras le cul d'être ici et prisonnière. J'ai envie de m'enfuir. De vivre autre chose. De retrouver des sensations. Vide. Je ne suis qu'une coquille vide qui erre dans l'établissement. De retour dans la salle de classe qui me serre de chambre, je fouille la table qui me sert de bureau à la recherche de l'ouvrage. Ah ! Je met la main dessus,  Protocoles en Gynécologie-Obstétrique . Ian déteste les accouchements et il tient à ce que je sois prête pour celui de Maxine. Il est impératif que je sois là auprès de lui pour l'aider et il a même notifier qu'il fallait que je puisse gérer la situation si jamais il n'était pas présent. Cette idée me faisait toujours autant frissonner. Seule. Moi pour mettre au monde un enfant. J'espérais que cela n'arrive pas trop rapidement.

Je pars à l'extérieur pour étudier tranquillement, mon livre sous le bras. Je trouve un banc au calme et me pose dessus. Le vent soulève les mèches de mes cheveux. Je tiens mon livre et me plonge dedans. Intéressant. Je suis concentrée. Je m'exprime en diverses mimiques en réponse à ma lecture, personne ne m'observe bien heureusement sinon on penserait que je ne suis pas seule dans ma tête. Isolée. Je ne fais pas de bruit. Je le suis de plus en plus. Tout le monde est toujours trop occupé et je n'ai pas la prétention de vouloir les déranger, alors je m'efface. Petit à petit. Un peu plus chaque jour. Je me sens lourde d'émotions. Thalia ne me remarque plus et Ian... il est toujours absent. Le peu que je l'ai croisé, je me suis aperçue qu'il souriait. Heureux. Étrange. J'ai voulu l'interroger à ce sujet mais d'un geste de la main je compris qu'il n'avait pas le temps. Mais je ne suis pas stupide, ni aveugle... Je vois qu'il a la même expression sur le visage, celle qu'il avait lorsqu'il était avec Rosaleen. Je ne sais pas qui se cache derrière cette légèreté, mais je ne le vis pas bien. J'ai les larmes qui montent au yeux, la gorge serrée et la boule au ventre. Néanmoins, trop absorbée par mon livre je n'ai pas entendu la personne qui s'approchait de moi, ce n'est que quand elle s'est assise sur le banc que son ombre m'a fait redresser la tête.

-Thalia !

Son prénom est sorti d'entre mes lèvres avec stupeur. Je suis surprise car ce n'est pas celle que j'espérais voir ici et je crois qu'elle peut lire l'interrogation sur mon visage. Je glisse un petit morceau de papier entre les pages de mon livre avant de le refermer. Je suis contente finalement de constater qu'il s'agit de la futur maman que je vais devoir assister. J'esquisse un sourire peu fier en essayant de dissimuler mon malaise. J'ai tant de questions, tellement envie de parler et de me confier que je ne sais plus où j'en suis ni à qui je peux me fier. Sa présence me fait le plus grand bien, mais je reste distante. Ceux qui me sont proches ne cessent de me décevoir et je n'ai plus la force de m'attacher... Je me reprends et m'exprime poliment :

-Bonjour Maxine, excuse moi... Je pensais à Thalia. Tu vas bien ? Enfin, vous allez bien ?

Je marque une pause. Un léger sourire sur ma frimousse et je pose délicatement ma main sur son ventre arrondi. Mes lèvres s'entre-ouvre pour commencer à nouveau à s'exprimer mais je me ravise pour la laisser me répondre. Ma curiosité n'a pas de limite mais je la ravale souvent. J'esquisse un sourire en tentant de prendre une posture plus détendue mais je me sens ridicule et gourde, préférant de loin mon sérieux.
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Re: Beyond the barriers

Ven 23 Sep 2016 - 17:11




« D'accord ! Je crois que je ne vais pas y arriver. » Annonça Maxine en laissant ses mains claquer sur ses cuisses. Amusée, elle releva le regard vers sa belle mère qui, les bras croisés, appuyée contre la porte, attendait que sa belle fille réussisse à enfiler ses chaussures pour aller se promener à l'extérieur du lycée. Elle non plus n'arrivait pas à s'empêcher de sourire et finalement elle se laissa éclater de rire. « Tu va enfin accepter que je t'aide alors ? ». Après sa tentative en étant allongée, les jambes en l'air pour essayer d'enfiler sa bottine plus celle debout, appuyée contre un mur pour forcer son pied avec son poids, Maxine avait tenté la position assise. Mais le problème était toujours le même. Son ventre l'empêchait d'atteindre ses pieds. Et ce, dans toutes les positions que l'institutrice pouvait essayer.

« A moins que tu veuilles y aller en chaussettes.. » Continua sa belle mère avec son air moqueur. Maxine roula des yeux, laissant un éclat de rire s'extraire de sa gorge. Sans lui répondre, elle bascula les bras en arrière pour prendre appui sur le lit puis elle leva la jambe en l'air, secouant le pied. C'était le signe qu'elle était prête à laisser Anna lui enfiler sa chaussure. Une fois chose faite, elle s'agrippa au bras de la matriarche Preston pour se relever du lit, ce qui, ça aussi, s'avérait être une tâche difficile désormais.  « Je crois que je vais finir par enfiler des baskets. » Dit elle, les yeux ronds en fixant Anna. « Et après ça, j'irai courir autour du lycée. Je ne m'arrêterai que lorsque j'aurai perdu les eaux. » Pour continuer dans sa lancée, elle pointa un index faussement menaçant sous le nez de sa belle mère. « Vous n'aurez qu'à occuper votre fils pendant une dizaine de minutes. Oui bon, il faudra sans doute lui mentir maiiiis...c'est un sacrifice à faire si vous voulez voir votre petite fille ou votre petit fils en avance ! » Évidemment, Maxine ne ferait jamais une telle chose. Même si à ce stade, la grossesse commençait à devenir un réel fardeau. « Tu sais bien que si ce n'est pas moi, quelqu'un d'autre viendra lui dire. » Maxine pinça les lèvres, les sourcils froncés, comme si Anna venait d'anéantir tous ses espoirs. « Vous avez raison. Je sais que vous avez raison. Et c'est nul ! ». Anna ferma la porte de la chambre après avoir laissé passé Maxine qui, une fois son petit cinéma terminé ne put s'empêcher d'éclater de rire. « Je trouverai autre chose. » Sa belle mère hocha la tête, convaincue. Elle le savait, sa belle fille ne manquait pas d'idées.

Une fois à l'extérieur, Maxine fut surprise par la sensation du vent qui traversait ses vêtements. Pour se couvrir un peu mieux, elle boutonna le haut de sa veste, là où les pressions pouvaient encore tenir. Elle ne prit même pas la peine d'essayer ceux du bas puisque, de toute façon, le tissu n'arrivait déjà pas à recouvrir la grosse boule que formait son ventre...alors, les fermer était mission impossible. « Pas un mot. » Lança Maxine, un regard foudroyant mais toujours le même sourire amusé sur les lèvres, à l'attention d'Anna. « Ça te va comme un gant. » Répliqua l'ancienne ingénieur. « Tu peux y aller » Cette fois, Maxine s'adressait à sa chienne. Une fois l'ordre donné, elle ne dut pas attendre longtemps avant de voir l'animal se mettre à courir à toute vitesse, comme si elle redécouvrait l'extérieur.

La marche fut lente et parsemée de pauses sur les quelques bancs disposés autour de l'enceinte du lycée. Et ce fut lorsqu'elles s'apprêtaient à regagner l'intérieur que Maxine plissa les yeux pour scruter un peu plus loin. Quelqu'un était assis sur l'un des bancs. Mais ce quelqu'un lui était familier. Il suffit d'un coup de vent pour qu'elle reconnaisse les longues mèches rousses de Jessie. Le nez plissé, les bras croisés et posés sur son ventre, Maxine resta immobile, les yeux rivés vers l'adolescente. « Quelque chose ne va pas ? » En guise de réponse, l'institutrice n'offrit qu'un hmhm qui voulait dire « non » mais qui montrait quand même son air inquiet. D'un coup de menton, elle désigna Jessie. « Elle est assise toute seule. Ce n'est pas vraiment dans ses habitudes. » Avec le bras, Max désigna le lycée. « Rentrez, je vous rejoint plus tard. » Sans ajouter quoi que ce soit, Anna récupéra la chienne et se sépara de sa belle fille pour rentrer dans le lycée. Maxine elle, s'était mise en route en direction du banc où, assise de dos, Jessie ne pouvait pas la voir arriver.

« Thalia ! » Un large sourire sur les lèvres, Maxine pencha la tête sur le côté comme pour lui dire « Loupé ! ». « Et non. » Ajouta la future mère tout en s'asseyant lentement à côté de la rousse. En quelques secondes Maxine fut capable de savoir que quelque chose n'allait pas chez Jessie. Mais elle était cependant incapable de dire quoi. Lorsque la jeune fille s'excusa pour l'avoir appelé Thalia, Maxine secoua doucement la tête. « Ne t'en fais pas. » Un sourire encore plus large illumina le visage de l'institutrice lorsque Jessie posa la main sur son ventre. « Et oui, nous allons bien. » Elle enchaîna « Moi je vais bien. » La brune insista sur son premier mot, les yeux rivés sur l'adolescente qui semblait ne plus savoir quoi faire, quoi dire. « Mais j'ai pas l'impression que ça soit ton cas Jessie. » Elle laissa une pause avant de continuer, tout en douceur. « Est ce que tout va bien ? »

Maxine n'était pas la plus douée pour faire face aux problèmes d'adolescents. Elle n'était pas formée pour ça et n'avait jamais eu à le faire jusqu'à ce jour. Mais la façon dont la jeune fille l'avait appelé Thalia n'était pas anodine. Il ne restait plus qu'à espérer que Jessie veuille bien lui parler.

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