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Le Prix du Sang

Lun 13 Juin 2016 - 22:15

Ah… Que les soirées étaient calmes… Un calme de mort. Après l’incident du camion, Harold avait passé quelques semaines à réparer ses conneries sur le camion qu’il avait fallu décrasser, laver, entretenir pour au final, rester au chalet. Il avait pris beaucoup de risques. Se mettre au vert lui avait fait du bien… Pendant un temps. Mais à l’inverse de Bobby, Baby n’était pas un homme de la campagne.

Son emploi du temps lui manquait. Ses journées shopping, ses longues heures passées au club de sport…

Ah… Les clubs de sport… Son spot de drague préféré. Il avait tout ce qu’une femme jeune et sexy pouvait rêver. Une musculature de rêve, un minois charmeur, un soupçon d’humour, le teint chocolat et l’anaconda de série… Ses sorties nocturnes, les longues séances d’autographes… Tout cela était révolu, il s’était fait une raison. Pourtant, coincé dans ce chalet en pleine cambrousse, sa vie d’avant lui manquait. Son appartement lui manquait...

Son cabriolet… Sa garde-robe… Il avait du tout quitté sans avoir le temps d’y retourner. Quelqu’un était-il rentré chez lui en son absence ? Ce genre de questions avait tendance à le rendre fou.

L’ambiance est donc calme, quasi monacale en cette fin de journée. Harold est dans le salon en train de repasser ses chaussettes… Quand je vous disais qu’il était tombé bien bas !

Las de son activité, il leva l’index comme pour demander à Bobby, présent pas trop loin de là s’il restait encore quelques paquets de chips en guise d’apéritif, un coup de feu, proche lui fit lever une oreille. Les yeux grands ouverts, il se retourna vers la fenêtre comme pour en chercher l’origine.

Se remémorant qui il avait vu sortir au cours de la dernière heure, il se rua sur l’armurerie en lançant à Bobby :

« Amène-toi, p’tit frère… Y’a les femmes qui sont dehors et elles prendraient pas le risque de faire du bruit ! »

Il tira le fusil Remington avec lequel il avait commencé à s’entraîner… bien qu’il ne fut pas vraiment doué avec et emporta sa fourche de son autre main. Il se rua à l’extérieur avant de se mettre à courir en direction de l’orée de la forêt… de nouvelles questions remplaçant les anciennes. Qui cela pouvait-il être ? Etait-ce Hope et son ami qui les avaient trouvés et qui venaient s’en prendre à eux ?

Une balle fila près de sa tête pour finir sa course dans le bois du chalet derrière lui. Plongeant la tête la première derrière le premier arbre venu, Baby agrippa le fusil, essayant de repérer une ombre, une silhouette… quelqu’un à travers la forêt touffue.

[[dés : 3+1]]

Il remarqua 3… non 4 silhouettes… C’est ça… Il visa la première, arma la culasse et ajusta son tir mais il le manqua de loin. Il se mit à brailler :

« SELENE ? SELENE ? EST-CE QUE CA VA ? »

Il arma une nouvelle fois le fusil et manqua a nouveau sa cible qui, caché à une cinquantaine de mètres de lui venait de le repérer. Bien meilleur que lui, il tira une salve de ce qui devait être un fusil semi-automatique qui arracha la branche située au-dessus de sa tête.

« Putain… bande d’enfoirés… » murmura Harold en se mettant à couvert tout en chargeant une nouvelle balle dans l’arme.

Il se retourna et ne sachant trop comment, son tir atteint sa cible… dans l’épaule ou quelque chose comme ça, d’après ce qu’il put en voir. Il n’était vraiment pas doué pour tuer les vivants.

« J’AI BESOIN D’AIDE PAR ICI » se remit-il à brailler.
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Re: Le Prix du Sang

Lun 13 Juin 2016 - 23:11

Abigail aimait sortir à la nuit tombée. Elle trouvait que la forêt avait une odeur particulière lorsque le soleil laissait place à son alter ego. Elle aimait aussi les bruits nocturnes. Elle trouvait à présent, contrairement au reste de sa vie, qu'il y avait quelque chose de mystique et de magiquement beau dans la nuit. Elle se savait en sécurité lorsqu'elle était dans le paramètre de sécurité du chalet. Elle ne s'éloignait jamais beaucoup, surtout seule, parce qu'elle ne voulait pas retomber face à l'enfer dans lequel elle avait vécu tant de semaines. Et puis soudain, le bruit d'un coup de feu et des hurlements. Le sang de la blonde ne fit qu'un tour, et elle sentit son cœur se serrer. Elle se précipita vers le chalet, passant par l'armurerie. Elle croisa Harold qui prit un fusil et Abi posa les yeux sur les armes à feu qui restaient à sa disposition. Elle n'était pas vraiment douée (du moins pas encore) avec ces trucs. Elle n'avait pas le temps de réfléchir, d'hésiter. Elle préféra opter pour la machette. Silencieux et efficace. Valait mieux ne pas rajouter du bruit au capharnaüm de dehors. Bobby entra à son tour dans l'armurerie et elle lui lança un regard angoissé. Pas le temps de parler. Pas le temps. Elle se mit à courir en direction des cris et des coups de feu. Ca fusait. Elle sentait sa gorge se dessécher et son ventre se nouer.

« Putain de merde... » souffla la jeune femme en arrivant sur les lieux. Au loin, elle voyant Flann au sol, son ventre rebondi couvert du sang de sa plaie. Ils l'avaient touchés en pleine poitrine. Ils avaient tiré sur une femme enceinte. Son cœur se déchira et elle sentit monter en elle une vague de colère et de haine qu'elle ne contrôlerait pas. Qui pouvait être aussi lâche ?! Elle entendit les appels d'Harold, mais au lieu de se précipiter, elle opta pour la ruse. Elle jeta un dernier regard à la jeune femme gisant sur le sol, son aimée la pleurant. Puis elle se courba et avança à pas de loup. Comme un félin, elle se glissa entre les arbres, essayant de deviner les silhouettes pendant que la nuit tombait rapidement. Mais elle fit seulement quelques pas. Un grognement détourna son attention. Le bruit des coups de feu et les cris avaient rameuté tous les morts des alentours. Ils avaient été plutôt rapides. « Putain fais chier ! » rumina la jeune femme en s'élançant vers le monstre. Elle leva la machette et la fit retomber sur le crâne du cadavre. La lame s'enfonça dans l'os et le corps s'écroula sur le sol, inerte. Elle tira le manche de son arme. Elle dû forcer pour pouvoir la récupérer. Elle avait changé. Tuer ces choses ne lui faisait plus peur, du moins plus comme avant. Mais tuer un être humain encore vivant, qui peut penser, réfléchir, ruser... C'était une autre affaire. Pourtant, aujourd'hui, elle devait défendre sa famille. « Mais c'est qui ces connards ?! » s'exclama Abigail en apercevant un de leurs assaillants passer en courant à quelques mètres d'elle. Il ne l'avait pas vu. Elle repensa à Flann et au bébé et il lui sembla que quelque chose vrilla en elle. Elle suivit l'homme, aussi rapidement et aussi discrètement qu'elle le pouvait. Il allait tenter d'entrer dans leur domaine un peu plus loin, maintenant qu'ils avaient fait sortir tout le monde en tuant une femme et son bébé. Elle siffla et l'homme s'arrêta avant de se retourner subitement, le canon levé. Elle s'était cachée derrière un arbre. Elle espérait que l'abruti s'approche, pour qu'elle puisse l'atteindre avec la machette. Elle siffla une seconde fois et elle l'entendit grommeler. Puis une branche qui craqua sur le poids de l'homme. Elle pouvait l'entendre respirer. Il était essoufflé. Elle sortit alors subitement de sa cachette et abattit la machette sur l'avant de l'homme qui lâcha son arme instantanément. Le bras n'était pas coupé mais il hurla. Il tomba à genoux sous la douleur et Abi en profita pour lui envoyer son pied dans le visage. Elle entendit le nez de l'ordure se briser et il poussa un nouveau cri, le joue collée contre la terre encore tiède. Elle s'approcha, s'agenouilla près de l'homme et lui attrapa les cheveux. Il était jeune, mais sa longue barbe noire le vieillissait énormément. Il avait un côté ours, bien qu'il n'était pas très grand. « Mauvais choix de cible, mon grand. » siffla-t-elle entre ses dents d'un air cynique avant de lyncher le visage de l'homme avec sa lame. Puis elle le laissa pour mort avant de repartir vers le groupe. Du moins c'était ce qui était prévu. Mais les morts-vivants étaient de plus en plus nombreux. Ils sortaient de tous les côtés. « Oh non, merde... »
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Re: Le Prix du Sang

Mar 14 Juin 2016 - 6:12

Le golem de chair venait de s'asseoir dans le salon. Confortablement assis dans son « lit » face à la porte principale, le géant essayait de lire un livre. Ses lunettes déposer sur son nez proéminent était en équilibre précaire  à cause de son oreille manquant. Robert devait sans cesse remonter la monture sur l’arête de son nez avec son index. Un sourire épanouie, niais flottait sur ses lèvres exsangues. Les épaules massives du colosse tressautaient sans cesse, le géant au cœur d’or essayant de réprimer un rire sonore et enfantin de sortir de sa gorge immonde. Baby venait encore de laisser échapper un petit commentaire satirique qui était à la portée du simple intellect de la bête. Mais le sourire disparu totalement quand un coup de tonnerre claqua à l’extérieur du chalet. Même la surdité prononcé du mineur balafré l’avait capté. Se leva d’un bond, ses lunettes de lectures tomba au sol durant ce mouvement subite, le géant regarda autour de lui paniquer. Un deuxième et un troisième coup claqua sèchement, annonciateur de mort comme les trompettes de la destruction de la sainte Bible. Un appel bref et autoritaire d’Harold fit s’activer la formidable masse de muscle du gaillard. Fonça à sa suite, des images atroces fusèrent dans son subconscient paniquer. L’homme difforme voyait sans cesse Selene agonisante, sa poitrine athlétique perforer de plusieurs trous béants ou des geysers de sang jaillissait au rythme de son cœur faiblissant. Bobby ne savait pas que Flann et Aori était de sortie aussi. Il avait vu le duo il n’y a pas cinq minutes dans la cuisine.

Il vit le visage angoissé de Breann dans l’entrebâillement de la porte de la chambre de bain. Un soulagement passager s’afficha dans le regard océanique de l’homme. Il était heureux que celle qui lui avait fait naître des papillons dans l’estomac était sauve. Un hochement de tête qui signifiait tout pour les deux âmes, une promesse silencieuse qu’il fera tout pour revenir la serrer dans ses bras et laisser un moment leur cœur battre à l’unisson. Mais l’urgence de la situation ne laissait guère de temps au géant de rassurer complètement la journaliste.  Harold le dépassa en courant, une carabine de chasse dans une main et sa fourche dans l’autre, pour se ruer à l’extérieur. L’ange à la chevelure doré, Abigail, faillit lui rentrer dedans en sortant de l’armurerie. Les deux regards se croisèrent. La même couleur bleuté si pur se fracassèrent, partageant une angoisse pour leur famille. Créature angélique doté d’une agilité surnaturelle, l’ange gracile esquiva le corps disgracieux et disproportionnée du monstre de foire. Rendu dans la pièce ou les armes étaient entreposés, la stupidité de ce mouvement apparu alors au géant. Il ne pouvait utiliser aucunes des armes à feu à cause de la circonférences de ses doigts. Les saucisses qui lui servaient d’appendices ne pouvaient aucunement se glisser dans le pontet pour appuyer sur la gâchette. Voyant le ceinturon de policier qui cernait habituellement la taille fine de la pianiste, le visage aux traits atypique de la bête se durcit. Laissant échapper un juron bien senti, il prit la ceinture multifonction avec l’étui ou reposait le Glock. De son autre main il agrippa un autre pistolet avec un chargeur d’extra et il sorti en vitesse à l’extérieur. Il avait penser à emmener des armes pour Selene, mais dans le processus il avait complètement oublier de prendre sa hache de pompier.

Son pas rapide s’arrêta brusquement en voyant le drame qui se déroulait sous ses yeux. L’ange de porcelaine et la vétérinaire était adossé au Land Rover. Leurs visages parfaits et aux traits divins étaient brisé par la souffrance et la frayeur. À quelque pas d’eux la silhouette de la rouquine était allongé sur le sol, du sang abreuvant la terre gourmande. L’âme si pur du colosse se fissura devant ce tableau arrache-cœur. Il s’était promis de mourir pour permettre à ceux qui le méritait de vivre. Et ce serment était rompu à jamais. Faisant fi d’une balle qui sifflait à ses oreilles, le géant fit quelques pas. Il était complètement déphasé, traumatiser. Il se pencha près de Selene et le teint de l’homme devint livide. Tendant machinalement les armes à la musicienne, il ajouta d’un petite voix.

Robert- Euh… On fait quoi…

Et alors la fureur et la rage saisit à bras le corps le cœur débordant de bonté et l’âme si merveilleuse de l’homme difforme. Les traits se durcirent, laissant entrevoir la colère et la démence de l’instant qui se reflétait dans les orbes glacés de sa sœur d’âme. Les deux être, la belle et la bête, étaient en symbiose. Les assaillants allaient payer le prix fort de cet affront à leur famille. Oubliant totalement qu’il n’avait aucune arme sur lui, le colosse laissa sa voix rauque et à la sonorité infernal se propager dans les airs.

Robert- Le pin à l’orée du bois… Euh… Le méchant est là j’ai vu la lumière de son tir. Tue-le Selene.  Moi je vais te le faire sortir.

Sans laisser le temps à l’ange d’ivoire de parler, de réagir, le colosse se releva de l’abri et il commença à courir vers l’orée du bois. Au loin il entendit l’appel d’Harold et le pas gauche et hésitant du mineur se transforma en charge effrénée. Un tir passa à proximité de son bras transformer en piston, le déplacement de l’air du projectile faisant virevolter la manche de la chemise de Robert. Le tireur qui avait blessé Flann s’était relever pour ajuster un tir mortel en direction de la cible tentante du mastodonte. Bobby rentra sa tête en forme d’œuf dans ses larges épaules dans un tentatives pathétiques de réduire la surface exposé au prochain projectile qui serait fatale. Voyant un second tireur qui alignait la position de son ami vulnérable, le géant cria de toutes ses forces.

Robert- ICI ESPÈCE D’ENFOIRÉ! JE SUIS ICI ET SI J’ARRIVE À TOI JE T’ARRACHE LA TÊTE!

Le simplet au grand courage était maintenant la cible de deux tireurs qui venaient de jeter leur dévolu sur l’imposante cible qu’il représentait. Des formes chancelantes au travers des arbres attira l’attention de Robert. Dans les rayons du soleil mourant, la chevelure de son ange au regard bleu comme un ciel d’été fit comprendre l’urgence de la situation. Bifurquant, évitant sans le savoir un tir de la part de l’assaillant de Baby, le géant percuta une goule pour se jeter dans la bataille pour sauvegarder une vie pur. Les grosses mains du mineurs battaient l’air, repoussants les attaques faibles des charognards. Rugissant comme un minotaure, glaçant d’effroi les vivants et attirant l’attention des morts, le colosse était maintenant la cible de tous. Mais il s’en foutait, du temps que sa famille n’était plus en danger. Voyant une branche d’arbre cassé, il s’en saisit pour la manier comme une massue. Une possibilité de fuite s’offrit à l’Irlandaise, l’attention des aberrations cannibales semblaient magnétiser vers le buffet caloriques que représentait le géant.

Robert- Pars Abi sauve-toi!!!

Maniant une arme dérisoire et qui pouvait se casser au premier coup, le géant semblait serein et presque en harmonie avec sa mort prochain. Le protecteur allait subir l'assaut des mots et faire un rempart de son corps pour préserver du mal sa famille. Un dernier carré qui s’annonçait sanglant pour le golem de chair.
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Re: Le Prix du Sang

Mar 14 Juin 2016 - 17:42

La violence du monde venait de les rattraper d’une claque en pleine figure. Rien ne serait plus comme avant, parce qu’ils s’étaient sentis trop en sécurité dans leur chalet. Isolés, indépendants, épargnés. Selene ne pouvait chasser de ses yeux bleus l’image de Flann qui tombait au sol, un trou sanglant à côté du cœur. Elle était là, à quelques mètres mais impossible à atteindre. Une nouvelle fois, elle n’avait pas su la protéger… son désarroi se mêlaient à la colère. Elle perdait pieds, lentement. A ses côtés, Aori était secouée par les sanglots, une main pressée sur son épaule blessée. La musicienne se décala pour se mettre face à elle au moment où Baby et Abigail filaient au combat.

- Ecoute-moi, il faut que tu cours à l’intérieur, d’accord ? Va voir Breann, elle va s’occuper de toi, et restez enfermés avec Arun. On s’en occupe, on va… dépêche-toi.

La pianiste avait voulu lui dire qu’ils allaient sauver sa petite amie, mais elle savait que c’était déjà trop tard. Les tirs continuaient maintenant qu’Harold s’y était mis. D’ailleurs, celui-ci s’inquiéta de son état avant qu’un semi-automatique prenne le relais des carabines ennemis.

- ÇA VA ! cria-t-elle.

Pourtant, elle était blanche comme une craie. Désarmée, elle n’osait pas s’exposer, surtout tant que la vétérinaire serait là. Les morts risquaient d’arriver, attirés par les coups de feu, alors les vivants ne seraient plus leur seul problème. Étaient-ce les mêmes qui l’avaient attaquée quelques temps auparavant ? Elle venait de se remettre de ses blessures et n’avait pas songé à en faire un événement. Jusque là, elle pensait simplement avoir été attaquée par un fou seul, assez loin de la maison. Quelques coupures et une cheville foulée, ce n’était pas grand-chose. Ce n’était pas assez…

Bobby arriva à son tour, et pas les mains vides. Il avait pensé à apporter l’attirail de la jeune femme, qu’elle enfila rapidement autour de sa taille. Enfin, Aori se rua à l’intérieur, un tir la manqua de peu pour se ficher dans le mur du chalet. Le poids du glock 17 entre les doigts graciles de Selene nourrit plus encore le chaos émotionnel qui chamboulait les battements de son cœur. Elle coinça le Sig-Sauer dans sa ceinture et ôta la sécurité de son revolver fétiche. Dans l’enceinte de son crâne, « la » voix s’éveillait doucement ; celle qui la hantait régulièrement depuis quelques temps. Une véritable psalmodie.

Tue-les.

Tue-les.

Tue-les.

Tue-les.


- On les extermine, répondit-elle à son ami d’une voix glaciale.

Pas question de faire des prisonniers, de les épargner, de les laisser fuir ou se rendre. Ils avaient tués Flann ; pour ça, le prix à payer était évident. Clair. Rouge. La musicienne n’eut même pas la possibilité d’empêcher le colosse de faire diversion que déjà, il se jetait dans la mêlée, au corps-à-corps, à la recherche des hommes armés. C’était stupide ; il était solide mais les balles l’arrêteraient forcément, aussi costaud qu’il soit, et il y avait eu assez de mort dans leur camp aujourd’hui. Ce n’était plus l’heure de réfléchir.

Selene jaillit de sa cachette et pointa son arme vers l’orée des arbres les plus proches. Avec la nuit qui tombait, elle avait du mal à distinguer des silhouettes humaines. Elle tira deux fois en guise de dissuasion avant de rouler derrière le Four Runner, à temps pour éviter une salve de semi-automatique. Sans attendre, elle se redécouvrit brièvement pour viser l’endroit d’où elle avait crut percevoir une étincelle. Ses balles firent voler de l’écorce et un grognement étouffé se détacha d’un instant de silence. Touché mais certainement pas coulé : ça devait être un bras ou une jambe.

Alors les voici : les soldats de l’enfer, attirés par le concert de déflagrations. Un peu plus d’une dizaine était déjà sur les lieux, visibles en tout cas, et la plupart se tournèrent vers l’épaisse carcasse de Bobby. Son ami était réellement exposé, il risquait de mourir à tout moment : si ce n’était pas par les cadavres, ce serait par les tirs ennemis.

- Merde, siffla la musicienne obligea de changer sa cible.

Mettant momentanément de côté les vivants, elle fit feu plusieurs fois pour couvrir le géant. Cinq des charognes s’effondrèrent, mais elle s’aperçut alors que deux s’approchaient dangereusement du corps inerte de Flann. Encore chaud. Comestible. Ce fut sans doute cette vision qui brisa quelque chose définitivement – la pureté souillée, profanée.

- LAISSEZ-LA !!!

Elle appuya frénétiquement sur la gâchette, les deux rôdeurs tombèrent, mais une balle siffla à quelque centimètres de sa tête. Selene se remit immédiatement à l’abri et se faufila jusqu’à l’arbre derrière lequel se cachait Harold. Échevelée, livide, ses yeux bleus brillant d’une folie meurtrière, elle était méconnaissable.

- ‘Faut aller les débusquer et en finir, dit-elle en inspectant le contenu de son chargeur – deux balles, elle refit le plein, tu viens avec moi ?
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Re: Le Prix du Sang

Mar 14 Juin 2016 - 21:43

Affalé sur son lit, le nez plongé dans un roman bien peu passionnant dans lequel de fades histoires d'amour s’entremêlaient, Gabriel savourait un de ces instants calmes qui lui avaient tant manqué lorsqu'il survivait seul dans les bois. Pouvoir jouir d'un toit et d'un repas matin midi et soir était déjà merveilleux en soit, mais pouvoir en plus de ça se sentir en sécurité au sein d'une petite communauté, c'était un pur bonheur. Lui qui avait passé tant de temps tout seul, au point qu'il en arrivait parfois à s'inventer une conversation avec un bout de bois mal taillé, il avait retrouvé la civilisation. Et ces gens qu'il connaissait encore si peu étaient, à ces yeux, comme sa nouvelle famille.

Lorsque le premier coup de feu retenti, il cru d'abord que son imagination lui avait joué des tours. Son esprit tentait de se persuader qu'un des garçons, dans la cuisine, avait dû faire tomber une casserole et que de ce choc en avait découlé ce bruit si caractéristique. Mais d'autres salves suivirent et le doute ne fut plus permis. Lorsque la voix de Harold s'éleva, Gabriel crut que son cœur allait s’arrêter de battre. Les filles étaient dehors ! Et Selene était du lot.
Lâchant son livre et se levant d'un bond, il failli tomber en s’emmêlant les pinceaux. Il quitta la chambre en trombe pour voir ses nouveaux amis se précipiter vers les armes afin d'aller prêter main forte aux filles coincées dehors. Harold, Bobby ainsi qu'Abi la petite dernière du groupe, tous avaient prit une arme et étaient allé affronter ce qui semblait être pire qu'une horde de putréfiés. C'étaient des vivants qui les attaquaient. Face aux morts, il n'était déjà pas bien efficace, mais contre des pillards...

Les yeux rivés sur son vieux pistolet bien rangé dans l'armurerie avec les autres armes, il hésita quelques instants. Il ne savait pas tirer. Et dans le noir, si ses amis étaient éparpillés, il avait plus de chance de les toucher eux que leurs assaillants. Était-il vraiment judicieux de se joindre à eux ? Mais ils avaient besoin d'aide ! Laissant échapper un juron, il s'empara de son arme à feu, celle-là même qui lui avait servi à achever sa sœur jumelle. Puis il se dirigea vers la porte d'entrée. À l’extérieur, les coups de feu faisaient rage et Gabriel pria pour que personne de son camp n'ai été touché. Il repoussa l'image qui s'imposa alors à son esprit ; Selene, les yeux grand ouvert tournés vers le ciel étoilé, baignant dans son propre sang.

Aori franchit alors la porte. Le visage décomposé, des larmes lui barbouillant le visage, son expression ne voulait dire qu'une seule chose ; quelqu'un était mort, ou pas loin. Et il y avait toutes les chances pour qu'il s'agisse de Flann. Des sanglots s'étranglaient à moitié dans sa gorge.
« Aori ? » Dehors c'était une véritable guerre civile qui avait lieu.
« Aori ! Va avec Arun. Il ne faut pas qu'il reste tout seul. » Et elle non plus mais il se garda bien de le lui préciser. La jeune femme hocha piteusement la tête et se dirigea vers le salon.

Gabriel ouvrit la porte en grand pour enfin sortir et se retrouva devant une véritable petite apocalypse. Des tirs retentissaient de partout, aussi bien en provenance de ses amis que des personnes qui les attaquaient. Et s'ajoutaient à cela une véritable petite armada de putréfiés dont la plupart semblaient se ruer vers une gigantesque silhouette qui fendait l'air, droit vers l'ennemi. « Mais qu'est-ce qu'il a dans la tête celui-là ? » s'entendit dire Gabriel. Bobby avait le chic pour foncer tête baissée. Littéralement. Sur sa gauche, une balle s'enfonça dans le bois qui composait le mur, lui faisant prendre conscience qu'il n'était pas à l'abri en restant ainsi à découvert. Mais il n'eut pas le temps de quitter l'embrasure de la porte car un putréfié se dirigeait droit sur lui. Il sortit son couteau, laissant le monstre se rapprocher mais alors qu'il était focalisé sur le mort qui lui faisait face, un autre surgit sur sa droite, le saisissant au bras.
Poussant un cri de surprise, il le repoussa in-extremis, manquant se faire mordre et n'eut d'autre choix que de se replier à l'intérieur et de refermer la porte sur lui. Presque aussitôt, les deux putréfiés se mirent à tambouriner contre la porte close, réclamant qu'on leur ouvre la voix vers un merveilleux buffet. Il furent rapidement rejoint par un troisième, chacun râlant, frappant, griffant de toute la force dont ils étaient capable.

Dans le salon, Aori était assise sur le canapé, pétrifiée, le regard perdu dans le vague. Blotti dans ses bras, Arun avait les yeux serrés si fort qu'il devait s'en faire mal.

« Aori. Aori ! » La jeune femme leva enfin le regard vers lui. « Assure-toi qu'il n'entrent pas. D'accord ? »
Il doutait qu'elle soit véritablement en état de faire quoi que ce soit, mais après tout, il était peu probable que les putréfiés parviennent à briser la porte. Il ne lui restait plus qu'une solution s'il voulait rejoindre le reste du groupe coincé dehors, il devait passer par le balcon.

Se glissant à l'extérieur, il referma la porte fenêtre, s'assurant une dernière fois qu'Aori et Arun ne risquaient rien. Puis il prit son courage à deux main et enjamba la rambarde. Ce n'était pas très haut mais s'il s'y prenait mal... Il ne manquerait plus qu'il se foule une cheville tiens ! Il sauta et se réceptionna durement, grimaçant à moitié. Les coups de feu continuaient de pleuvoir mais cette fois-ci, il n'y était plus exposé. Une idée lui vint alors. Leurs assaillants l'avaient certainement vu retourner dans le chalet. Mais ils ne penseraient sans doute pas qu'il serait sortit comme il l'avait fait. S'il les contournait sans se faire repérer, il pourrait les prendre à revers. Et alors ses lacunes en tir ne seraient plus un frein puisqu'il pourrait y aller au corps à corps.

Ça c'était dans le meilleur des cas. Mais ça se tentait. Restait à éviter les différents pièges éparpillés autour du chalet et destinés à repousser les putréfiés. La nuit était vraiment très sombre, et même s'ils était assez loin, s'il tombait sur une de ces fosses tapissées de pieux, il avait plutôt intérêt à ne pas se retrouver le nez dedans ! Décidé, il couru en direction des arbres, bien décidé à prendre ces fils de pute à revers.

Mais il dû rapidement changer de plan. Non loin de lui, il aperçut Abigail, sur laquelle commençaient à se rassembler un bon nombre de morts. Si la majorité s'était dirigé vers la masse hurlante de Bobby, d'autres avaient préféré jouer les feignants et se rabattre sur la cible la plus proche. Ainsi, trois putréfiés commençaient à fondre vers la jeune femme. Il ne doutait pas qu'elle se défendrait comme une lionne, mais à trois contre un, elle avait toutes les chances de se faire mordre. Son arme à feu dans une main, son couteau dans l'autre, il se précipita vers eux et en dégomma un premier d'un coup de lame dans la tempe. Le temps qu'il extraie son couteau, l'un des monstres s'était détourné d'Abi et leva ses bras décharnés avec la ferme intention de s'emparer de sa proie. Gabriel le repoussa d'un violent coup de pied dans le torse. La créature tituba un instant puis revint à la charge. Mais l'instituteur l'accueillit d'un coup de couteau, en plein dans son orbite gauche.

Une vive douleur lui déchira alors le bras droit. Une balle venait de le frôler, emportant avec elle un peu de tissu et de chair. Il s'accroupit, histoire de ne plus faire une cible aussi évidente puis il se rapprocha d'Abigail.
« Tu vas bien ? » Elle n'avait pas vraiment l'air blessée alors il ajouta : « C'est quoi ce bazar ? »
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Re: Le Prix du Sang

Dim 19 Juin 2016 - 11:17

Levant le pouce vers Selene pour lui montrer qu’il avait bien compris, il se retourna un moment pour prendre conscience du chaos ambiant. Heureusement qu’ils étaient plus nombreux, sinon ils seraient peut-être déjà tous morts. La violence les avaient rattrapés, même ici. Un regard en direction du corps mort de Fiann, Baby se redressa contre son arbre qui lui avait suffisamment servi de bouclier. Tourné vers Selene, il lui fit un signe comme pour lui dire de foncer à couvert des arbres mais à peine eut-il le temps de se retourner qu’il se retrouva en face d’un des infectés. Celui-ci n’avait pratiquement plus rien d’humain, à peine un demi-visage serti de dents sanguinolentes. Collé à lui, il tenta de se dégager sans succès. Le repoussant de la crosse du fusil, il le vit se ratatiner au sol. Il devrait attendre. Il avait plus urgent à faire.

Baby se précipita alors sous couvert des arbres. S’ils n’y voyaient rien, leurs assaillants non plus. Ils avaient peut être prévus de les prendre par surprise. Ils avaient résisté et désormais, la nuit aidant, les tirs des assaillants n’étaient plus aussi adroits que quelques minutes plus tôt. Déposant le fusil contre un arbre, l’ex gloire du porno attrapa sa fourche à pleine main. A moitié courbé, se déplaçant le plus silencieusement possible, il se sentait rageux. Tel Bobby ou Selene, il avait envie de vengeance. La haine coulait dans ses veines. Ils avaient été doux jusqu’à maintenant. En dépit des chocs, des dangers et de l’adversité, ils avaient tenté de vivre en faisant le dos rond et se faisant aussi discrets que possible. Pourtant, la réalité les ayant frappé en plein cœur, ils ne pouvaient plus se permettre de s’enterrer la tête dans le sable. C’était une question de survie.

Les doigts contractés sur le manche de la fourche, Baby, noir de peau était désormais invisible. Une autre ombre dans la nuit. Autour de lui, les coups de feu continuaient à pleuvoir sur le chalet ou ses habitants. L’adrénaline à son maximum, le cœur battant la chamade, Baby ne se préoccupait plus de ce qui pouvait se passer autour de lui. Sa cible, il l’avait en visuel. Elle était là, à seulement quelques mètres. Caché derrière un arbre, l’homme qui avait tenté de le tuer quelques instants plus tôt semblait aux prises avec un infecté. Bel et bien blessé à l’épaule, il continuait de lutter avec la créature difforme et purulente pour sa survie. Son fusil, ouvert et vide à ses côtés, il tentait vainement d’atteindre l’infecté à la tête à l’aide d’un couteau.

Curieusement, Baby n’intervint pas. Il le laissa se battre pour sa vie, comme un spectateur abruti devant une télé-réalité. L’homme qui ne devait pas avoir plus de 25 ans, vêtu d’un treillis militaire, d’une veste de chasse et d’une casquette était tétanisé par la peur. Pleurant à chaudes larmes, il commençait à comprendre son erreur. A cet instant, il aurait tellement aimé ne pas être là. Peut-être s’était il fait embarquer avec la promesse de nourriture, d’un abri confortable et peut être une ou deux femmes pour lui ronger la queue à la nuit tombée… Mais non… désormais, c’était un infecté qui était sur le point de le ronger…

Réalisant que la bataille continuait tout autour de lui, Baby vit le jeune homme finalement exterminer la créature pour la faire rouler, inerte à ses côtés. Victorieux, il ferma les yeux un instant pour reprendre son souffle. C’est le moment que choisit Baby pour s’approcher et l’assommer avec le manche de sa fourche. Contrairement aux souhaits de Selene, s’il y en avait d’autres… Baby aimerait le savoir…
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Re: Le Prix du Sang

Lun 20 Juin 2016 - 9:43

Elle avait peur. Affreusement peur. Pas seulement pour elle. Mais pour tout le monde. C'était le chaos. Ils avaient déjà perdu quelqu'un, deux même... Et elle ne cessait de penser que quelque part par là quelqu'un d'autre de sa nouvelle famille gisait au sol. Elle ne voulait pas mourir, mais si elle devait laisser sa vie pour garder les autres sains et saufs, alors elle le ferait. Elle serra dans sa main sa machette et s'élança vers le mort le plus proche d'elle. A peine avait-elle abattu la lame dans le crâne du décharné que Bobby intervint dans la bataille, fonçant comme un taureau. « NON ! » hurla la jeune femme. Elle comprenait très bien ce qu'il voulait faire. Il avait trop tendance au sacrifice et elle ne pouvait pas supporter qu'il se jette ainsi à corps perdu vers la mort. Une force nouvelle empli son corps frêle. Elle ne pouvait pas laisser son ange gardien mourir. Elle voulait le secouer, lui crier au visage qu'il n'avait pas le droit de faire ça, pas le droit de vouloir l'abandonner. A qui tiendrait-elle la main ? La plupart des cadavres s'étaient détournés vers Bobby dont le plan avait fonctionné. Mais face à elle se dressait encore des corps abîmés. Alors qu'elle s'avançait une nouvelle fois pour se défendre, elle perdit l'équilibre, ses pieds s'étant pris dans les racines d'un arbre un peu trop imposant. Dans le noir, elle n'avait pas vu la souche et elle trébucha.

C'est à cet instant que Gabriel débarqua dans la bataille et lui sauva littéralement la vie. Les deux créatures s'étaient attaqués à la lui, et en quelques instants il les acheva. « Tu vas bien ? » lui demanda le jeune homme avant d'ajouter : « C'est quoi ce bazar ? » Elle secoua frénétiquement la tête. Elle n'en savait rien. Absolument rien. Ca leur été tombé dessus, comme ça. « Je sais pas. Je... Des tireurs... Et puis le bruit... » Perdue. Elle était complètement perdue. La question de Gabriel l'avait ramené sur terre. Et si ces tireurs en cachaient d'autres ? Et si leur mort provoquait une vengeance ? Elle déglutit avant de poser les yeux sur la blessures de l’instituteur. Ce n'était rien, du moins sa vie n'était pas en danger. Mais si du sang de mort se mélangeait à la plaie... Elle n'osait pas imaginer ce qu'il pourrait se passer. Alors elle déchira, d'un coup de machette, un bout de son haut au niveau de son ventre. Avec la bande de tissus, elle pansa la blessure. « Tu risquerais d'être infecté. » dit-elle comme pour justifier son geste. Et puis un cri. Elle posa son regard dans celui de Gabriel. Ils ne pouvaient pas rester là, cachés des balles et des morsures en attendant la fin. Ils devaient y retourner. Bobby ne s'en sortait pas. Alors elle hocha la tête, comme pour s'assurer qu'il allait bien et lui assurer qu'elle allait bien et ils se relevèrent. Elle sentit une vive douleur au niveau de sa cheville droite une fois debout. Elle avait du mal à poser le pied, mais elle se précipita vers Bobby. Elle planta la lame dans le crâne d'un mort sur le point de mordre le géant dans le dos. « Ils sont trop nombreux ! » cria Abi alors que la lune éclairait partiellement les visages dévorés par la mort. Ils ne pouvaient pas rester là. Ils ne pouvaient pas risquer de mourir ici. Dans la maison, un enfant les attendait. Il avait besoin d'eux, de tout le monde. « On doit partir. » finit-elle par déclarer. Elle tourna la tête vers Gabriel, cherchant son approbation. Ils étaient de plus en plus nombreux et malgré la fureur de Bobby, le courage de Gabriel et la colère d'Abi, ils ne pourraient pas en venir à bout. La vague était infinie.

Tout devenait flou. La douleur de sa cheville lui lançait horriblement. Elle avait envie de vomir et des perles de sueur naissaient sur son front, coulaient dans son cou. « On doit partir. » répéta Abigail plus faiblement, essoufflée. Elle se voyait mourir, dévorée. Comme lors de leur descente à Costco avec Selene. Elle pouvait presque sentir leurs dents se planter dans sa peau, leurs ongles déchirer ses vêtements. Ils devaient fuir. Maintenant.
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