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Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 16:00


Grant Steven Levine
33ans • Américain • Mécano • Seven Sins

i've got a war in my mind



Okay, faut que je parle de moi, c'est ça ? C'est jamais simple de se définir. En général, ce sont les autres qui le font. Quand ça vient de nous, ça ressemble bien trop à ce que l'on voudrait être.. Mais j'vais essayer.

J'suis quelqu'un d'honnête. Dans le sens où je dis toujours ce que je pense. Je ne mens jamais. J'me cache rarement. J'suis franc et si ce que j'ai à dire doit choquer, bah ça choquera. J'suis assez vulgaire aussi, et.. ça n'aide pas.
Honnête, j'peux l'être dans l'autre sens, à partir du moment où j'ai accordé ma confiance à la personne. Chui quelqu'un de loyal. J'trahis jamais un proche. Jamais.

Je suis du genre nerveux.. et ça se voit. J'tiens rarement en place, j'dois toujours être occupé à faire quelque chose. J'en ai besoin.. rester à ne rien faire ça me rend dingue. J'suis pas du genre à attendre que quelque chose arrive. Si j'veux un truc, j'vais le chercher, sinon j'pète un câble. La patience, c'est pas mon truc..
J'aime travailler. Ca m'occupe bien. Ca me canalise.
Quand j'm'énerve, j'commence à taper du pied, à tourner mes doigts dans tout les sens, à regarder partout à la fois. C'est un genre de signal, et vaut mieux y prêter attention.. Je suis violent. Impulsif à souhait, j'agis et ensuite je réfléchis. S'il y a une bagarre, chui jamais bien loin. Chui même carrément dedans.

J'ai dis merde aux études mais je suis loin d'être un con. J'sais comment les choses marchent, et j'sais me faire aux gens. J'sais me démerder seul, et j'viens pas me plaindre quand je suis dans la merde. Sauf peut être si j'y suis réellement..
J'suis un charmeur. J'aime jouer avec les filles. Tout ça, c'est grâce à la confiance que j'ai en moi. J'assure, j'le sais. J'doute jamais de c'que je peux faire.

Ma vie, comme mon appart', est un gros bordel. Y a plein de chose que j'aurai aimé changé, mais.. c'est comme ça. Alors j'vis avec moi même, et j'm'apprécie quand même pas trop mal.





and blood on my hands



Grand blond aux yeux bleus, physique de rêve avec ma gueule d'ange et mon corps sculpté. J'suis un beau mec, et j'le sais depuis longtemps. J'ai aussi cet air de bad boy, qui les fait toutes craquer. Cette liberté dans le regard.
J'ai de très nombreux tatouages, et j'en suis fier. Un drapeau américain sur le biceps droit, un aigle sur l'épaule gauche. Une tête de mort qui occupe la moitié d'mon dos, avec le message " death is just a feeling ". Une croix sur le coeur, avec le mot " Empty " en grand et en rouge. Un fuck sur le pecto droit.. et finalement quatre point sur la main gauche.

J'sais me battre. J'sais taper pour faire mal. Ca s'apprends dans la rue ça.. J'ai toujours pratiqué un peu de sport, ne serait ce que dans mon appart' pour l'entretiens de la bête que j'suis. Quand j'dois compter sur le physique, il répond présent. Courir, sauter, escalader, me battre.. tout ça j'peux le faire, même si j'évite de trop me dépenser pour rien depuis l'apocalypse.

Pour les fringues.. toujours de l'utile et du décontracté. Jeans, t shirts, vestes, le tout assez larges. Des vêtements plus chauds l'hiver. Des chaussures de secu aux pieds pour sortir, et des skates pour les jours plus calmes. C'est plus confortables, merde !

Mon équipement ? Un couteau de chasse, un flingue de calibre 45, et un shotgun. Une bandoulière pour les cartouches, aussi. Un sac à dos avec tout ce qu'il faut quand on sort. Il sert surtout à stocker les trucs qu'on pille.

a storm is coming



«  C'est bon doc', j'ai terminé.

Parfait Grant. Puis je y jeter un oeil ?

Bah.. ouais. C'est pour ça que j'l'ai fait, non ?

C'est pour vous aider, Grant. Je suis là pour vous aider.

Ouais.. Si vous le dîtes.. »


J'suis là à faire le repenti, à faire le mec calme et conciliant, mais j'ai qu'une envie.. Lui faire bouffer ces putains de pages une par une. Ce mec me sort par le cul.. Ses grands airs supérieurs de psycho-truc-de-mes-deux, son p'tit regard rieur et son sourire de catin. Je prends vraiment sur moi pour pas lui envoyer deux droites sèches dans la gueule.

Nous sommes le 30 septembre 2015, et j'me traîne encore des boulets aux jambes. Paraît que j'ai bien déconné dans ma vie, et paraît que j'dois faire gaffe à pas replonger. J'vais pas nier les faits, ouais.. j'ai merdé. Et voir un enculé régulièrement faisait partie du contrat qu'on m'a pondu. Ca fait un bail que j'ai plus que deux séances par ans. Et aujourd'hui, j'dois voir un autre collègue de mon psy, pour qu'il appuie sa décision. Si ce mec signe le papier, j'suis tranquille. A vie.
J'le regarde fixement ajuster ses petite lunettes rondes, et se passe l'index sur la langue.

«  Voyons voir ça.. »

Et il se met à lire. Vous savez quoi, on va y jeter un oeil ensemble, comme ça, vous saurez un peu qui j'suis.


|| Okay, j'sais pas trop où ni comment commencer alors.. on va commencer depuis le début. Je m'appelle Grant Steven Levine, j'ai 33 ans, et j'suis né à Kennewick, dans l'état de Washington, le 12 mars 1983. J'ai pas connu mon père qui s'est barré quand ma mère était en cloque, et j'ai jamais cherché à le retrouver. Ma mère s'appelait Anita Levine. Elle était employée dans une station service à l'époque, et c'était chaud pour elle de m'élever. Mes grands parents l'aidaient, c'est sûr, mais c'était vraiment le stricte minimum. Juste assez pour s'en sortir. J'me souviens pas trop de cette époque.. J'sais juste que c'était dur. J'avais pas tout ce que je voulais.. d'ailleurs, j'avais rien de ce que j'voulais. Mais c'était comme ça.
J'adorais ma mère. C'était une femme forte, et j'la respectais beaucoup. J'étais fou d'elle et ça me rendait un peu chiant sur les bords.. J'la lâchais jamais. Et elle.. bah elle faisait tout son possible pour moi. Mais elle ne pouvait pas grand chose. J'ai pas eu une enfance de rêve.. c'était même plutôt une vraie enfance de merde. J'souffrais de l'absence de mon père.. enfin, de son abandon. C'p'tête pour ça que j'étais si proche d'elle. J'avais pas vraiment de repère, et j'en cherchais en elle. Elle me parlait rarement de lui. Sauf pour me dire cash qu'il s'était barré. Au moins.. j'étais pas bercé de conneries illusoires.

J'avais toujours de quoi bouffer et plus ou moins de quoi me fringuer, mais comme j'le disais, on avait pas grand chose d'autre. On avait pas de télé, on avait pas de bagnole, on avait pas de grand jardin.. Dès que j'ai eu 10 ans, j'passais le plus clair de mon temps dehors.. je lâchais un peu ma mère, enfin. J'avais quelques potes que j'avais rencontré à l'école, et on aimait se lancer des balles. On aimait aussi faire chier les autres, les gosses de riches, comme on disait. Ils n'étaient pas vraiment riches.. c'est juste qu'ils avaient plus que nous, et ça nous faisait chier. J'étais pas le boss de la bande, mais j'étais pas un con de suiveur non plus. J'avais pigé comment les amener à faire mes conneries en douce, en évitant d'me faire pointer du doigts comme principal coupable. Quand ça bardait, c'était rarement que pour ma gueule. On ne disait même pas que c'était à cause de moi, parce que.. j'faisais simplement germer l'idée dans le crâne des autres.On faisait rien de bien méchant, juste des p'tites bagarres de gamin sans vraiment se taper dessus. On se taquinait surtout.

Puis ma mère a rencontré ce mec, Gareth. C'était un connard fini à la pisse.. Je ne comprenais pas ce qu'elle lui trouvait. Sûrement le fric qu'il ramenait, ouais.. enfin c'était pas glorieux, ce mec était chauffeur de taxi. Lui et moi, on avait du mal à se supporter. Pour moi il était un putain d'envahisseur, et pour lui j'étais un rejeton hors de sa lignée. Alors on s'évitait autant que possible.. jusqu'à ce qu'il commence à me faire chier. Pas tant que ça au début, et finalement de plus en plus. C'était devenu systématique.. et j'en avais marre. Ma mère en faisait rien pour lui fermer son clapet. Elle était enceinte de lui et elle me dégoûtait de se vendre à un tel connard.. Elle perdait de plus en plus mon respect.

Supporter ce mec était un supplice. Je n'en pouvais plus, j'en avais marre. Ca me bouffait.. je ne pouvait plus rester chez moi. J'étais tout le temps dehors. J'faisais exprès d'éviter les heures de repas, pour ne pas me retrouver face à lui. Quand j'rentrais le soir, une assiette m'attentait.. et quand c'était pas le cas, j'bouffais du pain. Puis celui des autres. En fait, à force de traîner dehors et d'avoir les nerfs, j'ai commencé à vraiment déconner. J'étais en première ligne..


«  En première ligne, Grant ? Vous comparez votre expérience à une guerre ?

La rue, c'était la guerre m'sieur. Fallait s'battre pour prouver sa valeur.

Et vous avez prouvé la vôtre, je suppose ? »

Lui et moi, on s'échange un regard. Il me défie, et moi j'le bouffe. Il sait très bien à qui il a à faire et ce qu'il risque, c'est bien pour ça qu'il le fait. Connard.. J'plisse les yeux, sans les baisser, et j'souris en coin.

«  Nan m'sieur. J'ai prouvé que j'étais con. Ma valeur j'la prouve tout les jours maintenant.

Bien, bien. »

Il répond à mon sourire, et j'ai de plus en plus de mal à ma contenir. J'tiens difficilement en place sur ma chaise. Mes doigts s'agitent, et je renifle un bon coup. Quand enfin il tourne la page et se remet à lire, je le quitte des yeux. Je fixe une connerie de toile suspendue sur son mur, et j'me calme.


|| Ca a commencé à mes 14 ans. Au début ça restait des paroles. «  File moi ton sandwich ducon ».. ensuite j'me suis servi de mes poings. La violence.. ça commençait à me plaire. Voir comme j'arrivais à dominer l'monde en serrant les poings. Ca a créé des problèmes entre ma mère et les parents des autres gosses. Et entre moi et le proviseur. Retenues, encore retenues.. j'en avais déjà marre de l'école, mais alors là..
J'me suis pas vraiment calmé avec les années. Pourtant ma mère essayait tant bien que mal de me faire comprendre que c'était mal, et que je foutais en l'air mon avenir.. Mais je n'en avais plus rien à foutre de ce qu'elle disait, depuis qu'elle avait pondu son hériter à Gareth.
A force d'enchaîner les absences à l'école, les échecs et les conneries, j'me suis fait renvoyer. J'ai été obligé de changer d'école. Plusieurs fois.. Jusqu'à me retrouver dans ce que vous pourriez appeler une école « poubelle ». Le fond du fond, l'endroit où terminent les gars comme moi. Le genre d'endroit où on ne fait pas chier pour un coup de poing, tant qu'il n'y a que ça.
Cette école, c'était la jungle. Beaucoup étaient plus âgés que moi et n'en avaient rien à foutre de rien. Ces gars là étaient futés. Ils savaient comment marchait l'monde. L'envers du décor.. ou comment tirer son plan sans passer par le chemin habituel. Ouais.. ces gars là étaient des truands.
J'avais 16 ans, et j'étais influençable. Je respectais ces mecs là, et j'me faisais respecter d'eux. Ca se passait en serrant les poings, en serrant les dents.. Quand j'ai eu leur confiance, j'ai été intégré à la bande. J'étais le plus jeune, mais j'en avais assez dans le crâne pour les suivre.

J'ai rapidement eu mes propres missions. Des p'tites conneries, du genre transport de choses à fumer. C'était pas encore libre à l'époque.. On se retrouvait après les cours, souvent pendant, pour boire des bières et fumer ces merdes en pensant à foutre le bordel. On s'organisait pour faire de petits délits. Vandalisme, racket, ect.. pour nous c'était pas grand chose, pour les flics c'était une autre histoire quand on se faisait choper. Ca finissait par me retomber dessus évidemment, on n'échappe pas à ce qu'on mérite. J'me faisais tuer par ma mère, et j'm'en foutais. On a eu des problèmes. J'ai eu le droit à des sermons, des discours de mecs en costard pour m'expliquer que j'allais finir en taule si je continuais. Que la vie c'était pas ça. J'm'en foutais.. Quand j'me faisais choper, bah je retenais la leçon, et j'faisais plus attention.
Quand j'ai eu 18 ans, j'ai arrêté les cours. Comme pour beaucoup de ceux qui passaient par cette école, c'était avant mon diplôme.



«  Je suppose que vous regrettez d'avoir abandonné les cours, Grant ? Vous êtes conscient que vous auriez pu devenir quelqu'un, avec un diplôme, et un vrai travail ?

J'ai un job m'sieur, et j'l'aime bien. Mais c'est vrai, si j'pouvais revenir en arrière, je jouerais le jeu dans cette école. J'aurais étudié la mécanique et j'aurais pas perdu mon temps, doc'. »

J'ai envie de lui enfoncer sa remarque dans la gorge, pour voir s'il gargouille aussi aigu qu'il parle. Putain.. mon boulot c'est pas de la merde. J'me suis battu pour en arriver là. J'ai souffert. Lui il a vécu quoi, ce trou d'balle ? Il a bouffé des livres, et il vient me faire la morale. J'ferme ma gueule, parce que j'veux pas replonger. Mais dans ma tête, j'suis en train de lui recadrer la tronche à coup de maillet.


|| J'ai commencé à bosser pour un ancien, Serj. Il tenait une casse avec son père, et ils avaient besoin de main d'oeuvre. Bosser, ça m'faisait pas peur. J'en avais besoin, de toutes façons. Ces années à rien foutre, ça me foutait le cafard. J'gagnais pas grand chose, mais assez pour dire à ma mère et à son con de fermer leurs gueules. J'pouvais m'assumer, j'les emmerdais. J'voulais qu'ils me foutent bien la paix, qu'ils s'occupent de leur rejeton, et qu'ils me laissent crécher chez eux le temps que j'trouve un appart'. Mais à force de faire le con, Gareth m'a foutu dehors. C'était... violent ce soir là. Lui et moi, on s'est envoyé des pains dans la gueule. J'peux pas dire qui a gagné dans l'histoire... mais on s'est dit ce qu'on avait à se dire depuis des années, avec les poings.

J'ai respecté la décision. J'me suis cassé de là, et Serj a accepté de m'héberger quelques temps. On se serait les coudes. Si bien qu'au final, j'suis resté deux ans chez lui. Deux ans de folie, à sortir, faire les cons.. peut être trop. J'étais sur la mauvaise pente, et j'me laissais glisser sans m'en inquiéter. J'étais souvent engagé dans une bagarre, pour tout et n'importe quoi. Venger un pote, subir la colère du mec jaloux d'la meuf que je venais de tirer, forcer quelqu'un à m'obéir..
Ca m'a attiré de plus en plus d'emmerdes, jusqu'à ce jour où ça a été trop loin.
J'avais 20 ans. J'm'étais embrouillé avec un con, pour des conneries. Un truc banal.. qui a terminé en baston dehors. Sauf que j'l'ai complètement allumé. Je l'ai démoli. J'ai pas compris pourquoi j'ai été aussi loin. J'avais pas pour habitude de m'acharner sur un mec par terre.. Dans les bastons, quand l'un des deux tombait, il avait perdu, et on passait à autre chose. Là.. j'ai continué. J'l'ai frappé de mes poings, puis de mes pieds. J'l'ai laissé dans un sale état. J'me suis cassé, et j'me suis pas retourné.



«  Pourquoi Grant ? Pourquoi cet excès de violence si.. soudain ?

J'en sais rien doc'. C'était normal pour moi. C'était cool. Mais j'me rends compte maintenant. J'étais vraiment une merde et je.. j'fais plus ça doc'. Vous le savez.. hein mh.. vous avez le dossier, regar-

.. Oui Grant, évidemment. J'ai lu le dossier. »

Il réajuste encore ses lunettes, me regardant comme si j'étais un putain d'idiot. Une putain de bête dans une cage sur laquelle il a le contrôle absolu. Je fais claquer mes doigts, passant ma langue sur mes lèvres et les pinçant ensuite.. J'en ai marre. J'vais me le faire celui là..

|| Le lendemain, j'avais la visite des flics. J'ai pas cherché à me défendre, à nier, à m'enfuir.. j'me suis laissé embarquer. J'pensais avoir le droit à un sermon, une amende, un coup de fouet au cul. Mais là j'avais vraiment déconné, j'devenais dangereux. Le mec était à l'hosto. Il allait pas crever mais.. j'l'avais salement amoché. Cette fois, j'ai été puni. La sentence est vite tombée. Je risquais cinq ans. J'ai pris trois. J'suis sorti au bout de deux ans pour bonne conduite. Sorti de là j'ai trouvé...


«  Grant ? Vous.. survolez vraiment cette période de votre vie. J'aimerai en savoir plus.

J'aime pas en parler doc'.

Je crains que cela ne soit nécessaire.. J'insiste.

... Eh bah si vous insistez m'sieur.. Ca m'a calmé. Je détestais être là bas. C'était vraiment de la merde.. C'était.. être privé de liberté c'est pire que tout. J'ai suivi les cours de mécanique automobile, pour m'évader un peu de tout ça. J'faisais pas de vague, pas de mal, j'évitais les merde, même si parfois j'devais juste fermer ma gueule. J'avais qu'une envie.. que mon temps se termine et que j'me casse de là.

Pourquoi vouliez vous sortir, Grant ?

.. Devenir quelqu'un d'autre, doc.

Bien. »


||.. Sorti de là j'ai trouvé un job grâce à mon agent, dans un garage à Seattle. Un p'tit garage de proximité, spécialisé dans les Dodges. J'aimais bien cette marque.. C'était tenu par Stan, un mec de 50 balais. C'était un chouette type, qui n'avait pas eu un parcours très simple lui non plus. J'me suis vite lié d'amitié avec lui. On se comprenait.. Il était là pour m'aiguiller. Il le faisait mieux que n'importe qui d'autre. Ses mots me touchaient, j'me retrouvais dedans. J'me suis investi dans son garage. J'avais pas le choix, fallait que j'prouve à mon agent et au psy que j'allais mieux. Que j'étais devenu un mec bien, un mec calme, un bosseur sans histoire. Et dans l'fond, j'faisais pas semblant. J'avais presque 23 piges. J'étais jeune, j'avais un travail, une raison d'être.. Je remontais la pente. J'ai essayé de reprendre le contact avec ma mère, et elle .. n'a pas voulu. Alors j'ai pas insisté. J'lui ai envoyé une lettre, avec mes coordonnées, au cas où.. j'ai attendu son appel, en vain. Alors j'me suis fait une idée.. et j'ai continué sans elle.

J'ai passé deux ans sans sortir, ou presque. J'bossais, j'rentrais. J'allais faire mes courses, j'allais aux rendez vous qu'on m'imposait, et j'faisais pas d'histoire. Chez moi, j'lisais pas mal de trucs. Un peu de tout, pour.. rattraper le temps perdu. Tout c'que j'avais pas appris à l'école. J'me suis mis à la guitare. En fait, j'me cherchais plein de trucs pour me garder chez moi. Pour ne surtout pas retourner devant mes démons. Les bars, les bandes, les gens que j'avais l'habitude de fréquenter.. J'savais que c'était dangereux pour moi, alors j'y allais pas. Et puis.. fallait encore que je paye pour mes conneries. Ca coûtait cher..

Quand ma période de probation s'est terminée, j'me sentais beaucoup plus libre. Comme si je sortais réellement de prison. J'avais 25 piges, et j'avais presque fini de payer ma dette. J'commençais vraiment à me sentir mieux.. et je n'avais plus peur de retomber. J'fréquentais les bars, toujours sans faire d'histoire. Quand on me cherchait, j'me cassais ailleurs. Le psy m'avait félicité pour ça, et il m'avait conseillé de pratiquer la boxe pour m'aider à me canaliser. Alors j'en ai fait, un peu. Mais me retrouver à serrer les poings face à un mec, ça m'plaisait pas. J'le faisais autrefois et ... vous savez ce que ça a donné. J'préférais taper dans un sac. Le sac lui, il est là pour ça.

Avec les sorties, j'ai recommencé à voir les meufs. C'était tellement simple.. à croire qu'elle ne pouvaient pas résister à une gueule d'ange et à un regard azur. C'p'tête pour ça que je ne suis jamais tombé amoureux. J'avais pas vraiment de défi. C'était souvent une partie gagnée d'avance, jouée pour le plaisir, pour l'honneur, pour faire genre. Y en a qu'une que j'aurai pu aimer.. C'était ma voisine. Une fille simple, drôle, qui s'en foutait pas mal des apparences. Elle s'appelait Jessica. Elle et moi, on était vraiment pas du même monde. C'est à se demander comment on se retrouvait voisins dans un quartier de North Seattle. Au début, elle se méfiait de moi, ça se voyait. Et elle avait raison.. Un prédateur sorti de prison, qui bosse les mains dans l'huile de moteur. Elle est venue m'voir un soir, elle n'avait vraiment pas d'autre choix. Il lui fallait un mec débrouillard pour réparer sa douche. J'l'ai fait, sans rien lui demander. Puis on a bavardé.. jusqu'à pas d'heure. On se parlait souvent après ça. Puis on a couché ensemble. Contrairement aux autres, elle a résisté assez longtemps. Et contrairement aux autres, c'est elle qui m'a jeté. Ca a duré.. trois mois, pas plus.


«  Comment avez vous vécu cette rupture, Grant ?

J'm'en fichais un peu m'sieur. J'l'aimais bien et j'aurai pu envisager quelque chose avec elle mais.. c'était son choix, j'l'ai respecté. De toutes façons elle est partie peu après ça. »


|| .. Elle a ensuite déménagé et je n'ai plus jamais entendu parler d'elle. J'ai continué ma vie comme ça, sans changer de chemin. Le droit chemin. Boulot, sport, sortie.. un train train quotidien qui me convenait finalement. Quand j'ai eu 27 ans, le psy a trouvé bon d'espacer encore plus mes rendez vous, les laissant à deux par ans. J'me sentais bien, j'avais plus vraiment besoin de m'y rendre, mais je m'y pliais. A 30 ans, je rachetais le garage de Stan, après avoir longtemps mis de côté. Il est partit de son côté, pour passer du temps avec sa femme. J'étais enfin mon propre patron, j'pouvais enfin gérer les choses comme je l'entendais. Le garage avait bonne réputation de l'époque de Stan, et j'ai su être à la hauteur. Il avait été bon conseiller le vieux.. Il me manque. J'le vois rarement maintenant. Je l'appelle de temps en temps, et de son côté, il passe me voir quand il le peut. Il vient voir comment tourne son ancien garage.

Comme il l'a fait pour moi, j'ai décidé d'engager un p'tit gars, Alberto, qui avait des soucis avec la justice. Pas de taule, mais il aurait fini là bas sans mon aide. J'lui ai montré comment s'en sortir, j'lui ai enseigné ce que je savais sur le boulot, et j'suis content de l'avoir encore avec moi aujourd'hui. Il bosse bien.
Que dire de plus.. ma vie a continué, simplement. Je n'ai plus jamais eu d'ennuis avec la police. J'suis un mec réglo maintenant, depuis longtemps. J'ai payé ma dette, j'ai passé l'éponge sur mon passé, et c'que je vois, c'est l'avenir.



«  Vous ne parlez pas d'éventuels excès de rage, ou ce genre de chose Grant. N'en ressentez vous plus du tout ?

Non m'sieur. C'est finit. J'suis calme. J'suis plus le p'tit con que j'étais m'sieur..

Mhhh.. et comment être sûr de ce que vous avancez ? Et si ceci était tout simplement ce que j'avais envie de lire ?

... Non doc, pure vérité. Regardez le rapport ! J'suis clean depuis plus de 10 ans.

Oui, oui.. Le rapport. Bien bien.. »

S'en suivent quelques secondes de silence.. Et ça me saoule. J'entends les tic tacs de son horloge de merde, dans son salon de merde. Je n'en peux plus.. J'en ai marre, j'veux rentrer, et j'veux qu'il me dise que je n'aurai plus à venir ici.

«  Alors doc' ? Ca se passe comment ? J'vais plus revenir, hein ?

.. Ecoutez Grant, je .. je ne vais pas donner appuis à la décision de mon collègue. Voyez vous, j'aurais besoin de vous voir encore quelques fois. Histoire d'être tout à fait certain que vous allez mieux. Vous comprenez n'est ce pas ? Il faut que vous alliez mieux, vraiment mieux. Et puis, je serais ravis de vous revoir ici.. »

Et cet enculé pose sa main sur ma cuisse, me souriant de ses dents jaunies. Je ressens un putain de frisson de rage.. là j'peux plus me cacher. J'le regarde droit dans les yeux.

«  Vaudrait mieux retirer cette main de ma cuisse, m'sieur.

Je pense que je vais la laisser, Grant. Et si vous voulez voir un jour ma signature sur ce papier, il vaudrait mieux fermer les yeux et .. apprécier le moment.

J'crois pas m'sieur..

Allez, laisse moi faire.. Et après je te laisse partir, tu seras libre..

.. Pu... putain d'ENCULÉ !! »

Je bondis hors de son divan, furieux. J'le regarde, marchant de droite à gauche comme un putain de fauve près à bondir sur sa proie. Ce mec me dégoûte.. s'il me touche encore, je le tue. De mes propres mains.

«  Oh Grant, serait ce une rechute ? Que se passerait il pour toi si tu retombais dans la violence, mh ? Et si j'allais porter plainte contre toi et tes coups de poings ? Ta parole contre la mienne.. Celle d'un ancien taulard violent contre celle d'un honnête homme ..

Ferme ta GUEULE ! Tu ne me touches pas ! Pédale ! Tu fous tes mains loin de moi ! MERDE ! »

Cette enflure sourit, et moi, j'quitte son bureau en rage. J'rentre chez moi.. Je m'attends aux problèmes. Mais j'ai pas joué au con. Même si j'en mourrais d'envie, j'lui ai pas collé mon poing dans la tronche. Quoi qu'il advienne, je sais que j'aurai ma vengeance..

on the highway to hell



11/10/2015

«  .. Et tu dis que tu ne l'as pas frappé. Tu en es sûr de ça ?

Merde Stan, j'te le jure. J'ai gueulé sur lui, et j'me suis barré. Si j'le touchais, j'étais foutu, j'le savais..

Bon bah alors il est où le problème ?

Le problème c'est qu'il n'a pas signé mon putain de papier ! Il a envoyé un refus et j'viens d'en recevoir l'avis, là ! J'vais devoir me retaper des putains de séances tout les mois.. J'veux pas Stan ! J'en ai marre de payer pour ces conneries !

Vaut mieux ça qu'autre chose, tu ne crois pas ?

.. Ouais.. T'as raison. Mais s'il me touche encore j'le tue.

Eh ben, qu'est ce que tu attends ? Préviens quelqu'un, j'sais pas.. va voir les flics ? Haha

C'est pas mon genre Stan. C'est pas mon genre.. Tu m'connais. Si j'dois faire bouger les choses..

.. Va pas faire le con Grant. Risque pas tout ce que t'as construit pour un pédé ! »

Stan a raison, j'le sais. J'suis comme un fils devant son père, à écouter ses conseils. Le vieil homme prends deux bières, et m'en file une. J'lui ai demandé de venir au garage.. Et il est venu. On discute depuis un moment déjà. J'avale la moitié de la canette.

«  Oh ! Grant ! C'est quoi ça ?! Tu vois pas que j'bosse moi ? Viens m'aider patron ! »

Alberto s'en mêle. Il bosse sur la caisse d'un mec, un problème aux freins. Je ris avec Stan, et j'vais vérifier son boulot. Il l'a bien fait, j'suis fier de lui.

«  T'as vu ce p'tit con ? Il sait se démerder pas vrai ? J'lui enseigne c'que je sais, comme tu l'as fait pour moi vieux. J'oublierai jamais ça, tu l'sais. »

Le vieux grogne un sourire, et va prendre sa place dans un coin du garage. Il avait l'habitude de se mettre là, tout le temps, à écouter la radio. Pendant c'temps, j'vais bosser avec le gamin.
Quelques minutes plus tards..

«  Hey Grant, t'as entendu c'bordel ? Paraît qu'il y a pas mal de bastons depuis avant-hier. A c'qu'ils disent, ils se battent à coup de dents. Putain.. une morsure comme ça.. ça doit aller chercher dans les.. ouh.. au moins ça. »

Je relève la tête, et je hausse les épaules. J'continue de bosser. Il continue d'écouter.


13/10/2015

«  Ouais, salut boss, c'est 'Berto. Ecoute, j'suis désolé de te faire faux bond mais.. j'vais pas venir bosser de la semaine. Y a.. y a un énorme soucis avec ma mère. Elle a été attaquée par un connard, il l'a mordue.. Elle ne va pas bien, j'suis à l'hôpital avec elle là. Ecoute .. m'en veux pas trop s'te plais. Si vraiment t'as besoin j'me démerderai.. Mais faut vraiment que j'm'occupe de ma mère et de mes petits frères. Désolé boss. Ciao. »

Je réponds un OK par sms. Ca m'arrange pas, mais j'le comprends le petit. Ca me fait chier, y a du boulot aujourd'hui. Quelques bagnoles avec de la tôle froissée. A croire que les gens sont tous énervés dehors. Ca roule comme des cons.

J'passe ma journée au garage, et j'reporte le reste au lendemain. J'suis au téléphone avec trois clients mécontents, mais j'ai pas le choix.. j'suis mort, j'en peux plus. J'me suis tapé 4 heures supplémentaires. C'est trop. J'rentre chez moi. Sur la route du retour, j'croise trop de gyrophares à mon goût. Merde.. ça barde vraiment avec ces conneries. J'commence à m'inquiéter..



14/10/2015

Quel bordel pour aller bosser aujourd'hui. Le secteur est bouclé par les flics et.. l'armée. L'armée vient de débarquer, rien que ça. Du coup.. j'ai pas pu aller au garage. Là j'viens d'appeler mes clients pour leur dire qu'à cause de ce bordel, j'peux pas bosser sur leurs caisses. Ca me les brise d'écouter leurs putains d'insultes et de n'pas pouvoir répondre. J'les comprends, c'est vrai, mais qu'ils la ferment, sérieusement..

Pour couronner le tout, quand j'rentre chez moi, j'vois une lettre de ces enculés de psy-d'mes-deux. Fait chier.. deux séances par mois pendant un an pour « étudier cette manifestation soudaine de violence ».. Putain. J'vais le buter cet enculé.. Je vais sérieusement le buter ! Je suis furieux.. J'éclate ce que je trouve à portée de main. D'la déco, quoi.

J'allume la télé pour essayer d'me calmer. J'vois quoi ? D'la violence. Encore ces conneries d'agressions.. Ca parle d'émeute aussi. Et puis ça vient nous pondre que tout est sous contrôle.

«  Contrôle de mon cul ouais.. J'fais comment pour bosser moi.. putain ! MERDE ! »

Mon prochain rendez vous est fixé le 17 octobre. Si j'y vais pas.. ça va me suivre.


16/10/2015

C'est de pire en pire.. Y a de plus en plus d'histoire de malades. C'est quoi ces conneries ? J'ai jamais vu ça et pourtant, la violence, j'connais bien ça. J'ai vu des vidéos incensées. Des flics qui tirent sur des mecs désarmés, et ces connards ne s'écroulent pas. Leur faut un chargeur complet pour les tuer. Putain on tue des mecs comme ça, maintenant ? Non.. J'peux pas l'accepter. Ces types sont malades, ils ont le droit d'être soigné !

J'regarde par la fenêtre de mon appart', et j'vois la foule qui hurle depuis une bonne demi heure. Ca gueule, ça s'indigne, ça accuse.. et moi j'veux en être. J'enfile un sweat à capuche et j'sors dehors. Au début j'marche simplement avec eux, levant presque le poing. Au final.. je gueule. Je gueule contre ce putain de système de merde. Je gueule contre l'enculé qui voulait me baiser et qui pique sa crise parce que j'l'ai envoyé s'faire enculer ailleurs. J'gueule contre ces connards qui se permettent de tuer des mecs désarmés..

On se fait vite disperser par les flics. C'est violent.. j'm'en prends une dans la gueule, et je réponds.. ça part direct. Ça part tout seul.. J'm'en rends même pas compte. Le flic tombe. Il n'a rien, j'le sais.. il a un casque. Mais j'me barre sans demander mon reste. Si j'me fais choper pour violence sur un agent, j'suis à l'ombre direct et pour un p'tit temps.. J'rentre chez moi, et j'sors plus.


17/10/2015


«  Bonjour, Grant. Ravis de vous revoir.

'Jour doc..

Alors, vous avez reçu le courrier j'imagine ? Haha. Vous devriez le savoir, Grant. Il y a des choses contre lesquelles il.. vaut mieux baisser son pantalon.

Commencez pas doc'..

Allons.. Nous sommes ici entre adultes. Nous pouvons négocier quelque chose, n'est ce pas ? Je pourrais passer l'éponge sur votre comportement de la dernière fois.. et sur cet oeil que je vois là ! Qu'avez vous fait, Grant ? Encore une bagarre ? »

Je n'en peux plus.. je craque. Je m'approche de lui et je l'empoigne férocement. Je le secoue d'une main, plongeant mon regard de tueur dans le sien. Et j'lui chuchote, d'une voix calme..

«  Tu vas bien m'écouter, fils de pute. Tu vas arrêter tes conneries. Joue pas avec moi, t'as aucune idée des règles que je respecte, enculé. Si tu veux me pousser à bout pour que j'retourne en taule, t'es sur la bonne voie. Parce que j'vais te défoncer la gueule jusqu'à ce que j'puisse admirer ta cervelle couler par tes yeux.. J'irai en taule pour le restant d'ma vie après ça mais toi, pauvre merde, tu ne seras plus là pour le voir.. Alors j'te conseille une chose, catin.. fous moi la paix. »

J'vois la peur dans ses yeux. Cette limace se chie dessus.. Alors j'souris en coin. Je le colle au mur d'un coup sec, puis je le lache. Ce débris s'écroule et me regarde, de ses yeux ronds, en se relevant. Moi, j'me casse.

« .. J'vais vous faire interner Grant ! Chez les fous ! Je vous jure que c'est là que vous ir.. »

Il n'a pas le temps de finir. Je fonce sur lui et je lui envoie mon poing dans la gueule. Et je continue.. je le frappe sans m'arrêter, de toutes mes forces, partout sur son visage. Je le martèle des deux poings en gueulant, comme le ferait un putain de gorille. Ce mec se mange toute la haine, toute la rage que j'ai du ravaler contre les grandes gueules, pendant 10 ans. Il paye l'addition..
Son sang gicle sur mon visage, et je frappe encore. La secrétaire ouvre la porte et voit la scène, horrifiée. Elle se met à hurler. Je l'entends appeler les flics de l'autre côté, pendant que je massacre encore plus l'enculé. Je m'arrête quand il est mort. Quand j'estime que ce que je vois couler par là où se trouvait autrefois son nez est assez proche de l'idée que je me faisais d'un cerveau liquide. C'est sûrement pas ça, mais l'idée me fait sourire. J'me relève, et j'ai affreusement mal aux poings..
J'me casse de là. J'retourne chez moi. J'vais pas chercher à fuir.. j'vais attendre qu'ils viennent me chercher.


20/10/2015

Personne n'est venu. Personne. C'est à cause de ce bordel dehors. C'est grave, vraiment..
Stan m'a appelé. Comme moi, il en a marre. Il sait que quelque chose de grave se passe, et qu'il est temps de prévoir le coup. Lui et moi, on y croit pas à l'armée. Nous sauver ? Mon cul. Ils flinguent ouvertement maintenant. Ils ne cherchent ni à savoir, ni à comprendre.
Je viens de passer trois jours à bouffer et à boire tout ce qu'il me restait. Trois jours à ne pas sortir, à simplement attendre qu'on vienne me demander de répondre de mes actes..

Stan et moi, on se retrouve en banlieue. Je lui explique ce que j'ai fait et il hausse les épaules.

«  Tu sais fils, y a c'monde qui se barre en couille. Y a plein de morts partout.. pour des trucs qu'on pige même pas. Ce que t'as fait, j'vais pas dire que c'est bien.. j'vais dire que c'est naturel. T'as fait ce que t'avais à faire mais maintenant, tu ne peux pas juste attendre d'en payer les conséquences. Va falloir te battre. On va le faire ensemble.. »

J'ai haussé les épaules, un sourire en coin. J'ai fais ce que j'avais à faire.. et il a raison. Ses paroles me font sortir de ma torpeur. J'me sens mieux. J'me sens plus coupable d'avoir défoncé l'enculé.. C'était de sa faute. J'l'avais prévenu. Il m'a poussé à bout.. il a payé.

J'passe la nuit chez Stan. Demain, on a des choses de prévues..


21/10/2015

Dès le matin, Stan me fout un flingue entre les pattes. D'où ça sort ça ? Pourquoi il me donne ça ? J'le regarde comme un con, sans comprendre. Il me répond simplement..

«  La vie, fils. La vie. »

J'sais pas me servir de ça. Enfin.. pas vraiment. Alors j'lui dis, et il m'explique. Il me donne des conseils, et me fait tirer quelques balles. C'est pas glorieux mais.. j'finis par toucher. C'est étrange comme sensation.. tenir une arme. J'adore ça. C'est un calibre 45 qu'il me dit. J'y connais pas grand chose.. Bref.

On sort pour aller chercher de la bouffe. On se ravitaille dans les épiceries qu'on trouve, et on sort sans payer. Même quand le commerçant est là.. et s'il gueule, on lui montre nos flingues. C'est tellement le bordel que.. beaucoup font comme nous. Beaucoup se servent et se barrent. Les flics peuvent rien faire, entre les infectés et les pillages. On se sent comme les maîtres du monde.

On ramène le butin à la maison, et on part tout casser. Juste par plaisir, juste parce que d'autres le font. On rejoint un groupe de manifestants imposant. Ca gueule, ça balance des pavés et des briques à la gueule des barrages. On se lâche, on se laisse aller.. et on fait comme eux. Puis y a ce type..
Un mec couché là au sol, sur le trottoir. J'sais pas depuis combien de temps il est là, on dirait un putain de clodo en mauvais état. On dirait qu'il est mort même. J'm'en branle de lui, j'regarde ailleurs. Et un instant plus tard, quand j'tourne de nouveau la tête à cause d'un hurlement, j'le vois debout, en train de bouffer la gueule d'une femme. Quelqu'un s'interpose et.. il lui bouffe l'avant bras. Putain.. C'est un connard d'infecté ! Stan et moi, on se casse. On se barre dans une ruelle. Puis une autre, et encore une autre. J'sais pas où on est exactement, mais c'est pas très loin du stade. On marche encore.. et on finit par tomber sur deux autres types. On les braque, et on embarque leurs conneries. Ils viennent de piquer des vivres dans un magasin pas loin, qu'ils disent.. On les laisse se barrer. On passe une rue, puis on reprend la ruelle, on se dit qu'on va continuer à faire ça.. Et là, on tombe dans un endroit bien glauque. J'ai aucune idée de ce qui a pu se passer dans cette cours, mais y a trois mecs allongés, baignant dans leur sang. Stan veut se casser, mais moi, j'veux les fouiller. Ces mecs sont morts, ils ont tous une balle dans le crâne. C'est.. bizarre de voir ça. Ca va vraiment loin ces conneries. On rentre.


05/11/2015

C'est de pire en pire. Stan a barricadé sa maison, mais ça ne tiendra pas. Depuis deux jours on entend des choses dehors.. Les infectés nous encerclent. Y en a plein dans les rues. Ces gens qui.. errent sans but.. qui ne dorment jamais.. qui ne pensent qu'à bouffer d'autres mecs..
La femme de Stan a été mordue, y a deux jours. Elle va mal... j'crois qu'elle va crever. Stan ne veut pas l'abandonner et j'le comprends.. mais si on reste ici, on va crever avec elle.
Faut que j'arrive à le convaincre de foutre le camp..


17/11/2015

«  Deux jours. Pas plus. Et tu sais quoi ? L'eau a gelé.

... D'accord.

Oh Stan.. Faut qu'on se bouge.. On va crever de faim.

... Fais ce que tu veux, Grant.. Fais ce que tu veux. »

Y a plus que nous deux maintenant. Elle est morte y a plus d'une semaine déjà, et Stan ne s'en remet pas. On a bougé.. et on est planqué dans le garage. Notre garage. J'viens de faire les comptes et.. va falloir qu'on sorte. Faut aller chercher d'la bouffe. Des conserves. Et rallumer un feu.

Bref, j'sais maintenant que les morsures de ces monstres tuent, et infectent ensuite. On crève, et on revient. Et si on veut pas que ça arrive, faut percer le cerveau. Putain.. c'était chaud de buter la femme de Stan. C'était chaud..


14/12/2015

J'suis seul maintenant, j'dois m'faire à l'idée. Stan vient d'y passer.. C'était une connerie de notre part. On a braqué un groupe de trois, et ils étaient armés. Ils ont descendu Stan..
J'en ai touché un. Les deux autres se sont barrés, et le blessé aussi, j'ai pas réussi à le tuer. Stan est mort sur le coup. J'l'ai ramené au garage et.. surprise.. ce connard s'est relevé, sans prévenir, quand j'm'y attendais pas. J'ai dû le buter une deuxième fois.. si ça c'est pas de la putain de torture.
Okay.. Maintenant je sais que même si t'as pas été mordu, tu deviens quand même un de ces monstres. C'est la merde...

Va falloir que je gère tout tout seul maintenant. Une bouche de moins à nourrir certes, et je me dégoûte de penser ça.. Mais faut quand même se nourrir. L'épicerie qu'on pillait depuis un moment commence à faire la gueule. Faut que je bouge de là.. Faut que je trouve un autre coin..


10/01/2016

J'ai entendu des putains d'hélicos ce matin. Des putains d'hélico de l'armée, j'les ai vu.. ça semblait venir du stade. Ils se barrent ? Et si.. s'ils étaient tombés ? J'ai bien fait de ne jamais y aller. Putain de connerie.. un véritable piège à rat. J'irai p'tête voir ce qu'il traîne là bas.

En attendant, j'me suis chopé un fusil à pompe. C'est pas furtif, mais putain ça envoie du lourd.. et ça fait réfléchir les chèvres. Ouais, j'suis p'tête seul mais je continue de menacer ceux que je croise. Je galère grave.. niveau bouffe, c'est la grosse dèche, j'trouve plus rien. Alors si j'peux me servir dans le sac d'un connard, j'le fais.

J'traîne dans ce que je trouve. Epave, ruine, ancien magasin, appart' abandonné.. mais j'reste jamais au même endroit. Pas envie qu'on m'chope.


13/02/2016

J'suis vraiment dans la galère là. Pire qu'avant. Et quand j'pense enfin m'en tirer en trafiquant une caisse potable pour me tirer, j'tombe sur Bonnie et Clyde. Ah putain c'est bien ma veine. J'suis pris au dépourvu et.. on sort nos flingues. La base de toute négociation.. quand c'est fait, j'les insulte copieusement, histoire de montrer que j'plaisante pas. En fait, j'veux juste pouvoir me tirer en paix. On dirait que j'suis sur leur territoire.. Ouais bon okay, c'est pas marqué dessus, merde.

Finalement.. on en vient à discuter de chose intéressantes. Au lieu de se trouer la peau, on pourrait s'entraider. Faire équipe. J'ai pas l'habitude de copiner avec les autres survivants, en général j'suis du genre à tout leur piquer. Mais là.. j'ai pas trop le choix. Et puis le deal est honnête. J'leur sers de mécano et de gros bras, et eux me laissent crécher sur leur terres, et profiter de c'qu'elles ont à offrir. Génial. Y a quoi qui pousse dans un putain de commissariat ?! Haha

Toujours dans la méfiance.. j'accepte. Et puis.. c'est un comble de finir au commissariat. Ca m'fait sourire cette connerie..


15/03/2016

Y a un genre de relation de confiance qui s'installe. C'est bizarre.. ces gens n'font pas partie de mon monde, et j'suis pas trop du genre à être du leur. Mais c'est vrai qu'on gagne à s'entraider. J'leur apporte un côté musclé et mes connaissances des bagnoles et de la rue. Eux, ils m'apportent un toit, et surtout ils brisent ma solitude.
Michaela, j'aime l'emmerder. C'est une peste, j'aime les pestes. Ça m'fait rire, même si pour elle ça semble plus sérieux. Dans l'fond, j'l'aime bien.. mais faut pas qu'elle vienne me chier des ordres, j'lui ris au nez. Sauf si c'est vraiment.. mais alors là vraiment une putain d'idée de génie.
Adam.. c'est comme un pote maintenant. On est tellement différents et c'est ça qui nous unis j'pense. On se complète. Il est celui qui me calme quand j'en ai besoin, et j'suis celui qui l'emporte quand il le faut. Il en a dans le crâne et j'me retrouve dans ce qu'il dit. C'est rarement des conneries. En un sens, il me rappelle un peu le vieux Stan. RIP mon pote.

Bref.. comment dire.. Ils ont gagné ma loyauté. L'argent n'a plus de valeur dans ce monde, mais la confiance de quelqu'un, ça en a. Ils pensent comme moi, ils veulent les même choses que moi.. Survivre. Même si pour ça on doit enfoncer les autres dans la merde. Surtout si on doit le faire, à vrai dire.. Haha.


01/06/2016

Putain.. ça sent l'été. Les barbec', la plage, les meufs en maillots de bain.. et surtout l'idée que ça fera bientôt un an que cette merde a commencé. J'pense pas que le monde puisse me rattraper maintenant, et j'suis en accord avec mes actes. J'ai fais ce que j'avais à faire.. Les sages paroles de Stan ne me quittent jamais.

J'me suis fais une place ici, avec ces gens. J'ai ramené une vieille connaissance. J'me suis même fait une copine. Du genre.. « on baise, et tu la fermes ». Mais avec grand plaisir mademoiselle.. haha. Certaines choses qui figurent sur notre palmarès ne sont pas très.. sympathique. Mais nous ne sommes pas sympathique.

J'sais pas ce que l'avenir nous réserve. Mais je sais que quoi qu'il arrive, j'serai avec eux. Des fils de putes liés par la rage de survivre. Yeah.. ça le fait.

• pseudo › Obi
• Âge› 31 ans

• comment as-tu découvert le forum ? › En cherchant un resto chinois
• Ton ancien personnage ?  › Antonius
• et tu le trouves comment ? › <3
• présence › <3 ² 

• code du règlement › Teemo Teemo TEEMO TEEMO TEE.. ah bah non, y a plus de Teemo.
• crédit › Tumblr
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fiche (c) elephant song.
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 16:05

ENCORE TOI ! :118:

Rerererebienvenue avec ce nouveau perso du coup ! Travis :smile42:
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 16:12

Mais, warrior, tu vas t'en sortir avec toutes ces merveilles de comptes là ?
Il n'empêche que ce pv est super classe.
travis :smile42:
rebienvenue avec ce qc
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 16:33

Haaaan ! Ce sera toi Grant !
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 16:58

/me regarde Grant, puis le gif...

Par le pouvoir de Nans, j'invoque une bière pour la donner à Grant!
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 17:23

:107:
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Re: Unleashed anger..

Jeu 9 Juin 2016 - 17:34

Merci à vous ! <3

Et toi là, crache venin ! Alors, tu dis rien ? C'ma belle gueule qui te cloue le bec ? Mouhahaha ! * Ébouriffe Michaela et chope la bière de Nans *
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Re: Unleashed anger..

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