He Doesn't Want The World

Mar 15 Mar 2016 - 11:34

He Doesn't Want The World
PV : Tyrell G. Westley ☩

Doucement, Ian reprenait les dessus sur la vie au camp. Il n’avait plus les traits aussi tirés que ses derniers jours. Il faut croire que petit à petit il arrive à retrouver les sommeils. Morphée a décidé d’être un peu plus sympathique avec sa petite personne, fini les cauchemars et les visions d’horreur. Il ferme les yeux et il ne voit alors plus rien d’autre que le noir de ses paupières closes. Il a laissé derrière lui la vue du militaire qui a voulu tuer Rosaleen et qu’il a descendu sans hésitation. Comment pouvait-il expliquer cela ? A peut prêt pour la même raison qu’il a tué celui qui tenait en joue Lysbeth. Il n’avait toujours pas mis de nom là-dessus, mais ce n’était pas une priorité primordiale, il attenterait simplement qu’un éclaire de génie lui passe par la tête un soir.

Il n’avait toujours pas remis sa cravate bleue autour de son cou, il avait peut-être fait une jolie croix dessus. Elle trônait dans un coin de l’infirmerie. Il ne s’était pas encore résigné à redevenir l’homme qu’il était avant la révolte, il avait bien trop changé et ne pourrait sans doute plus jamais être le même. Il avait appris à s’accepter, maintenant il devait passer à l’étape suivante. Vivre normalement. Doucement, il arrivait à retrouver l’appétit, mais c’était un travail de tous les instants. Il devait arrêter de perdre du poids s’il ne voulait pas finir cassé en deux et que sa jambe cassée met deux fois plus de temps que prévu pour se préparer à cause de sa mauvaise alimentation.

L’après-midi commençait doucement, Ian n’avait pas la moindre idée de comment occuper sa journée. Comme souvent, il irait certainement se réfugier dans son infirmerie avec pour seule compagnie son stéthoscope, la journée serait certainement très palpitante. Une fois de plus, il s’est occupé des quelques personnes qui avaient subi de lourds dégâts et dont il était nécessaire de refaire leurs bandages. Il avait l’impression que chaque jour ressemblait au suivant, il avait perdu tout repère temporel depuis de longues semaines déjà. Il n’avait jamais été doué pour savoir quand nous étions, mais c’était encore pire maintenant qu’il était enfermé dans cette école sans télévision ni journal pour l’aider.

Il n’avait plus de nouvelle de son fils depuis l’assaut. Il était certainement bien occupé ailleurs et il était presque rassuré de se rendre compte qu’il avait arrêté de le coller. C’était dérangeant pour les deux, maintenant il avait son autonomie de boiteux et il n’avait plus besoin de grand monde. Sauf peut-être pour l’aider à tenir son assiette quand il se servait à manger. Enfin, il se posa un instant sur la chaise de l’infirmerie et jeta sa tête en arrière en regardant le plafond. C’était devenu un petit rituel. Dans sa tête il entendait les chansons de ses groupes préférés qu’il n’ait plus jamais l’occasion d’écouter. C’est avec un pincement au cœur qu’il se redressa en entendant des pas dans le couloir puis qu’on frappait à la porte.

Lorsque c’était, une urgence-personne ne toquait à la porte, ils se contentaient de l'ouvrir en grand et de gueuler toutes les informations qu'ils pouvaient fournir à l'urgentiste. Ce ne devait donc pas en être une. C’est curieux qu’il se retourne vers la poignée avant de prononcer à haute voix. « C’est ouvert, vous pouvez entrer. » En même temps, si la porte avait été fermée, ce serait presque inquiétant en y pensant. Il se demandait bien qui pouvait venir le voir. Il espérait juste que ce ne soit pas Trey, mais en même temps, il n’y a pas de raison qu’il vienne.