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I'm alive, and I'm not alone

Mar 9 Fév 2016 - 20:17

Les jours passaient, et de plus en plus, la vie avait ce petit goût d'amertume. Meg avait eu beau tenté de se calmer, les événements ne faisaient que la plonger dans un puits sans fond qui petit à petit, lui donnait envie d'arrêter de croire en quoi que ce soit. L'injustice des soldats, les mauvaises conditions de vie des civils, ou encore les murmures entre hauts gradés avaient le don de la rendre mal à l'aise. Elle avait bien tenté de s'intégrer, se faisant amie avec certains membres, comme Ian, Maxine ou encore Jaden, qui pensaient la même chose qu'elle. Mais... Au final, rien ne bougeait. Aucune nouvelle de Connor ou de ses parents, un flou total. Non, les choses n'allaient pas si bien, et elle avait beau tempêter, elle ne faisait que se heurter à des murs silencieux qui se contentaient de la toiser de haut. Et si ils avaient fait partie de ce fameux camp qui était tombé ? Le stade quelque chose là ? Le doute s'insinuait en elle comme un poison, lui faisant perdre le peu d'espoir qu'il lui restait. Alors, elle préférait ruminer dans son coin que de parler à qui que ce soit. Esquivant à peu près tout le monde depuis quelques jours, alors qu'elle avait commencé à accorder sa confiance à certaines personnes.

La poitrine enserrée dans un étau, elle s'était contentée de fumer tout le long de la journée, dans son coin et sans mot dire. Le couvre feu ne tarderait pas à être sonné, avant qu'on ne la force à aller se coucher dans son coin, alors qu'au fond d'elle même, elle n'avait aucune envie de rester seule encore. Juste une fois depuis le début de la maladie, elle n'aspirait qu'à une chose. Vider son sac, sans cris ni hurlements, ou paroles blessantes. Juste... souffler, faire le vide.
Elle avait sa fierté, et malgré son sale caractère, la seule personne à qui elle voulait se confier était celle avec qui elle s'engueulait le plus. De par leurs caractères difficiles, et leur ironie. Pourtant, c'est sans aucune fierté qu'elle se traîna jusque dans le camp en demandant à le voir, alors qu'on l'accompagnait jusqu'à sa tente après qu'elle ait prétexté une urgence.
Il faisait déjà sombre, et le froid la fit frissonner un instant alors qu'elle resserrait les pans de sa veste contre sa taille. La gorge serrée, elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille avant qu'elle entrait enfin dans la pénombre de la pièce.

Drew...

C'était peut-être stupide en fait, de se retrouver là. Sans doute qu'il avait autre chose à faire qu'écouter ses doutes et ses peurs, ou encore jouer les psychologues avec la femme qui passait les trois quarts de son temps à faire de sa vie un enfer. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'aller vers lui, encore plus en cette soirée ou elle n'avait plus foi en rien.
Sans vraiment qu'elle ne s'en rendre compte une fois que le soldat qui l'avait escorté disparu, elle laissa échapper un sanglot alors que ses yeux la brûlaient d'une manière qu'elle ne connaissait que trop bien quand un trop plein d'émotion jaillissait sans qu'elle ne puisse rien y faire.

J'en peux plus...

Elle devait avoir l'air parfaitement pathétique, mais qu'importait. Plus rien ne lui donnait envie de croire en quoi que ce soit. Connor et ses parents étaient sans doute morts, ses amis aussi. Alors qu'elle laissait libre cours à ses émotions, un tir de sniper se fit entendre au loin, alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser que peut-être, les gens qu'elles connaissaient et n'ayant pas rejoint le campement subissait les rafales de tir une fois malade.
Elle s'était interdite de penser à tellement de choses pourtant depuis le début de l'épidémie... Mais à trop vouloir ignorer les signes, le fait que la situation continue épuisait ses forces, alors qu'elle se retrouvait à sangloter comme une gamine devant le militaire, restant debout sans oser bouger d'un centimètre.
Pourquoi lui et pas un autre ? Elle n'en savait foutrement rien, et sa venue lui paraissait autant légitime que stupide.

Je... J'sais plus quoi faire, j'sais même pas pourquoi je viens ici alors que t'es de repos. Je suis larguée j'crois...

Et à nouveau les sanglots incontrôlables, sans qu'elle ne parvienne à aligner plus de trois mots. Tentant sans grand succès de sécher ses larmes qui ne cessaient de couler le long de ses joues.

Pardon...

Pour quoi elle n'en savait rien, mais pour le coup, le mot lui semblait parfaitement légitime. Sans doute pour tout ce qu'elle lui faisait endurer depuis son arrivée ici.
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Re: I'm alive, and I'm not alone

Mar 9 Fév 2016 - 20:29

Difficile de dormir avec les coups de feu qui retentissent en pleine nuit. Certains jours plus que d'autres les infectés s'approchent un peu trop du camp obligeant les militaires à tirer sans même chercher. Une réaction devenant presque un automatisme depuis le début de la maladie. De toute façon Drew dormait mal tout court, souvent sur une seule oreille pour pouvoir gérer si quelqu'un a besoin d'aide ou si une merde se produit à l'intérieur. Allongé sur son lit dans sa tente, les mains derrière la tête il fixait un point au dessus de lui. Réfléchissant à pas mal de choses, il réfléchissait beaucoup en ce moment. Réflexion qui parfois faisait remonter des souvenirs dont il aurait préféré se passer, réflexion qui parfois le déprimait pas mal. Il ne pouvait s'empêcher de garde une crainte dans un coin de sa tête. Ce camp était-il inviolable ?

Imagineons que les infectés deviennent de plus en plus nombreux, que l'un d'eux réussisse à entrer ou que par le plus grand des malheur un infecté a réussit à passer à travers le contrôle médical. Ce serait horrible et ça ferait paniquer tout le monde. Rébellion contre l'armée, ils partiraient tous de leurs côtés avant de se faire buter. Drew se prenait clairement trop la tête par rapport à ce camp. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement faire son boulot sans se poser de questions, juger ce qui est bien et ce qui n'est pas bien et agir en fonction de ce qu'il souhaite faire. Mais sans réfléchir et imaginer des scénarios comme celui-ci. Il ne devait pas être loin de deux heures du matin. Deux heures qu'il c'était posé dans sa tente, deux heures qu'il pensait.

Il ne pouvait s'empêcher de penser à ses parents, sûrement déjà mort à l'heure actuelle. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ses gamins qui déjà à leurs âge devait faire face à des cadavres et grandir avec les coups de feu des militaires. Drôle de sensation, si un jour on lui avait dit qu'il ne combattrait pas la menace terroriste mais bien une simple maladie il aurait éclaté de rire. Finalement c'est bien vrai. Les ordinateurs ne servaient plus, les téléphones portable non plus, ils vivaient cloîtrés dans ce camp à l’abri de la mort. Coupé en pleine réflexion par le bruit de ce qu'on pourrait appeler de porte s'ouvrant. Quelqu'un entrait dans sa tente. Pitié pas d'heures supp.

Il eut un peu de mal à distinguer la silhouette entrant dans la pièce, celle-ci étant presque plongée dans le noir complet. D'abord intrigué face à cette silhouette qui restait à l'entrée sans dire un mot, il comprit bien vite de qui il s'agissait en entendant sa voix. Une voix étouffée entre deux pleurs. Une voix qui représentait bien la gravité de la situation. Un simple mot qui le fit frissonner.

Que pouvait-il dire face à une situation comme celle-ci ? Que pouvait-il faire ? Lui qui était entraîné pour tuer, entraîné pour combattre. Il se retrouvait maintenant face à une situation qu'il n'aurait jamais pensé, une situation de crise, un mal être intérieur, une situation le mettant plus que mal à l'aise, une situation dont il était responsable. Le lieutenant ne dit rien, laissant la jeune femme continuer afin de ne pas la couper. Pourquoi s'excusait-elle ? Elle c'était bien amusée à le faire chier plusieurs fois de suite mais après tout il l'a un peu traîné de force dans le camp, c'était en quelque sorte mérité. Mais en fait il n'avait pas besoin de réfléchir face à ce genre de situation. Il se devait de faire ce qui lui paraissait juste sans se poser de questions.

Le lieutenant se leva, poussant la couverture afin de sortir du lit sans se prendre les pieds dans celle-ci. Il possédait toujours son treillis ainsi que son tee shirt, simplement couché il n'avait pas l'intention de dormir de suite. Sans dire un mot il se dirigea vers la jeune femme immobile à l'entrée de sa tente. Tellement déboussolée qu'elle ne pouvait plus bouger. Il lui faisait maintenant face, et c'est toujours sans dire un mot qu'il l'a prit dans ses bras quelques secondes. Pourquoi ? Il l'ignorait mais c'est ce qui lui paraissait juste sur le coup, et c'était sûrement la meilleure façon de la rassurer. Elle qui semblait avoir besoin de quelqu'un plus que quiconque. Elle qui seule supportait l'horrible politique de ce camp de merde. Glissant sa main droite au niveau de l'arrière de la tête de Meg, il poussa doucement sa tête jusqu'à ce qu'elle se loge dans le cou du lieutenant. Endroit ou elle pourrait pleurer sans être jugée.

Ce n'était pas les bras d'un lieutenant qui l'enlaçaient en ce moment. Mais plutôt les bras de quelqu'un souhaitant la rassurer, quelqu'un capable de la comprendre. Ou encore même de quelqu’un s’intéressant un minimum à elle. Car sûrement aucun autre militaire n'aurait agit ainsi avec une des civiles. Mais lui était peut-être différent de tout les autres. Au fond il semblait tout de même apprécier la jeune femme malgré son caractère de merde. Au fond elle était sensible que tout le monde, et même s'il ne le dira jamais ça lui fait mal de la voir dans un tel état.

« Hey... C'est interdit de pleurer dans cette tente »


Un léger sourire s'afficha sur son visage. Selon lui la meilleure chose à faire quand quelqu'un pleure c'est de la faire sourire, et généralement c'est en disant des phrases dans ce style la qu'on y arrive. Lui qui a toujours eu l'habitude de tout régler par les poings, lui qui a sauvé une femme de son agresseur en utilisant ses poings, lui qui irait frapper tout ceux qui font du mal à ses amis si on ne le retient pas. Cette fois-ci il se retrouvait bien con, comme un putain d'adolescent qui devait gérer une genre de situation comme celle-ci pour la première fois.

Frottant doucement le dos de la jeune femme de sa main gauche, heureusement qu'il ne dormait pas et qu'elle a put venir se consoler auprès de lui. La nuit aurait été vraiment difficile et longue pour elle sinon, et la journée de demain également. Le lieutenant mit fin en reculant doucement. Attrapant la main de Megara sans aucune arrière pensée il la tira jusqu'au lit afin qu'elle puisse s'asseoir, c'était pas top de rester debout à l'entrée de la tente. S'asseyant à côté d'elle il ne put s'empêcher de la regarder en lui souriant doucement.

« Eh Meg... J'suis pas qu'un connard de militaire, et j'apprécie le fait que tu sois venue ce soir. Maintenant je ne te laisserais pas quitter cette tente tant que tu ne vas pas mieux. »

Il restait là face à elle, la regardant droit dans les yeux. Il était sérieux dans ses paroles. Elle avait intérêt d'arrêter de pleurer avant qu'il retourne bosser. Tout la nuit pour la rassurer et essayer de la réconforter un peu. Au fond une fois de plus il ne dormira peu si ce n'est pas du tout avant de retourner bosser. Mais cette fois-ci elle se confie vraiment à lui. Et cette fois-ci elle a vraiment besoin de sa présence. Pas comme l'autre fois ou elle est venue lui demander un entraînement juste pour l'empêcher de dormir. Cette fois-ci c'était sérieux et il n'allait pas la laisser seule dans une telle merde.

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Re: I'm alive, and I'm not alone

Jeu 11 Fév 2016 - 15:49



Pourquoi était-elle allée le voir lui ? Elle n'en avait toujours aucune véritable idée, mais le simple fait de se retrouver en face du militaire apaisa un peu sa douleur, alors qu'elle craquait sous la pression et la peur de ce nouveau monde dans lequel elle évoluait constemanent, ayant parfois l'impression d'être un animal blessé refusant d'être apprivoisé.
Pourtant, elle ne résista pas quand Drew l'attira contre lui, se laissant faire en sentant les larmes monter d'avantage. Un animal sauvage, voilà ce qu'elle était. Et quand bien même Drew avait fait tous les efforts du monde pour tenter de l'apprivoiser, elle avait préféré montrer les crocs que d'accepter son aide, jusqu'à aujourd'hui.
Nichant son visage contre le cou du soldat en pleurant tout son soul, frissonnant légèrement quand sa main vint effleurer son dos, sans mot dire. Il avait fallut que la pression explose pour qu'elle accepte enfin un minimum d'aide de la part du jeune homme. Et pour le coup, elle se sentait particulièrement stupide de ne pas l'avoir fais plus tôt.

Malgré tout ce dont elle s'était persuadée, Drew n'était pas un tordu comme l'autre con de Jim Vaughn qui quand il ne la rabaissait pas, avait ce regard étrange avec elle, lui donnant la sensation d'être un jouet un peu trop convoité. Cette sensation désagréable qui lui donnait le sentiment de se balader dans un tenue provocante alors qu'elle se contentait de fumer une cigarette dans son coin sans se mêler à personne. Drew au moins, l'acceptait tel qu'elle était, et avait même trouvé le moyen de la prendre dans ses bras là ou il aurait pu se contenter de l'envoyer bouler avec maestra en échange de l'enfer qu'elle lui faisait subit depuis son arrivée.
Elle n'aurait su dire combien de temps elle resta là, à s'épancher alors qu'il restait parfaitement calme, parvenant même à lui arracher un infime rire en faisant sa petite remarque.
Forçant son souffle à reprendre un rythme normal alors qu'elle essuyait rapidement ses yeux embués, elle se laissa à nouveau faire quand il la ramena vers le lit, prenant place à ses côtés sans mot dire. Elle venait de fondre en larme sur lui, et maintenant elle redevenait muette, se sentant stupide d'avoir atterrit ici. Fixant le sol pour éviter son regard, jusqu'à ce qu'il ne reprenne la parole en lui faisant remarquer qu'il n'était pas forcément un con fini comme certain de ses collègues. Elle avait eu beau le critiquer, elle ne pouvait pas nier ses propos. Encore moins après avoir tout fait pour qu'il ne la haïsse au plus haut point.
Elle le laissa parler, s'autorisant enfin à ramener son regard vers le sien un instant quand il annonça qu'il voulait savoir ce qu'il se passait. En silence, elle finit néanmoins par se tenir à nouveau droite sur le matelas pour lui faire face, hésitant sur le début de ses problèmes.

Je sais pas c'est... Un tout, voilà.

C'était déjà un bon début, et ça exprimait clairement le fond de sa pensée. Inspirant, elle finit par reprendre la suite en passant une main dans ses cheveux emmêlés.

J'ai retrouvé personne ici. J'suis seule dans une ville que j'ai plus revu depuis des années, ma famille est portée disparue... Et puis, tout ça. J'passe d'un entraînement en plein désert, à une espèce de pseudo apocalypse, à crécher dans un camp qui f'rait passer Auschwitz pour Dinseyland Paris. C'est ...

Inspirer à nouveau pour ne pas refondre en larmes. Surtout ne pas refondre en larme comme une gamine larguée de 14 ans.

Ca fais un peu trop de choses à gérer pour une seule et même personne en si peu de temps. Admit-elle néanmoins du bout des lèvres, ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. Et d'un autre côté, j'me dis que t'as essayé d'être là, et j'ai assuré que j'voulais pas de ton aide mais... En fin de compte, t'es le seul qui se soucie un minimum des gens, et j'ai tout fait pour rendre ta vie impossible.

Depuis son arrivée, elle avait eu cette étrange impression d'hurler dans une pièce remplie de monde sans que personne ne la remarque. Préférant jouer les sauvages que d'aller simplement vers les autres pour se faire une place. La sociabilité, ça n'avait jamais été son fort après tout. Mais pour une fois qu'une personne tentait de lui tendre la main, elle ne put s'empêcher de se dire qu'elle aurait mieux fait d'agir autrement.

Je m'en veux. Avoua t-elle sincèrement après quelques secondes d'hésitations. Pour tout un tas d'trucs. Mon comportement, mes réactions, ou le fait que je sois encore en train de te faire rester debout en pleine pause...

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres, se rappelant le jour ou elle l'avait forcé à l'entraîner au combat à main nue. Secouant légèrement la tête pour chasser ses souvenirs, elle réalisa qu'elle se contentait de vider son sac à nouveau, se sentant mal à l'aise d'en avoir autant déballé sur une seule et même personne.

Enfin. Tout ça pour dire que j'ai l'impression d'avoir le stade émotionnel d'une gosse, et qu'il fallait que ça sorte.

C'était tellement plus facile d'être cynique et moqueuse, que de se retrouver mise à nue. Quand bien même elle sentait la pression sur ses épaules s'alléger, ou que la présence de Drew passait de méfiante à bénéfique sans qu'elle n'ait vraiment eu le temps de décider.

J'vais pas rester ici toute la nuit de toute manière... J'ai déjà abusé de ta patience, et j'ai pas envie que tes collègues se fassent des films sur nous deux. Rajouta t-elle avec le plus d'aplomb qu'elle put en relevant la tête pour lui faire à nouveau face.

Sans compter le fait que pour le coup, elle se sentait particulièrement conne, naïve et impressionable. Ce qu'elle se gardat bien de dire au militaire d'ailleurs.
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Re: I'm alive, and I'm not alone

Sam 20 Fév 2016 - 12:21


Difficile de dire pourquoi il l'avait prit dans ses bras. Chose qu'il n'avait pas fait depuis énormément de temps d'ailleurs. Mais selon lui son rôle est certes de protéger la population mais aussi d'écouter ceux qu'il peut écouter. N'étant pas proche de tout le monde et aussi en fonction de son peu de temps libre il lui est tout bonnement impossible de recueillir les avis de chacun, d'entendre les plaintes de chacun mais également de tous les rassurer. Alors ce soir il craque et il le fait avec Meg. Meg qu'il côtoie et qu'il supporte depuis maintenant quelques semaines. Et même si elle c'est parfois mal comporté avec lui, aujourd'hui elle a besoin de quelqu'un et c'est vers lui qu'elle se tourne. Et même s'il ne le dira jamais ça le touche. Et c'est également ça qui le pousse à continuer de protéger ces civils qui ne demandent rien à personne et sont incapables de se défendre seuls.

Alors oui, la première chose qui lui passa par la tête fût de la prendre dans ses bras, mais il ne regretta pas. C'est sûrement cette décision qui permit à la jeune femme de se laisser aller sur l'épaule du lieutenant. Combien de temps étaient-ils restés debout comme ça sans bouger ni parler ? Impossible de le dire mais minimum deux minutes. Deux minutes qui finalement étaient passées assez vite. C'est ensuite qu'il l'avait prit par la main pour la tirer jusqu'au lit afin qu'elle puisse s'asseoir et se remettre un peu de ses émotions. Mais après tout il comprend. Et sûrement que d'autres craquent également à l'heure qu'il est dans le camp. Mais après tout, certains semblent n'en avoir rien à foutre. Et malheureusement ce n'est pas un homme qui va changer les choses. Une chose est sûre. Jamais il n'aurait pensé prendre Meg dans ses bras.

Car il est vrai que leurs première rencontre fût assez différente du contexte actuel. Il l'avait pratiquement forcé à entrer dans le camp, elle avait passée son temps à l'insulter. Et le mieux dans tout ça c'est qu'elle avait tentée de le frapper sans même savoir qui il était. Et la voilà quelques semaines plus tard dans la tente du lieutenant en train de pleurer. Cette jeune femme qui finalement s'avère être fragile. Cette jeune femme qui malgré ses allures de guerrière et de sorcière possède quand même un petit cœur sensible. Cette jeune femme qui semblait ne rien comprendre à la situation actuelle. Perdue, seule.

« La situation est difficile j'en suis bien conscient Meg. On va faire un marché d'accord ? Bat toi mentalement pour supporter ce camp. Même si parfois tu croise des connards. Et moi je me battrais pour te protéger. »


Car au fond même si elle avait l'impression de l'être, elle n'était pas seule. Depuis le début il était là pour elle sans qu'elle s'en rende forcément compte. Il la voyait un peu comme sa disciple. Il l'avait ramenée au camp, il l'avait entraînée, lui avait filé des clopes. Ils ont passés du temps ensemble mais malgré ça elle sombrait de plus en plus. Malgré les nombreuses tentatives du lieutenant pour qu'elle maintienne la tête hors de l'eau elle a finalement coulée. Et ce soir ça a pété. Et ce soir il ne la laissera pas tomber comme certains aurait pu le faire. C'est peut-être son comportement du type qui veut toujours aider qui refait surface. Mais il préfère lui parler et lui changer les idées plutôt que dormir. Tant pis s'il est fatigué demain.

Et c'était tout de même assez mignon ce qu'il disait. Des connards elle allait en croiser. Peut-être même tout les jours si l'épidémie dure encore longtemps. Mais elle ne dois pas baisser les bras. Elle doit se dire que quelque part quelqu'un lutte pour sa survie, que quelque part quelqu'un affronte ces saloperies pour qu'elle puisse continuer à vivre. Parce qu'au fond et on s'en rend compte sûrement après été sur le front mais une vie est quelque chose de formidable, quelque chose d'inestimable qui peut disparaître en quelques secondes sans que personne ne puisse y faire quelque chose. Dans la situation actuelle Drew a le pouvoir de lutter pour elle.

Et après tout, il n'en a strictement rien à foutre si un jour quelqu'un lui reproche d'être trop gentil avec les civils. Si un jour quelqu'un lui reproche de faire passer les civils avant les militaires. C'est un comportement normal pour quelqu'un qui a vécu la guerre. Un comportement normal pour quelqu'un d’entraîné à vivre dans des conditions difficiles. Mais beaucoup semblent l'oublier. Lorsque la jeune femme reprit la parole, ce fut pour exprimer sa tristesse à l'égard du comportement qu'elle a eue avec le lieutenant. Un comportement encore une fois pas toujours sympa, mais légitime. Lui qui c'est excusé l'autre jour de l'avoir forcée à rejoindre le camp.

« Ce qui empêche ma vie de devenir impossible c'est toi, c'est vous. C'est le fait que chaque matin je me lève pour protéger des gens qui en ont besoin. J'ai pas envie que tu te prenne la tête par rapport à ton comportement avec moi, je t'ai forcé à venir ici et c'était pas cool de ma part. »


Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant rire légèrement. Une femme qui se confie est quelque chose de tellement beau. Il est vrai qu'encore une fois elle venait le voir au moment ou il est censé dormir. Mais au final c'est pas plus mal, ça lui fait du bien à lui aussi de voir du monde autre que ses collègues. Des gens normaux qui n'arborent pas un uniforme de l'armée, des gens qui ne se baladent pas avec des armes à longueur de journée.  Il suffit de remplacer la tente par une chambre et on en oublierait presque le contexte actuel et toute la merde qui rôde autour du camp.

« Et sincèrement je préfère t'aider plutôt que de savoir que tu déprime quelque part dans l'un de ces bâtiments. »


Impossible qu'elle ne croit pas ses mots. Aucun sourire moqueur ou joueur ne s'affichait sur le visage du lieutenant, il parlait d'une voix calme mais très sérieuse tout en regardant la jeune femme dans les yeux. On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme. Et son but actuellement est de toucher l'âme de Meg, lui permettre de changer non avec des actes mais bien avec des mots. Lui permettre de se battre mentalement face à tout ça. Et même si c'est plus facile à dire qu'a faire, Drew est sûr qu'elle ressortira de cette tente plus forte. Plus forte mais également plus légère suite à cette crise de larmes et de révélations.

Le lieutenant leva doucement ses deux mains pour les poser sur les joues de Meg. Essuyant le bord de ses yeux humides à l'aide de ses pouces, il approcha un peu son visage de celui de la jeune femme pour la regarder maintenant droit dans les yeux. Ils n'étaient plus qu'a quelques centimètres. Et c'est sans gêne face à la situation et sûr de lui qu'il prit la parole une nouvelle fois, ses deux mains toujours posées sur les jours de la jeune femme.

« Pense à moi chaque jours en te levant. Dit toi que tu n'es pas seule. Que quelqu'un malgré les connards fait tout pour te protéger. Et moi chaque jours je me lèverais en pensant à toi. En pensant à la personne que je dois protéger, celle pour qui je ne dois pas abandonner. »

C'était un peu la suite du marché qu'il lui avait proposé plus tôt. Ce même marché mais un peu plus élaboré. Et il espérait vraiment ne pas la faire pleurer suite à ces paroles, même s'il ne peut le nier elle était vraiment jolie à cet instant. Comme une petite fleur fragile que l'on voudrait protéger de la tempête. Comme un animal blessé que l'on prendrait sous son aile. Maintenant au moins elle sait qu'elle peut compter sur le militaire lorsqu'elle a un coup de blues ou qu'elle a tout simplement envie de parler. Car ce soir il l'a accueillie sans la juger.

Pourquoi ne pouvait-il pas se contenter d'écouter son cœur. Pourquoi n'osait-il pas agir comme il le souhaitait, pourquoi restait-il la comme un con ses deux mains posées sur les joues de Meg. Pourquoi l'avait-il prit dans ses bras, pourquoi lui parlait-il ainsi. Des dizaines de questions apparurent dans la tête du lieutenant comme pour le déstabiliser, comme pour le pousser à agir. Comme si ces mots ne suffisaient pas.

« J'en ai rien à foutre de ce que peuvent penser mes collègues. Je ne te laisserais pas partir maintenant. Pas dans cet état. »

Comme animé par sa propre volonté son visage s'avança un peu plus de celui de la jeune femme. Et avant même qu'elle ne puisse répondre aux derniers mots du lieutenant, les lèvres de celui-ci se posèrent contre celle de la jeune femme. Retirant sa main gauche et laissant seulement sa main droite sur la joue de la jeune femme. Jamais il n'aurait pensé agir de la sorte avec elle. Mais visiblement elle venait de toucher le lieutenant au plus profond de son être. Elle venait de marquer en lui cet instant au fer rouge. Un baiser pour la rassurer, un baiser pour qu'elle se taise. Un baiser pour lui prouver qu'elle n'est pas seule.
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Re: I'm alive, and I'm not alone

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