Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 4:29


Lysbeth Wyathan
27 ans • Américaine • Bibliothécaire • Emerald Freedom

i've got a war in my mind

Excessive ? Moi ?! Non, pas tant que ça. Je ne vois AB-SO-LU-MENT pas de quoi on parle. Quoi ? MAUVAISE FOI ? Non mais dis donc ! .. Bon, d'accord, puisqu'il paraît que toi et moi, nous allons être intime, vaut mieux que je sois honnête. J'avoue, je suis un peu du genre à en faire trop. Des réactions parfois démesurées, pour bien traduire mes émotions. Et oui, il arrive que je campe sur mes positions, même si j'ai tort. IL ARRIVE, OUI ! Et il arrive que j'me mette à crier quand ça ne va pas comme j'le veux. Mais j'suis pas une chiante pour autant. J'suis même plutôt agréable à vivre, dans l'ensemble. On dit souvent de moi que j'suis un petit rayon de soleil, que j'inspire le sourire, avec mes conneries improvisées et mes expressions.. bizarres. Ou mes grimaces. J'adore rire, c'est vrai. Même si je dois me tourner en ridicule. Enfin, pas trop, quand même. J'ai ma dignité, je l'aime, et je déteste qu'on se fiche de moi ! Ca me rend hargneuse. Et.. je peux mordre. Non mais c'est arrivé que deux fois !

Comme tu le vois, avec moi, tout part dans tout les sens. C'est pour ça qu'on m'aime, j'arrive et je chamboule tout. Je tiens difficilement en place, comme une boule d'énergie qui cherche le chemin le plus improbable et aléatoire. Sauf quand je suis sur un piano, ou devant une feuille avec une plume. Là, je deviens la fille calme et posée des moments sérieux. Ouais, parce que je sais l'être aussi. Parfois il le faut.

Comme tout l'monde, j'ai vécu des choses qui laissent des cicatrices. J'ai réussi à m'en relever, mais y a parfois un moment où je m'isole, et où j'tire une tronche d'enterrement, avec les larmes aux yeux. C'est rare aujourd'hui, mais je suis très émotive. D'ailleurs, tout cette histoire, ça me fait horriblement peur. J'aimerai être l'héroïne que j'suis dans mes récits, mais.. je ne sais pas me défendre, et j'ai beaucoup de mal à garder mon calme devant le danger. J'essaye de bluffer, parfois ça marche, parfois.. ça marche pas. Surtout face aux Eddies. Ces choses qui étaient autrefois des gens, comme nous, et qui aujourd'hui sont des fous cannibales. Ces choses là me font..  horriblement peur !

Je suis finalement plutôt réservée sur certaines choses, au début. Il faut que je me sente à l'aise avec la personne pour me lâcher. Sinon, je reste assez fermée, même si je ne peux m'empêcher de faire une grimace ou l'autre. J'suis secrète sur pas mal de choses de mon passé. Mes parents.. ça je n'en parle pas facilement. Pour le reste, je me fais facilement avec les gens. J'ai le contact facile.

Oh et.. crois pas que c'est parce que je te parle que t'as une touche. Rêve pas. Tu n'as aucune chance avec moi. Prépare toi à avoir mal si t'es assez con pour essayer !


and blood on my hands

On dit de moi que je suis jolie. Et.. je veux bien le croire ! Haha. J'aime me mettre en valeur, même si aujourd'hui c'est compliqué. J'ai gardé une petite trousse de maquillage, qui commence à un peu me faire la tronche. Pour les vêtements, c'est compliqué. Les temps sont durs et porter une petite robe noire, c'est dans les rêves. Je m'habille de ce qui me tient au chaud. Même si ce n'est pas joli. Pour les chaussures, c'est pareil. Et puis.. c'est pas si mal.. dans le fond, je portais ce genre de trucs quand j'avais 16 ans. Mon dieu. Je portais ça.

Oui, on en vient à mon physique. Roh !
Cheveux auburn, que je garde long. Souvent avec un bonnet sur la tête quand il fait froid. Sinon, un bandana noir. J'adooore les bandanas ! De grands yeux verts, une bouille de gamine espiègle, bon, je suis irrésistible, c'est plus simple. Je ne suis pas très grande. Difficilement 1m65. Le sport c'est pas mon truc.. Et euh.. je suis assez mince. Donc non, je n'ai pas les formes les plus généreuses de la côte ouest. Donc inutile de me reluquer comme ça.

Quand on m'a récupérée, j'avais pas grand chose avec moi pour me défendre. Déjà, les armes à feu, je n'y comprend rien, je n'aime pas ça, et... en plus je n'en ai pas trouvée. J'avais juste un couteau de cuisine ( Plutôt aiguisé, donc attention aux remarques, mh ? ) et euh.. une hache. Une énorme hache ! Du genre la magnifique hache absolument PAS rouillée, qui brille avec sa hampe PAS craquelée et qui donne VRAIMENT l'impression d'être assez solide pour vous faire mal ! Mais mal ! ... Oui bon, c'était une vieille hache pour couper des bûches, récupérée plantée dans une souche. Je ne sais pas m'en servir, sauf pour faire des moulinet aléatoires en espérant faire peur et, peut être, toucher la tête d'un Eddies.

Je.. ne sais pas me défendre. Je mise plutôt sur la ruse pour m'en sortir quand ça barde. Ben non, j'suis pas un mec viril moi ! La fuite, c'est la vie ! Et si je dois vraiment faire mal à quelqu'un ou quelque chose, je vais éviter la confrontation directe, et plutôt trouver une solution sournoise.

J'avais une voiture. Mais. Euh.. ouais. Mais.

a storm is coming



1988, 4 juillet, 11h32. Cité des anges, Californie.

Car il faut bien un début à tout. Je viens de débarquer dans ce monde. Je viens tout juste de naître, et étrangement, je ne pleure pas. Ce qui n'est pas le cas de ma mère, ou devrai je dire, ma génitrice. Oh, excusez moi, je me présente. X, fille non désirée d'une mère trop jeune, créée lors d'une soirée étudiante trop arrosée, avec l'aimable participation de mon père, qui figure parmi ses nombreux partenaires.  De ce qu'elle dit, je suis là pour la faire chier.
L'infirmière me propose aux bras de maman, mais ils restent clos. Je pense qu'elle m'aurait tout simplement pondu dans un égoûts et bon débarras, si elle n'avait pas eu peur des complications. Qu'importe. Je n'ai pas de nom. Ni de prénom. Enfin, si. Il y a bien ce prénom que l'on m'a donné afin de m'identifier, au milieu des autres rejetons. Veuillez donc désormais m'appeler Jill.
C'est un excellent départ dans la vie, n'est ce pas ? Une signature plus tard, et me voilà libre. Je n'ai plus rien à voir avec cette femme. En échange, j'ai le droit à une valse d'infirmières pour s'occuper de moi. Bref, ici, à Los Angeles, je commence mon aventure.

Après les infirmières, ce sont des couples qui viennent valser devant moi. Certains sont vieux, d'autres bizarres, et pour la plupart, ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Un couple s'intéresse un peu plus à moi. Ces gens là on l'air cool. Mais une décision d'un pauvre con au tribunal fera tout capoter, à cause d'une histoire de revenu.
Pas de famille. Je suis pupille de l'état.

1995, 7 mars, 15h03. Cité des anges, Californie.

J'suis une gamine. Tout ce qu'il y a de plus.. difficile. J'sais pas si je suis atteinte de maladie à vous faire dresser les poils sur les bras.. Mais ce que je sais, c'est que je suis particulièrement maline et particulièrement timbrée. Les deux associés, je vous prie de croire que malgré mes allures de petite fille modèle, je suis une plaie. Tout est bon pour piéger les autres ! Je suis infernale, c'est ça, leur terme. Pourquoi ? J'en sais rien. J'suis pas vraiment un méchante. J'ai juste besoin que l'on s'occupe de moi. Ici, dans l'orphelinat, on est tous dans la même merde. On a tous notre façon de se faire remarquer. Certains ne parlent pas, d'autres ne mangent pas, moi je fous un royal bordel !

On est plutôt bien, ici. On a de la bouffe, à boire, un toit, un lit, et toujours quelqu'un pour s'occuper de nous. Mais on rêve tous d'autre chose. Un père avec un boulot lucratif, une mère aux cheveux blonds bouclés qui cuisine comme une reine, un labrador nommé Timmy qui va chercher la balle, une belle grosse bagnole pour mettre en valeur la magnifique maison familiale, avec un jardin enorme, une piscine, un barbec.. Mais y en a peu qui ont la chance d'avoir ça.

La gouvernante hurle mon nom. Lysbeth ! Mh oui, je ne me nomme plus vraiment Jill. La gouvernante a choisit de m'appeler.. Lysbeth. J'aime ce prénom, pas vous ?
Je me pointe rapidement, comme toujours. Et là, je vois un grand gars aux cheveux parfaitement coiffés, le regard brillant, tenant la main d'une blonde bouclée. Maria - la gouvernante - me laisse seul avec eux, un moment. Ils ont l'air détendus comme un couple d'ados qui vont s'embrasser pour la première fois.  Ils me posent des questions débiles. Genre est ce que j'aime le chocolat ? Est ce que j'ai envie d'en manger dans leur grande maison et de les appeller mes parents ? Sincèrement j'en sais rien, j'les connais pas moi. Mais rien que pour le chocolat j'vais dire oui. On verra après.


2000, 4 juillet, 11h45. Cité des anges, Californie.

J'ai douze ans aujourd'hui, paraît que c'est spécial, paraît que ça se fête. J'vais pas dire non, moi. Entre la fiesta, les cadeaux, le coca et le " premier pas sur la route " comme le dit papa, y a de quoi s'amuser. Et puis, c'est un peu drôle quand on est une fille adoptée de fêter son anniversaire et la déclaration d'indépendance le même jour.
Moi ? Ouais, j'suis heureuse maintenant. J'suis devenue une gamine comme les autres. Vous vous souvenez du chien, de la grande maison, du barbec'.. Ben voilà, j'ai ça. J'vais pas me plaindre, j'ai eu de la chance sur ce coup là. J'ai pas eu un départ d'enfer, mais j'crois que je rattrape le coup. A l'école, j'suis plutôt du genre à être la chef. J'suis toujours du genre sournoise avec mes pièges. J'suis pas vraiment la meilleure élève de la classe, mais j'me débrouille, enfin, je fais juste ce qu'il faut pour réussir. Pas plus, pas moins.
J'apprends à jouer du piano aussi. J'adore ça.. c'est tellement classe !

Mais plus ça va, plus je comprends que je n'suis pas vraiment à ma place ici. J'ai l'âge de comprendre qui j'suis. Celle que je suis. Et j'ai beau adorer mes parents adoptifs, j'reste quand même une batarde qu'on a larguée en route. J'le montre pas à Carl et Elena, j'ai pas envie d'leur faire du mal et dans le fond, j'suis bien avec eux. Mais ma tête est ailleurs. Ca fait quelques temps que je m'évade, en lisant des livres, en regardant des films, en jouant..  Et surtout en écrivant. J'ai voyagé dans d'autres univers, à travers mes histoires ! J'ai sauvé des mondes moi ! Je suis une princesse galactique chevauchant un poney marrant, armée d'un sabre laser jaune et d'un pistolet blaster à bulles ! J'écris tout ça dans un journal. Je suis la seule à en connaître l'existence.


2004, 24 juin, 19h42. Cité des anges, Californie.

Mon coeur va exploser. Il va explo... ca y est. Il a explosé. Comment ça, qu'est ce qui m'arrive ? Vous ne voyez pas le beau gosse, là ? C'est Irvine, et c'est moi dans ses bras ! Ouais, j'vous jure, mon petit copain ! C'est le capitaine sexy de l'équipe de basket. J'en ai de la chance. En fait, c'est vraiment pas la première fois que je me rapproche d'un garçon. Mais là, il se passe quelque chose.. C'est plus qu'un simple baiser. Je brûle, mon coeur explose encore. Ma tête aussi. Je meurs de soif. J'ai un truc dans le ventre qui me rend dingue et le pire de tout, c'est que cette fois, je ne vais pas pouvoir prendre l'excuse du sabre laser pour expliquer la présence de la bosse, là, entre ses jambes.
Nous sommes dans sa chambre. Nous sommes dans son lit. Et je vais tirer un voile sur cette scène, car cela devient trop intime. C'est ma première fois. Et j'ai pas envie de partir. J'ai plus envie de rejoindre les autres mondes. Pas sans lui. C'est ça, l'amour ?

Les jours passent. Les semaines. Les mois. Je ne touche plus à mon journal. Je le laisse où il est. Ca reste de bons souvenirs, mais.. Il est temps d'entrer dans la réalité. J'ai 16 ans maintenant. J'ai une vie à commencer. J'ai tout pour réussir. Une bonne tête, une bonne bouille, une bonne famille, un beau copain. Je me rend compte maintenant comme ça a été difficile pour mes parents de m'accueillir, de m'aimer comme la fille qu'ils n'auront jamais. ALors je fais tout pour les rendre fier de moi. Je donne le maximum au lycée maintenant.


2006, 07 juillet, 22h07. Cité des anges, Californie.

Je suis une femme ! Enfin, une jeune femme.. Mais je suis responsable de mes actes maintenant. Je n'ai plus touché à mon journal depuis deux ans. Bien trop occupée avec mon piano, mon copain, et mes études. J'sais pas encore vraiment où je vais aller, mais je vais faire de grosses études. Les sciences économiques, les affaires, j'ai envie de jouer, de vivre avec l'argent. Comme papa. Et il est en fier. Irvine, lui, préfère les choses simples. Comme le sport et la mécanique. Honnêtement, je l'aime. Mais il n'est pas ambitieux. S'il ne vient pas avec moi, ce sera finit. Oh, c'était une belle histoire. Mais la distance et moi, ça fait trouze. J'lui ai pas dit encore. On verra.

Ce soir, je suis tranquillement assise sur un banc, juste devant chez moi. Irvy n'est pas là. Je suis libre. Je m'allume discrètement une cigarette. Sale manie je sais, et j'ai pas envie que mes parents le sache. J'me met à réfléchir à tout, à rien, souriant. J'ai 18 ans, et toutes les portes me sont ouvertes. Et soudainement, y a cette femme, fringuée avec des serpillères, avec ses cheveux hirsutes et le regard qui empeste l'alcool. J'la vois venir vers moi, elle va sûrement essayer de me taxer une clope.


" JILL !! "

Quoi ? C'est qui Jill ?

" JILL ! C'est moi, ta mère. "

Oh putain. J'en ai le bec cloué, et pourtant assez ouvert pour faire tomber ma clope. Evidemment, je me brûle la cuisse. Je me redresse, sautant loin du banc, comme une filette devant une araignée qui chevauche une souris. Le débris humain devant moi c'est ma mère ? C'est une blague ?

" Oh, je ne vous connais pas.. Je m'appelle Lysbeth. Pas.. Jill ? Euh.. Je crois que.. que vous vous êtes trompée de quartier ! Veuillez partir.. Laissez moi maintenant.."

Mais bien sûr.


" Oh tu m'é...écoute quand j'te parle ouais ?! "

La plus sublime des mélodies teintée de vodka. Une symphonie à la bassesse humaine.

" Je suis ta mère bor..del. Hips. T'es né l'quat'juillet pauvre nouille tu m'as foutu en l'air la fête.. !  Allez do..donne moi 20 dollars chériiie.. Faut que j'aille m'acheter une bouteille. "

C'est donc ça ? Ce truc qui m'a abandonné ? J'ai rien raté, c'est sûr.
18 ans. Pas d'explications, juste des reproches et une demande d'argent.
18 ans, et elle ne trouve rien de mieux que de venir me voir complètement bourrée.
Je ne comprend pas. Pour me retrouver, elle a dû fournir d'enormes efforts. Sûrement même surveiller le quartier. Elle se donne autant de mal pour... me demander 20 dollars pour boire ?


" CREVE !! JE V.. JE VEUX QUE TU CREEEEEEEEEEEEEVE !! "

J'ai hurlé, sans m'en rendre compte. J'ai hurlé  à m'arracher les cordes vocales. Ces mots là, ça fait des années qu'ils me trottent dans la tête. Des années que je me suis jurée de lui dire un jour, à cette  lâche. Sauf que j'imaginais le dire d'un ton calme et posé, avec un sourire franc et sympathique. Là, j'ameute tout le quartier. Ma génitrice recule d'un pas, choquée. Elle balbutie que je vais le payer cher, très cher. Papa, alerté par mes hurlements, me protège de son bras et appelle la police de l'autre main. Payer cher.. Ces mots me font trembler, je ne sais pas pourquoi. A ce moment là, je n'ai qu'une envie. Tuer ce monstre.
La police arrive vite, normal dans un quartier de riche. Ma génitrice est emmenée, l'incident est clos.


" Je suis.. désolée.. d'être née de ça. Je suis désolée de.. pff.. "

Ce sont les derniers mots que je dis à mes parents. Je rentre et m'enferme dans ma chambre. J'ouvre mon journal.


2007, 16 juillet, 17h06. Cité des anges, Californie

Ma première année de science économique s'est écoulée. Je ne suis plus avec Irvine. Mes études sont ma priorité. Je veux réussir ma vie. Être une femme importante. Je suis rentrée à la maison pour les vacances. Besoin de voir mes parents, de me sentir chez moi, avec eux.
D'après ma mère, il y a eu quelques incidents avec ma génitrice. Des insultes et des dégâts matériels. D'après ses dires, cette folle réclamait de l'argent pour.. ma " vente ". Charmante hydre.

Ce soir nous organisons un barbecue chez nous. J'ai invité mon ex, j'ai pas été cool avec lui. Il me manque. Tout les jours quand je suis là bas, Il me manque. Je suis partie pour lui acheter un cadeau, une magnifique montre, pour le rendre encore plus séduisant. J'ai tellement envie qu'on se remette ensemble.

Je reviens à la maison, et mon sourire se fige. Des gyrophares, des sirènes, police et ambulance, dans mon quartier. Devant chez moi. Mon coeur est arrêté. J'ai peur, car je  sais déjà, avant de voir. Je sais ce qui s'est passé. Mes yeux brûlent et je tremble. J'ai l'impression d'assister à une scène, je ne suis plus moi même. La porte d'entrée est défoncée, offrant l'accès aux policiers. J'avance lentement, montant les marches, je rentre chez moi, fixant ce draps blanc recouvrant quelque chose sur le sol. Il y a du sang. Une marre de sang. Un policier m'interpelle, machinalement, je lui décline mon identité. Et machinalement, il enlève son képi. J'ai l'impression de flotter au dessus du sol. Pas besoin de voir le visage sous le drap, je reconnais ma mère. Une larme coule sur ma joue.

" Maman.. C'est quoi tout ça.. ? "

Plus loin, un deuxième drap. J'avance à travers le salon, regardant le canapé renversé, percé d'un trou plus gros que le poing d'un homme. Je m'arrête, devant le deuxième drap. C'est mon père. Une deuxième larme coule..

" Je suis désolée papa.. Ils n'avaient plus de brochettes.. comme tu aimes. "

Je cligne des yeux, esquissant un léger sourire désolé. Je cherche le troisème drap que je redoute, m'arrêtant sur les giclures de sang qui tapissent les murs. Puis sur une fenêtre brisée. J'avance encore, perdue. Je me sens complètement vide. Comme si je n'étais plus une personne, mais un simple ballon gonflé d'helium, déambulant dans la pièce au gré des courants d'air.

" Lysbeth..? "

Cette voix derrière moi, c'est Irvy.. Il n'est pas sous un drap. Je sens la vie revenir en moi, chaude et forte. Je me retourne et je la vois. Il est accompagné d'un policier. Il ouvre les bras et je fond sur lui, comme s'il était la seule chose qui pouvait encore me retenir sur terre. Je souffre, d'une blessure qui ne se refermera jamais. Mais ses yeux verts qui me fixent, ses lèvres qui laissent échapper le murmure d'un je t'aime, me donnent assez de force et de courage pour affronter un lendemain bien triste.

" Ca va aller Lysbeth. Je.. suis là. "

Irvy et les flics me racontent l'histoire que j'aurai préféré ne jamais entendre. J'ai payé. Elle l'avait promis. Ma génitrice est entrée chez moi, armée d'un fusil à pompe. Elle a tiré dans le tas, et flingué mes parents. Irvy a réussi à se cacher dans le jardin. D'après lui,ma génitrice a essayé de me retrouver, fouillant la maison, jurant vouloir ma peau. Quand les flics sont arrivés, alertés par le voisinage, elle a ouvert le feu. L'un d'eux lui a tiré une balle en pleine tête. Il me montre le troisième drap, que je n'avais même pas encore vu. Je le regarde, fixement. Comme on regarde la merde qu'un chien errant vient cordialement déposer sur votre partie du trottoir, avant de repartir, la langue pendante. Tout est arrivé en même pas 15 minutes. Un quart d'heure américain, durant lequel j'ai presque tout perdu.

Je répond aux question, me laissant aller auxlarmes qui me submergent. Quand tout est finit, j'embarque mon journal et quelques affaires. La famille d'Irvy m'accueille, pour quelques temps.
Quelques mois, peut être. Assez de temps pour revoir toutes mes priorités. Je change. Je ne reprend pas mes études. Cette vie là ne m'intéresse plus, maintenant. Je préfère la simplicité..
Je revend la totalité des biens de mes parents. Une bien belle somme, mais que vaut elle donc, face à un tel drame ?


2013, 13 février, 16h07. Cité de la pluie, Washington.

C'est bien loin de la cité des anges que ma vie continue, ici à Seattle, depuis cinq ans maintenant. Grâce à l'argent de mes parents, j'ai acheté une maison, juste à l'extérieur de la ville. Je me sens bien ici, loin des souvenirs noirs qui me hantent encore, pourtant. Ma vie est plutôt calme, en compagnie de mon cher et tendre Irvine. Nous allons bientôt nous marier, enfin ! Il m'a enfin fait sa demande, il y a un an.
Je travaille depuis trois ans dans une bibliothèque. Le reste du temps, j'écris, je joue du piano, je donne même quelques cours. J'ai bien changé.. je ne sais pas où est la jeune fille ambitieuse que j'étais autrefois. Sûrement morte avec mes parents. Mes rêves de grande femme d'affaire se sont envolé. Je suis bien plus fragile aujourd'hui. Je dois l'avouer.. Me reconstuire après la perte de mes parents est difficile.

D'ailleurs, c'est ce que me reproche mon cher Irvine, dans la lettre qu'il a laissé pour moi, sur la table. J'ai bien remarqué l'absence de ses affaires en rentrant aujourd'hui. Ses mots sont de simples excuses qui accusent. Des mensonges. La traîtrise et la tromperie. Il me dit ne plus supporter de me voir au fond d'un goufre sans essayer d'en ressortir. Qu'il a besoin du soleil rayonnant que lui inspire sa nouvelle vie, dans des bras qui ne sont pas les miens. Je ne fais qu'une boule de sa lâcheté. Je l'abandonne dans un coin de ma caisse à brouillon. J'y met le feu.



2013, 24 juin, 17h08. Cité de la pluie, Washington.

J'ai bien passé quelques temps à me morfondre, dans les bras d'amies presques sincères, d'amis à moitiés intéressés, avant de comprendre que dans ses paroles assassines, Irvine avait raison. Je n'étais plus que l'ombre d'une femme. Une âme en peine qui survit au lieu de vivre. Je n'étais plus celle qu'il aimait autrefois. Il m'a fait mal et je le hais pour ça, mais il m'a ouvert les yeux, au final. A son sujet, je suis en train d'avoir ma vengeance, alors qu'il est revenu me voir.

Je suis en train de lui expliquer, avec le sourire aux lèvres, que je ne suis pas un moulin. Que venir avec un grand sourire pour me récupérer est un rêvequ'il ne peut pas se permettre. Je lui annonce que mon coeur s'est définitivement fermé à lui, que je garde notre passé comme un roman que j'ai tant aimé, mais qui n'aura jamais de suite, car la fin a été écrite. Je me lève, et je lui fais mes adieux. Je ne vais jamais le revoir. Et c'est tant mieux.

Une nouvelle vie commence aujourd'hui, pour moi. La vie d'une femme qui ne vit plus dans l'ombre de peur de voir le soleil la brûler. J'ai décidé de rattraper le temps perdu, quand j'étais restée enfermée dans mes silences. M'amuser, enfin. Redevenir la fille pleine de joie de vivre que j'étais, car après tout, je suis encore jeune ! Aujourd'hui, je m'accorde bien des folies !

on the highway to hell



2015, 26 octobre, 09h16. Cité de .. Je ne sais même pas.

Voilà quelques jours que nous nous sommes enfermées dans cette maison. Je suis morte de trouille... Ces choses me.. me foutent la trouille ! Elles sont immondes ! Elles.. puent ! C'est horriblement dégueulasse, comme des araignées mais en pire.. ! Je vais essayer de me calmer..
Hum.. On s'est retrouvées ici après notre fuite, hors de notre première planque. C'était chez moi. J'étais restée chez moi tout ce temps oui.. J'avais largement de quoi tenir avec toutes mes conserves, ma cave remplie de bouteilles d'eau - j'adore boire de l'eau ! - et mes pots de nutella. On y a passé 10 jours, peut être plus, peut être moins. Et on pouvait tenir encore deux bonnes semaines. On était que deux.. Meg, une amie proche, et moi.

Le problème c'est quand je me suis mise à hurler à cause d'un de ces tarés dont ils parlaient partout, dans le jardin. MON JARDIN ! Ils disaient que tout était sous contrôle, que ça ne devait pas sortir des points de contamination ! Que c'était une PUTAIN de bonne idée de rester planqués chez soi ! Un PUTAIN de foutage de gueule ! ... Bref j'ai hurlé. C'était aigu, strident, long, chiant, et répétitif. Je n'y peux rien, c'est.. une phobie. C'était la première fois que je voyais une de ces choses déambuler de mes propres yeux, alors j'étais.. choquée. Meg' a bien essayé de me faire fermer ma gueule, mais je l'ai giflée, griffée, mordue, tout en hurlant encore qu'il fallait foutre le camp sur Venus. C'est loin, Venus. Elle a pigé que je ne me contrôlais plus, et j'lui dois d'être en vie aujourd'hui, parce que mes hurlements ont rameuté d'autres saloperies, qui ont brisés mes portes, mes vitres, ma télé, et ma patience.

... Bref, Meg m'a emmenée - En me portant sur son épaule pendant que j'agitais bras et jambes dans le vide, les yeux fermés - dans ma voiture. Elle a roulé pendant que j'essayais de me calmer, sous ses recommandations.


" PUTAIN MAIS T ES TARÉE DE GUEULER COMME CA ?! EN PLUS TU M'AS GRIFFÉE ! REGARDE CA JE SUIS MARQUÉE !! ILS ONT DIT QU'IL FALLAIT RESTER DISCRET ! T'ES AUSSI DISCRÈTE QUE KOURNIKOVA QUI SE FAIT TROUSSER PAR.. "

Et je préfère pas dire par quoi, j'ai honte. Je déteste le tennis. J'ai pleuré, en rigolant. Meg' s'est marrée aussi. Mais.. elle a pas évité la voiture abandonnée. Heureusement, elle ne roulait pas vite. La voiture n'avait pas grand chose, mais avec le boucan, on a eu la trouille de rameuter ces tarés encore. Surtout que j'avais encore envie de hurler, à être dehors comme ça.

... Bref, Meg ma plaqué la main sur la bouche et m'a emmenée dans une maison, au hasard. Une belle maison, avec un jardin, et une souche dans laquelle était plantée une vieille hache. J'ai pris cette hache, histoire de me sentir plus en sécurité. Et un couteau de cuisine aussi. Je ne suis pas ambidextre. Comme c'était plutôt calme - et douillet -, on a barricadé comme on le pouvait, et on est restée. Voilà comment on s'est retrouvées ici, aujourd'hui, enfermées, avec la certitude que les Eddies rôdent dans le coin.
Les Eddies, ce sont ces choses. Je les appelle comme ça pour les rendre moins effrayantes. Ca me rappelle un vieux groupe de musique qui utilisait une momie comme mascotte. J'écoutais ça quand j'avais 16 ans. .. Mon dieu.. J'écoutais ça.

On passe notre temps à la fenêtre, en espérant d'une, que ces saloperies se cassent et vite, car on commence à manquer de vivres ici. Ca serait donc bien d'aller chercher de la bouffe chez les voisins sans que je sois obligée de hurler en pleurant. Meg ne peut pas y aller seule car.. je risque de hurler en pleurant si je suis seule, aussi. Même si je fais de gros efforts et que j'arrive à me contrôler maintenant. Non, normalement je ne suis pas chiante, ni trouillarde. C'est juste que là.. Ces choses me foutent VRAIMENT la trouille.
Bon, et de deux.. parce qu'on aimerait bien être sauvées. On sait qu'il y a des camps de réfugiés, contrôlés par l'armée. On sait que les militaires sont présents. Même si je ne les aime pas d'ordinaire, là, je les aime tous.

Notre patience est récompensée ! Finalement.. un groupe de militaires avec un gros véhicule arrive dans notre zone. Je ne hurle pas pour signaler notre présence. J'écris un message au rouge à lèvres, sur une grande pancarte, au bout d'un long bout de bois. J'avais préparé mon plan à l'avance ! Je sors la pancarte par le velux, pendant que Meg' leur adresse des signaux avec une grosse lampe torche.


Hé vous ! S'il vous plait, lisez moi !


Ils ont lu. Ils arrivent ! Ils nous embarquent.. Nous sommes sauvées !


2016, 1er Février. Emerald Freedom, Apocalypse.

Nous .. survivons. Sous l'autorité des militaires. Ca fait quelques temps que nous sommes ici maintenant. Deux mois ? Trois ? Je ne sais même plus. C'est de plus en plus difficile. Le froid ne nous fait pas de cadeaux, non plus..
J'ai moins peur des Eddies. Normal, il n'y en a pas à moins de dix mètres de moi. Je me déteste d'avoir cette phobie, j'aimerai tellement être forte, comme dans mes histoires. Surtout que je n'ai jamais eu aucune phobie. Je l'avoue.. j'ai toujours eu du mal avec les araignées, les guêpes, et les serpents. Mais je n'ai jamais hurlé à cause de ça. Jamais.

Meg et moi sommes assez discrètes ici. l'ambiance militaire ne nous met pas à l'aise, mais au moins, on sent un semblant.. de sécurité. Nous nouons quelques liens avec d'autres survivants. Nous sommes tous dans la même merde maintenant..
J'sais pas combien de temps on va tenir comme ça. L'avenir n'est pas très clair.. Mais je ne perd pas espoir.



time to meet the devil

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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 10:14



bienvenue à Emerald Freedom

Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre au sein de Garfield High School !

Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.





Pour en apprendre un peu plus sur ton groupe, tu peux :

Découvrir la description de Emerald Freedom

Afin que ton intégration se passe bien :

• Poste ta fiche de lien pour trouver des copains ♥️
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !


N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons content de t'y accueillir !

Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD ♥️


Oh toi! Petit padawan de mon coeur. Hey you ! Please read me ! 1442386177
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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 13:02

Oh bah re-bienvenue Very Happy :smile6:
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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 14:26

Vite validé xD
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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 15:24

Oh bah merci !
* Câline Blake, Nara et Dwight ! *
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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 17:34

Ce bout de femme, graou. :smile42: Re-bienvenue :p
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Re: Hey you ! Please read me !

Lun 1 Fév 2016 - 19:35

Mici <3 !
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Re: Hey you ! Please read me !

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