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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 19:46

Rose...

Il la fixa, elle, assise sur ses genoux, en poussant un petit soupir. Son sac était prêt, ses affaires également, il allait prendre la tangente et probablement plus jamais revenir à Seattle de sa vie. Mais bon... Alors qu'il tenait le trousseau de clef de Rose entre ses mains et qu'il la regardait en même temps, la simple idée de s'en aller le faisait se sentir coupable. Pourtant, c'était clair qu'il allait pas s'installer éternellement ici. Qu'il allait pas y passer sa vie. Ils s'entendaient bien, tous les deux. Même mieux que ça. Pour la première fois depuis un moment, il se sentait à l'aise avec quelqu'un, et il avait clairement pas honte de ce qu'il était, quand bien même y'avait des zones d'ombres qui devaient y rester, et des secrets qui portaient bien leurs noms.

Mais même les bonnes choses avaient une fin, et pour Gary et elle, elle approchait à grand pas. Il avait trop tiré sur cette corde, et Joey n'avait pas manqué de le lui rappeler en lui passant un petit coup de fil. Rose était sortie, aller voir une copine qu'elle disait, en promettant un jour de la lui présenter. Mais il en avait jamais été question. Il avait pouffé sur le coup, un peu bêtement, parce que jouer au joli petit couple avec elle, ça lui permettait de se changer les idées et d'plus être l'affreux connard qu'il était au fond.

Sauf qu'on chassait pas le naturel comme ça.

Faut que je rentre.

Il serra le trousseau de clef dans sa paume avant de prendre une profonde inspiration. C'était vraiment trop con. Elle avait fait un pas vers lui, un pas de géant, et lui, il la repoussait pour une connerie. Mais bon... Il avait pas vraiment le choix, et au fond, il était vraiment temps qu'il s'en aille.

C'était bien l'temps que ça a duré, souffla-t-il avec sincérité en se permettant de lui dérober un baiser.

Il se redressa de sur son siège, avalant la distance jusqu'à ses affaires pour s'habiller comme prévu. Son casque au coude, il baissa les yeux avant de revenir vers elle finalement. Gary n'avait jamais été doué pour dire au revoir. C'était trop con, ça. Il était du genre à jamais rien dire dans le genre parce qu'il en voyait pas l'intérêt. Là, c'était juste plus dur encore que toutes les autres fois réunies...

Merci.

C'était la moindre des choses. Il avait bousculé son emploi du temps pour quelques heures, il en avait trop fait. Tirer sur cette corde aurait été gonflé de sa part. Il posa ses lèvres sur son front avant de se redresser, et de prendre la direction de la porte. Et avant de la franchir, il ajouta simplement :

Et hésite pas à m'appeler si tu passes pas loin de Phoenix un jour.

D'un petit geste, un dernier, de la main, il referma derrière lui.


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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 20:08


Elle se sentait tellement con, là tout de suite. Elle s'était pointée tout pimpante avec sa super idée du siècle, pour retomber lourdement dans la réalité. Il partait, et sans doute qu'il ne reviendrait jamais dans le coin. Elle avait bien sentit un désagréable froid s'insinuer le long de son corps, mais s'était contentée de rester parfaitement muette. Un rapide "Ouais nan mais j'comprends t'en fais pas", jeté à la va vite alors qu'il venait lui piquer un baiser qu'elle n'avait pas pu esquiver.
C'était étrange, ce genre d'adieu. Elle avait eu mal en quittant Reid, parce que tout n'avait pas toujours été si noir, mais ... Là, les choses étaient différentes. Une espèce de petite déchirure interne, qu'elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de connaître. Ils ne se séparaient pas à cause d'une mésentente, bien au contraire. Ils se séparaient parce qu'il devait rentrer à Jackson.
Elle avait gardé les machoires serrées tout le long des adieux, et avait rapidement détourné le regard quand il avait tenté de poser un baiser contre son front. Elle n'avait pas été froide, ni même en colère. Juste... Déçue, dans un sens. D'avoir tenté de croire à quelque chose de purement irrationnel si l'on regardait bien.

Bonne route. Parvint-elle à articuler avec son éternel sourire en coin, tandis que la porte se refermait.

La minute d'après, elle même était sortie rejoindre Lara. Les soirées mondaines, les boîtes de nuit... La vie reprenait son cours purement normal, tandis qu'elle se prenait la cuite de sa vie comme une grande fille qui avait l'étrange sensation d'avoir une espèce de fêlure au coeur, alors que ça n'avait rien de logique. Mais toute ivre morte qu'elle était, elle avait au moins eu la capacité de dessoûler net en rentrant à l'aube pour croiser Philip planté en bas de son nouvel appart. L'avantage d'avoir un ex petit ami un brin possessif, c'était au moins lui permettre de penser à autre chose que le départ de Gary au moins. Une nuit à l'hotel, un brunch avec Lara, et les choses avaient pu se régler un peu.
C'était toujours mieux que rien quelque part.

*

Trois bonnes semaines au moins étaient passées. Lara avait finalement établi son domicile chez Rose le temps de se trouver un nouvel appart, son ex petit ami n'ayant pas apprécié que la mannequin le trompe avec le premier venu. Logique, et au moins, le double des clés s'avérait utile. L'hôpital, après avoir remarqué les absences de Rose au travail, et mettant ça sur le compte de ses problèmes personnels, avait finalement décidé de lui accorder deux bonnes semaines de congés, après qu'elle ait manqué de hurler sur un patient un peu trop exigeant à quelques minutes d'une intervention. Donc, la vie poursuivait son cours. Mais quel était la probabilité pour que la blonde ne se pointe un soir les yeux brillants, alors que Rose était avachi sur le canapé à regarder un énième épisode de Sex and the City en s'enfilant un pot de glace au beurre de cacahuète avec la pire idée du siècle ?

Probablement zéro.

Tu devinera jamais qui m'a appelé.
Non.
Le mec, le blond là, typé biker ! Il veut que je passe quelques jours chez lui, et comme on sait jamais si c'est un dangereux psychopathe, tu m'accompagnes ! T'façon t'es en vacances, et ça te fera du bien une virée entre copines nan ?
Hm.. Nan ?
Allez ! J'suis sûre que c'est cool Phoen...
Si tu termine ta phrase tu vas finir avec cette cuillère à café dans le...
Mais ça va, c'est pas pour autant que tu vas recroiser ton ténébreux là ! C'est grand comme ville !
Moi vivante, j'me pointe jamais là-bas.

*

Lara allait très certainement mourir dans d'atroces souffrances quand elle reviendraient de Phoenix, mais elle devait au moins admettre qu'elle lui devait une fière chandelle. Ce fût les allées et venues incessantes de Philip au pied de l'immeuble qui achevèrent de la convaincre que se barrer ailleurs quelques jours ne lui ferait pas de mal en fin de compte. Et comme elle s'y était attendue, Jackson était vraiment un endroit pourri et paumé. Son portable en main, elle avait longtemps hésité à envoyer un message à Gary mais au final... Pour quoi faire ? Se pointer l'air de rien recommencer quelques jours et se barrer ? C'était peut-être pas la meilleure solution du siècle non plus.
Elle s'était contentée de suivre Lara à l'hotel pour se doucher, avant de la rejoindre dans un bar une petite heure avant que son nouveau mec du moment ne la rejoigne. Tout se passait plutôt bien en fait à ce moment là, tandis qu'elles tentaient de faire un billard. Du moins jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre sur un type qu'elle ne connaissait que trop bien pour avoir passé plusieurs avec lui dans plusieurs positions et situations différentes.
Sans doute eut-elle le réflexe le plus con du monde en tentant de se cacher derrière ssa canne de billard, avant de finalement estimer que sortir en furtif serait une meilleure idée.

Rose ça va ?
Non. Non, non non. Tu m'as pas vue, je suis pas là, je suis invisible. Bonne bourre avec ton biker, et je me tire de là pronto. Chuchota t-elle au bord de la crise cardiaque en attrapant sa veste et son sac, tentant de s'enfuir du bar enfumé le plus discrètement possible.

Ou pas. Mais avec un peu de chance, Gary ne reconnaîtrait pas si dos, ni sa manie de se balader en talons n'importe ou. Faire semblant d'aller juste fumer une cigarette, et se tirer de là en vitesse pour ne pas se faire passer pour la femme la plus stupide du monde.

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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 20:16

Il était rentré à Phoenix et toute sa vie lui était revenue dans la poire d'un seul bloc. C'était con, hein, mais ça lui avait fait tout drôle. Il avait mis quelques jours à se réhabituer à l'ambiance de la bande de motards qu'il fréquentait, et même Graham avait trouvé sa louche. Gary avait eu droit à une discussion avec le vieux, sur ce qu'il s'était passé durant son petit séjour à Seattle. Rien de folichon, le motard lui avait touché deux mots sur la jolie hispanique qu'il avait rencontré là-bas, que ça s'était bien passé, Graham s'était enthousiasmé deux secondes tout au plus à ce propos avant de lui demander de se concentrer ou de l'épouser pour la ramener ici.

Il avait fait l'un, sans faire l'autre. Il n'avait pas eu de nouvelles de Rose, pas une seule, pas un message. La première semaine, il avait hésité à lui laisser un petit texto, un truc à la con, mais c'était abstenu. Les semaines suivantes, il avait relégué ça au second plan, et avait fait une croix simplement dessus parce que ça valait pas le coup de s'épuiser à y penser.

Tout du moins, c'était ce qu'il avait cru, jusqu'à ce que Joey le sorte de chez lui un soir, tout content de lui annoncer une grande nouvelle soit disant. Dans son blouson en cuir, le sourire scotché sur les lèvres comme à son habitude, il était rentré dans la piaule de Gary sans taper, et en gueulant à moitié :

Ça va être une soirée énorme mon gaaars !
Hm.
Tu te souviens de la jolie blonde que je m'étais choppé à Seattle...
Ouais.
Bah j'l'ai invité à passer quelques jours parce qu'avec Judith ça va pas trop en c'moment puis elle était super ouverte d'esprit la nenette et pas jalouse pour deux sous donc ça tombait bien...
Ahun...
Et du coup, elle s'est pointée, la bouche en cœur, et j'l'aime bien c'te nana, j'te jure, elle est cool.
Super.
Ramène toi copain, elle a ramené une copine, ça va être troooop bien !


Sur l'instant, Gary ne l'avait pas vraiment écouté, mais en se ramenant au bar, et en rencontrant la fameuse nana dont Joey lui parlait tant, il aurait mieux fait. Grande, blonde, il se souvint d'elle parce qu'il l'avait rencontré le premier soir, au bar d'Seattle. La beauté fatale sur ses échasses, au bras d'un avocat dans son costume trop cintré qui donnait l'impression d'avoir un manche à balai dans le fondement. Mais il se souvint surtout que ce soir-là, il avait rencontré Rose, et quand Joey lui annonça qu'elle s'appelait Lara, son sang ne fit qu'un tour.

Il se détourna d'elle comme un rustre, le cœur battant à tout rompre. Sans un bonjour, ni un merde, il avait scruté la salle avec l'espoir d'y voir la tête de la petite hispanique. Rose. C'était con, peut-être que l'amie que Lara avait ramené n'était pas Rose, hein. Peut-être qu'elle n'avait pas qu'une seule amie. Mais là, il y croyait trop, et s'il s'en retrouvait déçu, il était prêt à faire l'allé jusqu'à Seattle pour se satisfaire. Là, soudainement, les trois semaines passées lui remontèrent dans la gorge, et quand il croisa une petite silhouette tenter de s'esquiver vers la sortie, il se figea et lança à travers la pièce :

Rose?

La petite brune se stoppa, quand lui avala la distance vers elle. Il était fou. De joie, sûrement. Ce qui était trop bizarre et le laissait aussi trop perplexe au passage. Il allait exploser.

Qu'est-ce que tu fais là!?


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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 20:34


Tentative de fuite ratée. Elle aurait dû s'en douter de toute manière, au vu de sa discrétion habituelle. Mais si rapidement sans doute pas. Et le simple fait d'entendre Gary prononcer son nom lui fit l'effet d'une douche froide, alors qu'elle se retournait lentement vers lui. Elle était fort tentée de lancer un "non c'est pas moi! " et ss'enfuir en courant, en se doutant qu'elle ne ferait que s'enfoncer d'avantage dans sa connerie. Alors, à la place, elle préféra offrir son plus beau sourire en pivotant sur ses talons pour lui faire face.

Ah tiens... Salut !

Bonne entrée en matière, tandis qu'il se rapprochait d'elle avec l'air aussi largué qu'elle même pouvait avoir sur le visage. Ramenant nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille, elle hésita un court instant à sa question. Ce qu'elle foutait là. Sous entendu, sans doute, d'être ici à Jackson, et de ne pas avoir donné de nouvelles.

Heu bah je... En fait, j'ai suivi Lara ici parce qu'elle avait rencard avec son mec de la dernière fois, et comme j'ai eu des p'tits soucis à Seattle, elle à estimé que me foutre de force dans sa bagnole pour m'emmener ici était la meilleure solution pour prendre un peu l'air tout ça. Mais, j'allais t'appeler hein ! J'ai même commencé un sms.

Ce qui n'était en soi, qu'un demi mensonge. Elle avait commencé un sms oui, avant de le garder en brouillon, sans trouver le courage d'oser l'envoyer de peur de se retrouver face à un refus.

Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Elle tenta d'ignorer le roulage de pelle monumental de Lara se donnant en spectacle avec le type qui était entré en même temps que Gary, tandis qu'elle même tentait de savoir comment réagir avec son ami/amant/ex/colocataire, ayant l'impression d'être propulsée dans un virage à toute allure sans parvenir à trouver le frein à main. Son téléphone à la main, à la base pour tenter de montrer son ébauche de sms malgré ses doigts qui tremblaient légèrement, elle abandonna l'idée en ramenant son regard sur Gary, lui souriant timidement. Il était pile comme elle s'en rappelait. Et quand bien même elle était encore sous le choc, le revoir face à elle lui donnait envie de se jeter à son cou pour l'embrasser et mettre de côté les trois semaines sans nouvelles, tandis qu'une partie d'elle même sautillait de joie dans un coin de sa tête.

T'as l'air en forme, depuis la dernière fois. Fit-elle remarquer en réajustant son sac sur l'épaule, tentant de garder une attitude décontractée. Alors tu... vas bien ?

Qu'est-ce qu'on disait vraiment à l'homme dont on s'était entiché en quelques heures, ayant la sensation étrange d'avoir vécu un coup de foudre et que toutes ce conneries de destins et de karma que pouvait rabacher les films d'amour n'étaient en soi, peut-être pas totalement fausses ?
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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 21:19

Tu devrais pas être ici, réussit-il a articuler péniblement tandis que la brune le regardait déjà avec de gros yeux. Bon, c'était pas vraiment la bonne tournure de phrase, mais fallait pas s'attendre à mieux, il était un peu du genre à sortir les choses comme ça venait : J'veux dire, c'pas vraiment un endroit pour toi.

Il allait bien, tout ça, il était là parce que c'était son QG, et la nana que Joey avait fréquenté à Seattle, c'était la copine de Rose. Ouaip. Normal, tout allait bien. Enfin, Gary eut pas vraiment le temps de sortir tout ça qu'il attrapa Rose par l'épaule pour la tirer à lui quand Graam passa l'entrée du bar. Il y eut comme un silence, puis un éclat de rire à son arrivée, comme souvent lorsqu'il était là. On vint le saluer, lui parler, jusqu'à ce que l'homme, les cheveux grisonnant mi-long lui tombant en-dessous des oreilles, une barbe de plusieurs jours et une grosse veste en cuir, s'amena vers son protéger :

Alors les enfants, vous ramenez des amies ?
Graam, lâcha l'homme avec un petit rictus en coin, tenant la brune à côté de lui comme pour affirmer quelque chose.
Beau morceau Gary, ne manqua pas de dire son mentor.
Pas vraiment de ce genre-là. Le regard de Graam était parlant pour un type qui le connaissait comme Gary, et sans doute était-il en train d'y voir une belle marchandise.
Oh ! s'empressa-t-il de rajouter, s'inclinant respectueusement devant elle. Eh bien désolée mademoiselle, l'habitude des affaires.

Graam éclata d'un rire gras avant de se détourner d'eux. Est-ce que Rose avait capté ce qu'il venait de se passer ? Se doutait-elle qu'il trempait vraiment dans des trucs pas nets et que la prostitution faisait partie des plans de son mentor ? Peut-être qu'il aurait pu se mettre à rougir si le sang était capable d'irriguer son visage à l'instant. Mais c'était à croire qu'il s'était plutôt enfui très loin, très très loin.

Désolé pour ça.

C'était la moindre des choses après ce qui venait de se passer. Esquissant un bref sourire en coin, il vit que Joey et Lara étaient en train de se marrer, de plus en plus proche l'un de l'autre. Et le passage de Graam à côté d'eux n'y changea strictement rien alors que commençait entre eux une partie de billard qui finirait probablement dans le lit de Joey. Se raclant la gorge, il revint vers Rose. Voulait-elle sérieusement rester ici ? Pourquoi s'était-elle ramené, vraiment, au juste ?

Il avait un peu de mal à comprendre ce qu'elle foutait là en vrai. On suivait pas sa copine comme ça vers l'inconnu encore moins Phoenix, sans se poser des questions. Puis, p't'être qu'il était un peu vexé de la rencontrer comme ça sans qu'elle lui ait avant ça envoyé un message. Il avait pensé à elle, mais il avait jamais sérieusement songé qu'ils se reverraient si vite et de cette manière. Se raclant la gorge, il jeta un coup d'oeil à l'hispanique :

Si tu veux aller ailleurs, j'peux t'y amener.


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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 21:37


Elle ne devait pas être ici. Ah bah super. Elle avait plus qu'à prendre sa voiture et se tirer de là fissa pour la peine. Pas un endroit pour elle ? L'interne ne put s'empêcher de froncer les sourcils. C'était quoi, son style d'endroit alors ? Au moins se sentit-elle rassurée quand il la ramena vers lui, jusqu'à ce que la copie conforme de Dumbledore -mais un Dumbledore VRAIMENT pas net - ne se pointe en la traitant de beau morceau.

PARDON ?! Ne put-elle s'empêcher de demander avec son petit air offusqué, son accent à couper au couteau tranchant dans l'air alors que Gary parlait d'un genre, et que Dumbledore drogué se confondait en excuse avant de partir dans son coin.
Mais qu'est-ce qu'elle foutait là au juste ???

Attends attends... C'est quoi ça ?

Ca. Elle n'avait pas pu s'empêcher de pointer le vioque du doigt en posant la question, encore traumatisée par la chose. Depuis quand porter une robe et des talons faisait-elle d'elle une pute ?

Ce pendejo vient de sous entendre que je suis une prostituée, comme si c'était normal que... Enfin. Genre tu les fréquente... Souvent ?

Elle allait s'évanouir, voilà. Là, tout de suite. Son teint palît à vitesse grand V, alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de se dire que oui, Gary avait raison. Ce bar, c'était vraiment pas un coin pour elle.
Aller ailleurs. Oui, excellente idée. La meilleure de la journée, ne put-elle s'empêcher de se dire.

Ouais... Ouais, j'ai b'soin d'air là.

D'ailleurs, elle ne l'attendit pas pour sortir du bar et s'allumer une cigarette, aspirant la nicotine comme si elle était composée de crack, jusqu'à ce que son homme parfait qui semblait recouvert de zones d'ombres, ne se pointe dans son dos. Au moins, elle était calmée. Un peu. Soupirant un instant pour chasser la fumée qui s'échappait de ses lèvres, elle ramena une mèche derrière son oreille, avant de rajouter.

J'connais pas Phoenix donc pour l'endroit... J'crois que je suis obligée de te faire confiance. Mais, si on peut éviter un endroit ou on me demandera mon tarif à l'heure, j'avoue, ça me plairait bien.

Pour le coup, elle en rit sincèrement, de cette bourde. Parce que c'était bien la première fois que ça lui arrivait, et sans doute que le papi à barbe devait en avoir vu des vertes et des pas mûres. Mais bon, tout de même.

Du coup ouais. Me voilà. J'avais besoin de disparaître un peu de la surface de Seattle pour quelques jours. Des ennuis avec Philip. Mon ex. Ne put-elle s'empêcher de préciser, au cas ou il aurait oublié cette histoire depuis le temps.

Et puis, ça pourrait toujours donner un aperçu de son arrivée surprise dans un coin aussi paumé que Phoenix...
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Re: From the Stalls

Mer 30 Mar 2016 - 22:05

C'est mon patron, Rose.

Alors, est-ce qu'il le fréquentait souvent, la réponse était évidente. Oui. Tous les jours quasiment, certaines nuits complètes aussi, et ceux depuis des années. Il allait pas s'en cacher, c'était comme ça depuis qu'il était en âge de se souvenir et de choisir ou non de boire ou de se droguer. Le brun sentit en tout cas que sa compagne là était pas au mieux de sa forme, coincée entre la colère et une sorte de dépit mal assumé. C'était apparemment la première fois que ce genre de chose lui arrivait, et elle ne se fit pas prier pour sortir.

Gary fut coincé pour sa part entre l'appréhension et les rires. Se retrouver avec Rose après tout ça, ça avait un côté un peu bizarre qu'il connaissait pas, notamment parce qu'il pensait pas la revoir un jour, mais sa réaction outrée de fille de bonne famille avait un côté vraiment amusant, qu'il avait jamais vraiment connu. Parce que c'était pas son genre de fille à la base, fallait bien le dire. Il les préférait apparemment plus facile, et parfois payantes, m'enfin. Là, c'était Rose, c'était une autre paire de manche, et forcément, fallait pas la jouer pareil qu'avec les autres. Elle était au-dessus de ça, très loin au-dessus. C'était un autre monde.

Il la retrouva dehors, saluant ses amis qui le regardaient pour la plupart l'air de le féliciter d'avoir attraper un si beau poisson. Il en était pas peu fier, mais ça le gênait un peu que ses amis la fixent comme ça. C'était la sienne, quand même nan ? Puis c'était surtout pas un bout de steak qui vendait sa bouchée pour une dose, alors il savait pas trop, mais ça méritait presque qu'ils s'inclinent tous devant elle plutôt. Il exagérait ? Un peu. Mais seulement un tout petit peu.

J'connais pas non plus, avoua-t-il. Enfin, si, mais pas les quartiers qu'elle voulait voir. On peut tester les quartiers touristiques, souffla-t-il un peu dans le doute.

C'était sans doute un coin qu'elle préférerait voir plutôt que les bas quartiers près du fleuve, tout ça. Bref, un autre monde, et il allait falloir s'y faire. Etonnant d'ailleurs qu'elle accepte de bouger avec lui après avoir découvert ça. Jetant un coup d'oeil à l'intérieur, il vit que Lara avait pas trop l'air dépaysé, ou en tout cas, que Joey s'occupait bien de son intégration. C'était pas trop trop son truc, l'intégration, à Gary.

Mais bon, dès qu'il entendit parler de Phoenix, bien des souvenirs lui revinrent en mémoire. Philip, le type qu'il avait mis par terre d'un coup de poing, et qu'il avait terminé ensuite comme il fallait jusqu'à ce qu'on lui demande d'arrêter avant de se barrer. Evidemment, ce Philip là, y'avait pas de chance qu'il l'oublie vu leur rencontre. Le brun fronça les sourcils. Les parasites, c'était du genre obstinés en faite. Il s'en serait pas douté, il pensait qu'une correction aurait suffit, mais apparemment pas.

Qu'est-ce qu'il a encore ? grogna-t-il malgré lui, un peu en colère.

C'était bête de se mettre en colère, mais il aimait vraiment pas les imbéciles, allez savoir pourquoi, ça avait tendance à lui dresser les cheveux sur la tête. Il regarda Rose, et lui demanda :

T'as pas une autre tenue que ça ? Parce qu'en moto, c'est mort, j'te promène pas, faudra faire à pied.


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