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To ride on a horse is to fly without wings

Jeu 30 Avr 2020 - 0:35

Le retour du printemps était une bonne occasion de prendre l’air, et si possible pour la bonne cause ! Lorsqu’elle était sortie pour dégourdir les jambes d’Amarok, Akiko en avait profité pour faire quelques maraudes. Rien de trop entreprenant, mais jouer les éclaireuses bien en avant avec sa monture lui manquait. Elle veillait toutefois à rester prudente. Mais quel plaisir de pouvoir admirer la nature qui s’éveillait, les arbres qui retrouvaient leur ramure, les fleurs qui apparaissaient partout ? C’était toujours un message d’espoir et de renouveau, en dépit de toutes les épreuves. Le monde et la nature continuaient à aller de l’avant, immuables. La pluie était toujours de la partie, permettant à la végétation de croître. Pour les survivants, même si ce n’était pas le temps le plus agréable, au moins cela leur permettait-il de faire croître leurs plantations.

C’était en revenant d’une de ces sorties à cheval que la vétérinaire avait croisé Clint qui l’avait accostée. Ils avaient échangé quelques mots pendant qu’elle mettait pied à terre et conduisait sa monture vers les écuries pour s’en occuper. La discussion s’était rapidement orientée vers les équidés et les opportunités que cela pouvait offrir. Et de fil en aiguille, tandis qu’elle était en train d’étriller Amarok, la trentenaire avait fini par proposer à l’homme de lui apprendre à monter à cheval, puisqu’il semblait réellement intéressé par la discipline. Du moins, c’était ce qui lui avait semblé.

Ce jour-là, la jeune femme s’était rendue en avance aux écuries pour s’occuper de sa monture. L’étalon l’avait accueillie avec son enthousiasme habituel, les oreilles pointées vers l’avant et avec un hennissement de bienvenue. Quand elle s’était approchée, il avait farfouillé du bout des naseaux dans les poches de sa chemise à carreaux qui n’était pas sans rappeler celle des cow-boys. Avec un petit rire, elle en avait sorti deux petites carottes flétries qui avaient été oubliées au fin fond du garde-manger, mais qui feraient un heureux.

« Prêt à travailler mon beau ? Il va falloir donner le meilleur de toi-même pour aider Clint à débuter. Je peux compter sur toi ? »

En guise de réponse, l’appaloosa s’était ébroué tout en se laissant docilement mener hors du box pour le brossage. Dès qu’il fut attaché par la longe, Akiko lui donna les carottes avant de sortir sa brosse pour commencer à le nettoyer en attendant l’arrivée de Clint. Il ne devrait sans doute pas tarder.
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Re: To ride on a horse is to fly without wings

Sam 2 Mai 2020 - 21:12

Bien que Clint était un petit garçon de la campagne et des banlieues, d'aussi loin qu'il se rappelait, il n'avait jamais fait d'équitation. Enfin, peut-être avait-il monté à dos de poney une fois ou deux dans son enfance, dans une fête foraine ou quelque chose du genre, mais ça ne l'avait pas marqué au point d'en avoir fait une passion. Pourtant, depuis qu'il était au ranch, et ensuite au fort, il aurait dû avoir toutes les occasions du monde pour essayer cette discipline, mais l'entrepreneur avait été pris dans un projet, puis un autre, surtout depuis leur déménagement. Même les amitiés, le trentenaire avait eu du mal à s'en faire, car il dirigeait toute son attention sur la solidité de leur habitat à tous. Peut-être avait-il utilisé cette tactique pour oublier justement... Oublier qu'il était maintenant seul, entouré d'inconnus.

Lorsqu'il avait rencontré la vétérinaire ce jour-là, il était de bonne humeur, il avait eu l'impression qu'il était temps de découvrir quelque chose, et peut-être même tisser des liens plus solides avec les gens qui l'entouraient. Akiko avait été membre du groupe depuis aussi longtemps que lui, et pourtant il avait l'impression de si peu la connaître. Il s'était donc intéressé à ce qui semblait la passionnée, et elle l'avait invité à lui en montrer davantage. Il avait accepté, non sans avoir une once de nervosité vis-à-vis de ce qui pourrait lui sembler ridicule d'essayer à son âge. Isaac montait bien à cheval depuis des lustres, mais justement, il avait l'expérience. Heureusement, l'Asiatique le mettait en confiance. S'il y avait bien quelqu'un qui pourrait lui enseigner le tout sans jugement, c'était bien elle.

Il était apparu au bout du chemin, comme prévu. Après avoir réalisé une courte tournée du chantier, il avait pris le chemin des écuries sur un pas régulier et sous une nervosité un peu plus grandissante. S'approchant de la bête, il fit un signe de la main à sa propriétaire, puis lui adressa un sourire sincère, s'arrêtant à sa hauteur.

"Alors? Toujours envie de faire cela?" Dit-il en se frottant les mains ensemble pour indiquer qu'il était d'attaque à apprendre les bases. "T'es sûr que je ne suis pas trop vieux pour me mettre à l'équitation?" Il rigola un peu à la blague, bien qu'il se posait la question pour vrai. Depuis qu'il avait passé la cinquantaine, une sorte de déclic s'était fait dans son esprit, même s'il avait pourtant encore l'air jeune et qu'il était en forme.

"Oh hum... Désolé, je suis un peu nerveux on dirait... Tu vas bien?" Il réalisait qu'il était arrivé comme ça, sans réellement la saluer poliment. Il lui adressa un second sourire, cette fois un peu plus désolé de sa maladresse.
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Re: To ride on a horse is to fly without wings

Jeu 7 Mai 2020 - 11:10

Akiko était en train de démêler les crins de la queue de l’étalon lorsque Clint fit son apparition. Elle ne s’était pas trompée, il n’avait effectivement pas tardé à se montrer. Elle lui adressa un sourire pour le saluer, et même Amarok fit pivoter ses oreilles en arrière en entendant cette nouvelle voix avant de tourner la tête pour regarder le nouveau venu avec une expression comique, les yeux légèrement arrondis.
La jeune femme capta bien vite la nervosité de son futur élève, ce qui n’avait en soi rien d’étonnant. Monter à cheval, mettre sa vie sous la responsabilité d’une bête aussi puissante, cela avait de quoi impressionner. Il s’agissait de monter sur le dos d’une créature qui dépassait les quatre cent kilos de muscles, et de coopérer avec elle dans un but commun. En commençant tardivement, il y avait de quoi se montrer mal à l’aise ou inquiet. Un fait qu’il lui confirma bien vite.

« Trop vieux ? Non. Tout dépend de si tu te sens trop vieux pour faire ça. C’est dans la tête que tout se passe. Quand on commence l’équitation à l’âge adulte, le plus difficile c’est de ne pas penser aux risques et aux chutes. Il peut y en avoir, mais ce n’est pas bien grave. Il faut relativiser. J’étais nerveuse avant de commencer, moi aussi, mais c’est une bonne leçon que m’avait donné mon professeur de l’époque.

Un enfant ne se posait pas vraiment la question de sa propre sécurité. Il voulait simplement monter sur le dos d’un poney ou d’un cheval et faire un tour. S’amuser, se sentir libre. Apprécier la vitesse, pourquoi pas. Mais un adulte, c’était une autre histoire. Il comprenait que le cheval était un être vivant, pensant, qui pouvait parfaitement se rebeller et lui en faire voir de toutes les couleurs. Voire lui faire du mal, pourquoi pas ? Un adulte pensait à la chute, au risque de fracture, à tout ce qui pouvait mal se passer. Au fait qu’il serait sur le dos du cheval sans savoir comment le diriger. Bref, tout un tas de pensées qui le parasitaient et le rendaient nerveux.
La vétérinaire comprenait bien cela, car elle avait ressenti la même appréhension quelques années plus tôt. Il lui avait fallu passer outre ce sentiment pour se mettre en selle et apprendre. Elle ne regrettait pas cet effort, loin de là. Pour l’heure, elle ne souhaitait pas que Clint continue à se montrer nerveux, car elle savait combien les chevaux pouvaient capter cet état d’esprit. C’était facilement communicatif. Or, elle avait besoin qu’Amarok soit calme et détendu pour que tout se passe au mieux. Heureusement, il avait un tempérament doux et facile qui allait grandement aider. Ayant terminé de démêler les crins de l’appaloosa, elle alla chercher un cure-pieds pour lui nettoyer les sabots.

- Ca va très bien ! C’est une belle journée qui s’annonce, alors je n’ai pas de raison de m’en faire. Ne t’inquiète pas, tu vas voir que tout va bien se passer.

L’étalon lui donna le pied sur demande, sans se faire prier. Pendant qu’elle retirait les saletés compactées sous le sabot, l’animal chassait nonchalamment les mouches en fouaillant de la queue. Puisqu’il avait l’air tranquille, en dépit de la nervosité de Clint, il était grand temps de les laisser tous deux faire connaissance. Ayant curé les deux sabots côté gauche, elle contourna Amarok tout en flattant sa groupe tachetée. Avant de continuer, elle fit une proposition à son élève, avec un petit sourire.

- Tu peux peut-être en profiter pour faire un peu connaissance avec Amarok ? Laisse-le sentir ta main avant de le toucher. Après, tu peux y aller. Il adore les caresses sur les naseaux et sur le front, sous les crins du toupet. Je l’ai fait beau pour toi, il ne devrait pas être trop poussiéreux. Si tu veux, j’ai une dernière carotte, tu pourras la lui donner. Ce sera un excellent moyen de partir du bon pied ! »

Akiko tira la dernière carotte de sa poche pour la mettre dans celle de Clint. C’était à lui de jouer, à présent. Pour sa part, elle se pencha pour terminer de curer les sabots de l’étalon, les deux qui restaient à lui faire côté droit.
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Re: To ride on a horse is to fly without wings

Mer 20 Mai 2020 - 0:56

L'Asiatique se voulait rassurante, alors il n'avait aucune raison de s'en faire n'est-ce pas? C'était con de penser qu'un homme de cinquante ans, qui vivait au quotidien avec la possibilité de se faire dévorer, était nerveux à l'idée de monter une bête de la sorte. Il lui semblait quand même que beaucoup de techniques devraient être apprises et qu'il n'avait peut-être plus réellement toute la motricité pour le faire. C'était surprenant venant de sa part, de voir autant de vulnérabilité, puisqu'il était toujours si sûr de lui.

Il reprit alors un peu ses esprits, allant chercher toute l'énergie et la confiance qu'il pouvait avoir en scrutant le fidèle équidé. Faire connaissance? Ça il était capable de le faire sans problème puisqu'il n'avait pas peur en soi de la bête, mais qu'il craignait plutôt d'y être propulsé. Après tout, Superman en personne avait été paralysé à vie par une de ses créatures, alors que ferait-il d'un petit entrepreneur en construction? Bref, il approuva la proposition de faire connaissance, et approcha lentement sa main du museau de l'animal, laissant ses narines s'habituer à son odeur. Il ne savait pas s'il avait été accepté pour sa personnalité ou pour la carotte que sa maîtresse avait mise dans son autre main.

"Merci en tout cas... Il a l'air solide et bien entraîné." Complimenta-t-il à la fois à l'endroit de l'animal et de sa propriétaire. Ses doigts vinrent alors explorer ses naseaux et son front, comme Akiko l'avait conseillé, prenant de plus en plus d'assurance vis-à-vis de celui-ci. A priori, c'était comme caresser un gros chien, puisqu'il appréciait beaucoup les doigts dans son poil dru. Méthodique, Clint inspectait sa future monture d'entraînement avec intérêt, plutôt intrigué à l'idée de poser son fessier sur une bête aussi massive. La jeune vétérinaire ne semblait plus se poser la question, et pourtant elle était tellement plus petite que lui. Grimper sur lui paraissait une épreuve encore plus ardue que d'y rester en équilibre, mais il découvrait sûrement le tout bien vite.

Sans attendre plus longtemps, il glissa le légume sous son nez et Amarok s'empressa de venir engloutir celui-ci. Il lui semblait bien qu'il pût sentir toute sa mâchoire puissante venir se saisir de la nourriture, sans pour autant blesser sa main. L'entrepreneur eut un sourire, offrant un peu encore d'amour à la bête pendant que la trentenaire terminait son entretien.

"Je pense qu'on est déjà de bons amis... Ça devrait bien se passer." Conclut-il à l'endroit de son instructrice, il était prêt à passer à l'étape suivante, dès qu'elle lui indiquerait ce qu'il faut faire.
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Re: To ride on a horse is to fly without wings

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