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Tame birds sing of freedom. Wild birds fly.

Dim 5 Avr 2020 - 2:21

Le premier jour fut supportable. La présence sonore de May et Roza suffirent à la divertir, à lui permettre de s'évader un peu de sa condition. Zelda pensait qu'elle serait capable d'endurer une seule petite semaine de prison. Que représentent sept jours à l'échelle d'une vie, fusse-t-elle une vie d'adolescente ? Elle était confiante. Certaine que June viendrait la tirer de là après avoir enquêté et compris qu'elle n'a agi que dans le seul intérêt du camp, dans le but d'aider une alliée en danger face à une ennemie à peine tolérée entre les murs de Fort Ward. Entre le sommeil à rattraper après une nuit agitée et les effets bienfaisants de la nouveauté, l'adolescente s'est endormie avec l'assurance que cette étrange expérience serait déjà terminée à son réveil. Mais lorsqu'elle a ouvert les yeux, les barreaux étaient toujours là. L'obscurité sembla plus oppressante et le mince rayon de soleil venant égayer sa cellule, moins rassurant. Comment occuper cette journée ? Elle a été déplacée la veille au soir et ne peut plus communiquer avec les autres captifs. Même les menaces des sbires de Ray commencent à lui manquer. Ici, il n'y a que le silence et la solitude. Et un seau qui commence peu à peu à se remplir d'urine. Sans parler de la faim qui commence à lui tirailler le ventre ou de sa gorge sèche, obligée de composer avec le rationnement de l'eau. Pourtant l'heure n'est pas encore à la résignation. L'australienne est bien décidée à lutter et à ne pas se satisfaire de sa condition à l'instar des animaux qui finissent par composer avec la captivité. Non, elle ne mérite définitivement pas d'être là... June doit bien le savoir ! Alors pourquoi se fait-elle autant attendre ?

Quelle heure est-il ? Sa notion du temps s'effrite et amplifie encore un peu le poids de l'incertitude. Cette dernière s'allie à la masse des souvenirs qui reviennent la torturer. Que penseraient ses parents de tout ceci ? À l'extérieur, elle peine toujours à refouler ses interrogations sur le jugement qu'ils porteraient aujourd'hui sur elle. Mais ici, entre ces murs neufs et pourtant austères, les vieux démons reviennent la harceler. Mary se fait elle aussi plus pressante, moins discrète. Zelda se croyait plus forte. À même d'abattre les plus hauts obstacles. Pourtant les faits et ses pensées l'orientent vers la réalité de sa condition et pointent sans la moindre retenue les failles de son armure. La seule distraction de la journée ? Ce cliquetis dans la serrure qui annonce probablement l'arrivée du repas quotidien. Ses options ? Supplier son geôlier de la libérer ou lui balancer son seau de pisse à la gueule. Elle opte pour la seconde possibilité et se redresse pour venir saisir l'outil métallique. Elle va sûrement en payer le prix. Oui, elle le sait. Mais son ego lui commande de se battre pour ne pas abdiquer. La porte s'ouvre. C'est le moment !

L'adolescente arrête son geste au dernier instant. Quelques gouttes insalubres s'écrasent au sol et trahissent ce qui semblait déjà évident : ses intentions. Mais ce n'est pas cet enfoiré de garde qui s'est moqué d'elle la veille qui se trouve devant elle mais bien June. Enfin ! Un profond soupir de soulagement quitte la poitrine de l'enfant et semble résonner dans l'air. C'est terminé... « T'en as mis du temps ! » lui reproche-t-elle gentiment, bien davantage soulagée que vindicative. Se rendant compte qu'elle tient un seau d'urine dans les mains, Zelda s'empresse de le déposer d'un air gêné sur le côté. Elle espère que cet acte ne compromet pas sa remise en liberté. Zelda tente un pauvre sourire et écarte une mèche de cheveux emmêlés de son visage. « Un moment j'ai pensé qu't'allais m'oublier ici... » Si la Boss voulait qu'elle espionne Roza et May alors elle n'avait qu'à le lui demander directement. Elle comprend la nécessité de ce stratagème même s'il s'exécute à ses dépens. Tout est déjà oublié. Car si June ne peut pas lui en vouloir, Zelda est tout autant incapable de reprocher quoi que ce soit à son aînée. Pas trop longtemps, du moins... « T'es bien venue m'libérer, hein ?! » s'inquiète-t-elle finalement lorsque le silence devient à nouveau trop pesant. Un nouveau doute commence à naître en elle. Elle tente de le chasser avec un rationalisme encore nimbé d'immaturité. Bien sûr que l'ancienne avocate est venue la libérer ! Sinon... que ferait-elle ici ?
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Re: Tame birds sing of freedom. Wild birds fly.

Ven 10 Avr 2020 - 11:39

June était en colère. Pas une de ces rages bruyantes et violentes, une colère froide et silencieuse. Zelda l’avait déçue. Pas parce qu’elle attendait beaucoup d’elle, ce n’était qu’une enfant et preuve avait été faite que sa fiabilité était à géométrie variable. Mais parce qu’elle gâchait son potentiel. Elle était vive, intelligente, débrouillarde, mais ses dons étaient utilisés à des fins au mieux puériles, au pire dangereuses. C’était le deuxième jour. L’avocate allait donc voir comment se portait l’adolescente… qu’elle comptait bien éduquer par tous les moyens à sa disposition.

Les forçats de l’hiver avaient bien travaillé au moins. La « prison » commençait à pouvoir en porter le nom. La fautive avait été placée à l’écart. La rouquine se présenta dans l’encablure, sa silhouette allongée par un cardigan sombre serré à sa taille. Elle surprit la prisonnière, son pot de chambre à la main, prête à commettre une faute supplémentaire. Le pire, ce fut que ça ne l’étonnait pas. Zelda reposa l’arme de son crime, June s’avança d’un pas en ignorant l’odeur qui régnait. Elle avait des gants, la porte ce referma derrière elle. Une scène qui ressemblait à ces films où le détenu allait se faire étrangler loin des regards. Peut-être y avait-elle pensé en vérité : serrer ses doigts autour du cou gracile de la délinquante.

- Je ne suis pas venue te libérer et pour ce que tu t’apprêtais à faire, tu seras privée de ton prochain repas, trancha-t-elle froidement.

Elle fit face à l’adolescente. Le visage fermé, impassible, imperturbable. N’avait-elle pas toujours prévenue la petite qu’elle n’avait pas à être presser de grandir ? Car une adulte pouvait se faire punir comme une adulte. Et clairement, la jeune fille s’était mouillée dans des erreurs qui dépassaient même le niveau d’une grande personne. Le pire, c’était qu’elle devait en être fière.

- Je ne sais pas à quel moment tu as pensé être au-dessus des règles, Zelda, et je pense que tu ne mesures pas bien la situation, elle marqua une pause dans son discours lent, je te laisse une chance de reconnaître par toi-même toutes les raisons pour lesquelles tu es enfermée ici. Fais-moi la liste de tes méfaits et dis-moi ensuite que tu ne mérites pas d’atterrir ici, défia-t-elle d’une voix glacée.

Et qu’elle fasse attention dans ses mensonges : car June savait tout sur cette île.
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Re: Tame birds sing of freedom. Wild birds fly.

Lun 27 Avr 2020 - 21:41

C'est étrange mais le simple fait que June porte des gants semble souligner ce fossé qui n'a de cesse de se creuser entre l'adolescente et la quarantenaire. Le dénivelé de la rigole s'accentue davantage encore en quelques mots : la rouquine n'est pas venue la libérer. L'esprit de l'australienne refuse un instant cette affirmation, prétextant qu'elle n'est qu'une forme de blague supplémentaire. Mais un instant seulement... Car la Boss ne fait jamais de plaisanteries. Du moins, pas à sa connaissance. Zelda écarte les bras pour marquer son incompréhension. Elle croit pouvoir se satisfaire d'une journée de jeun. Elle l'a déjà fait par le passé. « J'me fous, j'ai pas faim ! » Mais ce qu'elle a de la peine à accepter, en revanche, c'est le fait que sa visiteuse ne se pose pas en sauveuse. Elle n'est pas venue la libérer ? « Alors pourquoi t'es venue ? » maugrée-t-elle. Est-ce qu'elle s'ennuyait ? Non, elle en doute. La Boss est trop prise pour expérimenter les affres de l'ennui. Alors peut-être qu'elle était en quête d'une nouvelle distraction ? Un peu comme les visiteurs qui s'agglutinaient dans les zoo d'autrefois ? Mais là encore, elle doute que ce soit le cas. Ce qui semble évident, en tout cas, c'est que June n'est pas venue pour s'inquiéter de son bien-être. La gamine ferme les yeux et hoche tristement la tête de gauche à droite avant de reprendre place sur ce semblant de paillasse. Elle s'y assoit en faisant de son mieux pour ignorer les protestations de ses côtes meurtries. L'adolescente a consciente qu'elle renvoie une image misérable en cet instant. Mais la dernière chose qu'elle souhaite, c'est s'attirer une pitié qu'elle ne mérite pas et que la rouquine n'est de toute façon pas en mesure de ressentir.

Au final elle a le droit à une morale qui s'exprime davantage dans l'attitude de June ou à travers ses regards qu'au fil des mots qu'elle utilise. La question de la rouquine est parfaitement légitime et l'australienne le sait. Tout comme elle est consciente que ses méfaits, donc, ne sont pas anodins et qu'elle n'aurait pas pu échapper longtemps au prix de ses erreurs.  « Tu préfères toujours te concentrer sur mes fautes plutôt que sur ma loyauté ou sur mes efforts... » constate-t-elle, exprimant sa frustration avec une petite moue  bien enfantine et pourtant si naturelle. Il lui faut un instant pour la chasser de ses traits juvéniles et relever le regard vers sa visiteuse. Non, tout ceci n'a définitivement rien d'une visite libératrice. Ce n'en est même pas une de courtoisie, dans le fond.  « Tu veux que je te donne des raisons de m'enfermer dans cette cage encore un peu plus longtemps ? » Elle voit mal où se situe son intérêt dans tout ceci. Seulement elle sait aussi que son interlocutrice a probablement déjà la réponse à sa question et que jouer la carte de l'insolence ne la mènera nulle part sinon, peut-être, sur l'échafaud. L'australienne lâche un soupire et ferme à nouveau les yeux. C'est tellement désagréable de ne pas avoir l'avantage dans une conversation...  « Tu sais déjà pour Roza, May et le couteau ! J'imagine que t'as aussi appris que j'ai drogué Eddie par accident et que s'il a disparu une petite journée, c'est globalement à cause de moi ! Mais c'était involontaire ! Je voulais juste le... détendre. Et j'ai cru qu'il était mort, au départ ! C'est pour ça que je l'ai attaché... » Elle a déjà été punie pour ça. En s'envolant, Eddie a emporté avec lui l'affection qu'il pouvait avoir pour elle. Et sa joue se souvient encore de la claque magistrale que le jeune homme lui a envoyée. Mais peut-être que ce n'est pas assez pour June ?

Il lui faut quelques secondes supplémentaires pour extirper de sa mémoire les autres erreurs qu'elle a pu commettre. Ou du moins, celles que la rouquine pourrait considérer comme telles. Quitte à se confier, autant le faire à fond. Et de cette manière, elles pourront peut-être prendre un nouveau départ. Si elle doit expier ses crimes, que ce soit d'une traite... « J'ai défoncé le véhicule que Clayton et moi avions pris pour partir en expédition, j'ai fugué du camp quelques heures en me cachant à l'arrière de la bagnole de William et de son fils, j'ai foutu la merde chez Aodhan. Sauf que là, je les ai aidés à nettoyer, après ! » précise-t-elle, omettant cependant de stipuler qu'elle n'a guère eu le choix. Sans s'en rendre compte, elle s'est mise à lever ses doigts au fur et à mesure qu'elle énumère ses méfaits. « J'ai tapé Misha, provoqué une bagarre entre Nathan et Owen, incité Roza a fuguer pour te pousser à l'exécuter, caché la jambe de Maya, volé quelques trucs ici et là, un peu exagéré en taguant la maison des gens que j'aime pas, tenté de pervertir Valentine pour qu'elle te dise du bien de moi. Pareil pour la Sainte-Nitouche qui te sert de bras-droit et... je crois que c'est tout ? » hésite-t-elle. « Ah non ! J'ai aussi demandé à Roza de tuer Madisson mais bon... Elle a pas voulu ! » Elle suppose qu'une intention ne peut être sanctionnée et que seuls les faits comptent. N'est-ce pas ce que son interlocutrice lui a laissé entendre lorsqu'elle lui a parlé de Ray ? L'adolescente hausse une nouvelle fois les épaules. Oui, ce n'est pas glorieux. Mais sa situation ne lui laisse guère l'opportunité de regretter. Car, à ses yeux, elle n'est pas la seule à avoir commis des erreurs : « Et si on parlait de tes méfaits à toi ? Par exemple pourquoi tu as laissé Levi me tabasser ou pourquoi tu m'as punie pour avoir osé défendre l'une des nôtres face à la russkof ? T'es pas sensée nous défendre ? Me défendre ? » La gamine estime que sa loyauté mérite au moins une récompense. Elle n'est peut-être pas au-dessus des règles mais... est-ce qu'elle ne mérite pas d'en ignorer quelques-unes ? « Sinon Layla Jones sait probablement où trouver un tank... » Il vaut sûrement mieux terminer sur une note positive. Peut-être que cette précieuse information saura rappeler à son aînée pourquoi elle l'a choisie comme espionne et que son utilité n'est pas forcément atténuée par l'ampleur de ses bêtises d'adolescentes. Car il s'agit bien de cela, n'est-ce pas ? De simples bêtises qui balisent une banale crise d'adolescence. Pas de quoi fouetter un chat...

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Re: Tame birds sing of freedom. Wild birds fly.

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