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Moi premier, toi devant

Sam 22 Juin 2019 - 15:07

Pistolet à la main, Jarod avançait prudemment, suivi par son frère. Ils faisaient bien attention, à la moindre intersection, de ne pas se faire bêtement surprendre. Il faut dire que les villes sont des endroits particulièrement dangereux de nos jours. On ne sait jamais à quoi on peut s’attendre. Mais ce sont aussi les endroits qui regorgent le plus d’opportunités.

Cela faisait quelques jours que les frères Ross avaient quitté le No Man’s land. Ils avaient d’abord fait un petit bout de chemin dans la voiture d’une de leur connaissance du hangar, qui avait accepté de les prendre tant que leurs routes se confondaient. Puis ils avaient continué à pied après s’être séparés de lui. Ils se trouvaient actuellement dans la ville de Lakewood, au sud de Tacoma.

Leur destination, c’était la Capitol State Forest. Ils y étaient déjà allés quelques fois, pour que son grand frère puisse s’adonner à la chasse. Ils avaient eu la chance d’y trouver une sorte de petit chalet délabré, qu’il pouvait utiliser pour s’abriter un minimum pendant la nuit. Alors depuis, ils y retournaient régulièrement. Déjà parce que la chasse, ça faisait du bien à Jack. Et que c’était utile à Jarod. Ce qu’ils ramenaient, ils pouvaient l’utiliser pour troquer au No Man’s Land. Kara notamment semblait friande de ce que Jack lui rapportait. Et s’mettre Kara dans la poche, c’était nécessaire aux yeux de Jarod.

Mais ils n’atteindraient pas la forêt avant encore au moins un jour, voire deux selon leur allure. Alors en attendant, autant en profiter pour explorer ce qu’ils pouvaient.

« Ça serait bien qu’on fouille par ici » lança-t-il à son grand frère en lui indiquant une rue du bout de son glock.

Apparemment, ils venaient d’atteindre une sorte de quartier un peu résidentiel, et il y avait sûrement moyen d’y trouver deux ou trois trucs intéressants. Jarod s’approcha de la première maison, et frappa à la porte avec la crosse de son arme. Pour voir si ça ferait réagir des éventuels décharnés à l’intérieur. Mais aucune réponse.

« On y va ensemble, on prend pas de risque » indiqua-t-il à Jack tout en faisant un signe de la tête.

Signe qui voulait dire : ça serait quand même mieux si tu passais devant. L’ainé était plus débrouillard que lui pour ce genre de chose, c’était évident. Alors autant qu’il passe en premier. C’était de l’optimisation, rien de plus.

"Et si tu trouves de l'alcool, siffle pas tout au passage, hein ?"
dit-il d'un ton un peu provocateur
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Re: Moi premier, toi devant

Dim 23 Juin 2019 - 11:32

Devant la barraque qu’on vise, j’me sens pas tout à fait à l’aise.

C’est commun. A chaque fois qu’il s’agit de rentrer dans une piaule en premier, j’suis jamais forcément jouasse, parce que le courage m’étouffe jamais. Sans doute la peur de tomber sur pire encore que ce que j’imagine. Et sans doute parce que mon imagination est en fait plutôt limitée quand on y pense. J’suis pas un grand intellectuel, ni une brute en lecture – c’qui aurait pu cultiver un peu cette fibre chez moi. J’me mords l’intérieur d’la joue alors que Jarod prend le lead de l’équipe – comme d’hab.

Fallait s’faire un accès, et le regard pressant de mon frère m’force à soupirer. J’suis toujours pas ravie, et alors que j’m’agenouille devant la serrure qui ferme l’accès, j’peux pas m’empêcher de commenter tout ça dans ma barbe de quelques jours :

Elle vaut que dal cette barraque, que j’commente. Juste les mots d’un p’tit cambrioleur sans grand intérêt, qui a aucune envie d’se mouille pour que dal. Surtout qu’la dernière remarque de Jarod m’fait relever le regard vers lui. Mon crochet force la clenche à s’retourner de concert, et la porte grince en s’ouvrant.

Ça s’passera de répartie donc.

Y’a la culpabilité des mauvais jours qui m’fait dire qu’il a raison, mieux vaut que j’évite de boire quoi que ce soit d’t’façon, mais j’préfère pas trop en parler. J’me relève, sors mon six coups en avançant. J’espère n’pas avoir à m’en servir, mais on sait jamais sur quoi on pourrait tomber. A l’intérieur ? De la poussière, et une forte odeur d’humidité qui m’prend au nez. L’entrée s’ouvre sur un couloir, un escalier, et un salon visible. L’endroit a vieilli, le moisi prend les murs. Alors par réflexe, j’remonte mon pull sur mon nez.

Les champignons, c’jamais bon pour la respiration, mieux vaut essayer d’éviter d’chopper une maladie d’une autre vie. J’avise mon frère, qui m’couvre, pendant qu’on avance. Première marche de l’escalier, elle grince sous mon poids. Jarod avise une porte sous ce dernier, m’désignant celle-ci.

T’veux sérieusement aller voir là-dedans ? que j’demande dans un chuchotement. ça doit être plein d’flotte vu l’odeur, ça vaut même pas l’coup, je râle dans la foulée, mais ça a pas l’air de trop être son problème ça.

Y’a pas d’bruit à l’étage, mais y’en a en bas. Soit l’mouvement de l’eau, soit autre chose. Et si c’est à moi d’y aller en premier, je suis toujours pas très enthousiaste.


Inachevés
La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.
Levi M. Amsalem
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Re: Moi premier, toi devant

Mer 26 Juin 2019 - 20:55

Jack est pas très enthousiaste. On peut pas dire qu’il le soit souvent, de toutes façons. Jarod ne relève pas spécialement, un peu fatigué de devoir toujours lui expliquer qu’il ne fallait jamais rien laisser de côté. De toutes manières, il n’avait jamais eu grande estime des capacités de réflexion de son grand frère. Il en avait déjà une un peu plus grande de ses talents de cambrioleur qu’il a cultivé au cours de sa vie de misérable petit voyou. Et tant que ça leur était utile, il pouvait bien réfléchir pour deux.

La porte était verrouillée, et il n’y avait pas de signes flagrants d’effraction, en tout cas de l’extérieur. Tout portait donc à croire qu’il pouvait y avoir des choses intéressantes à l’intérieur. La porte cède assez rapidement devant Jack, et s’ouvre pour laisser entrevoir une maison laissée à l’abandon depuis trop longtemps.

Jarod pouvait bien accorder ça à son frère : la demeure n’avait rien de très accueillant. Mais bon, c’était le cas de la majorité des lieux à visiter désormais, n’est-ce pas ? C’est de là que naissent des opportunités : les endroits sûrs étaient devenus désormais dangereux, les objets communs étaient devenus rares, les ressources les plus basiques étaient devenues luxueuses. Ceux qui survivent sont ceux qui prennent des risques. Et comme pas tout le monde a les couilles de prendre des risques, dès lors qu’on en prend pour les autres, on peut y gagner beaucoup.

Le cadet Ross suit le pas de son frère, son pistolet à la main. Tandis qu’il rentre à son tour, il lâche une petite grimace, parce que l’odeur est désagréable. Il remonte à son tour le col de sa chemise jusqu’au nez, et continue. Pendant que Jack se dirige vers l’escalier, Jarod lui parcourt un peu plus le couloir, d’un pas toujours très lent et prudent.
Le salon n’était pas séparé du couloir par un mur ou une porte, juste par une large ouverture. Jarod se saisit du premier objet qu’il voit – une sorte de petit porte clé qu’il ramasse sur un meuble dans le couloir – et le balance vers le salon. Il avise l’ouverture avec son arme, dans l’attente d’un éventuel décharné qui s’y trouverait et qui serait attiré par le bruit, mais rien ne se produit.

Quand il se tourne vers son frère pour lui indiquer que tout va bien, il aperçoit une porte, juste en dessous de l’escalier. Il la désigne à Jack. Maintenant qu’ils étaient là, autant tout explorer. Mais l’ainé n’est pas de cet avis, et se montre encore réfractaire. Jarod se saisit de la poignée de la porte – elle n’est pas verrouillée – puis soupire en se tournant vers lui :

« Ça, on ne le saura pas avant d’y être allé, grand frère »

Quand il l’appelait comme ça, c’était pas par marque de respect. C’était souvent pour le prendre de haut, vu l’intonation qu’il y mettait.

Lorsqu’il commence à ouvrir la porte, il se rend compte qu’elle débouche vers des escaliers qui descendent. Elle menait vers une sorte de cave ou de sous-sol.

« Suis moi, on y va » lui dit-il sans trop lui laisser le choix « Ça se trouve, c’est une cave à vin, t’imagines ? » finit-il en souriant

Jarod sort une petite lampe torche de son sac et avance en premier, laissant à son frère quelques secondes pour râler avant de le suivre. Encore une fois et comme toujours, il progressait prudemment et lentement, mais ces escaliers-ci grinçaient également. Une fois arrivé en bas, et après avoir posé le premier pied dans la couche de flotte qui recouvrait tout le sol, Jarod n’eut même pas le temps de regarder autour de lui qu’il fut surpris par une étagère qui lui tombait dessus.

C’est le rôdeur qui se cachait derrière qui, en voulant se jeter sur lui, l’avait renversée. Par réflexe, Jarod fait un pas de côté pour esquiver le meuble. Mais dans son élan soudain, il lâche son arme et sa lampe torche. C’est à ce moment là que le décharné se jette sur lui. Le cadet Ross le repousse avec ses mains, jusqu’à se retrouver acculé contre le mur. Il voudrait bien se saisir de son couteau, mais il ne peut se le permettre, tant la mâchoire putréfiée du monstre ne cesse de se rapprocher de son visage.
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Re: Moi premier, toi devant

Sam 29 Juin 2019 - 11:55

Pff, mais pourquoi putain.

Pourquoi faut qu’on m’écoute jamais quand je dis que j’sens pas un truc, hein ? C’est c’que je me garde de dire à mon frère alors qu’il s’engage dans l’escalier sans m’attendre pour ça. Du coup, j’suis obligé de le rattraper, et d’rien voir malgré ce qu’il éclaire devant lui. J’pourrais me péter la gueule sur les marches, ça le dérangerait probablement pas, et ça l’inviterait à croire que j’suis encore plus con qu’il a l’air de le penser.

Les choses s’corsent pourtant, et j’ai même pas le temps de lui balancer à la figure « je te l’avais dit » qu’un grand fracas m’hérisse le poil. J’vois Jarod évite de se prendre une étagère dans la figure, ainsi qu’un rôdeur. J’dévale les escaliers pour arriver derrière eux, mais mon frère perd ce qu’il tient dans les mains, et s’retrouve acculé contre le mur le plus proche. Le mord s’jette sur lui, affamé, décharné. Et moi, j’bondis les deux pieds dans la flotte sans même réfléchir à ce qui pourrait m’arriver :

L’touche pas ! J’le choppe par les cheveux, sa peau tient à peine sur son crâne, elle est gluante et presque élastique. Il recule qu’à peine quand ma prise lâche, et en tenant fermement Jarod, refait claquer ses dents pourries près du visage de mon cadet. Bien. Tomahawk en main, je l’abats sèchement sur l’os de sa tête, qui éclate sous le choc. Le cerveau est fendu, le corps alors soudainement désarticulé, et s’effondre sur le côté, mu par les forces réunies de Jarod et moi.

Je souffle. Instinctivement, ma main sur porte sur l’épaule de mon petit frère, et je vérifie sans trop y croire s’il lui a fait quelque chose :

Tout va bien ? Il t’a pas eu ? Dis-moi qu’ça va !

Ma respiration est courte, l’effort et la peur font le reste du travail. J’sens que l’adrénaline quitte pas mon sang, qu’elle s’écoule avec plus de force encore qu’le reste. Mon cœur, lui, bat avec tellement de vigueur, il se serre en envisageant qu’le pire a pu arriver. Pendant qu’il me répond, j’regarde brièvement dans cette cave ce qui nous entoure. Les étagères encore poussiéreuses, couvertes de toiles d’araignées, mais surtout, le mort avec la tête dans l’eau, de qui la substance moelle s’écaille dans la flotte.

Le silence retombe.

Il n’y en a pas d’autres, heureusement. Pas ici en tout cas. Mais l’étage n’a pas été encore exploré, et on sait jamais sur quoi on pourrait tomber.

J’t’avais dit que c’était une mauvaise idée, que j’le sentais pas, je reprends mon souffle progressivement, mais une ride d’inquiétude barre mon front. Pourquoi tu m’écoutes jamais, hein ?

Il faut qu’il récupère ses affaires. La lampe éclaire encore dans l’eau, je la ramasse. Mais son arme, ça va être compliqué de la sauver si elle a trop bu la tasse…

Bordel…


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Levi M. Amsalem
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Re: Moi premier, toi devant

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