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l'amour au premier cheval (eleanor)

Mer 20 Mar 2019 - 22:36

Diego avait finalement opté pour pénétrer dans Seattle par le sud. Droit dans ses bottes, mais surtout sur sa selle, il arrêta doucement Lucky pour observer les alentours. Il avait dû donner quelques coups de son épée recourbée pour tuer quelques morts qui marchent, mais rien de bien méchant comparé à ce que le début de l'épidémie avait pu faire naître dans les villes de béton et d'asphalte. La nature ici était redevenue maîtresse, au point que la grisaille des murs était recouverte de verdure, et que maintes failles dans les routes vomissaient fleurs et tiges végétales. Il y avait quelque chose de beau et de glauque là-dedans, dans cet abandon total de la nature face aux vestiges de l'humanité. Diego soupira et en profita pour avaler un morceau : avec une chance inouïe, il avait réussi à récupérer quelques pommes à peine moisies, de quoi se nourrir assez pour rester vivant quelques jours de plus. Rien de mirobolant, mais de quoi se remplir l'estomac.

Descendant de sa selle avec une agilité qui naît de la familiarité, il laissa un dernier quart de son fruit aux lèvres gourmandes de l'équidé gris. Retirant d'un geste délicat le mors, laissant simplement la têtière, Diego laissa Lucky manger tout son saoûl d'herbes folles et de fleurs mortes. Il faisait encore un peu froid, mais rien que sa cape épaisse de laine bleue ne puisse repousser. Il donna un coup de pied dans quelques ordures, espérant trouver de quoi se sustenter ou quoi que ce soit d'utile - hélas, les villes avaient été pillées depuis longtemps. Il siffla entre ses dents et avança le long d'une avenue, le cliquetis des sabots de Lucky résonnant derrière lui. Des bris de vitrines crissaient sous leurs pieds. Peut-être qu'on pourrait trouver quelque chose d'utile, si ce n'est à manger, peut-être de quoi - Lucky ? s'étonna Diego en voyant l'agitation soudaine de l'équidé gris. Le cheval s'ébroua, la tête haute, l'oeil vigilant, juste avant que des bruits plus loin ne se fassent entendre.

Merde. Attends - Lucky ! s'écria l'homme en voyant le cheval s'élancer. C'était ahurissant - habituellement, Lucky lui obéissait comme s'ils ne faisaient qu'un. Il ne put que grommeller dans sa barbiche et le suivre en courant, non sans jeter quelques regards agacés autour de lui, les sourcils froncés. Il tourna dans la ruelle à gauche mais tout était déjà fini - trois morts se faisaient allégrement piétiner par les sabots du cheval de toute évidence énervé. Une demoiselle rousse se tenait là - Diego s'imagina facilement la scène, la demoiselle attaquée, peut-être surprise, et Lucky s'élançant tel un héros. Diego ressentit une pointe de jalousie - c'était aux hommes de jouer aux héros, pas aux chevaux, non ? Il repoussa ce sentiment absurde et s'approcha, reprenant son souffle à présent que le danger était passé ; il retira doucement sa main de la poignée de son épée courbe, alors que le cheval s'ébrouait à nouveau. Diego fut surpris de le voir venir frotter ses larges naseaux contre la jeune femme.

Excusez-moi, mademoiselle, mon cheval m'a quelque peu échappé fit-il d'un ton de reproche, mais Lucky balaya ses mots d'un mouvement d'oreilles, comme s'il n'entendait pas. Diego secoua la tête, mi-agacé, mi-amusé. Nous ne voulions pas vous ennuyer, nous allons repartir et - mais Lucky s'éloigna de sa main cherchant à rattraper ses rênes. Diego rougit de frustration, de honte et d'humiliation - qu'arrivait-il à ce satané cheval ? Le voilà qui se détournait pour mieux se frotter à la demoiselle, pour réclamer des caresses tel un chien bien dressé et câlin. Vous semblez plaire à Lucky grogna t-il d'un air ronchon, toussotant de gêne. Si Lucky avait été un homme, il aurait roulé des gros yeux dans sa direction, mais ce canasson têtu n'en faisait qu'à sa tête et prenait bien à coeur d'ignorer les ordres de son cavalier, claquements de langues ou claquement de doigts. Allez-vous bien ? s'enquit-il soudain, embarassé de ne pas avoir demandé avant. Ses grands yeux noirs se posèrent sur le doux visage et il eut un sourire conciliant. Il eut un geste rapide vers les rênes, mais Lucky eut un hennissement comme un rire et s'éloigna encore, juste assez pour esquiver. Diego ronchonna à nouveau - il devinait qu'en tentant de monter sur sa selle,Lucky le désarçonnerait. Que lui prenait-il ? Ils avaient déjà sauvé quelques survivants, mais il n'avait jamais été aussi têtu. Lui rappellait-elle son ancienne cavalière ? Diego l'avait, après tout, sauvé des morts vivants ; il ne connaissait rien de son passé. Pensif, il passa ses mains gantées de cuir dans sa moustache et sa barbe, caressant son poil dru - le mexicain se laissait un peu aller, ces derniers temps, cherchant un espoir partout sans en trouver. Peut-être que cet espoir avait des cheveux roux et de jolis yeux pour lesquels son cheval semblait se pâmer ?

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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

Jeu 21 Mar 2019 - 7:46

Ce n’était l’affaire que de quelques jours et elle serait de retour au golf pour y retrouver Corey, Hernando et Mike. Eleanor avait simplement pensé qu’il était temps d’aller faire un tour en ville, pour faire les boutiques. Pour beaucoup ces deux expressions auraient pu n’être que des euphémismes mais pour la tête rousse, elles constituaient une réalité. Sa réalité, où les morts étaient terrifiants, les vivants plus encore, mais chaque chose continuait d’avoir son rôle. Les choses étaient plus faciles depuis qu’elle ne vivait plus seule, mais si la présence de ses amis avait gommé la mince folie qui commençait à la saisir après des mois en solitaire, elle n’aurait su effacer celle qui était déjà sienne avait la fin du monde.

Voilà donc pourquoi, ce jour de printemps ou presque, Eleanor déambulait dans le sud-ouest de Seattle avant la ferme intention de trouver l’élément de décoration incontournable pour sa chambre au golf et peut-être des vêtements plus adaptés à la saison qui se faisait plus douce. Bien sûr, elle avait encore de quoi faire dans son paquetage, mais une fille avait le droit de rêver et de vouloir étendre sa garde-robe à l’infini, non ? Et puis qui sait, elle trouverait peut-être quelque chose à ramener à Corey, un truc aussi beau que les pulls de Noël qu’il leur avait trouvé des mois plus tôt.

Première boutique ? Echec cuisant, mais il en fallait plus pour qu’Eleanor Charlotte Hopper baisse les bras. « Fox On The Run, you're scream and everybody comes runnin' » chantonnait-elle alors en quittant la boutique, décidée à trouver son bonheur ailleurs. C’était l’autre avantage d’avoir sa légèreté, elle avait laissé son baladeur au golf, mais elle n’avait pas besoin d’entendre de la musique réellement pour toujours avoir de petites mélodies dans la tête, certains la jugeraient démente, peut-être n’auraient-ils pas tort, mais la vie était tout de même bien plus avec une petite musique en tête.

Pied de biche en main, Ely avança dans la rue, chantonnant toujours, jusqu’à capter quelques regards blanchis se tourner vers elle. Oups, les voisins l’avaient remarquée, elle allait devoir s’échapper et rapidement parce qu’ils étaient trop nombreux pour tous s’en défaire elle-même. Pressant le pas, la rouquine eut la bonne idée de tourner dans une ruelle, un cul-de-sac voilà ce que c’était. Déjà prête à foncer dans le tas pour pouvoir s’éloigner des cadavres, armée d’un couvercle de poubelle comme Captain America se serait armé de son bouclier, l’ancienne assistante assista, immobile, au massacre des rôdeurs par … un cheval. Elle en lâcha son bouclier de fortune. « Maximus … » souffla-t-elle en ouvrant des yeux ronds comme des billes. En voyant la bête se rapprocher, Eleanor en déduisit automatiquement qu’il s’appelait réellement Maximus, et qu’il avait une excellente ouïe. Peu à l’aise d’abord, parce que c’était quand même impressionnant comme bête, un mince rire lui échappa. Il était mignon à se frotter à elle comme un chat.

« Ah ! » s’exclama-t-elle, surprise, en remarquant que le cheval n’était pas seul, c’était logique mais Eleanor et la logique … Son regard noisette détailla l’inconnu un instant. « Zorro … » Non, ce n’était pas Zorro ou son alter égo moins justicier Don Diego – quoique, mais cela elle ne le savait pas encore – mais plutôt un mousquetaire … Non, en fait elle n’en savait rien, et l’espace d’un instant, Eleanor pensa réellement qu’elle venait d’inhaler une substance illicite dans l’ancien monde et fortement hallucinogène, mais il parlait. Les hallucinations, ça ne parlait pas ? Ou alors si, finalement ça devait dépendre de son subconscient, ou de son inconscient ? Déjà partie très loin en réflexion, la rouquine remarqua que l’inconnu tentait de partir quand le cheval lui avait visiblement envie de rester. A nouveau un peu surprise, Eleanor avait pourtant toujours ce regard de gamine, c’était amusant de voir ce cheval presque joueur, ou caractériel ? Elle ne s’y connaissait pas, pas du tout, en comportement des équidés, mais celui-ci semblait avoir son caractère.

Si elle allait bien ? Elle releva le nez vers l’inconnu, un sourire étira ses lèvres avant de s’effacer lorsque les mots parvinrent finalement à son cerveau depuis ses oreilles. Il avait le même accent que … Voldemort. « Oh oui ça va, j’ai été surprise de voir débarquer un cheval … pour être tout à fait honnête je pense que j’ai dû manger ou boire un truc pas très bon, ou alors passer près d’une plantation d’herbe qui fait rire pour voir un cheval et Don Diego de la Vega devant moi … Tornado ! C’est ça ! » Ce n’était pas Maximus, c’était Tornado. Bon elle n’avait juste pas fait attention au nom du poney, trop occupée à regarder ledit poney avec des yeux d’enfant émerveillée.
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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

Jeu 21 Mar 2019 - 8:49

Diego observait avec un air mi-figue, mi-raisin, quand bien même il ne ressemblait pas à un fruit, les morts étendus à terre, plus morts que morts. Lucky avait une certaine tendance à jouer du sabot quand il en avait besoin ou qu'il s'en sentait le devoir. Diego n'aurait pas hésité à aider âme qui vive dans le pétrin, bien entendu, mais il avait l'impression cuisante que le cheval gris lui avait volé la vedette, ou quelque chose du genre. En tout cas, il risquait de se transformer en félin, au vu de la façon qu'il avait de se frotter les naseaux contre la demoiselle rousse. Cette dernière semblait un peu ahurie de la situation, ce que le mexicain pouvait bien comprendre. Il retira finalement ses gants pour les passer à sa ceinture, les poings sur les hanches, s'enquerrant de la vie de l'inconnue en se sentant idiot et coupable de ne pas s'y être intéressé auparavant.

Bu, mangé, respiré quelque chose qui la faisait donc halluciner ? Trop facile. Diego secoua la tête, mais son visage se figea une seconde quand elle fit référence à son prénom - erreur, juste à celui de Zorro. Lucky bougea les oreilles et s'ébroua. Diego n'en revenait pas - il acceptait un nom aussi cliché ? Ce cheval était-il devenu une serpillière à franges tressées ? Amusant - je m'appelle réellement Diego, mais je suis loin d'être Zorro. Quant à lui, cette espèce de canasson têtu a été rebaptisé Lucky quand je l'ai trouvé, mais Tornado ça lui va tout aussi bien. Ou traître, songea t-il avec un nouveau soupir. L'équidé refusait de bouger ; très bien, il allait devoir faire un brin de parlote. Bah, cela n'était pas plus mal, il avait fini par sentir un manque, côté social. Je me permet l'insolence de vous demander votre prénom. Je suis sûr que Lucky - enfin, Tornado, est aussi curieux que moi. Il avait mille questions à lui poser, à présent qu'il n'avait pas le choix de partir. Frottant ses mains l'une contre l'autre, il aurait apprécié pouvoir prendre au moins sa gourde pour avaler une gorgée d'eau, mais Lucky semblait songer autrement.

Vous vivez dans le coin ? La ville est assez tranquille, ce qui est étonnant et un peu reposant, quand on vient d'un long voyage comme moi précisa t-il avec une douceur toute relative à cause de la fatigue. Il avait traversé tout le pays, après tout ; Lucky comme lui avaient vu bien des choses, mais ils aspiraient à un peu de repos. Si Seattle permettait aux humains de s'installer, peut-être en profiterait-il pour y poser ses bagages un temps ; quelques mois tout au plus. Tout son corps aspirait à un lieu sécurisé, où il n'aurait plus besoin de dormir sur une oreille, voir une demi-oreille. Au fait, que veniez-vous faire, en ville ? s'intéressa t-il en levant les yeux vers ce qu'il y avait autour. Notamment, un magasin de décoration - elle venait y faire des emplettes ? Un peu bizarre, non, en cas d'apocalypse, que de vouloir changer le canapé du salon ou la lampe de l'entrée ? Il secoua la tête et posa finalement ses fesses sur un pan de mur effondré dans des décombres. Il s'étira en faisant rouler les muscles de ses épaules, fourbi de la route, sans lâcher de ses yeux noirs la jeune femme rousse. Il était réellement curieux à son propos, pas pour la piller ou lui faire du mal, mais parce qu'il s'intéressait aux survivants, à comment ils avaient fait pour en arriver là - vivants, et non morts vivants, ni même morts morts. Combien d'aventures avait-elle pu vivre, qu'est-ce qu'elle avait dû faire pour survivre, quelles blessures traînait-elle avec elle ? Mais il y avait aussi le passé, ce qu'elle était autrefois avant tout cela, et qui comptait encore à ses yeux comme des vestiges humains, des reliefs d'une société à présent brisée, démentelée, mais toujours vivante dans les coeurs de ceux nés avant le grand Boum Apocalyptique.

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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

Sam 23 Mar 2019 - 16:53

Il s’appelait réellement Diego ? C’était amusant en effet, tant et si bien qu’Eleanor éclata de rire, pas vraiment moqueuse mais plutôt surprise par la coïncidence. C’était un peu comme si elle, rousse de son état, s’était prénommée Gwen ou Aife ou tout autre prénom à sonorité celte. Bon, en revanche ce n’était pas vraiment Zorro, et l’ancienne assistante tempéra ses esclaffes, peut-être passablement déçue qu’il ne soit pas le célèbre justicier latino-américain qui avait lutté contre l’oppression espagnole. Daniel en avait toujours été un grand fan, alors en dépit de toute la colère et la haine qu’elle ressentait pour son ex/défunt/whatever mari. Le cheval quant à lui s’appelait donc Lucky, on était très loin de Tornado, là encore la rouquine grimaça, passablement déçue mais pas pour longtemps quand Lucky se montrait particulièrement mignon et drôle, pour un cheval.

« Eleanor. » répondit-elle finalement avec un sourire même si l’accent et la voix du mousquetaire lui donnait de désagréables frissons dans le dos, comme si ce sale … sale … cet espèce d’être menteur, manipulateur de Daniel était là. Brrrrrr elle l’aurait fait piétiner par son cheval s’il s’était agi de lui, mais ce Diego n’avait pas l’air d’un mauvais bougre, du moins en apparence. Il portait une tenue tellement particulière qu’Ely se sentait presque à la maison, passant mentalement en revue sa collection de chapeaux farfelus, le burger en tête, littéralement. D’un geste détendu, l’ancienne assistante lissa les pans de son manteau quelque peu chahuté dans sa fuite pour échapper aux cadavres avant de dénouer ses cheveux qui avaient subi le même sort. Elle y passa rapidement ses doigts pour les nouer de nouveau en un chignon désordonné, lissant simplement les quelques mèches qui lui tombaient sur le visage.

Secouant la tête, la rouquine reprit. « Non, un peu plus au sud … quelque part. » Oh elle n’allait pas lui dire qu’elle trainait toujours près du Rainier Golf & Country Club, enfin elle faisait plus qu’y trainer, elle y vivait avec Corey, Hernando et Mike. Mais ça, elle n’allait pas le dire, Addison avait eu raison et il avait suffi qu’elle se rappelle de l’état de Corey quelques mois plus tôt pour savoir que l’autre rousse avait raison. « C’est calme mais … pas tant finalement, parfois y’a des groupes de rôdeurs, des fois des groupes de vivants et je pense que ceux-là sont plus dangereux, enfin ils sont imprévisibles. Parce que finalement les morts ils sont assez … binaires. Ils trainent ou alors ils remarquent un vivant et là … blblrlrlrlrrrb … » Joignant le geste à la parole, elle tendit ses bras devant elle pour imiter les morts avant de se mettre à rire, même si ce n’était pas foncièrement drôle. « Je cherchais un peu de décoration … pour l’échanger, enfin la troquer, y’a des gens que ça intéresse la décoration. » Oui, elle notamment. Mais il allait la prendre pour une illuminée à la recherche d’une lampe ou deviner qu’elle avait un charmant pied à terre quelque part.

« Vous avez mentionné un long voyage, vous venez d’où ? » demanda-t-elle avec un sourire rassurant, un air curieux traversant son visage de poupée alors qu’elle ramenait son sac à dos devant elle pour en sortir une bouteille d’eau. C’était sa croix à porter, elle parlait tellement, seule ou accompagnée, qu’elle avait souvent soif.
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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

Mer 27 Mar 2019 - 14:34

De toute évidence, la coïncidence de son prénom était assez amusant pour faire rire la jeune femme. Diego lui jeta un regard amusé, observant avec candeur l'éclatante joie si humaine, si naïve. Il était bien agréable de trouver quelqu'un qui ne soit pas méfiante, qui ne montre pas les dents, ne s'enfuit pas en le voyant. Il haussa les épaules, l'air de rien, néanmoins curieux. Ils étaient deux survivants, et ils avaient sûrement nombre de bagages derrière eux, après ces années d'apocalypse. Il hocha doucement la tête au prénom offert - Eleanor, il le grava dans sa mémoire, ce n'allait pas être compliqué de le retenir, il ne croisait guère d'autres vivants ces derniers temps, pas assez pour confondre les noms en tout cas. Il regarda, un peu hypnotisé par les reflets roux que le soleil fit naître dans les cheveux de feu. Il toussota - étrangement, les cheveux d'ambre, de feu et d'or rouge l'avaient toujours fascinés. Lui-même avait souvent vécu avec des personnes à la peau foncée et aux cheveux plus sombres encore, jusqu'à un certain âge : cela était devenu sa mesure normale, malgré qu'il ait vécu finalement chez des blancs, plus tard. Il en profita pour poser quelques interrogations pour permettre à la conversation de continuer.

Je vois fit-il sans animosité aucune ; qu'elle ne lui donne pas son adresse exacte était encore une fois compréhensible. Il décida de briser la glace. J'ai établi un campement pas loin non plus, peut-être nous croiserons-nous continua t-il, donnant ainsi le change pour les mettre à égalité pour les informations. Il écouta attentivement la demoiselle, et éclata d'un rire franc et innatendu en la voyant mimer un mort-vivant ; le rire d'Eleanor se joignit au sien. De la ... décoration ? La surprise se peignait sur ses traits masculins. Il regarda autour de lui, prit de court : des gens étaient encore intéressés par la décoration, alors que c'était l'apocalypse ? Ca doit être un de sédentaire. Quoi que ... On peut être sensible à la beauté d'une décoration sans qu'elle soit d'intérieur gloussa t-il en englobant d'un geste ses vêtements étranges et la selle de Lucky - y pendaient de petits grigris ; le pommeau de la selle était également entouré de fleurs et de plantes séchés serrées grâce à des cordons de ficelle. Mais im était curieuse de savoir ce qu'elle cherchait : un canapé rétro pour son salon délabré ? Une nouvelle paire de rideaux pour éviter que ses voisins, morts, ne l'épient et ne lancent une rumeur ? Il gloussa intérieurement et revint à la réalité à la question de la rousse.

Retirant son écharpe bleue pour profiter de l'air frais, il joua un instant avec elle avant de la nouer autour de ses reins tout en répondant, Tout à l'Est, Boston. J'ai frôlé New-York, à un moment, et je ne compte plus les arrêts que j'ai fait sur la route jusqu'ici. Je n'avais pas forcément de destination en tête, mais cela a été un très long voyage, épuisant pour moi comme pour monsieur fit-il avec, dans le timbre de sa voix, un épuisement visible ; il leva une main nue, dont le gant avait été retiré, et Lucky vint s'y frotter un instant avant de retourner près de Eleanor. Je ne sais pas ce qu'il a, mais vous semblez lui plaire énormément. Peut-être que vous lui rappellez son ancienne cavalière émit-il l'hypothèse, pensivement. Il haussa les épaules encore une fois, tic nerveux quand il ne savait quoi ajouter.

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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

Sam 30 Mar 2019 - 10:10

Don Diego et Tornado, il fallait s’appeler Eleanor Charlotte Hopper pour tomber sur pareil duo dans ce monde-là. Ou alors il fallait s’appeler Eleanor Charlotte Hopper pour voir dans un simple prénom et un compagnon à quatre pattes un duo de légende, mais la rouquine avait cet imaginaire propre à elle qui l’aidait à traverser les jours sans trop risquer la folie. Enfin, pas cette folie-là. Elle hocha la tête avec un sourire lorsque Diego lui apprit avoir un campement non loin, elle souriait même si cet accent grinçait à ses oreilles, lui rappelant son menteur d’ex-mari, peut-être mort aujourd’hui, elle n’en savait rien et elle s’en fichait de toute manière.

« De la décoration oui, le monde est suffisamment laid comme ça, il faut qu’on essaie d’y mettre de la couleur, du fun … Survivre pour survivre, c’est … vital, mais plutôt nul. » Oh qu’elle passe pour une imbécile heureuse ne lui effleurait guère l’esprit, et même si cela avait été le cas, Ely s’en fichait. Elle vivait très bien avec sa légèreté et sa naïveté, plus encore depuis qu’elle avait retrouvé Corey qui avait la même façon de voir le monde qu’elle. « Exactement ! D’ailleurs cette rue aurait bien besoin d’un coup de balai et d’un brin de décoration si vous voulez mon avis, là c’est … bouh complètement déprimant … » Il suffisait de baisser le nez vers les cadavres que Lucky avait piétiné, dé-pri-mant. Bien moins que les diverses décorations dont été orné le cheval d’ailleurs, c’était joli, amusant, il y avait un côté spectacle. Diego faisait peut-être partie d’une troupe d’artistes de cirque ou quelque chose dans ce goût-là ?

Aux premiers mots concernant son voyage, un périple même, Eleanor ouvrit grand ses billes chocolat auxquelles le soleil donnait même des teintes rubis. « Boston ?! » Mais il avait traversé le pays, c’était inconcevable, surtout quand elle réfléchissait qu’elle-même n’avait pas été capable de revenir à Langley, juste sur Whidbey Island. Cela la frappa à nouveau, à peine une fraction de seconde. Peut-être qu’elle ne voulait pas vraiment rentrer, tant qu’elle ne rentrait pas, ils étaient encore sains et saufs, aucune autre vérité que celle-ci n’existait. « Je pense pas que j’aurais eu le courage de faire un voyage aussi long … Boston … de là-bas à ici, c’est … partout pareil ? » demanda-t-elle avec un air innocent, tout en se doutant bien que le pays tout entier appartenait désormais aux morts, mais avec cette once d’espoir que peut-être, une civilisation se reformait peut-être quelque part pour les sauver tous.

Lucky revenu près d’elle, Ely esquissa un sourire. « Tu dois être triste si je te rappelle ton ancienne cavalière … Tu l’as perdue si elle n’est plus là avec toi. » souffla-t-elle à l’attention du cheval avant de reporter son attention sur Diego. « Elle était … quand vous avez trouvé Lucky ? » Est-ce qu’elle était morte, ou alors il lui avait volé son cheval ? Non, il n’avait pas l’air d’un voleur ou d’un tueur.
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Re: l'amour au premier cheval (eleanor)

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