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Life continues

Mar 11 Déc 2018 - 22:11


11 Décembre 2018

Le scientifique en moi avait décidé de boycotter le complexe scientifique aujourd’hui, et tant pis si ça déplaisait à Lawrence. Mais j’avais besoin de me retrouver loin de tout pour la journée, que mon esprit arrive de nouveau à fonctionner correctement, car pour l’instant j’avais trop d’idées, trop de questions mais surtout aucune réponse et beaucoup de frustration puisque je n’arrivais à rien. Alors pourquoi ne pas profiter de quelque chose d’aussi simple qu’une marche pour me changer les idées, même s’il faisait plutôt frais, mais à part la température un peu basse, la journée était parfaite pour l’exercice, de toute façon je n’avais pas fait mon jogging ce matin. Bien sûr je n’étais pas assez brave pour quitter le fort, alors j’allais tout simplement le parcourir en évitant de me rapprocher trop du complexe.

Les mains enfouies dans les poches duveteuses de mon blouson je marchais lentement, saluant de temps à autre certaines personnes que je pouvais croiser. Une petite communauté de gens que le hasard, ou la chance avait mis ensemble. D’un coup mon regard s’était arrêtée sur une silhouette à quelques mètres de moi et j’avais tout de suite reconnue, ce n’était autre qu’Ela Amrani. J’avais pu la croiser quelques fois par le passé mais nos échanges étaient restés cordiaux et surtout furtifs, pourtant quelque chose en elle m’intriguait, elle possédait une distinction naturelle, et avait l’air à la fois distante et charismatique, pourtant aujourd’hui dans son attitude et dans sa façon de se tenir debout, elle avait l’air plutôt abattue, chose qui pouvait se comprendre vu les évènements qui s’étaient passés quelques semaines auparavant. Car non seulement elle avait été blessée mais surtout elle avait perdu son compagnon.

Sans réfléchir je changeais mon trajet pour me rapprocher d’elle alors qu’elle fixait sans bouger la maison non loin de moi, puis arrivant à sa hauteur, je lançais un simple
« Bonjour » afin d’entamer la discussion. Et là dans ma tête je me disais que j’aurais dû penser à ce que j’allais lui dire par la suite avant de me lancer. « Comment allez-vous ? » c’était d’une banalité affligeante, cependant, je savais qu’elle avait été blessée, et depuis son retour c’était la première fois que je la voyais. « Je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé. » J’avais dit ces mots un peu honteux car je n’avais jamais participé à ce genre d’expéditions, et certains pouvaient y voire une façon de vouloir rester en vie alors que d’autres mourraient, ceci étant j'étais persuadé que ma présence n’aurait rien changé à la situation.  

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Re: Life continues

Dim 16 Déc 2018 - 11:11

La maison des Rogers n’avait pas encore été réattribuée. Ce n’était qu’une question de temps. Avant qu’elle n’enlève ses affaires et ne laisse la place à quelqu’un d’autre. Elle n’avait pas besoin de cette maison, trop grande pour elle. Elle s’installerait ailleurs, parce que tout à l’intérieur lui rappelait ce qu’elle avait perdu. Elle l’avait une fois, s’embourber dans les souvenirs de l’être cher. Elle s’était accrochée aux vêtements, aux objets laissés derrière, après la mort de son mari. Et quand la maison s’était effondrée… Elle aussi. Plus jamais. Elle avait appris, depuis. Elle ne ferait pas de cette maison son sanctuaire. Ce n’est pas ainsi qu’elle devait se souvenir de lui. Elle n’était définitivement plus la même qu’à l’époque de la disparition d’Abel, son mari. Elle était plus forte, elle avait traversé de nombreuses épreuves depuis. Merl l’avait sortie de cette torpeur dans laquelle elle se morfondait, il l’avait reconnectée au monde des vivants. Avec du temps, de la patience, de l’amour, il l’avait reconnectée à elle-même, et à ses émotions. Maintenant qu’il était parti, elle devait se débrouiller seule avec cette tempête de douleur, de colère et de rancœur. Des émotions bien négatives, qu’elle n’était pas vraiment certaine d’être en mesure de contenir. Cela se traduisait dans sa démarche et dans son attitude. Toujours aussi droite, toujours aussi digne. Mais il y avait à présent quelque chose de dur dans son regard, la douceur habituelle de l’israélienne était devenue aigre, et amer. Cette dignité princière qu’on lui attribuait si justement jusqu’alors, semblait s’apparenter à une Reine Noire. Amère et maléfique. Elle avait trop perdu pour une seule existence. Et elle détestait être revenue sur l’île.

Bonjour. Si elle ne sursauta pas, à l’intérieur, son cœur fit un bond sous la surprise. Elle tourna la tête et aperçut Chad Sanders venu la sortir de ses sombres et tristes pensées. Après tous ces mois passés à Renton, c’était la première fois qu’elle revoyait le jeune homme depuis fort longtemps. Elle ne le connaissait pas réellement, il faisait partie du complexe scientifique, travaillant comme bras droit de Lawrence. Elle ne se souvenait de lui que pour son sourire, et sa courtoisie en son égard. Chose un peu rare compte tenu de ses habituels rapports avec les gens de l’île. Au moins restait-il encore des êtres civilisés par ici – sans arrière-pensée, tout du moins. « Bonjour… » Répondit-elle sans grande émotion. Je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé. Elle détourna la tête, crispant quelque peu les mâchoires. Elle ne retenait pas les larmes, non, c’était la colère qu’elle contenait. Et cette envie d’en découdre qu’elle ne pourrait jamais assouvir. Pas avec cette politique de repli que Phelbs avait adopté. « On me le dit souvent. » Dit-elle, un peu sèchement. Enfouissant ses mains dans ses poches, elle se tourna vers le scientifique. « Si vous désirez me parler de quelque chose d’important, vous devriez vous tourner vers Phelbs, je ne m’occupe plus tout ça. » Elle avait cédé sa place de dirigeante pour laisser l’avocate régner comme elle avait toujours voulu le faire – comme elle le faisait depuis le début. Ela en avait assez de jouer les pantins, assez de jouer les secrétaires administratives aussi quand tout le monde venait la trouver pour des sujets qui n’en valaient pas la peine. Elle ne pouvait plus reprendre ce rôle, et écouter toutes ces personnes qui ne comprenaient pas ce qu’il se passait dehors, et agissaient encore comme si tout leur était dû. Et si Chad faisait partie de ces gens-là, elle ne voulait pas l’écouter.
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Re: Life continues

Mer 19 Déc 2018 - 16:29



L’air frais me faisait du bien, tout comme le fait de ne pas aller au laboratoire, je déambulais donc entre les habitations regardant tout autour de moi le quotidien des locataires des lieux, une vie presque normale si l’on oubliait le danger qui nous guettait à l’extérieur du camp. Mes pensées s’envolèrent aussitôt à la vue de la femme de la quelle me séparait quelques mètres, des mètres que j’effaçais en quelques pas pour la rejoindre. Elle semblait être perdue dans ses pensées, et pour briser le silence je la saluais d’un simple bonjour auquel elle répondit de la même manière presque instinctivement. Et à mes mots de condoléances sa réponse fut plus froide, voire cassante "On me le dit souvent"

« Sans doute car il est difficile de trouver autre chose à dire dans ce genre de circonstances, et ça devient vite lassant pour la personne qui les reçoit. Dans un monde où tout a changé, notamment la société, certaines conventions sociales perdurent. » Mes souvenirs me ramenaient à l’époque où j’étais arrivé à Fort Ward et aux quelques personnes qui me disaient être désolées de ce qui m’était arrivé. La vérité c’était que ça n’aidait en rien de les entendre, ça ne soulageait pas, ça ne réconfortait pas, la douleur était la même. Présenter ses condoléances servait seulement à soulager la personne qui les prononçait auquel cas elle ressentirait un fort sentiment de malaise en ne disant rien, et aujourd’hui cette personne c’était moi. Je me demandais cependant pourquoi je devais toujours analyser la situation, à sa réponse j’aurais du juste me taire et acquiescer, mais bon c’était dit et je ne pouvais plus revenir en arrière.

De son côté elle continuait sur un ton tout aussi sec et cassant que le précèdent croyant que je venais la voir pour demander quelque chose, chose que faisait surement un tas de personne depuis qu’elle avait pris la tête du camp avec Lawrence et June. « Non je… en fait je marchais quand je vous ai vu et je voulais juste vous saluer et demander de vos nouvelles. »  

Puis voyant qu’elle enfouissait ses mains dans ses poches je me rendis compte que de rester debout sans bouger n’était pas une bonne idée. Il valait mieux ou entrer dans un endroit chaud ou alors bouger. « Peut-être voudriez-vous marcher un peu avec moi ? Enfin si, si vous êtes en état de le faire bien sûr, nous ne sommes pas obligés de parler… ça pourrait vous faire du bien»

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Re: Life continues

Sam 5 Jan 2019 - 14:24

Dans un monde où tout a changé, notamment la société, certaines conventions sociales perdurent. C’était peut-être bien la seule chose qui avait perduré dans ce nouveau monde ; les condoléances. Plus personne ne pensait réellement ces quelques mots, mais ils perduraient. Par habitude, certainement. C’était vide de sens pour elle. Pourtant, elle avait tant défendu ces convenances, ces bonnes manières à continuer d’utiliser, mais la population de l’île avait décidé de tirer un trait sur les codes de bienséance. Alors les paroles du scientifique la surprenaient un peu. Elle ne le connaissait pas vraiment, à vrai dire. C’était le problème de l’île ; un aussi grand nombre de survivants ne permettait pas une relation facile à l’autre. Chacun préférait rester de son côté et parfois, quand les temps étaient plus durs… Ils pouvaient avoir le privilège de les voir tous se rassembler pour une cause. Et encore, cela manquait d’un paquet nombre de choses. Les survivants de Fort Ward étaient trop habitués à s’occuper d’eux-mêmes que pour vaincre totalement ensemble. C’était probablement pour cela qu’ils avaient échoué à Renton.

Fermée, l’israélienne n’avait plus vraiment ce même visage avenant qu’avant son retour sur l’île. Les traits encore quelque peu tirés par la fatigue de sa blessure qui se remettait depuis un mois, la mâchoire figée par cette perte de trop, son cœur n’y était plus. Seule restait la colère et le dégoût de tout. Amrani était différente. Mais Chad la surprenait, parce que depuis qu’elle était rentrée, elles étaient rares les personnes venues la trouver pour prendre de ses nouvelles sans arrière-pensées. Et puis, même si le scientifique en avait une, elle décida finalement que ça lui était égal et que de toute manière, elle devait vraiment bouger si elle ne voulait pas finir en statue de glace. « D’accord… » Dit-elle, pas si sûre d’elle que ça. Marcher était difficile, bien sûr, mais nécessaire si elle voulait se remettre rapidement. Et ce fut à un pas lent qu’elle se mit à marcher aux côtés de Sanders.

Elle ne parla pas de suite, parce que la situation était quelque peu étrangère pour elle. Mais c’était cette légèreté sur ses épaules, ce poids en moins dont elle s’était débarrassée auprès de June qui lui faisait du bien. « Je vais mieux. » Dit-elle enfin. Mieux que quoi, cela dit ? Mieux que quand elle était arrivée. C’est certain. Physiquement du moins. Mais le reste ne concernait personne d’autre. « Le chirurgien dit que ce n’est pas passé loin. » Sa voix était sobre, un peu éteinte peut-être. Et puis une pensée lui traversa l’esprit, et la fit… sourire ?! « Vous savez, c’est étrange de vous avoir croisé devant cette maison. Parce que vous avez le même prénom que le jeune frère des Rogers. » Le frère de Merl. « Mais vu comment les deux aînés parlaient de lui, je ne suis pas certaine que ce soit une comparaison très flatteuse. » Et dans son timbre oui, résonnait une note amusée.
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Re: Life continues

Lun 4 Fév 2019 - 12:58



La distance et la froideur avec laquelle l’israélienne m’avait répondu ne m’empêchait pas de continuer à lui parler, je comprenais que par le passé les gens allaient la voir surtout lorsqu’ils avaient besoin de quelque chose, et au fil du temps, on finissait par penser que c’était tout ce que nous représentions aux yeux des gens, une personne qui pouvait régler leurs problèmes ou trouver une solution ou peu important ce dont ils avaient besoin. Pour ma part je n’avais besoin de rien, et si j’avais besoin de quelque chose je m’arrangeais pour que ce soit un donnant donnant, ainsi je ne devais rien à personne. Sans doute était-ce pour cette raison que femme blessée avait accepté ma proposition, bien que cela ne soit pas forcement des plus aisés de marcher en ce froid après les blessures qu’elle avait pu subir. J’acquiesçais alors en silence à son accord avant de commencer lentement à faire quelques pas en avant.

Les premiers mètres s’étaient faits en silence aux vus de la situation qui était forcement quelque peu gênante autant pour elle que pour moi, un silence qu’elle avait été la première à briser en répondant enfin à ma question sur son état. J’allais lui répondre qu’elle avait eu de la chance avant de me raviser, ce n’était pas la meilleure chose à dire sachant ce qu’elle avait perdu quelques semaines plus tôt.


« Ce n’était tout simplement pas votre heure. » Pour un scientifique ça faisait bizarre de dire ça mais je ne voyais pas d’autres raisons dans un monde ou les chances de mourir ont considérablement augmenté. J’avais vu des personnes mourir pour moi que ça, et d’autres survivre à pire. Je l’écoutais en suite me parler du frère de celui qu’elle aimait, sentant même une pointe de nostalgie dans sa voix.  

« Hum… je ne sais pas comment le prendre du coup. » Avais-je répondu avec un petit sourire. « Mais ce n’est pas aussi étrange que ça, dans ce genre de situations on a tendance à chercher les moindres petits signes qui nous font penser aux êtres perdus.  Ça m’arrive très souvent. » Je soupirais lentement avant de partager avec elle un des milliers de signes que je pouvais voir jour après jour. « Il y a un livre de psychologie à la bibliothèque qui me fait toujours penser à la fiancée. Je ne sais pas pourquoi ce livre en particulier, puisqu’il y en a d’autres et ne l’ouvre jamais, c’est idiot mais même si j’y vais de temps en temps pour faire quelques recherches, je ne peux m’empêcher de m’arrêter devant. »

Un simple livre, un simple prénom, une simple odeur, des choses futiles qui nous raccrochent au passé et à ceux qui nous avaient quitté. Et qu’en était-il de ceux dont on ne savait pas s’ils étaient morts ou vivants ? cette question me taraudait encore et toujours et peut-être n’aurais-je jamais de réponse. Restant sur le sujet qu’elle avait abordé au départ à savoir la maison, je repris en la questionnant. Sans doute pour éviter le silence qui avait régné les premiers mètres et la gêne qui l’avait accompagnée. « Vous pensez encore habiter la maison ? »


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Re: Life continues

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