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All right, let's get it on !

Ven 25 Mai 2018 - 14:18


Voilà plusieurs mois que Luisa est à Recovery Grove, bien entourée. Cela faisait plus d’un an qu’elle ne s’était pas posée dans un endroit sécurisé. Le soulagement fut instantané lorsqu’elle comprit qu’elle pouvait rester avec le groupe. Finalement, retenter seule sur les routes même en restant en ville était compliqué. Luisa n’avait pas le tempérament pour rester seule. Etre dépendante et autonome est une chose pour laquelle elle aspirait mais en vain, les années ne l’ont pas endurci dans ce sens.

Une fois seule, elle avait ressenti toute sa peine remontée à la surface sans prévenir, sans pouvoir l’arrêter et puis le froid avait attaqué sa peau fragile. Si elle n’avait pas rencontré ce groupe, elle n’aurait pas fini l’année 2018. Elle aurait pu se laisser mourir. Le désespoir avait quelque chose de nocif. Et une fois bien ancré il était presque impossible de s’en débarrasser.

Ici elle était en sécurité et elle ne manquait de rien. Si bien que le moral en hausse, elle aidait dans les tâches pour se donner confiance et pour montrer aux autres qu’elle n’était pas si inutile. Et puis, en parlant avec Hannah, l’espoir pris une nouvelle fois vit dans tout son être. Une sœur et un frère retrouvés. Elle espérait que Mason soit toujours avec son fils. Jamais il ne l’aurait laissé en danger. Elle avait une confiance aveugle envers lui. Et si leur chemin s’étaient séparés en 2015, elle ne perdait pas espoir de les revoir un jour vivants. Elle ne vivait que dans ce seul but.

Aujourd’hui Nigel partait en ravitaillement. Luisa naturellement s’est proposé de l’accompagner pour l’aider. Elle était motivée et Nigel était un homme qu’elle commençait à apprécier. C’était un homme vrai avec des valeurs, tout comme Ethan d’ailleurs. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu affaire à des personnes aussi respectables. Dans son ancien clan qu’elle avait laissé tomber, seul Alan lui manquait. D’un âge mur il avait réussi à la maintenir en vie. Il était le seul à la connaître vraiment. Avait-elle changé depuis quelques années ? Sûrement que oui, seul le temps lui dira si la femme qu’elle est devenue est meilleure que la version précédente.

Prête pour sortir, il ne lui manquait plus que son couteau. Elle souhaitait prendre une arme à feu mais ne sachant pas vraiment s’en servir, elle hésita à l'armurerie avant de laisser tomber. Rejoignant Nigel non loin de la sortie, elle lui fit un sourire pour montrer sa motivation « J’ai … tout ce qu’il me faut » dit-elle en réfléchissant. Dans son sac, elle avait emporté des affaires de rechanges, une bouteille d’eau, des compresses et pansements et des allumettes. Le couteau à sa ceinture, elle annonça « C’est tout ce que j’ai. Les armes à feu c’est pas trop mon truc … » fit-elle baissant les yeux, l’air de penser qu’elle n’était pas si expérimentée que ça sur le terrain. Et pourtant ….

« Tu as une idée d’où tu veux qu’on aille ? »
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Re: All right, let's get it on !

Dim 27 Mai 2018 - 16:30


Isiah avait disparu depuis plus d'un mois. Un mois. Ce n'était pas grand chose, et pourtant c'était déjà bien trop aux yeux du Mainois qui, peu à peu, avait perdu espoir quant au fait de le retrouver. Bien sûr qu'il aurait voulu espérer, se raccrocher à cette possibilité comme une moule à son rocher, mais s'il le faisait il se détruirait, il le savait pertinemment. Tout comme il s'était peu à peu détruit quant il passait ses journées à espérer retrouver Hannah, en vain. Certes, ils s'étaient retrouvés une année après, une sorte de miracle auquel le brun peinait toujours à croire, mais accepter la perte d'un être cher était plus facile à ses yeux que nourrir un espoir qui le boufferait chaque jour un peu plus. C'était injuste. Pour Isiah, Hannah, Frances, et tous ceux qui l'entouraient. Injuste qu'il soit ainsi résigné mais que pouvaient-ils en savoir ? Il n'avait rien dit, à personne, les laissant être persuadés que lui aussi y croyait encore, que lui aussi se raccrochait à l'idée qu'un matin, le serrurier passerait à nouveau la grille devant le complexe. Il les laissait y croire, parce-qu'il n'y avait aucune raison légitime et acceptable de leur dire de but en blanc que c'était sans doute réellement foutu. Et pourtant, malgré cette acceptation forcée, il n'était plus le même qu'avant. Ses sourires n'étaient plus aussi naturels, son regard plus sombre, et il ne parlait plus autant, comme s'il n'avait simplement plus rien à dire.

Ce matin là, l'écrivain avait été pris une envie de partir. Sortir en ravitaillement pour souffler un peu, se détacher quelques heures de cet endroit qui lui rappelait celui qu'il appelait Bro et simplement se retrouver un peu seul. Ce fut sans compter cependant sur la subite motivation de Luisa qui se proposa de l'accompagner. S'étant apprêté à lui dire qu'il pouvait s'en sortir seul, il s'était finalement ravisé, lui ayant simplement adressé un sourire de circonstance et lui disant de préparer ses affaires. La brune les avait rejoint pendant l'hiver, démunie et avec ce besoin viscéral de trouver des personnes de confiance. S'il avait été tout aussi méfiant avec elle qu'avec toutes les autres nouvelles personnes qu'il croisait, il avait fini par l'apprécier, notamment grâce aux bonnes paroles de Hannah -quand du moins elle n'était pas occupée à la taquiner pour la repousser dans ses retranchements-. Il connaissait ainsi des bribes de son histoire mais, même si sa curiosité d'écrivain était forte, il ne s'était jamais permis de lui en demander d'avantage que ce qu'elle ne lui avait ou que ce qu'il avait appris des autres.

Ayant alors récupéré son sac, son piolet et son pistolet, il l'avait attendue près du portail du complexe tandis que Marvin était occupé à renifler le coin autour d'eux pour la millionième fois depuis qu'ils avaient investi l'endroit. Aux mots de la brune qui venait vers eux, il avait hoché la tête avant de sourire brièvement au sujet des armes à feu. « Ce n'est pas le mien non plus mais ça peut être un bon moyen de dissuasion » avait-il rétorqué alors que le canidé approchait de la trentenaire pour renifler son pantalon. Combien de fois s'était-il servi de cette arme ? À quelques reprises déjà, mais il n'était assurément pas en as quand il s'agissait de viser juste, préférant nettement son fidèle piolet. Se dirigeant alors vers la grille, il se mit à réfléchir à la question de Luisa, haussant finalement les épaules. « Je pensais aller vers Capitol Hill mais ça n'a pas vraiment d'importance, on pourra changer de cap en cours de route. » Le centre de Seattle donc. Un pari risqué quand on savait tout ce qu'il pouvait s'y tramer mais il n'était pas fou au point de se jeter bêtement dans la gueule du loup, surtout pas avec Luisa, et encore moins en sachant que Hannah l'attendait ici.

S'ils ne traînaient pas, ils en auraient pour une bonne heure de marche avant d'arriver dans le quartier annoncé par le Mainois, mais même si c'était plus long qu'importait, ils avaient tout le temps devant eux après tout. Après dix minutes de marche silencieuse, Marvin sautillant tranquillement sur leurs pas, Nigel avait tourné la tête vers la brune. « Tu vivais à Seattle avant ? » avait-il demandé, n'ayant pas souvenir d'avoir déjà eu cette information. Et sa question n'était pas anodine : si tel était le cas, mieux valait sans doute éviter le coin où avait vécu la femme afin de ne pas la replonger dans des souvenirs qui pourraient s'avérer douloureux pour elle.
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Re: All right, let's get it on !

Mar 29 Mai 2018 - 13:58


Son chien était adorable. Lorsque ce dernier renifla la jambe de Luisa celle-ci se pencha pour le caresser, un fin sourire sur les lèvres. Elle espérait que cette journée soit spéciale et propice à trouver du nécessaire pour le groupe. Espérant que la chance soit au rendez-vous.

Dans sa vie, Luisa n’a jamais croisé la chance. Si, peut-être celle de vivre encore aujourd’hui. Elle se sentait fatiguée quelques fois comme si elle avait vécu plusieurs vies depuis trois ans. Son corps lui indiquait par des alertes qu’elle en faisait trop à tout juste 34 ans. Comme si le poids sur ses épaules n’avait jamais disparu. Harcèlement scolaire, adultère, l’impression d’enlever son fils à son ex-mari, un déménagement qui n'a jamais eu de destination et la perte de sa famille. Comme si le sort s’était acharné contre elle tout cela à cause de sa personnalité trop fragile et désordonnée. Aujourd’hui, même si elle se sentait bien au sein du groupe, elle n’en restait pas moins qu’une femme qui ne pensait qu’à sa vie gâchée. Comme si elle était incompatible avec la vie. Comme si cette dernière lui en voulait pertinemment.

Malgré tout elle était toujours debout, à sourire et parfois rire, mais jamais sans oublier le vide à l’intérieur qui faisait partie de son quotidien. Bien entendu, Hannah lui donnait espoir en la vie et aux retrouvailles. Mais ça ne faisait pas tout.

Emboîtant le pas de Nigel, elle hocha la tête concernant le lieu pour ravitaillement. Ça lui convenait après tout elle avait beau avoir traverser Seattle, elle en était pas originaire. La trentenaire ne retenait pour l’instant que les lieux les plus populaires.

Luisa suivit Nigel dans le silence, ne sachant comment amorcer la conversation. Peur de mal dire ou de mal faire … L’impression d’être encore à l’épreuve. Et puis elle était impressionnée par cet homme. Il avait une prestance, c’était l’homme de la situation, celui qui se faisait respecter. Un peu timide, ce n’était donc pas elle qui allait briser le silence. Ce dernier fut brisé par partenaire au bout de quelques minutes et, pensive, Luisa lui répondit « Non je n’ai jamais vécu à Seattle ». Prenant une inspiration et remettant les bretelles de son sac en place, elle continua « Je suis d’origine Mexicaine mais j’ai grandi la majeure partie de mon enfance à Los Angeles. Et il y a 3 ans je devais partir avec ma famille à Portland … » après un bref silence elle ajouta « … on n’y est jamais arrivé ». Cette histoire elle l’avait déjà raconté. Peut-être à Hannah. Nigel connaissait quelques sujets sur son histoire mais pas les détails. Personne ne sait qu’elle s’était mariée et que le mari l’avait quitté à cause de son infidélité.

Une erreur pour elle. Peut-être la pire de toute qui restera un regret, un goût amer dans sa bouche et une marque indélébile dans ses sentiments. Encore aujourd’hui elle pouvait éprouver de la peine, de la tristesse pour cette vie qu’on lui avait prise. Car les années passées avec son ex-mari ont été les plus belles de toutes. Et peut-être même les meilleurs moments de sa vie, qu’elle gardera en mémoire jusqu’à sa mort.

A ces souvenirs, Luisa eut le visage fermée quelques secondes. Ces traits se détendirent pour regarder Nigel jauger sa réaction voir s’il avait calculé son état second. Pour la peine, la trentenaire enchaîna « Et toi ? Je sais que tu étais écrivain mais es-tu écris beaucoup de livres, raturé beaucoup de notes et signé beaucoup d’autographes ? » la note d’optimisme était voulu, mais sa curiosité voulait être rassasié à ce sujet, il est vrai.
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Re: All right, let's get it on !

Lun 4 Juin 2018 - 14:38


À peine le Mainois avait-il posé sa question qu'il avait une réponse de la part de la brune, apprenant ainsi qu'elle n'avait jamais vécu à Seattle. Il avait alors hoché la tête se disant qu'en un sens, c'était assez étrange de se mettre à poser ainsi des questions alors qu'ils se baladaient dehors, exposés à des risques plus importants que ceux qu'ils encouraient au complexe. Bien sûr, depuis le temps que la femme était arrivée parmi eux, ils avaient pu discuter à quelques reprises mais la plupart du temps ça n'avait été qu'un échange de banalités. Nigel n'était pas de ceux qui se permettaient de tirer les vers du nez à ses pairs pour connaître le moindre détail de leur vie, même si sa curiosité avait tendance à être relativement grande, il tâchait de la garder pour lui, bien conscient que certaines personnes n'étaient pas adeptes de parler d'eux en long en large et en travers ; surtout pas dans ce monde où leurs vies d'avant étaient relayées au rang de simples souvenirs.

Luisa poursuivit néanmoins, lui expliquant brièvement son parcours géographique au vu de son nom il aurait en effet pu parier sur ses origines mais la fin de son explication lui arracha une expression un peu désolée. Elle avait eu une famille et ils n'avaient pas pu rejoindre Portland. Le simple fait qu'ils l'aient retrouvée seule l'hiver passé prouvait sans doute qu'il leur était arrivé quelque chose, qu'ils avaient été séparés. Peut-être étaient-ils morts ? Probablement, du moins c'était une évidence aux yeux du trentenaire qui se garda cependant bien de donner son avis sur le sujet, se contentant de cette mine compréhensive. « Los Angeles est une belle ville » avait-il simplement lancé afin d'orienter un peu la discussion sur autre chose que sur la famille disparue de la concernée, mais l'expression fermée de cette dernière prouvait bien que ce n'était pas suffisant et que ses souvenirs devaient la ronger. Tout comme ils l'avaient rongé lui lorsqu'il avait perdu Hannah.

Alors qu'elle tournait la tête vers lui, il avait posé ses prunelles sur Marvin devant eux, reniflant la route et observant les alentours en de dandinant de cet air guilleret de gros toutou bien content de faire une vraie balade en dehors du complexe. À la question de Luisa, l'écrivain avait reporté son attention sur elle, lui adressant un bref sourire agrémenté d'un regard qui mêlait à la fois la nostalgie et une pointe de fierté qui restait toutefois très humble. « J'en ai publié deux et ça marchait plutôt bien, le second a même été reconnu de l'autre côté de l'océan » avait-il lancé en glissant ses mains dans les poches de son jean avant de poursuivre. « J'étais sur l'écriture du troisième, c'est pour ça que j'étais ici, à Seattle, mais je vivais dans le Maine. Puis tout a dérapé et on est restés dans le coin ». A la fin de ses mots, il avait soupiré légèrement, se remémorant le début de ce beau bordel, à quel point les choses avaient dégringolé petit à petit. Il se rappelait qu'il avait acheté des billets pour rentrer à Portland avec Hannah afin de retrouver sa mère et d'être en sécurités dans ce petit chalet dans lequel il vivait au bord du lac, mais les vols avaient été gelés et tous deux avaient été contraints de rester là. Si seulement il avait pu réagir plus tôt... Mais le brun pouvait néanmoins se consoler d'une chose : au moins avait-il été là au début pour protéger sa sœur, bien plus que s'il était resté travailler dans le Maine. Un heureux hasard dans tout ce cauchemar.

« Maintenant ça fait plus de deux ans que j'essaye d'avancer dans ce foutu manuscrit et que je n'y arrive pas, à croire que ce monde m'aurait bouffé jusqu'à mon imagination » avait-il lancé sur un ton mi-amusé mi-amer. Oh bien sûr qu'il avait de l'imagination, beaucoup trop, mais toutes ses idées étaient bien trop sombres et trop peu en adéquation avec ce qu'il avait commencé à taper sur ces pages. Nigel avait déjà eu cette discussion avec Frances, il y avait quelques mois déjà, et la Coréenne avait soulevé le fait que peut-être devrait-il simplement accepter le fait de laisser ce manuscrit derrière lui mais il ne parvenait pas à s'y résigner, comme si fermer définitivement cette page lui ferait perdre une part de celui qu'il était.
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Re: All right, let's get it on !

Mar 12 Juin 2018 - 5:21


Ils continuèrent tous deux à marcher. Luisa voulait changer de conversation et ne pas s’étaler davantage sur sa vie privée ou du moins, ce qu’il en restait. Elle n’était pas bonne à ce genre de jeu et de discussion. La seule personne qui connaissait sa vie dans le moindre détail était Alan. Son ami qu’elle avait connu dans ce premier camp militaire. C’est lui qui l’avait empêché de mettre fins à ses jours, qui avaient saisi la corde avant qu’elle ne bascule … Elle ferma les yeux pour empêcher son esprit de ressentir telle douleur. Alan était un vieil homme, quelqu’un de bien. La meilleure personne qu’elle avait rencontré jusqu’ici. Il connaissait Luisa. Les adieux étaient déchirants l’un comme pour l’autre. Mais elle devait faire son bout de chemin et continuer sa route dans la grande ville. Qui disait ville, disait espoir. Et elle l’avait trouvé.

Lorsque Nigel dériva sur la ville de Los Angeles plutôt que sur les détails concernant sa famille ou Portland, intérieurement elle l’en remerciait. Il avait du respect pour elle. Pour son silence et le fait qu’elle n’en dévoile pas davantage sur son passé. C’était une grande qualité que la mexicaine appréciait.

Leur regard se croisa lorsque la jeune femme voulait en savoir plus sur lui. Elle ne souhaitait pas en connaître davantage sur sa vie privée seulement le côté professionnel. Ce n’est pas tous les jours qu’elle pouvait discuter librement avec un auteur devenu célèbre. Le regard de la jeune femme apprécia la ballade et ce changement de conversation, ce qui lui permis de se détendre et de sourire. Elle écouta attentivement l’histoire de son partenaire, les mains sur les anses de son sac à dos et Melvin devant eux.

Elle avait l’impression qu’il regrettait le bon vieux temps tout comme elle. Une pointe de nostalgie dans sa voix était simple à déceler « Tu écris toujours alors si je comprends bien ». Ecrire en ces périodes sombres... Ce n’est pas étonnant qu’il ne puisse plus continuer son histoire « Je trouve que c’est courageux de ta part  de … de vouloir continuer ton manuscrit alors que .. qu’le monde ne le permet plus » on va dire ça comme ça. Il gardait sa motivation mais son esprit était ailleurs. Selon Luisa, il fallait un sacré talent pour continuer à jouer de son imagination et surtout être fort mentalement. Mais elle avait bon espoir pour ce sage écrivain « Laisse le de côté un temps et tu le reprendras lorsque tu te sentiras prêt » dit-elle avec un fin sourire.

Dans son enfance, Luisa lisait beaucoup. Mais lorsqu’une situation dans sa vie était devenue sombre, elle ne pouvait forcer son esprit à lire davantage et à imaginer la suite de l‘histoire. Peut-être que pour un écrivain, c’était la même chose côté écriture. La curiosité l’emportant, la brune voulait connaître le thème de son manuscrit. Car s’il tentait vainement de l’avancer c’est qu’il devait compter à ses yeux. Mais par respect pour son travail elle n’en fit rien.

« Dis-toi que d’ici quelques années, tu seras le premier auteur à publier un roman après ce cauchemar … » fit-elle en montrant du regard ce qui s’étalait sous leurs yeux : un environnement hostile, sans vie qui peinait à respirer « … par contre si c’est le cas, faudra que tu me réserves une dédicace ».  
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Re: All right, let's get it on !

Ven 15 Juin 2018 - 14:17


Parler de son ''métier'' avait toujours été quelque chose qu'appréciait le Mainois, principalement parce-qu'il jugeait plus cela comme une réelle passion que comme un boulot à part entière mais ça lui avait apporté suffisamment d'argent pour vivre bien convenablement alors oui, sans doute était-ce légitime que ce soit associé à un travail à part entière, du moins aux yeux des autres. Et même si les temps avaient changé, si tout ce qu'ils avaient connu n'était plus, le brun avait toujours en lui cette passion, agrémentée cependant d'un brin de frustration quant au fait de ne pouvoir poursuivre son œuvre comme il le souhaiterait. Mais à ça aussi, il devrait s'adapter. Aurait-il seulement d'autres choix ? Il avait néanmoins hoché la tête à la réponse de Luisa, rectifiant d'un « j'essaye » agrémenté d'un bref sourire. Essayer et y parvenir étaient en effet deux choses différentes mais le brun était bien connu par ses proches pour être une vraie tête de mule dans certain cas, et celui-ci ne faisait pas exception à la règle.

Malgré tout il écoutait attentivement la brune, son sourire devenant un peu plus franc malgré son regard relativement éteint depuis la disparition d'Isiah. Elle avançait que c'était courageux de sa part... C'était joli dit à dire vrai parce-que, de son propre point de vue, c'était surtout une manière de se raccrocher farouchement à celui qu'il était auparavant, à ce monde dans lequel il avait grandi et qui n'était plus. Il s'y raccrochait pour ne pas perdre pied, ne pas perdre ce qu'il lui restait de lui-même. Une manière comme une autre de ne pas plonger en somme. Était-ce réellement courage ou plutôt fou, Nigel ne saurait le dire. Il avait alors hoché la tête aux nouveaux mots de sa cadette. « C'est probablement ce que j'ai de mieux à faire en effet » avait-il répondu comme s'il tentait de s'en persuader lui-même tout en sachant que ce ne serait pas gagné d'avance.

Il avait alors arqué un sourcil un brin amusé quand elle aborda le sujet d'une dédicace, reportant son regard sombre sur Marvin, toujours occupé à leur ouvrir la voie en se dandinant non loin devant eux. « Je ne suis pas certain qu'un thriller assez dramatique intéresse beaucoup les gens après tout ce qu'ils auront traversé » avait-il commencé. Quoi que, au moins une affaire policière leur changerait de leur quotidien plein d'errants mais dans le fond, il faudrait sans doute un bon coup de positif au monde pour qu'il puisse repartir sur un bon pied. Était-il seulement capable de faire dans le positif ? Bien qu'il ne doutait pas vraiment de ses capacités, il doutait sérieusement de ce point qui n'avait jamais été son domaine littéraire. « Mais c'est promis, si ça se fait, je t'offrirai un exemplaire dédicacé » avait-il alors ajouté en reportant quelques secondes son attention sur elle, un fin sourire étirant ses lèvres mais n'arrangeant pour autant pas vraiment les cernes qui cerclaient ses yeux et cet air soucieux qu'il arborait.

Laissant planer quelques secondes de silence, le Mainois avait pris un air bien plus sérieux, avisant de loin un rôdeur qui se traînait, ou du moins sa silhouette. « Comment tu te sens ici ? Ça n'a pas été... simple, depuis ton arrivée... » avait-il demandé en faisant bien allusion à tous les événements qui étaient survenus depuis le mois de janvier. Entre la rencontre avec le groupe d'Emerson, la disparition d'Isiah, Frances enceinte jusqu'au cou... il y avait de quoi avoir envie de reprendre la route plutôt que de rester un jour de plus. Certains pouvaient avoir cette envie cependant, ce n'était pas son cas à lui. Il était resté pour Hannah, mais aussi pour Isiah, bien décidé à veiller sur Frances même si elle n'avait pas manqué de le noyer sous les reproches suite à la disparition du serrurier, lui lançant même encore maintenant des remarques acerbes qui le piquaient droit au cœur mais face auxquelles il ne faisait rien d'autre qu'encaisser et nourrir un peu plus sa propre culpabilité. Alors en un sens oui, il pourrait comprendre que la situation soit plus que compliqué pour Luisa mais, pour autant, il espérait qu'elle s'y sente à sa place malgré tout.
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Re: All right, let's get it on !

Dim 17 Juin 2018 - 6:32


De parler de l’écrivain et pas de sa personne, lui permettait d’oublier un tant soit peu sa peine face à ce qu’elle avait perdu. Des êtres chers qui pour elle était toujours de ce monde. Si un jour Luisa avait la preuve qu’ils étaient morts, elle ne saurait pas que faire de sa vie. La question qu’elle se poserait c’est pourquoi tenir le coup ? Elle n’avait pas fait grand-chose d’extraordinaire depuis sa naissance se mêlant toujours à la société au reste du monde, se cachant pour ne pas en dévoiler davantage ayant peur de ce que pourrait penser les autres. Ainsi depuis le mal qui rongeait le monde, elle s’était découverte comme tout le monde mais sa personnalité n’avait pas changé. Croyant être forte, la serveuse pouvait à tout moment sombrer et sa fragilité n’était clairement pas un avantage pour survivre. Elle avait failli y passer plusieurs fois. La croyance touchant son cœur, elle commençait à se demander si sa place ici avait réellement un but. Peut-être que oui car elle était debout, respirait pleinement et parlait en ce moment même avec un écrivain qu’elle commençait vraiment à apprécier.

Les brefs sourires de Nigel avaient le don de faire sourire à son tour la brune. En parlant de son œuvre, la trentenaire comprenait que dans un futur qu’elle espérait proche, les lecteurs n’allaient peut-être pas lire un thriller dramatique après ce qu’ils auraient vécues. Néanmoins, si le thème n’était pas de l’horreur, son manuscrit aurait toute sa place. Le romantisme serait bien niais à côté « J’en suis pas aussi sûre. Tant que ça n’parle pas d’apocalypse, de morsures et de morts revenus à la vie, je pense que ça passe » du moins c’était son avis personnel.

Elle acquiesça d’un signe de tête pour la dédicace même si c’était plus une fiction qu’une réalité. Il était beau d’avoir des projets auxquels se raccrocher. Et clairement, Herring en avait un. Luisa ne vivait qu’à travers son foutu espoir. Qu’à travers sa famille qu’elle pensait pouvoir retrouver un jour. Elle ne niait pas le fait que, plus les jours passaient et plus les chances de les retrouver s’amenuisaient. Mais se l’avouer était dur. L’entendre dire, pourrait la tuer sur place.

Après quelques secondes de silence, Luisa releva la tête à l’interrogation du brun. Une question bien intéressante. Mais soudain, elle aperçut une silhouette au loin qui se trainait et des frissons parcoururent son corps. Marvin était à l’affut. Elle devait rester concentrée. Elle n’était pas seule et cela avait le don de la rassurer un minimum. Serait-elle prête à repartir seule sur les routes ? Clairement non. Elle ne souhaitait plus l’être. La réponse à la question était alors toute simple. Elle détacha son regard du rôdeur au loin pour se concentrer sur sa voix « Non c’est vrai. Mais de tous les groupes je pense que c’est celui où je me sens le mieux » Elle jaugea l’expression de Nigel avant de reprendre « Je me suis attachée à plusieurs personnes ici et vous avez l’air d’être une famille bienveillante … chose que je n’ai jamais ressenti avec d’autres groupes » Seulement avec son ami Alan. Elle reprit avec un regard plus triste « Pour Isiah c’est … je vois à quel point ils vous manquent, je vois à quel point c’est dur … même si je ne l’ai pas trop connu je pense à lui ». A lui et à toutes ces pertes dans sa vie … « La situation est compliquée mais je me sens entourée … pour une fois malgré tout ce qui s’est passé ». Et puis une dernière chose « Frances j’essaie d’être là mais c’est pas facile … je suis la dernière arrivée et elle a un caractère bien à elle » rajouta Luisa pour adoucir l’atmosphère un fin sourire se dessinant sur son visage « Vous savez que si vous avez besoin je suis là aussi ne l'oubliez pas ».
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Re: All right, let's get it on !

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