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Fresh blood
Dim 6 Jan 2019 - 16:43
Décembre 2018 ••
Le jour se levait tout juste lorsqu’elle revint chez elle. Ce matin-là, elle était allée courir avec Arizona autour de la zone d’entrainement. Elle avait eu besoin de discuter avec son amie de certaines affaires et notamment des plans de Roy pour rapatrier sur l’île de quoi rétablir l’électricité durablement. Les températures se rafraîchissait, la chaleur de son intérieur picota ses joues froides. June s’empressa de rejoindre sa salle de bain, se déshabilla et se réfugia sous le jet d’eau glacé. Elle s’y était habituée depuis et n’avait pas l’envie – ni le temps – d’attendre que le courant revienne et chauffe son ballon pour se laver.
Une fois propre, elle enfila un jean, un tee-shirt aux manches longues et un pull cintré en grosses mailles glycine. Le temps que ses cheveux sèchent, elle les garda détachés, une serviette sur les épaules dépliée jusqu’à ses reins. Elle monta jusqu’à son bureau et rouvrit son mac, chargé la veille au soir. Sa playlist de fond fut rallumée sur la marche des chevaliers de Prokofiev et elle ne prit pas la peine de la changer. L’avocate s’assit ensuite à son bureau pour consulter les notes que lui avait laissé Evelyn.
-Ah oui , souffla-t-elle pour elle-même.
Elle devait rencontrer un arrivant, récupéré il y avait peu à l’extérieur. Comme pour tous les autres, June voulait pouvoir dresser son profil ; histoire de savoir à qui ils avaient affaire et comment optimiser sa présence sur le camp. Allait-il facilement suivre le mouvement ? Allait-il poser des problèmes ? Les questions qu’elle se posait immanquablement lorsque des survivants étaient rapatriés chez eux.***
Le soleil brillait timidement dans le ciel en milieu de matinée. Il se partageait jalousement le firmament bleuté avec des rubans de nuages automnaux, menaçants tous de faire tomber quelques gouttes de pluie. La rouquine avait séché sa chevelure de feu et l’avait soigneusement nouée en chignon. Elle achevait de faire chauffer de l’eau pour un thé – elle n’avait malheureusement plus de café – quand on frappa à la porte. Elle traversa son salon pour aller ouvrir.
-Bonjour , l’accueillit-elle avec un sourire impersonnel,Jason, c’est ça ?
Elle avait bien fait ses devoirs. Le seul désavantage d’avoir assigné son assistante à l’intendance, c’était qu’elle n’était plus là pour assurer l’accueil des invités. La blonde était naturellement plus chaleureuse que la quarantenaire – ce qui n’était en soi pas bien difficile.
-Je vous sers un thé ? Proposa-t-elle avant qu’ils ne montent à l’étage.
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Re: Fresh blood
Mer 9 Jan 2019 - 15:15
FRESH BLOOD
[June D. Phelbs]
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- J’espère que je ne suis pas dans la merde… Pensais-je tout le long du trajet vers ce fameux campement dont m’avait parlé le petit groupe d’individus rencontrés à Seattle.
Ils s’étaient montrés corrects dans leur engagement. Les deux femmes étaient restées assises de part et d’autre du Zodiac tout le long du trajet. À notre arrivée, je fus démuni de toutes mes armes. Les deux femmes me conduisirent jusqu’à une pièce dans laquelle se trouvait une couchette, un évier et une toilette.
Un plateau contenant de la nourriture me fut également apporté. Cela faisait plusieurs que je n’avais pas mangés correctement. Toutefois, je restais sur mes gardes. Je ne me laisse pas appâter par des haricots à la tomate probablement tirés d’une vieille conserve.
Avant d’être enfermé à l’intérieur de cette petite pièce, des explications me furent données.
- Nous allons vous laisser manger et vous reposer. Il y a des magazines et des livres sous le lit de camp pour vous occuper. Tout ce dont vous avez besoin se trouve dans cette pièce. Par mesure de sécurité, nous allons vous enfermer jusque demain. Ensuite, vous rencontrerez madame Phelbs. Vous avez des questions ?
- Non.
À ce stade, je ne pouvais que m’en tenir à leurs directives. La nuit passa lentement. Les yeux rivés au plafond, j’imaginais les différentes possibilités qui pouvaient m’attendre. Un camp de cannibales, des esclavagistes ou tout simplement une communauté. Courte et inconfortable, la nuit finit par passer.
Une fois le jour levé, j’entendis le son de la clé s’enfoncer dans la serrure avant que la porte ne s’ouvre enfin. Une bouffée d’air frais s’engouffra dans la pièce. Nous avons ensuite marchés, longeant plusieurs maisons avant de s’arrêter devant l’une d’entre elles. Je fus accueilli par une dame souriante. C’était donc elle la fameuse madame Phelbs ?
- C’est ça. Répondis-je en saluant la rousse d’un signe de la tête.
Elle referma la porte derrière nous.
- Je vous sers un thé ? Demanda-t-elle.
- Merci, oui.
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Re: Fresh blood
Mer 9 Jan 2019 - 16:39
Le temps de remplir deux tasses qu’elle disposa sur un plateau, avec deux cuillères et un pot de sucre, puis elle guida son invité vers l’étage, où se trouvait le bureau. Pièce de sa maison qui était utilisée pour toutes les rencontres dans le cadre de la gestion du camp, et aussi celle où il était le plus fréquent de la trouver quand elle était chez elle. La musique avait été coupée un peu plus tôt, il ne régnait alors plus qu’un silence feutré qu’elle rompit de sa voix aseptisée :
-Je vous en prie, servez-vous.
La courtoise était toujours son masque initial. Pour plusieurs raisons et notamment parce qu’il était question de renvoyer une image lisse, à travers laquelle il serait impossible de la lire. Également parce qu’il s’agissait d’un double jeu de séduction. Si Fort Ward avait de toute façon les arguments pour faire les survivants esseulés adhérer à sa cause, il lui fallait aussi confirmer l’impression qu’ils appartenaient désormais à un microcosme où la civilisation avait été préservée. La différence majeure entre ici et dehors, c’était leur humanité.
-Dans un premier temps, j’ai besoin de savoir qui vous êtes , expliqua-t-elle en prenant place sur son siège,ce que vous faisiez avant, ce que vous avez eu à faire pour survivre, les raisons qui vous ont poussé à ne pas abandonner.
Elle s’interrompit un instant. Nombreux avaient été ceux qui avaient perdu de vue la moindre raison de vivre. Lorsque l’Homme perdait le cap, il se perdait lui-même. Certains devenaient fous, d’autres mettaient fin à leurs jours. L’avocate ne nierait pas qu’il faudrait une grande force de caractère pour rester sain d’esprit lorsqu’on avait même pas un toit au-dessus de la tête.
-N’hésitez pas à vous attarder sur les détails qui vous semblent importants , accorda-t-elle quasiment sans ciller ses yeux émeraudes,au mieux je connaîtrai votre histoire, au mieux je pourrai faire en sorte de vous intégrer rapidement parmi nous.
Ou de prendre les dispositions adéquates le cas échéant. Inutile de le préciser sous cette forme, elle ne voulait pas l’effrayer ou le stresser d’aucune manière. Le destin de Jason avait été scellé, à partir du moment où il avait rencontré les représentants de Fort Ward. Désormais, il ne tenait qu’à lui de faire partie de ceux qui rebâtiront le monde.
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Re: Fresh blood
Jeu 10 Jan 2019 - 0:30
FRESH BLOOD
[June D. Phelbs]
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Nous sommes alors montés à l’étage. La vie ici semblait bien plus confortable qu’a l’extérieur. La survie à tout prix… Nous étions donc ici dans un endroit tenant toujours debout malgré les millions de Transformés errant dehors et mangeant tout ce qui vit. La chaleur du thé me chatouillait les narines. J’étais assis sur un siège confortable et cerise sur le gâteau, l’électricité était présente. Soit cet endroit n’était jamais tombé et jouissait d’une source d’énergie, soit il a été reconstruit par des personnes vraiment compétentes. Si je pense à ça, c’est parce qu’effectivement cela fait très longtemps que je n’avais pas joui de tous ces bienfaits qui par le passé semblaient normaux à avoir mais qui aujourd’hui valent leur pesant d’or.
La dame qui m’avait accueilli semblait familière à ce genre de situation. Très à l’aise avec moi, elle était assise également, tenant sa tasse de thé. Thé que j’ai d’ailleurs trouvé excellent. Là encore, je ne me souviens pas la dernière fois que j’en ai consommé. Les coudes posés sur la table, les mains croisées devant mon visage, je sirotais une gorgée de temps en temps tout en continuant à observer la pièce comme le ferait un invité impoli.
- Dans un premier temps, j’ai besoin de savoir qui vous êtes, ce que vous faisiez avant, ce que vous avez eu à faire pour survivre, les raisons qui vous ont poussé à ne pas abandonner.
Je m’attendais à cette question. Elle est légitime. Le meurtre, le vol, l’arnaque, trois faits qui furent autrefois punis par la loi, étaient monnaie courante désormais. Je pouvais donc aisément comprendra le pourquoi de cette question. Je pris une grande et bruyante inspiration avant de lui répondre.
- Je vais vous raconter comment j’ai survécu au grand changement.
- N’hésitez pas à vous attarder sur les détails qui vous semblent importants, au pire je connaîtrai votre histoire, au mieux je pourrai faire en sorte de vous intégrer rapidement parmi nous.
Le récit de ma vie toute entière fut déballé. Phelbs m’interrompait de temps en temps afin d’en savoir plus sur l’un ou l’autre détail. De l’enfance à aujourd’hui, la rousse prit le temps mon histoire durant près d’une heure. Ma vie, ma profession, mes relations, chaque épisode de ma survie fut raconté.
- C’est ainsi que s’est déroulée ma progression avant d’arriver ici. J’ai tué, j’ai volé, j’ai arnaqué. Mais vous savez les valeurs morales ne valent plus rien à l’extérieur. C’est une boucherie à ciel ouvert dans laquelle on fait ce qu’on a à faire pour survivre et échapper aux prédateurs.
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Re: Fresh blood
Ven 11 Jan 2019 - 22:57
Si elle ne l’avait pas interrompu plus tôt, c’était parce qu’il était chirurgien avant. A en croire son récit, un spécimen de réussite, de professionnalisme et de fiabilité. Pas peur des horaires, pas peur de se plonger dans le travail. June avait besoin de personnes comme celles-ci et si elle réservait pour l’instant son jugement, elle lui laisserait bien entendu une chance. Les gens changeaient avec la fin de leur ancienne société et Jason n’échappait pas à la règle. Il suffisait d’entendre sa conclusion pour comprendre que le serment d’Hippocrate était enterré loin dans le passé et la rouquine n’aurait pas l’hypocrisie de le blâmer. Femme de justice autrefois, elle avait bien justifié des meurtres de masse depuis que la politique Chambers s’était durcie à l’égard des étrangers. La voie de la civilisation n’était pas facile, ni belle, ni attrayante.
-Les valeurs morales valent quelque chose ici , rétorqua-t-elle posément,c’est justement ce qui nous différencie des animaux qui vivent à l’extérieur.
Elle ne parlait bien entendu pas uniquement des bêtes sauvages, mais surtout des survivants aliénés qui avaient parfois perdu toute trace d’humanité. Certains de leurs membres en avaient croisé quelques groupuscules et il était effrayant de voir jusqu’où l’esprit pouvait se dégrader. Les orbes froids de l’avocate le détaillèrent intensément, ses mains se joignirent sur son bureau.
-En ultime recours, il nous arrive de devoir tuer pour le bien de la communauté , nuança-t-elle sans la moindre émotion,mais il est important de comprendre qu’ici, nous représentons ce qu’il reste de la civilisation , elle n’allait pas jouer la modestie : c’était la vérité,il y a des règles, une hiérarchie, des droits et des punitions pour ceux qui nuisent au fonctionnement du camp , elle marqua une brève pause et sortit d’un tiroir de son bureau le registre où était reportés tous les membres de Fort Ward et des notes à leur sujet,l’important pour moi n’est pas de juger ce que vous avez dû faire dehors. C’est d’estimer si vous saurez pour réhabiliter à la vie en société et ce que vous pensez pouvoir nous apporter.
Le « clic » de son stylo précéda les premières lettres tracés avec rapidité. Une mèche rousse échappée de son chignon tomba rebondir sur la feuille, elle l’écarta patiemment en remontant ses yeux d’émeraude sur son invité. Il avait encore l’air sain d’esprit mais ce dont il avait l’air ne caractérisait malheureusement pas ce qu’il était et encore moins ce qu’il voulait.
-Notre objectif ici est de pérenniser une chose que nous avons eu la chance de préserver après le départ de l’épidémie : le confort, la sécurité, un certain niveau de survie. Notre pays ne sera pas totalement battu tant qu’il restera des représentants de sa pugnacité et de son efficacité , comme eux, cela allait sans dire,ce but nous oblige parfois à prendre des choix difficiles, mais il est toujours quelque de la survie du plus grand nombre. Qu’en pensez-vous ? Vous imaginez-vous reprendre une vie réglementée dans ce cadre ? La question n’était pas piégée. Presque pas.
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Re: Fresh blood
Sam 12 Jan 2019 - 20:54
FRESH BLOOD
[June D. Phelbs]
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Jusque-là, Phelbs s’était montrée à l’écoute et diplomate. Nous sommes loin des barbares que nous pouvons croiser sur les routes américaines. Un thé m’a été offert, j’ai été nourri et correctement traité jusqu’ici.
Il ne fallait pas être psychologue ou espion pour deviner que la jeune femme tentait de dresser un profil. Ses yeux baladeurs ne passaient pas inaperçus non plus. J’étais scruté de la tête aux pieds. Lorsque je prenais la parole, je n’arrivais pas à déterminer ce que la rousse pensait. Je ne parvenais pas à lire sur son visage puisqu’elle ne trahissait aucun signe d’approbation ou du contraire.
J’eus également droit au speech de la propagande menaçante. Elle prenait des pincettes, mais c’est sans grande difficulté que je parvenais à lire entre les lignes. Si je ne rentrais pas dans les rangs, c’est la mort qui m’attendait. Message reçu. Il était évident qu’ils n’allaient jamais me laisser repartir alors que je connaissais l’emplacement approximatif de ce camp. Toutefois, elle s’est tout de même montrée conciliante et me tendit tout de même là main.
Elle avait besoin de savoir ce que j’étais capable de faire afin de déterminer ce que je pourrais apporter à cette société nouvelle. Il fut un temps où ma réponse aurait été relativement courte. Sauvez des vies et jouer au golf avec des soixantenaires au bide apparent. Mais depuis, un tas de choses se sont produites. J’ai changé. La gamme de compétences s’est nettement élargie dès lors que j’ai appris à vivre seul au dehors.
- J’entends bien ce que vous dites madame. Si j’ai choisi de suivre vos hommes sur ce zodiac, c’est justement parce que je ne veux pas devenir fou. Savez-vous la difficulté que ça représente de devoir passer tout son temps seul ? À un tel point que les mannequins dans les vieux magasins deviennent de bons compagnons de discussion. Savez-vous ce que cela représente de devoir s’éloigner des autres intentionnellement ? Nous aspirons tous à une vie meilleure.
Je marquai une pause puis portai la tasse à ma bouche afin d’avaler une gorgée. À mesure que je parlais, Phelbs prenait des notes dans son petit carnet.
- Je n’aspire qu’à une chose, c’est de pouvoir vivre sans craindre la mort chaque seconde de ma vie. Pouvoir manger sans me soucier de ce qui m’attend dans une semaine et pouvoir dormir d’un sommeil qui ne nécessite pas de rester alerte en tout temps. Vous êtes ici pour déterminer si oui ou non je suis capable d’intégrer votre camp. C’est donc à vous que reviens cette décision. Vous connaissez, ma vie. Vous savez ce que j’ai fait. Maintenant, à vous de déterminer ce que je peux apporter à cette société.
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Re: Fresh blood
Mar 15 Jan 2019 - 19:40
June porta un intérêt presque scientifique sur la réaction de son interlocuteur. Effectivement, elle ne savait pas l’effet pervers qu’avait l’extérieur sur les survivants. Elle les supposait, les calculait, les devinait et les observait simplement. Jason était alors un sujet des plus authentique, car il confirmait une fois de plus de vive voix qu’elle ne se trompait pas. Sans civilisation, les gens devenaient fous. Sans civilisation, les gens revenaient à être moins que des animaux. Fort Ward était un phare pour toute l’humanité rescapée de l’épidémie et si ceux qui vivaient depuis trop longtemps sur l’île l’oubliait, les nouveaux venus comme le chirurgien seraient là pour le rappeler. Volontairement ou non.
-Vous êtes au bon endroit, pour tout ce à quoi vous aspirez , confirma-t-elle. Imperceptiblement moins froide, elle poursuivit,un homme comme vous, si tant est que vous retrouviez vos habitudes, sera précieux pour nous. Nous avons entamé un projet pour restauration notre installation électrique et s’il aboutit, tout notre système sanitaire sera amélioré.
Elle lui passa les détails sur l’hypothétique fabrication de dihydrogène, les possibilités d’avoir des salles d’opération, les perspectives d’avenir pour le vaccin. Le fait était qu’ils étaient loin au-dessus du niveau de santé que n’importe quelle autre communauté de la région et que ce fait continuerait à s’accentuer. L’avocate posa son registre sur le bureau pour se consacrer au regard brillant qu’elle jeta à son interlocuteur. Elle trouvait qu’il avait bien répondu et comme dans tout entretien d’embauche, la démonstration n’était pas à sens unique.
-Nous n’aurons jamais trop de médecins et si vous arrivez à vous trouver une place ici, je vous verrai rejoindre l’équipe avec plaisir , « chirurgien traumatologue »… c’était un jackpot presque ironique quelque part,il n’y a rien d’urgent , rassura-t-elle néanmoins,vous pourrez prendre vos marques petit à petit.
Après tout ce temps, il serait utopique – et stupide – de croire qu’il serait capable d’opérer quelqu’un dès le lendemain. S’il pouvait déjà se présenter à l’équipe de soignants, les assister, recouvrir lentement ses repères… ce serait excellent. Un véritable investissement pour l’avenir que June était prête à prendre. Elle était de toute façon du genre à penser que les meilleurs fruits étaient les plus longs à pousser. Rien de durable ne s’obtenait sur le court terme.
-Si c’est ce que vous souhaitez en tout cas, mais si vous préférez renoncer à votre ancien travail, je peux comprendre cela , mais ce serait très dommage.
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