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Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Sam 18 Nov 2017 - 14:28



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



Novembre. Non : novembre à Seattle. Ça veut dire pire. Ça veut dire du putain de vent froid et l’impression qu’on est déjà en plein dans l’hiver alors que techniquement ça a même pas encore commencé. Il aurait mieux fait de naître au Texas, ou dans un endroit comme ça. Et puis au moins en plus de moins se les geler il aurait probablement eu un flingue dans les mains depuis ses six ans et peut-être que la vie lui ferait moins peur aujourd’hui. Enfin… il y croyait pas vraiment et il avait jamais trop aimé les armes à feu, de toute façon. Genre, c’était des objets dont l’unique fonction était de pouvoir tuer des humains, quand même. Ça lui foutait la trouille mais il aurait quand même trouvé ça pas mal d’avoir au moins un fusil, maintenant. Au lieu de ça, il s’était fabriqué un genre de lance avec une pointe en métal au bout. On aurait dit qu’il sortait de la jungle et c’était minable, mais il aimait bien l’idée qu’elle puisse tenir les trucs à distance, quels qu’ils soient.

C’était devenu à nouveau impossible de dormir dehors, ou dans un truc semi-ouvert. Enfin, pas avec les fringues qu’il avait sur le dos en tout cas. Simon avait bien dégotté un manteau un peu épais – sûrement la meilleure trouvaille qu’il ait faite depuis deux mois, mais c’était pas suffisant. Il avait dû se mettre à chercher une planque, un truc dans lequel il aurait pu décemment passer l’hiver, et il était retourné dans le quartier où il se trouvait quand tout avait commencé. C’était la première fois qu’il refoutait les pieds là-bas. Globalement, c’était une accumulation de petits immeubles à deux ou trois étages avec des couloirs extérieurs, un quartier populaire que les gamins venaient tagger et où c’était autrefois facile de revendre du matériel volé. Les gens d’ici avaient mis plus de temps à partir que dans les quartiers riches, mais aujourd’hui le résultat était le même : c’était pratiquement désert. Il s’était dit qu’il risquait de croiser moins de monde ici que s’il décidait de squatter une grosse maison, qui serait de toute façon plus difficile à sécuriser. Et puis, ici, il connaissait. Il savait par où il pourrait s’échapper, même s’il espérait qu’il aurait pas à le faire.

Du coup il jeta son dévolu sur un deux-pièces, au deuxième étage d’un immeuble dont les fenêtres donnaient sur un square, en se disant qu’avoir une vue dégagée était sans doute un avantage. Il bricola la porte pour la doter de verrous artisanaux, accrocha des vieux draps aux fenêtres et fit quelques rondes aux alentours pour ramasser des choses plus ou moins utiles. Au final il se retrouvait avec un semblant de matelas de récup, une glacière dans laquelle il avait entassé ses réserves, deux couvertures et une poignée de bougies. C’était naze, surtout qu’il n’avait pas trouvé d’allumettes, mais au moins l’appartement avait l’air plutôt bien isolé. Si jamais des rôdeurs passaient la porte, il pouvait toujours grimper sur le toit en passant par le balcon, et c’était rassurant. Après une bonne semaine à organiser sa migration, il se retrouva cependant un peu dépourvu une fois que tout fut installé. Il avait croisé personne, et c’était sûrement mieux comme ça, mais il avait peur que le manque de stimulation intellectuelle finisse par le rendre taré ; quand on marche, ça va, mais quand on s’arrête il faut trouver un truc à faire.

Du coup, il sortait un peu tous les jours. Pour chercher de quoi faire grandir ses réserves de bouffe prioritairement, bien sûr, mais l’idée de trouver d’autres trucs lui semblait pas mal aussi. C’était un luxe qu’il n’avait pas avant, et il était assez content de sortir uniquement avec sa lance et son couteau pour la matinée. De toute façon il s’attendait pas à ce que qui que ce soit découvre sa planque, honnêtement.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 21 Nov 2017 - 19:56



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



S'il y avait bien un point positif au fait d'être née dans l'un des pays les plus froids du monde, c'était que l'hiver de Seattle devenait facilement supportable en comparaison. Les quelques degrés qui descendaient en dessous de zéro sans jamais s'en éloigner vraiment n'étaient rien face aux -30 qu'ils avaient pu affronter quelques année en Islande. Pour autant, Liv restait humaine et n'était pas insensible aux dangers que cela représentait, d'autant plus que des lík traînaient toujours dans les parages. Elle s'en était bien sortie l'hiver dernier et comptait bien passer celui-ci aussi. Le fait est que si elle voulait s'en sortir, elle devait trouver encore un endroit où se planquer pour les quelques mois difficiles et pluvieux qui s'annonçaient. Un endroit fermé, qu'elle pourrait bloquer, dans lequel elle pourrait dormir sur ses deux oreilles, faire un feu sans que la fumée n'attire vivants ou morts, et qu'elle pourrait laisser pendant quelques heures sans avoir la crainte de se faire piller. Il lui restait donc soit les bureaux administratifs, soit une banque, soit des appartements. En sachant que des morts traînaient encore pas mal dans les immeubles, il y aurait moins de chance que des survivants s'y introduisent.

Elle visita un premier bâtiment qu'elle abandonna après avoir traversé les deux premiers étages, croisant bien trop de lík à son goût. Le second avait trop de vitres brisées pour être exploitable et le troisième semblait sur le point de s'écrouler. Quitte à mourir, se prendre un plancher sur la tête serait le moins douloureux, mais elle préférait éviter. Elle jeta son dévolu sur le quatrième, qu'elle commença à fouiller en appréciant le silence saint qui planait dans les couloirs. Elle tapait parfois un ou deux coups contre des murs aux portes défoncées, histoire de ne pas se faire surprendre par des cadavres surprises, mais l'endroit semblait s'être vidé pour une raison qui lui était inconnue. D'ailleurs, absolument tout était vide. Aucun vivre, aucun objet à récupérer, aucun survivant, aucun mort, aucun bruit. Rien. Absolument rien. Elle comprenait mieux pourquoi tout était absolument vide ici : il n'y avait rien à récupérer. Il restait bien des meubles à gauche ou à droite mais ils étaient soit brisés, soit vides de tout intérêt. Si elle avait été en recherche de provisions, la situation aurait pu être désespérante. Mais ce qu'elle cherchait en ce moment était un endroit tranquille où passer l'hiver. Elle l'avait trouvé.

La jeune femme traversa plusieurs appartements, faisant toujours attention à ce que rien de dentu ne lui saute à la gorge. A force de traverser les nombreuses pièces du bâtiments et de ne rien voir d'autre que du vide, elle finit par faire seulement attention aux éventuels lík qui pouvaient se planquer. Du coup, elle s'attendait tellement pas à trouver quelque chose d'autre qu'un endroit confortable qu'elle resta coite lorsqu'elle se retrouva face à un sac à dos bombé dans un salon abandonné. Son regard se promena sur toutes les portes de l'appartements, elle avait presque arrêté de respirer pour écouter ce qui l'entourait. Mais rien. Rien si ce n'était que quelques grognements qui provenaient de la rue. La jeune femme serra un peu plus son arme dans sa main et commença à fouiller l'appartement, cherchant un lík ou un survivant planqué, mais tout était vide. Elle fit alors demi-tour et s'accroupit pour fouiller le sac. Pas grand chose, mais un peu de nourriture tout de même, des objets communs qui pourraient lui servir, quelques vêtements... Liv était en train de tout vider pour en découvrir tout le contenu lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. D'un bond, elle fut debout et tournée vers l'inconnu, le pied de biche prêt à être utilisé. Mais c'est d'un sourire qu'elle s'arma, reconnaissant aussitôt celui qui venait de rentrer. "Simon... Ca faisait longtemps. Toujours aussi mignon à ce que je vois. Et entier, c'est bon à savoir." Si la jeune femme lui avait piqué des vivres et laissé uniquement une boîte de champignons toute pourrie, elle n'espérait pas qu'il se fasse bouffer pour autant. Même si son ton trahissait du sarcasme de haut vol, elle était réellement soulagée, au fond, que ce petit bonhomme maladroit mais bien sympa soit toujours vivant. "Je vois que t'as fais de nouvelles trouvailles. Ils étaient bons, tes champignons ?" demanda-t-elle d'un air moqueur.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 21 Nov 2017 - 22:34



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.


Globalement, c’était naze. Il avait trouvé deux snickers sous le comptoir d’un magasin poussiéreux – genre vraiment SOUS le comptoir, le meuble putain – et des gants. Bon ça c’était pas mal, mais ils étaient trop grands et ils tenaient pas. Il allait falloir des élastiques ou des trucs comme ça. C’était à ça qu’il pensait pendant qu’il remontait le couloir jusque chez lui, poussant ensuite machinalement la porte déjà entrouverte.

C'est la voix de la fille qui lui fit relever la tête et il sursauta comme si son salon venait d'être envahi par le plus dégueulasse des morts-vivants ; bon okay, physiquement elle en était très loin, mais quand même, il s'y attendait pas. Son premier réflexe fut d'ouvrir la bouche et le deuxième, presque immédiat aussi, de cacher le sac en plastique de ses trouvailles derrière son dos. Bon, en plus des snickers et des gants, il avait trouvé des magazines pornos. Il y en avait plein dans l'arrière-boutique, celle des snickers. Il avait halluciné de tomber là-dessus parce qu'il avait pas eu ça dans les mains depuis l'époque du centre de détention, et il en avait embarqué deux ou trois. Et il se dit aussitôt que c'était complètement con de planquer le sac parce qu'il avait rien à lui prouver, à cette meuf, de toute façon, et la colère remplaça très vite la surprise.

"Putain, qu'est-ce que tu fous là, toi ?!" râla-t-il finalement en fronçant les sourcils, reconnaissant sans mal la blonde qui squattait son espace vital.

Il était pas non plus étonné qu'elle soit encore vivante. Genre, elle lui avait largement prouvé qu'elle était assez égoïste pour se tirer de n'importe quelle situation, après tout. Olavia quelque-chose, la meuf d'ailleurs avec un accent chelou. Lui non plus, il avait pas oublié. Ça risquait pas. Elle prit quand même visiblement la peine de lui rafraîchir la mémoire en évoquant l'histoire de la conserve daubée, et Simon sentit toute sa frustration de la dernière fois refaire surface. Sans blague, elle osait se foutre de lui, là ?

"Ferme-la !"

Il baissa les yeux vers son sac. Il aurait pas du le laisser au milieu de la pièce, mais en même temps personne était censé venir là, bordel. Et puis... il était ouvert. Ses affaires étaient étalées partout. L'air furieux, Simon dévisagea à nouveau l'intruse comme s'il avait voulu lire à travers.

"Tu m'as pris quoi ?!"

Parce que oui, c'était ÉVIDENT. Bien sûr qu'elle avait pris quelque chose, comment ça aurait pu en être autrement ? C'est ce qu'elle faisait, après tout. Il avait quoi, déjà, dans son sac ?... Pas grand chose de précieux, des fringues surtout, elle aurait sans doute pas pris ça, mais on pouvait jamais savoir. Il paniquait.

"Vas-y, tu m'as pris quoi !" répéta l'homme en s'approchant alors, bien décidé à la fouiller si nécessaire avant de la jeter dehors – putain, elle l'aurait tellement mérité. Pourtant, il s'arrêta net en remarquant qu'elle avait un pied de biche à la main. Ah. Bordel. Simon se passa une main sur le visage, mais il était toujours autant en colère. Ce qu'elle lui avait fait c'était... pas bien. C'était de la trahison. Et on trahi pas, putain.

"Tu... écoute, je sais pas ce que c'est mais rend-le moi ou je te défonce."

Et il le pensait vraiment. Même si il aurait pas trop su comment faire face à son arme à elle, mais genre, au moins, il était entre elle et la sortie.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 28 Nov 2017 - 16:57



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



Délectable. La tête qu'il tirait était tout bonnement délectable. Elle venait de voir son visage passer de la surprise à la colère en à peine deux secondes et c'était d'autant plus drôle qu'elle l'avait toujours trouvé adorablement mignon. Comme un gosse à qui on a envie de tirer les joues alors que d'ordinaire on approche pas trop de ces choses baveuses. Elle aurait bien été lui pincer les joues, à lui, mais elle préféra éviter. L'ordre lui intimant de la fermer l'avait un peu surprise et elle haussa un sourcil avant de récupérer son petit sourire moqueur. "J'en déduis qu'ils n'étaient pas très bons..." lâcha-t-elle avec nonchalance. Le regard de la blonde suivit celui de son ancien partenaire de quelques jours et, de nouveau, un sourire narquois s'installa sur ses lèvres. Pas besoin d'être devin pour deviner ce qui se tramait dans la tête de l'américain. Elle leva les mains légèrement en l'air, se mettant à rire à la question de Simon. "Rien. Pas encore..." laissa-t-elle sous-entendre. Il approcha mais sembla s'arrêter en remarquant l'arme de fortune de Liv. Tiens donc, monsieur aurait-il peur ? La menace passa au dessus de sa tête comme un coup de vent et la jeune femme approcha de Simon sans quitter son sourire.

Sans geste brusque, sans se presser, elle se planta devant lui. Et vu que monsieur n'était pas très grand, elle était juste à la bonne hauteur pour se plonger dans son regard. "Tu veux me défoncer, toi ?" Elle lui plaqua doucement son propre pied de biche contre le torse, le défiant de s'en servir. "Ben vas-y." Elle était bien consciente qu'elle jouait à un jeu dangereux, mais c'était Simon quoi. Ils étaient restés trois jours ensemble mais il ne lui en avait fallu que la moitié pour cerner le bonhomme. Il était adorable. C'était le seul adjectif qui lui venait à l'esprit lorsqu'elle pensait à lui. Un boulet, maladroit, tout sauf discret, mais adorable. Alors à moins qu'il se soit passé un truc de vraiment marquant entre le moment où elle lui avait laissé la malheureuse boîte de champignon et maintenant, elle ne risquait rien. Elle était sûre qu'elle ne risquait rien. Elle se pencha doucement vers lui, presque menaçante... Avant de lui claquer un bisou sur la joue. Elle recula en emportant son pied de biche et retourna vers le sac de Simon, qu'elle commença à ranger puisqu'elle avait foutu le bordel. "Je t'ai rien pris. Et je vais rien te prendre. Je cherchais juste un endroit où passer l'hiver." Elle referma le sac et se redressa, avec un sourire plus doux cette fois sur les lèvres. "Je t'ai pas menti tout à l'heure. Je suis vraiment contente que tu sois toujours entier, et vivant... Tu vas rester là ?"

Elle commença à marcher dans la pièce, poussa une première porte qui menait vers une salle de bain poussiéreuse mais relativement propre. Elle ne prêtait pas la moindre attention à Simon, persuadée qu'il ne l'attaquerait ni de face ni dans le dos. Elle fit demi-tour et ouvrit une autre porte, l'oeil méfiant, au cas où un líks se cache dans l'ombre, mais rien. Cette ouverture donnait sur ce qui semblait avoir été une chambre. Le lit en plein milieu de la pièce était brisé, défoncé. Les yeux bleus de Liv se posèrent sur une photo de famille accrochée au mur et la jeune femme sentit une boule se former dans sa gorge. Ses parents... Elle balaya rapidement son souvenir. Ce n'était ni le moment ni l'endroit d'avoir une crise de nostalgie. Elle referma vite la porte et se tourna à nouveau vers Simon en souriant. "Ces appartements ont l'air sympa. Je pense que je vais devenir ta voisine. A moins que je décide de squatter avec toi et que je fasse plutôt la coloc' ?" Le regard espiègle, elle avait son air de petite fille fragile en gardant toutefois son sourire joueur sur les lèvres. "Tu n'oserais pas me jeter dehors, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle d'un air innocent.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 28 Nov 2017 - 19:47



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Il avait l’impression de bouillonner à l’intérieur. C’était pas qu’il était foncièrement rancunier comme mec, mais elle était sans doute celle à cause de qui il s’était retrouvé le plus dans la merde cette année. Après qu’elle soit partie sans rien dire en emportant tout, il avait connu une semaine particulièrement difficile – l’incompréhension totale face à ce qui venait de se passer avait été supplantée par la rage au bout de 36h sans fermer l’œil, et celle-ci l’avait empêché de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre pendant de très longues journées, pendant lesquelles il s’était révélé incapable de trouver de quoi se nourrir et où il avait aussi failli se faire tuer une bonne demi-douzaines de fois. Il s’était finalement forcé à accepter l’évidence – elle ne reviendrait pas, et la tristesse avait à son tour pris le dessus. Elle ne le savait pas, mais elle lui avait en quelque sorte brisé le cœur – parce que ce n’était pas que la bouffe, le problème, c’était aussi le fait de lui avoir fait confiance et d’avoir cru qu’il ne serait plus seul maintenant qu’elle était là pour l’accompagner. Avec le temps, il s’était auto-convaincu qu’elle était morte, parce que c’était plus simple à accepter. Genre, il n’y avait plus rien à espérer, comme ça. Et de toute façon elle l’était probablement, comme tous les autres.

Mais non. Elle était là. Bien vivante, les cheveux toujours aussi clairs et affichant le même air moqueur qu’avant. La connasse. En plus, elle osait dire qu’elle ne lui avait rien piqué, et il était forcément incapable de la croire. Elle avait le nez dans son sac bordel, à qui elle voulait faire croire ça ? « Pas encore. » Ah. Ouais, ça avait déjà l’air plus honnête comme ça.

L’homme serra les dents quand elle s’approcha à son tour pour s’arrêter devant lui. Un peu trop près, même – le truc de l’espace privé dont on a besoin autour de soi, là, elle manifestement elle s’en battait les reins parce qu’elle était largement assez proche pour lui rouler une pelle, niveau distance. Il ne bougea pas, sauf pour relever légèrement la tête ; de son côté elle lui souriait largement, juste comme si elle était contente de le retrouver après autant de temps. Elle avait pas le droit de faire ça, non ? Mais elle se privait pas du tout et elle planta son regard dans le sien et son pied de biche contre son torse. C’était froid même à travers son pull.

Bien sûr que non, il allait pas la défoncer. Et elle le savait, et c’était frustrant. Simon avala sa salive sans dévier son regard, refusant de toucher à l’arme quitte à perdre le peu de crédibilité qu’il avait. Il voulait pas lui faire de mal, ça aurait servi à quoi ? C’est ce qu’il réalisait juste avant de constater qu’elle se rapprochait encore ; il cilla alors plusieurs fois, inquiet en se demandant sincèrement ce qu’elle allait lui faire, pour finalement esquisser un mouvement de recul quand elle posa ses lèvres sur sa joue. Trop tard. Elle s’éloigna alors aussitôt pour commencer à remettre ses affaires éparpillées dans son sac comme si de rien n’était et Simon fut content qu’elle le fasse parce qu’il eut la soudaine impression que son visage le brûlait un peu. Bordel, elle se prenait pour qui pour faire ça en plus du reste ?

Ça l’agaçait, mais beaucoup moins que le fait d’être passablement troublé. Heureusement elle sembla ne rien remarquer et elle enchaîna pour lui répéter qu’elle ne lui piquerait rien. A d’autres, ouais. Peut-être même qu’elle l’avait suivi depuis tout ce temps juste pour pouvoir se pointer à nouveau quand sa situation serait un peu meilleure ? Ça aurait pas été si étonnant. Simon la regarda remettre le dernier de ses t-shirts dans le sac avant de refermer ce dernier, n’ayant pas eu l’impression qu’elle ait effectivement pris quoi que ce soit, mais c’était pas pour autant une raison suffisante de la croire.

« Bien sûr que je vais rester, c’est chez moi » bougonna-t-il en fronçant les sourcils comme s’il s’attendait à ce qu’elle lui pique carrément son appart, cette fois – et quelque part, il était pas si loin de la vérité. Il la regarda faire le tour du propriétaire pendant quelques secondes, et continua à la surveiller du coin de l’œil tout en allant ranger le sac de ses dernières trouvailles dans un coin. Elle referma la porte de la chambre qu’il n’utilisait pas au moment où il se redressait. Et là, elle lui proposa tout naturellement d’emménager avec lui.

« Tu veux… Pas question, putain ! »

Il avait l’air de paniquer à moitié, mais pas de la même façon qu’au début. Cette fois, il ne démontrait plus d’intention d’agressivité, mais juste un genre de peur un peu viscéral.

« Tu m’as abandonné ! » rugit-t-il soudainement, l’air d’avoir voulu lui reprocher ça depuis des mois. « Pourquoi tu reviens comme ça alors que… Putain, tu m’as abandonné, merde !»

L’homme serra les poings un bref instant en détournant le regard, puis il pivota pour aller s’asseoir contre le mur d’en face. Là il se passa les mains dans les cheveux, se cognant contre la dernière phrase qu’elle venait de prononcer. Tu ne vas pas me défoncer, tu ne vas pas me jeter dehors. Elle le connaissait étonnement bien. Il aurait vraiment bien voulu avoir de quoi se remettre à fumer.

S’il la jetait dehors, elle prendrait probablement un autre des apparts de l’immeuble. Ou d’un immeuble d’à côté, et il saurait qu’elle serait là, quelque part. Et ça serait pire encore. Et puis, elle l’avait dit… c’était l’hiver. Elle arrivait au moment où il avait le plus besoin de quelqu’un d’autre. Mais voilà, c’était pas n’importe quel quelqu’un d’autre, c’était Olavia.

Il soupira. « Comme si tu voulais vraiment rester avec moi meuf, arrête tes conneries. Ou alors c’est juste parce que c’est facile de m’avoir moi, c’est ça ? Et quand t’en auras marre ou qu’on aura plus rien à bouffer tu referas la même chose, me dis même pas le contraire. Je vais me lever un matin et t’auras disparue, et même si c’est pas pour emporter la moitié de mes affaires c’est… » Trop dur, trop pénible, trop déprimant, un peu tout ça en même temps. Mais il trouvait pas le terme et il finit par secouer vaguement sa main en détournant la tête, style Laisse tomber.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 28 Nov 2017 - 23:58



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you



Ayant terminé de ranger le sac qu'elle avait vidé, l'islandaise se releva pour regarder de nouveau son ancien partenaire de soixante douze heures. Il semblait rouge, était-ce possible qu'il ait trop chaud à cette période de l'année ? Ou bien était-ce le baiser sur la joue qui le mettait dans tous ses états ? Dix contre un que c'était la seconde option. Une option contre laquelle il engagea une merveilleuse diversion. Liv haussa un sourcil et regarda autour d'elle. "Chez toi ? Vraiment ?" C'était plutôt minable comme endroit. L'un des plus luxueux à cette époque toutefois. Mais elle se demandait si la porte saurait résister à un assaut de líks. Après tout, était-ce son problème ? Lui s'en foutrait probablement si elle se faisait bouffer, comme tous les survivants de cette terre. Parfois, elle avait l'impression d'être la seule encore capable de compassion. Tous les événements qui arrivaient la poussaient à se dire que ce qu'elle faisait était complètement et qu'elle était trop clémente. Que personne n'en avait plus rien à foutre de personne. Simon allait lui prouver le contraire en à peine quelques mots.

Alors que le sourire mesquin de Liv était resté gravé sur ses lèvres jusque là, il s'effaça lentement lorsque le blondinet utilisa le verbe "abandonner" pour la première fois. Il semblait tellement... Frustré ? Il n'avait même pas l'air en colère, juste frustré, peut-être attristé. Elle le suivit du regard, n'ayant plus du tout envie de jouer, de s'amuser ou de se moquer. Comment est-ce qu'en trois jours il avait pu s'attacher à elle au point de lui en vouloir autant de l'avoir laissé ? Parce que là, si elle comprenait bien et que ce n'était pas juste une erreur de traduction due à son manque de pratique en anglais, il lui en voulait d'être partie. Rien que ça. La boîte de champignons avait dû être frustrante, mais ce n'était pas ce qui l'avait le plus marqué. Et si finalement Olavia pouvait s'entendre avec quelqu'un ? Elle n'était pas un monstre, elle ne l'avait jamais été, elle ne supportait juste pas cette façon naturelle qu'avait les groupes de posséder un leader et des suiveurs. La jeune femme voulait travailler en équipe, pas agir comme un mouton dirigé par un loup alpha.

Un nouveau silence s'installa alors que Simon avait terminé sa phrase. La jeune femme baissa les yeux, mordillant un peu sa lèvre nerveusement. Puis elle approcha, laissa glisser son sac à dos sur son bras et s'accroupit en face de lui calmement. Elle avait laissé quelques centimètres entre eux pour qu'il ne se sente pas moqué ou agressé. Ce n'était pas le but. Ca ne l'était plus. Elle ouvrit son propre sac, qu'elle avait posé par terre, et sortit une boîte de raviolis. Elle plongea la main dans ce qui semblait être un sachet plastique et en sortit une bonne grosse poignée de bonbons. Elle déposa la boîte et les bonbons devant lui avant de relever les yeux d'un air désolé. "Je suis désolée... Sincèrement." Ses yeux se baissèrent de nouveau vers son sac, qu'elle referma. "Je pensais pas que..." Son cerveau rassemblait difficilement les mots en anglais, en prise avec l'émotion de tristesse qui se dégageait dans toute la pièce. "... que tu serais touché de la sorte." Elle vint s'installer près de lui, gardant toujours ce respect pour son espace personnel.

Elle remonta ses genoux à son menton et passa ses bras autour, se mettant à jouer avec ses ongles cassés. "J'ai pris l'habitude de faire ça parce que je n'arrive pas à m'acclimater aux groupes. J'en ai rejoins, j'en ai fondé, et dans tous les cas à chaque fois que du monde les intégrait, ça finissait en concours de celui qui dominera le plus, sans plus aucune considération pour la vie humaine ou les avis de chacun." Clac. Un bout de son ongle péta. Elle l'arracha et poursuivit. "Sans compter ceux qui mourraient en cours de route. Je les ai quitté à chaque fois, pour éviter de voir ce qu'ils devenaient, ou ce qu'ils ne deviendraient plus jamais. Et comme je partais seule, je m'autorisais à prendre une part des vivres." Elle finit par relever les yeux vers lui. "Après c'est juste devenu une habitude. Cette fois-ci c'est tombé sur toi. Il y en a eu d'autres avant." Elle rabaissa les yeux, abandonnant son ongle pour triturer une de ses longues mèches de cheveux blonds. "C'était plus simple de t'abandonner en te donnant une raison de me haïr plutôt que de risquer de te voir te faire mordre ou quelque chose dans le genre." avoua-t-elle. "Je voulais t'énerver, pas te blesser." Elle se releva finalement et ramassa son sac. Ses yeux bleus se reposèrent sur lui et de nouveau un sourire s'était installé sur son visage. Celui-ci n'avait rien de moqueur ou de mesquin, il était bienveillant, naturel, léger. "Mais je t'aime bien. Je t'ai tout de suite bien aimé. Je me suis pas sentie obligée de faire sembler d'être quelqu'un d'autre avec toi. Je ne reviendrai pas te prendre quelque chose, je te le promets. Je vais changer de quartier, si ça peut te rassurer." Elle fit un signe de tête vers les bonbons en prenant un ton amusé. "Mange pas tout d'un coup, c'est vraiment galère à trouver."

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mer 29 Nov 2017 - 15:36



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Il s'était mis à fixer le sol et elle entra dans son champ de vision pour poser son propre sac devant lui. Il avait l'impression d'avoir une énorme balle dans la gorge mais il retenait ses larmes parce qu'il refusait qu'elle se foute encore de lui, pas maintenant – mais ça avait pas l'air d'être dans ses plans ; la blonde fouilla en effet un petit instant dans ses affaires pour en sortir une boîte de conserve, moins minable que celle des fameux champignons de la dernière fois, et elle la posa devant lui. La boule dans sa gorge remonta encore d'un cran et Simon cligna des yeux, pas vraiment certain de ce qu'elle était en train de faire. C'était quoi, un cadeau ? Elle déposa ensuite une poignée de bonbons à côté de la boîte et au-delà de ses interrogations, il buga pendant un bref instant en les regardant. Il avait pas vu ce genre de choses depuis une éternité, maintenant. On oublie vite le goût des choses en vérité, quand on en mange plus pendant un bon moment, et il se rendit compte qu'il arrivait plus à se représenter le goût qu'ils pouvaient avoir. Mais ça n'était pas important. L'important, c'est que c'était pas simplement un cadeau, mais un cadeau d'excuse.

Il ne réussi pas à lever les yeux vers elle quand elle lui dit qu'elle était désolée, mais le ton de sa voix lui sembla un peu hésitant, étrangement sincère, et il l'avait jamais entendue parler comme ça. Pour lui, et dans l'image qu'il avait retenue d'elle, en tout cas, c'était une femme forte dans tous les sens du terme et qui ne se laissait pas facilement envahir par les émotions, quelles qu'elles soient. Il admirait ça, mais cette fois, elle semblait avoir compris qu'il avait besoin d'autre chose. Il avait peur qu'elle s'en aille mais elle vint s'asseoir à côté de lui, où elle entreprit alors de répondre à toutes les interrogations non formulées qui l'avaient rongé pendant plusieurs semaines après son départ. Il n'en croyait pas vraiment ses oreilles – et pas dans le sens où il pensait qu'elle racontait des conneries, cette fois, mais parce que justement elle avait l'air de dire des choses tellement vraies que ça faisait presque mal à entendre.

Evidemment, il était pas le seul à avoir souffert depuis le début de tout ce bordel et il en était tout à fait conscient, mais il avait rarement entendu d'autres gens lui raconter ce par quoi ils étaient passés. La dernière fois elle n'avait rien dit là-dessus – et lui non plus, d'ailleurs, peut-être parce que ce genre de choses passe au second plan quand la priorité est de trouver à manger mais peut-être aussi parce qu'inconsciemment, personne n'avait envie d'en rajouter à l'ambiance déjà presque constamment pesante. Du coup, plus personne ne se connaissait vraiment et même quand on voyageait avec d'autres gens, on se sentait désespérément seul. Simon tourna lentement la tête vers elle au fur et à mesure qu'elle égrenait ses explications, car c'était des explications, elle lui demandait pardon en lui donnant les raisons pour lesquelles elle l'avait laissé sans prévenir, et quelque part il admit douloureusement qu'il pouvait les comprendre. Lui-même il n'était jamais resté très longtemps avec qui que ce soit, et ça s'était toujours mal fini. Il avait de plus en plus de mal à l'idée de se lier à nouveau avec d'autres individus, le paradoxe étant que ce comportement s'assimilait presque à un suicide. C'est pratiquement impossible de survivre seul, et il avait déjà eu beaucoup trop de chance jusqu'ici. Ca durement sûrement pas.

Il fixa ses ongles sans trop les voir tandis qu'elle les tripotait nerveusement, et croisa son regard quand elle lui dit qu'elle avait fait le coup à d'autres. Elle avait pas l'air heureuse de lui avouer ça, et de toute façon il voyait plus aucune trace de moquerie ou de quoi que ce soit du même genre dans ses yeux. Juste de l'affliction, ou de la tristesse, aussi. C'était dur à croire, mais elle était en train de lui dire qu'elle l'avait laissé parce qu'elle l'appréciait – tout était dur à croire pour lui là-dedans, le fait qu'on laisse quelqu'un PARCE qu'on l'apprécie, mais aussi tout bonnement le fait qu'elle l'apprécie tout court. Et pourtant, ça sonnait vrai, là, maintenant. Simon renifla sans pouvoir s'en empêcher, complètement perdu. Il avait pas vu ça venir. Et ça faisait tellement longtemps que personne lui avait parlé aussi doucement qu'il avait juste envie d'enfouir sa tête contre son ventre pour lui chialer dessus, mais il n'en fit rien ramena nerveusement ses mains contre lui tandis qu'elle se levait.

Il l'écouta lui dire qu'elle partait et c'est comme si quelque chose menaçait de se briser à nouveau au fond de lui – il voulait pas ça. Vraiment. Et il se sentait totalement confus parce que cinq minutes plus tôt, il avait encore envie de l'étriper. Elle venait de lui retourner la tête et il n'avait soudainement plus peur pour aucune de ses possessions, simplement pour elle et lui. Elle, parce qu'il voulait pas qu'elle aille risquer sa vie toute seule dehors pendant tout l'hiver. Et lui... et bien, il voulait tout simplement pas la voir encore disparaître.

"Reste" dit-il très bas, d'une voix un peu rauque avant de se racler la gorge pour se redonner une contenance. "S'il te plait."

Il se remis debout en s'appuyant contre le mur pour finalement relever les yeux vers elle, l'air d'hésiter sur ce qu'il convenait de faire. Il avait envie de lui dire qu'il l'aimait bien aussi, et qu'il était démesurément heureux qu'elle soit vivante et entière comme elle-même le lui avait avoué un peu plus tôt. Qu'il voulait bien essayer de lui pardonner, et qu'il voulait vraiment pas qu'elle parte. Mais il arrivait pas à le formuler. Alors il se détacha du mur pour passer près d'elle en revenant vers le centre de la pièce, qu'il balaya des yeux pendant quelques secondes.

"Tu... Je te laisserai la chambre d'à côté, tu seras tranquille. Et si jamais il y a un problème tu peux aussi t'enfuir par la fenêtre, le balcon est pas loin, et j'ai mis une corde entre le balcon et le toit d'à côté, je voulais faire un genre d'échelle ou un truc un peu mieux mais j'ai pas trouvé assez de matériel pour l'instant, et puis du balcon on peut monter sur le toit juste au-dessus aussi, et j'ai installé un gros truc pour récupérer de l'eau, tu pourras t'en servir pour te laver si tu veux, juste tu me préviens comme ça je monte pas au même moment et euh... J'irais te chercher un lit, j'en ai repéré plusieurs pas loin qui ont pas l'air trop mal mais c'est galère à trimbaler tout seul, là ça sera plus simple, et puis pour l'instant y a aucune créature qui est montée jusque-là mais je pensais fabriquer un genre de barrage en bas de l'escalier, je..."

Il reprit soudainement son souffle et tourna la tête vers elle, conscient d'avoir parlé très vite comme pour la convaincre de ne pas passer la porte d'entrée.

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